Le Musée Miho

L’agent de sécurité du musée me fixait d’un air vraiment très énervé. Je l’avais mis en rogne. Matraque levée, il s’apprêtait à me frapper. Oui, il était vraiment très en colère. Les gens autour de nous étaient choqués, de là à dire que c’était de la faute de ce qui s’apprêtait à arriver … Non, pas vraiment. J’étais peut-être un tout petit peu responsable. Mais la postérité retiendrait uniquement que c’était lui, le salop. Avait-il tort pour autant ? Alors ça, c’était une autre question.
Mais, vous allez me dire, comment j’avais fait pour me retrouver dans une telle situation ? Eh bien, asseyez-vous, je vais vous conter une petite histoire. Une journée à la fois atypique pour quelqu’un d’autre, mais si ordinaire pour moi. L’histoire d’un emprunt. Ou d’un vol, selon le point de vue. L’histoire d’une injustice, ou d’un abus de pouvoir. L’histoire, enfin, d’une écharpe de soie rouge fièrement brodée, et d’un des nombreux trésors du Musée Miho qui, en ce beau jour du règne du dragon, avait disparu dans des circonstances mystérieuses …

Me balader dans un musée n’était pas une occupation qui me serait naturellement venue à l’esprit. Mais dans les rues, ça oui. En fait, quand je n’étais pas en mission j’y passais le plus clair de mon temps. Comme j’étais coincé dans le cœur de l’Empire, entre Taki et Shi, pour pouvoir pointer tous les jours à l’académie, pour contrôler ma présence … Eh bien, je m’ennuyais très vite. Du coup, quand j’étais passé devant le Musée Miho, qui était gratuit ce matin-là, je m’étais dit que ce serait une drôlement bonne idée d’aller y faire un petit tour. Que ça m’occuperait. En vrai, j’étais presque au bord du désespoir tellement je n’avais rien à faire.
Et au cours de ma visite, quelle ne fut pas ma stupéfaction ! Une écharpe rouge, en soie, avec un motif brodé dessus en fil d’or. Une pièce inestimable. Enfin bon, dans ce musée c’était monnaie courante. C’était plus le motif qui m’avait interpellé : un oiseau doré, qui pleurait des larmes noires. J’avais bien vite fait le parallèle avec la raison pour laquelle Eizaburo était venu me voir. Et sur notre discussion musclée, faite de chantage, de trahison et de complots, qui finalement étaient parvenues à un résultat : les larmes noires, justement. Je lui avais dit de faire ce qu’il voulait de l’information, mais ça m’avait quand même trotté dans la tête depuis.
Alors quand j’avais vu ça, je m’étais intéressé de plus près à l’écharpe.

Seulement, avant que je ne sorte du musée, il était déjà fermé à double tour. Et les agents de sécurité réunissaient tous les visiteurs dans la grande pièce principale qui servait de hall. J’avais juste suivi le mouvement, très intrigué de ce qu’ils pouvaient bien avoir à dire, vous pensez bien que je n’étais au courant de rien ! Immaculé d’innocence que j’étais, bien évidemment.

« Messieurs, mesdames ! Excusez-moi d’interrompre votre visite de manière aussi cavalière, mais une pièce inestimable a été volée dans l’heure passée. Nous sommes obligés de procéder à des fouilles de vos affaires afin de la retrouver. Croyez-le bien, nous ne suspectons personne en particulier, mais nous vous serions reconnaissant de bien vouloir coopérer afin que la situation soit résolue au plus vite et que nous puissions rouvrir les portes. Merci de votre compréhension ! »

Là, ils commencèrent à fouiller les sacs et à demander des papiers d’identité. Je jouais le jeu, puisque bien entendu j’étais totalement blanc comme neige.

« Shigure Nara … Oh vous êtes ninja ! Impressionnant ! Je vous remercie pour votre travail ! Et … Attendez … Vous êtes sur nos fichiers … Ancien cambrioleur ? Je suis désolé monsieur, pourriez-vous me suivre s’il vous plait ? »

« Bien entendu. »

Le sourire aux lèvres, je suivais l’agent jusqu’à une salle à part, où m’attendait deux gros types avec des gants en plastique et un air patibulaire. Il y avait aussi une jeune femme très mignonne, avec des cheveux blonds en cascade sur ses épaules. Dans sa tenue de sécurité, elle n’en restait pas moins très craquante. Mais terriblement jeune ? Une stagiaire ? Ou une petite nouvelle tout simplement. En tous cas, elle était adorable. Mais ce sont les deux molosses qui s’approchèrent de moi, et je compris bien vite où ils voulaient en venir.

