Kami Seisen

Vous vous rappelez d’Ikusa Seisen ? Mais si, souvenez-vous, c’était un mercenaire à la solde de l’empire de Shi. Il avait été connu à la suite de la capture de Nanako Nara, et sa torture, qui avait fait s’intensifier le conflit entre Shousan et l’Empire. Enfin, ça c’était avec la chute du village caché du pays du Feu. Il était réputé pour former avec Kiara le duo de bourreau le plus en vue du Bagne. Ils n’avaient aucune limite. Et bah Ikusa, c’est mon paternel.

Oui, ça fait un choc, comment un être venu au monde dans le seul but de semer chaos et destruction autour de lui avait-il pu créer la vie ? C’est une question que moi-même je ne suis pas encore en mesure de répondre. Mais si je peux vous dire une chose, c’est qu’il n’est pas devenu spécialement tendre avec son enfant, loin de là.

Ma mère elle, je ne la connais pas. Je me suis souvent laissé aller penser que c’était cette Kiara dont il me parlait constamment, un modèle de finesse dans la torture selon lui. Sa façon d’exprimer son respect à son égard faisait penser à de l’amour, si tant est que cet homme était capable de ressentir une telle émotion. Quoi qu’il en soit, je n’avais jamais été fixé. Et franchement, si c’était vraiment elle, je pense que c’est mieux pour moi si je ne l’ai pas connu.

Vous imaginez donc un peu mon enfance. Trimballer à droite à gauche par un fou furieux itinérant, qui ne jurait que par la haine et la souffrance, en quête de vestiges sur une ancienne organisation terroriste du nom d’Akatsuki. Enfin, c’est ce que j’avais compris par moi-même au fil des années. Ce que je me souviens surtout, ce sont tous les moments qui m’ont laissé ces marques sur le corps. Et oui ! Papa n’avait qu’une envie, c’était d’expérimenter de nouvelles méthodes de torture sur moi. Et il éprouvait un plaisir indescriptible à entendre hurler les gens. Son fils compris.

Quoi qu’il en soit, il y a dix ans, j’en avais alors 8 au cas où, Ikusa est mort. En même temps que ce Shura et l’Impératrice. Il devait traîner dans le coin, à vrai dire je n’ai encore une fois jamais eu les réelles causes en tête.

Le fait est que j’ai été pris sous la responsabilité de l’Empire, qui m’a fait voyager de foyer en foyer. Ce n’était vraiment pas dingue, mais à côté de ce que je subissais avec mon père, c’était un peu le paradis. C’est dans ces moments, en étant de passage dans une des familles que j’ai eu mon premier contact avec l’art. Notamment la peinture.

Peindre. Cela ne correspondait pourtant pas aux préoccupations d'un jeune de 10 ans, qui avait été maltraité par son père pendant bien des années. Et pourtant, ce fut mon exutoire. Observer des heures entières une personne, en comprendre toute l'essence, afin de projeter sur la toile blanche une représentation de son être. Un portrait qui était ressemblant certes, mais qui allait au delà. Un portrait qui vous dévoilait intimement la personne représentée. La peinture pouvait également être un paysage, une nature morte, des animaux. Ma main peignait en fonction du moment présent, de ce que mon corps lui indiquait. Je n'étais pas réellement maître de moi même pendant ces moments, comme une transe artistique. Peindre était devenu la vérité, dévoilant les faux semblant de ce monde pourri jusqu'à la moelle.

A mes 14 ans, j'ai été inscrit de force à l'académie ninja. Pour faire de moi un futur soldat. Je n'avais pas de réelle prédisposition, mon père ne m'ayant pas donné cette chance, il était plutôt bourrin à l'épée de ce que j'en avais vu. Mais je découvris rapidement un art shinobi qui me fascina. Le Juinjutsu : l'art d'animer les dessins. C'est comme si la peinture prenait vie pour exprimer mes désirs. Mes résultats scolaires s'en trouvèrent améliorés : je me donnais à fond dans ce nouvel art.

J'obtins le rang de Genin à mes 17 ans. Plus de 3 ans, c'était le temps que j'avais mis à intégrer les notions élémentaires. Maîtriser le chakra m'avait tout de même pris énormément de temps. Mais à côté de ça, j'avais déjà développé de nombreuses capacités en Juinjutsu, je n'étais donc pas le plus faible. Puis j'enchaînai quelques missions de rang D, rien de bien compliqué. Et nous voilà aujourd'hui.