« Monsieur, je suis désolé, mais compte tenu de la procédure nous devons procéder à une fouille intégrale de vos affaires. Et vérifier que vous n’avez pas un sceau de stockage posé sur vous. Est-ce que vous pourriez vous déshabiller pour procéder aux examens ? »

Je reculais prestement, prenant un air presque apeuré. Et non, je ne jouais pas du tout la comédie pour essayer de tirer la situation à mon avantage.

« C’est que … Je ne supporte pas les hommes, vous comprenez ? Je … C’est difficile d’en parler, c’est un grand traumatisme mais … peut-être que votre collègue, là, pourrait s’en charger ? Promis, je serais docile comme un agneau qui vient de naître ! »

La jeune femme, qui s’apprêtait à sortir pour questions de pudeur, interrompit son mouvement et regarda ses collègues, très surprises.

« … Oui, c’est possible. Nous restons là au cas où et … »

« Quoi ? Non ! Jamais plus un homme ne posera ses yeux sur moi ! »

« … »

Les agents se regardèrent quelques instants entre eux, soupirèrent, et la jeune femme finit par m’amener, rouge comme une pivoine, jusqu’à une pièce à part, ou je m’empressais de façon très guillerette de me foutre à poil. Très fièrement, je me retournais, sourire aux lèvres, pour la laisser me tripoter. Elle commença à s’exécuter, cherchant un sceau, toujours plus rouge et gênée. Elle était toute timide ! C’était mignon. Avec un sourire toujours plus jovial, alors qu’elle se redressait en notant sur son calepin la mention ‘RAS’, je lui adressais un solide clin d’œil.

« T’as aimé, hein, coquine ? »

« Qu-quoi … ?! N-Non ! »

« Ahahaha ! Je rigole, je rigole. Bon on y va, ou tu veux un deuxième examen ? »

Je remuais un petit peu le bassin pour un élégant mouvement d’hélicoptère, tandis qu’elle cachait son visage derrière ses mains. Oh la vilaine menteuse ! Je savais bien qu’elle écartait légèrement les doigts pour mater, on me la fait pas à moi.
Bon, finit de jouer. Les molosses allaient s’impatienter. Je rengainais mon attirail et remettait mes vêtements, toujours aussi content en apparence du déroulement des événements.
Alors que je sortais de la pièce, et avisait un coin d’escalier où m’installer pour une petite sieste, un type me saisit par l’épaule, menaçant. Un autre agent de sécurité, à l’air renfrogné.

« Toi ! Comment t’as fait ton compte ? »

Je pris mon air le plus surpris, là encore à juste titre je vous assure.

« Fais pas le malin avec moi ! Je sais très bien que c’est toi qui l’a volée ! On sait très bien qui tu es ! »

« Mais non, je vous assure, je n’ai absolument rien fait. C’est vrai que j’ai un passé plutôt houleux, mais je me suis racheté une conduite depuis. Je suis un ninja de l’Empire, calmez-vous mon vieux. Vous savez, techniquement, je suis un peu votre supérieur ! Et de pas mal d’échelons ! »

Ok, il était un peu vénère. Ca ne suffirait pas comme explication. Je pointais du doigt la jeune femme aux cheveux blonds.

« Elle vient de me tripoter dans l’arrière-salle pendant presque quinze minutes pour m’innocenter, vous êtes grave mon vieux ! Lâchez-moi un peut les baskets et faites votre travail maintenant ! »

Comme pas mal de curieux nous observaient, j’adressais un clin d’œil  la foule, et désignais du menton la pauvre jeune femme qui ne savait plus où se mettre, de seconde en seconde. Bien fait pour eux, ça les apprendrait à me casser les couilles et à me soupçonner, tiens.

« Tu as bientôt fini ton numéro, oui ?! »

Je perdis mon sourire, fixant d’un air beaucoup plus blasé le type qui m’avait interpellé.

« Dis. Ca commence à bien faire, maintenant. Vas faire ton travail et laisse-moi en-dehors de tout ça. J’en ai rien à faire de votre musée, j’étais juste là pour me promener, moi. Alors dépêchez-vous de trouver votre machin. »

« T’es vraiment un petit co… »

« Et toi tu as raté combien de fois l’examen de l’académie avant de réaliser que tu deviendrais un simple agent de … »

Ah. On en revient à ce que je vous disais. Il brandissait sa matraque, prêt à me frapper. Il fallait bien avouer que j’étais allé un peu loin. Mais bon, en même temps, ils m’avaient un peu cherché ! Heureusement, ses collègues l’empoignèrent pour l’éloigner, et ils finirent par reconnaître que c’était de l’acharnement pur et simple et me laisser tranquille.
Après un soupir de soulagement, je partais m’installer en bas d’un escalier pour piquer un roupillon. Bon sang. La situation était très chiante. Qu’est-ce que je pouvais bien faire, moi, maintenant ?

C'est la première fois que je rentre de Miho, l'un des plus grand de Taki. Je me souviens qu'en arrivant dans cette ville je m'étais promis d'y aller le plus vite possible. De fil en aiguille, me voilà aujourd'hui dans le bâtiment à arpenter ses allées. Dommage que tout n'était pas accessible, certes c'est gratuit mais vu le monde qu'il y a je me demande vraiment si j'aurais pas préféré payer de ma poche. Toute façon c'est pas comme si je fais grand chose de mon salaire. Faudrait vraiment que je pense à me lancer dans plus de visite de ce type. Après tout, il n'y a pas meilleur moyen de connaître un peuple qu'en étudiant son histoire.

Je me faufile comme je peux devant certaines œuvres. Entre les sorties scolaires amenant les enfants en pleine journée gratuite et les sorties en famille pour les retraités... Oui la journée n'a pas vraiment bien été choisie, pour tout dire j'ai même hésité à plusieurs reprises à rentrer et revenir par la suite. Mais j'ai eu comme une intuition me poussant à rester dans les passages. Il y a comme une tension palpable remontant la foule. Une curiosité émanant d'une pièce. Oui moi aussi je la ressens vraiment mais j'en prend pas vraiment compte, préfèrent porter mon attention sur les œuvres. Je voulais vraiment mieux comprendre cette partie de moi.

Je suis devant un tableau représentant l'endroit d'où tout à chacun arrive. Un pièce très connue et très décriée par pas mal de monde. Une œuvre de Mageru, un artiste très réputé encore aujourd'hui. C'est donc à ça que ressemble l'entre-cuisse d'une femme. Je suppose qu'aujourd'hui la monde n'est plus à cette coupe mais ça en donne déjà une idée. De ce que j'ai lu, elle ferait partie d'un triptyque. Une hypothèse si je me trompe pas.

Très parlante n'est-ce pas ?

C'est un petit vieux qui me sort de mes pensées, tellement vieux que son crâne pratiquement chaude est recouvert de pas mal de tâches.

Elle ne pourrait pas porter un meilleur nom.

Je trouve aussi, je comprend pas bien pourquoi elle est aussi décriée. Elle ne fait que représenter ce que tout le monde a déjà vu.

Je suis totalement de ton avis jeune homme.

Il me décoche un large sourire, dévoilant très certainement des dents qui ne sont pas siennes de base. Bien trop bien rangée, bien trop implacables pour avoir passé autant d'année enfermée dans une bouche. Finalement avoir profiter de ce jour de gratuité n'est pas une si mauvaise idée. Je vais pouvoir avoir une bonne discussion sur les arts avec un inconnu. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que celle-ci allait pouvoir m'apporter pas mal de connaissance.
C'est ce qui aurait pu arriver si un homme n'était pas venu faire une annonce. Demandant à tout le monde de se rendre dans l'hall. Une performance artistique ? Sûrement, je ne vois pas trop pourquoi on nous demande à tous de nous rendre dans cette salle. Mais en même temps, je ne vois pas pourquoi on est obligé de s'y rendre. J'hésite un instant de demander si c'est possible de plutôt continuer la visite, je pourrais mieux profiter du musée si pratiquement tout le monde se trouve au même endroit. Mais la curiosité est plus forte. Je décolle donc mon nez de la toile tout en remettant mes lunettes sur mon nez. Je manque de chuter prenant l'un de mes pieds dans l'autre, je me rattrape de justesse à un mur. Heureusement, vide de tout œuvre.

Un homme au centre du hall annonce la mauvaise nouvelle. Les portes sont closes tant que l'oeuvre dérobée ne retrouverait pas sa place, personne ne sortirait de cette endroit. Un discours qui se voulait rassurant. Pas un seul suspect, personne n'était visé mais tout le monde aller être fouiller. Normal vu les circonstances.
Ni une ni deux je m'avance vers cette personne, sortant mon bandeau de ma poche comme preuve de mon rang au sein de l'armée de l'Empire.

Je suis Hikaru Ono, genin de l'Empire. Je me propose pour vous aider à trouver la personne ayant dérobé l'oeuvre d'on il est question. Il va de soit que je me plie avant à une fouille si vous le désirez. il semble étonné dans un premier temps mais se reprend rapidement, je vois que mon nom lui fait écho, comme souvent des deux manières possible

Nous allons bien sûr pas refuser de l'aide, surtout de la part d'un ninja. La fouille ne sera pas nécessaire pour vous.

C'est marrant, je sens que c'est mon statut de shinobi qui me défait de cette fouille, mais il a l'air d'en avoir réellement envie de part le métier qui était celui des Ono.

J'insiste pour cette fouille, elle permettra de calmer les esprits par la même occasion. Si même un shinobi se plie à cette règle, personne n'aura de raison de refuser.

Il fait signe à un homme qui débute une fouille rapide, face à tout le monde histoire de calmer les esprit. J'attache suite à celle-ci le bandeau à mon bras gauche histoire de montrer à tous mon rang.

Il me faudrait un petit descriptif de l'oeuvre disparue, son emplacement et savoir également à quel moment celle-ci a disparue.

L'homme me fait un rapide topo sur ce qui c'est passé et me donna un plan des lieux. Je n'ai rien d'un enquêteur en effet mais je sais tout de même ce qu'il faut mettre en place dès le départ. Le mieux serait de me rendre directement sur l'endroit du vol, voir s'il n'y aurait pas de quoi débuter l'enquête.
Ça allait devoir attendre, les fouilles avaient seulement commencée depuis peu qu'il y avait déjà du remue ménage. Les têtes s'emmagasinaient autour d'un point centrale, une altercation entre un jeune homme blond et un vigile. Si les collègues de l'agent n'étaient pas intervenu la situation serait très certainement bien différente maintenant.
Je me concentre un instant sur le blondinet qui s'éloigne. Comme je le pensais son corps est chargé de chakra. Un peu d'aide ne serait pas de refus.
Je le rejoins au bas de l'escalier où il semble être bien décidé à faire une sieste. Ses yeux étaient clos.
Je me racle la gorge, supposant qu'il ne dort pas encore, je vois mal quelqu'un capable de s'endormir en un instant.

Désolé de te déranger. Je suis Hikaru, ninja de l'Empire comme le montre mon bandeau. Je me suis proposer pour porter mon aide pour retrouver l'objet du vol. Je ne cherche pas à te déranger mais j'ai vu ta prise de bec avec le vigile. Est-ce que je pourrais avoir la raison de cette intercalation ? J'aimerais aussi savoir si tu as vu quelque chose d'étrange.

Je me doute bien ne pas parler à un civile, mais dans le doute je préfère laisser venir les choses. Surtout que ce garçon semble bien être le seul à sortir du lot question chakra. Faut dire que je ne suis pas le plus optimal pour ce genre de chose, mais bon, il n'en reste pas moins une première plausible piste voir une aide.

Le doux monde des rêves. L’endroit au monde, et en-dehors, où j’étais tout le temps pressé de me rendre. J’y avais un rendez-vous régulier avec ma bien-aimée. Le masque de chat. L’Anbu aux cheveux rouges. Quand je m’installais pour une sieste, c’était avec le sourire : je savais que j’allais l’y retrouver. Et que nous allions nous amuser. Surtout moi. Et puisque sa représentante d’Onogoro avait envie de me trucider, je préférais mille fois passer un peu de temps avec son double.

Malheureusement, mes obligations terrestres m’empêchèrent d’étreindre le sommeil. Un jeune homme, un petit peu plus jeune que moi, vint me voir alors que je venais tout juste de m’installer pour un repos réparateur et source de plaisir.
Apparemment, c’était un ninja. Genin, lui aussi. Ce collègue inattendu s’était apparemment mis en tête d’aider les agents de sécurité à résoudre le problème du moment : le vol de l’écharpe de soie rouge. Une affaire dont la presse ferait sans doute des choux gras ces prochains temps.
Ce qui me fit penser, instantanément, à quelque chose que je n’avais pas forcément anticipé. La personne qui avait un lien avec les larmes noires entendrait sans doute parler de ce rapt. Et donc pourrait en déduire que quelqu’un était après elle si elle avait connaissance de ce qui était représenté sur le vêtement.
C’était peut-être une bonne idée de participer à l’enquête. Même si j’étais innocenté, et innocent croyez-le sur parole ça m’arrangerait bien, ça renforcerait le fait que je n’avais aucun lien avec ce satané larcin. Et donc ne mettrait pas quelqu’un de dangereux à mes trousses.

Je me redressais, du coup, en arborant mon plus beau sourire. J’avais décidé d’être coopératif. Et honnête, dans une certaine mesure. Mon sourire n’en transpirait pas moins mon insolence coutumière, mais on ne change pas une équipe qui gagne !

« Enchanté, Hikaru. Je suis Shigure. »

Tout en parlant, je coulissais légèrement pour montrer le bandeau qui était attaché à mon bras. Et je lui tendais une main amicale, pour faire ami-ami. Il avait un air tout à fait sympathique, qui me revenait bien. Si je devais le décrire, au premier abord, je dirais que ça devait être un bon gars.
Je croisais mes bras derrière ma tête, suite à ces salutations, afin de prendre un air des plus décontractés.

« Une altercation … Disons plutôt une différence de point de vue. Il pense que le passé ne peut pas être laissé derrière soi ! Moi je pense que les hommes peuvent changer. »

Petit clin d’œil complice. C’était difficile de dire si j’étais sérieux en cet instant.

« Disons que je m’y connais sur le monde du cambriolage. J’ai quitté la sphère, mais j’ai encore quelques adresses, et je connais les méthodes … Enfin bon, c’est loin tout ça. »

Enfin, officiellement. Encore que, ce n’était pas tout à fait faux non plus. J’avais réellement abandonné mon ancienne activité. Disons que je l’avais, en quelque sorte, réadaptée à ma nouvelle condition. Maintenant, je volais pour le bien de la nation toute entière. Et le plus souvent, sur un ordre direct d’un supérieur. Plus simplement pour la justice à la sauvette, au cas par cas. C’était moins gratifiant, mais bon, c’était bien de faire des choses qui comptaient vraiment.

« Et non, je n’ai rien vu d’étrange. Mais si tu veux mon avis, si le voleur a réussi à sortir l’écharpe du système de sécurité sans déclencher la moindre alarme, leurs fouilles sont inutiles : ils ne réussiront pas à trouver le coupable eux-mêmes. Je connais bien les sceaux Uzumakis, j’ai eu l’occasion de les croiser de nombreuses fois et de m’exercer à les contourner. Il faut plus que du doigté : il faut les connaitre par cœur. Ou alors savoir comment les briser sans qu’ils s’activent, et ce n’est pas à la portée du premier venu. Donc c’est un expert très talentueux, et sans doute plutôt beau gosse qu’ils sont en train de chercher. Il doit avoir tellement de talent que ça le rend terriblement sexy. J’aimerais bien le rencontrer, pas toi ? »

Tout en parlant, je m’étais levé. Et je m’étais étiré longuement, afin de me remplir de toute la motivation que je pus trouver aux quatre recoins de mon corps ankylosé par l’envie de dormir. Je commençais à monter les escaliers, pour aller à l’étage où était le lieu où le vol avait probablement été commis. Avec un sourire enchanté, et cette fois remplit d’une joie et d’une pureté sans noms, je me retourne vers mon jeune camarade, qui était déjà presque mon meilleur ami.

« Bon, on part chasser ce bandit ? Je crois que c’est là-haut que ça s’est passé ! »

Je sais vraiment pas quoi penser de Shigure, il respire la sympathie et la bonne humeur mais en même temps ce passé d'on il parle me rebute un peu. Dire que je peux faire partie des gens qui ne jugent pas sur ce qui c'est passé serait totalement faux, mais je fais bien partie de ceux qui font tout pour ne pas en tenir rigueur. Maintenant, il y a aussi le fait qu'il soit lui aussi un shinobi, si l'Empire a pu lui faire confiance je dois pouvoir le faire moi aussi. Après tout, je doute qu'il ait réussi à les duper eux. Autant partir sur le principe que je peux totalement me reposer sur lui. Je savais que je n'étais pas tombé sur un simple civile mais de là à penser que j'allais tomber sur un membre de l'armée … Tant mieux, ça n'allait que simplifier l'enquête.
D'ailleurs, son passé dans le milieu du cambriolage allait très certainement nous servir.

Ce qui me fait bizarre, c'est vraiment toutes ces mimiques qui accompagne ses paroles. Enfin, pas réellement des mimiques, plutôt un air décontracté qui se voit sur le corps mais surtout dans la voix. Je suis pas du tout habitué à discuter avec une personne de ce genre. Il faut dire que l’espèce humaine est bien plus diversifiée que les Kitsune.
Je souris, rien de très sûr, timide même, ne sachant pas trop comment réagir.

La suite me rend encore plus dubitatif face à Shigure. Je ne comprend pas trop la totalité du sens de ses paroles. Surtout la fin. Pourquoi le voleur serait sexy ? Je ne vois pas trop le rapport entre le fait d'être doué pour commettre un vol et dégagé un aura sexuel. Je dois avouer être un peu perdu. Par contre ce qui me frappe vraiment c'est le fait qu'il en sache autant sur le système d'alarme du musée. Je dois dire que le passé du shinobi me fait un peu douter mais je me répète sans arrêt que si l'Empire lui fait confiance je peux en faire tout autant.

Oui tu as raison Shigure, on devrait aller jeter un coup d'oeil sur le lieu du crime.

J'avais lu une phrase dans ce style dans un livre, des ouvrages que mon père humain m'apportait parfois à Chikyuu. Comme souvent, ça sonne un peu mieux sur papier. Faut dire aussi que le ninja de l'histoire qui avait prononcé ces mots était décrit comme un quarantenaire au bagout incroyable. N'ayant même pas une barbe naissante, je ne pouvais pas lui arriver à la cheville question charisme. C'est un peu comme Sham, quand il sort de son bureau, barbe de trois jours aux joues … Bha il dégage tout simplement un truc en plus, il en jette un cran au-dessus.

Dis-moi Shigure, tu as travaillé ici ? Je demande parce que tu t'y connais vraiment pas mal sur la défense qui est mise en place dans cet endroit. Je dois dire que je n'avais remarqué aucun sceau dans le coin. J'étais peut-être trop absorbé par les œuvres ...

Tout en montant les marches je jette un coup d'oeil en arrière, cherchant d'un regard furtif un sceau apparent au niveau d'un des tableaux en contre bas. Rien … Avec des infos comme ça il a déjà très certainement travaillé ici, ou peut-être étudié les lieux pour x ou y raison … Qui sait, il y a peut-être aussi certaine œuvre plus protégée que d'autres. Ce qui expliquerait pourquoi j'en ai pas vue. Car oui j'aime l'art, mais pas au point de passer à côté d'un fuinjutsu que je ne connais pas. Mes paroles sur ce point étaient plus là pour ne pas donner l'impression de le suspecter. Ce qui est d'ailleurs pas du tout le cas, si jamais il était toujours dans le milieu malfrat il ne serait pas shinobi.

Je n'avais pas eu le temps de visiter la pièce où le crime avait eu lieu. Vu à quoi celle-ci ressemble c'est sûrement l'endroit principale du musée. D'ailleurs c'est ici qu'il y a les plus belles œuvres.
La salle est très lumineuse, aucune fenêtre mise à part ce dôme centrale fait de verre. Les murs blancs ne fontt qu'accentuer cette impression d'être immergé dans la clarté, sans parler de la hauteur du plafond laissant le tout respirer autant qu'il le peut. L'endroit est vraiment très agréable.

Wohou, ça en jette ! je me reprend, un peu gêné de m'être emporté 'Fin, on est pas ici pour admirer l'architecture. Je suppose que c'est là où il y a cet homme que la pièce a été dérobée.

Un homme grand et fin observait le mur où était installé la pièce volée. Il semblait inspecter avec beaucoup d'attention un sceau. Il y avait donc bel et bien des défenses, très certainement Uzumaki comme l'avait dit Shigure.
Je m'avance d'un pas avancé vers la personne.

Excusez-moi monsieur. je montre mon bandeau en tant que preuve Je me nomme Hikaru Ono, genin de l'Empire et voici Shigure ... je bloque un instant remarquant que je ne connaissais pas son nom de famille  ::: Nous nous sommes tous deux proposés pour aider lors de l'enquête sur le vol. Dites-moi, je suppose que vous étudiez le sceau à la recherche d'indice.

L'homme nous regarde un peu curieusement, remettant ses lunettes en place.

En effet, j’inspecte ce sceau pour essayer de comprendre comment il a été détourné. Mais à vrai dire ce n'est pas du tout mon domaine et je ne comprend pas grand-chose. Nous allons devoir malheureusement attendre une personne plus qualifiée. Nous avons déjà contacté le clan Uzumaki pour nous aider.

Je peux ?

Si vous pensez mieux faire.

Il hausse un sourcil tout en se décalant, l'air de dire que je ne trouverais pas grand-chose de plus que lui. Faut dire, qu'apparemment à ses yeux des genins ne sont pas vraiment ce qu'il faudrait à cet instant. Manque de chance pour lui, il y a pas mieux. 'Fin, je pars du principe que Shigure est aussi Genin mais je n'en sais rien à vrai dire.

J'inspecte le sceau avec beaucoup d'attention. Je ne comprend pas la totalité de celui-ci, il faut dire qu'il comporte des symboles que je n'ai jamais vu et que je ne peux comprendre sans les connaître. Mais il y a bien certaine partie qui elles me sont familière. Je reconnais par exemple le Coq, qui doit très certainement être là pour le son.

Tu as raison Shigure, regarde là et là. je pointe du doigt deux partie du sceau On peut voir deux coupures au niveau du sceau. Comme tu le disais il faut vraiment s'y connaître pour arriver à faire ça. Ce n'est pas le genre de coupure que l'on fait là où l'on veut. Je ne comprend pas bien le sceau, mais de ce que j'en déduit faire une incision au mauvais endroit aurait activer le tout ou au moins une partie. je me relevé et décoche un sourire à l'homme Nous voilà un peu plus avancé. Vous pouvez encore vous pencher dessus si vous le voulez. Mais je doute que vous soyez plus utile. Le mieux c'est que vous attendiez les Uzumakis sans déranger les personnes qui cherchent à résoudre le soucis.

Je veux bien être sympa mais ce genre de personne m’insupporte vraiment. Avant de reporter mon attention sur Shigure, je balaye rapidement la pièce. Surtout vers le dôme, à la recherche d'une vitre brisée. Rien de tout ça.

Dis-moi Shigure, vu ton passé. Tu t'y serais pris comment ? Tu as peut-être des idées maintenant qu'on est sur les lieux.

J'évite de le regarder, j'aime vraiment pas ça façon de réagir à ce qu'il dit.

Je suivis gaiement Hikaru jusqu’aux lieux du crime, bienheureux de lui servir de side-kick pour cette exaltante affaire, digne d’un polar. Il était un peu l’inspecteur honnête et droit, et moi son copilote, collaborateur de l’ombre ayant trempé dans de sales affaires et s’étant racheté une conduite ! Qu’est-ce que c’était palpitant ! Quand même, en y repensant, qui à part moi aurait une raison valable de dérober une écharpe en soie rouge, floquée d’un oiseau ? Il y avait tellement de pièces possédant plus de valeur monétaire ici … Et certaines étaient moins bien protégées que la fameuse écharpe, donc ça n’avait pas grand sens de prendre autant de risques pour un objet qui en valait moins la peine que d’autre. A moins d’une valeur sentimentale, ou simplement d’un intérêt pour la gravure, même si elle ne représentait rien de très élaboré.
Alors que nous marchions dans les couloirs, mon compère me pose soudainement une question toute particulière : comment se faisait-il que j’en sache autant sur les sceaux qui protégeaient les œuvres, alors que lui n’en avait pas vu un seul ? Je n’eus qu’un sourire charmeur et plein de bonne intention à lui donner en retour. Et un discours plein d’honnêteté, aussi. Maintenant que nous étions deux inspecteurs coincés dans le même bateau, autant montrer patte blanche, pas vrai ?

« Comme je te l’ai dit, j’ai eu ma carrière en tant que cambrioleur. Et crois-moi, j’étais très bon ! Pas étonnant que les ninjas m’aient recrutés pour faire le même genre de job … mais pour eux. En tous cas, même si c’est du passé, le freelance, je connais encore toutes les ficelles du métier. Et il y a une chose que je peux te dire sur les sceaux d’alarme Uzumakis : ils sont incroyablement efficaces. Mais pour la même raison, ce sont tous les mêmes. Alors quand on passe suffisamment de temps et qu’on a le bon contact, on peut apprendre à les contourner. Ca demande beaucoup de doigté, mais le fait qu’ils soient semblables est leur plus grand défaut. Ils les changent régulièrement, bien sûr, mais il suffit de se tenir à jour tout aussi régulièrement … Si le type que nous cherchons est un professionnel, il se peut qu’il ait appris comment faire. Enfin, je peux te certifier que les personnes qui en sont capables se comptent sur les doigts d’une seule main. »

Voilà qui était propice à me couronner de lauriers. En plus de mettre en valeur mon talent le plus distingué, je prodiguais aussi à l’enquêteur principal de précieux conseils, sans toutefois écarter le fait que j’étais capable de commettre le crime ! Voilà qui était digne d’un acolyte de l’ombre. Si on mettait loin tous les soupçons possibles sur ma personne, où était la franche rigolade, dans cette affaire saugrenue ?
Quand Hikaru s’exclama sur la beauté du musée, je ne sus que répondre une petite phrase énigmatique :

« Oui, c’est un lieu beau et insolite. Il recèle mille secrets à qui prend la patience de regarder chaque détail ! »

Difficile de savoir où je voulais en venir, comme à mon habitude. Nous arrivions au niveau de la scène de crime, de toute manière.
Je laissais Hikaru s’occuper d’examiner les sceaux et gérer le gardien, qui était en train de s’escrimer comme il le pouvait, c’est-à-dire qu’il perdait son temps. L’expertise de Hikaru fut étonnement rapide. Il examina le sceau à peine quelques instants, avant de comprendre avec une quasi-exactitude la manière dont il avait été réduit au silence. Sa science du Fuinjutsu était redoutable ! Peut-être aussi bonne, non sans doute bien meilleure que la mienne. Même si je n’étais pas un grand spécialiste, j’avais quand même de bonnes aptitudes pour tracer ou même comprendre les mécaniques de cette spécialité. Il était étonnant que je croise quelqu’un qui me surpasse parmi les Genins. Enfin, j’avais appris un peu à l’arrache, en même temps. Non, finalement ce n’était ni si rare, ni si étonnant.
Mais Hikaru semblait quand même balèze sur le sujet.
Je me rapproche du sceau et je m’accroupis, pour examiner l’incision. Je farfouille dans mes poches, en sortant une petite lame qui fait partie de mon matériel de crochetage. Une toute petite lame, plus fine encore qu’un scalpel. Pile poil la bonne taille pour pratiquer ce genre d’opérations, qui se doivent d’être chirurgicales. Je m’écarte légèrement, pour montrer explicitement à Hikaru l’emplacement et la taille de la lame. Ca ne semble pas tout à fait être le bon type de lame, cela dit, même si la taille est sensiblement la même …

« Pour ne rien te cacher, je m’y serais pris exactement de la même manière. Mais le fait est que si on n’est pas capable de désactiver le sceau par le seul fait de s’y connaitre en Fuinjutsu, c’est sans doute la seule manière de le faire. Tu vois, cet endroit ? C’est le symbole du coq. Il faut inciser très précisément ici, afin de désactiver l’alarme. C’est un peu comme couper les fils d’une bombe : si tu ne sais pas ce que tu fais, tu déclenches l’alarme. Et même si tu sais ce que tu fais, sans un matériel très précis et le savoir qui va avec, tu ne peux pas avoir le résultat voulu. »

Je me redresse.

« Eh bien, si j’étais encore en activité je dirais que j’ai là un concurrent à ma hauteur ! C’est du très bon boulot. De professionnel, à n’en pas douter. Si le voleur est encore dans le musée, c’est un vrai miracle. »

Les Uzumakis. Mince, j’avais négligé ce détail. Les Uzumakis de la Défense et de l’Enquête me connaissaient très bien. Et en particulier mon modus operandi. Ils se douteraient que cette façon de faire était la mienne … Mais je clamais mon innocence, pourtant ! Pourquoi aurais-je aidé Hikaru à ce point, sinon, vous pouvez me le dire ?
Ah, le loup ou l’agneau ? Qui était qui ? Que de suspens !
Je me tourne vers Hikaru, sourire aux lèvres comme d’habitude. Il semble fuir un peu mon regard, ce petit timide. Ou alors il réfléchit. En même temps, il est l’inspecteur en chef, il se doit d’être un peu taciturne et terre-à-terre sinon notre duo ne fonctionnera pas.

« En fait c’est même exactement ma façon de faire, au détail près. Soit c’est un imitateur, soit c’est un fan, je dirais ! On devrait peut-être aller voi 'La Guilde'. Ils sauront peut-être ... »

Comment ça, ça n'existait pas ? Puisque je vous le dis ! Laissez-moi rajouter un peu de péripéties à cette fabuleuse aventure policière !

Dire que je ne suis pas étonné par ce que m'annonce Shigure serait totalement mentir, dire que je le laisse paraître aussi. Je ne sais pas pourquoi mais je ne m'étais jamais dit que l'Empire pouvait utiliser des voleurs dans ses rangs tout en les laissant continuer à pratiquer des larcins mais sur le compte des bons. Ce n'est pas spécialement la première chose qui nous vient à l'esprit quand on pense au statut de héros d'un shinobi. Ainsi donc, Shigure reste tout de même actif dans le domaine du vol, mais de l'autre côté de la barrière. C'est tout de moins ce que j'ai compris du début de ses explications sur ses connaissances du système de sécurité.
Dire que l'Empire diminue dans mon estime ne serait pas exactement vrai, je me retrouve tout simplement rattrapé par une vérité que je n'avais même pas pensé être possible. Cependant totalement logique. Un shinobi n'est pas spécialement une personne d'honneur mais surtout on ne peut pas obtenir ce que l'on désire en restant toujours sur le droit chemin. Ou en tout cas pas de façon rapide et assurant le moins de casse. Il est plus facile de dérober dans le dos que de face.

Shigure approfondit un peu plus mon étude du sceau, me montrant et démontrant la façon d'on celui-ci avait été contourné.
Quelque chose me turlupine. Je suis partagé entre le fait qu'il soit normal pour lui d'avoir ses outils de voleur par habitude et peut-être même pour se sentir rassurer et de voir là un lien sur ce qui s'est passé. Mais je ne peux décidément pas douter d'un membre de l'armée, même si l'avis de l'Empire n'est pas ce qui m'importe le plus.

Il doit avoir raison, continuer nos recherches ici n'est pas la meilleure des idées. Si j'étais ce voleur ça fait déjà un moment que je serais parti. Peut-être avait-il même réussi à quitter les lieux avant que les portes ne soient bouclées. Le voleur avait clairement une longueur d'avance sur nous, si pas bien plus.

Je suis totalement perdu, c'est la première fois que je me retrouve sur ce type d'affaire. J'aime les énigme mais là ça n'a absolument rien à voir. Un puzzle d'on nous aurions qu'une seule pièce. Enfin, ce n'est pas totalement vrai non plus, de ce que Shigure dit le nombre de personne pouvant commettre un tel acte sont très limitée.
J'entends bien la voix du blondinet mais je ne réagi pas immédiatement. Quelque chose fait tilte dans ma tête. Si c'est réellement un fan comme il le dit, alors cette personne devrait être dans son entourage. De façon proche ou non. Mais c'est pas réellement ça qui a débloqué quelque chose dans ma cervelle. Pourquoi ce ne serait pas plutôt une personne qui tente de lui faire porter le chapeau ? Ça se tient, ça explique pourquoi pas mal de chose concorde avec les capacités de Shigure. Si ce coup a été fait le jour où il se trouve au mussée n'est donc pas une simple coïncidence.

Oui, je pense que c'est une bonne idée de se rendre à cette fameuse guilde, je suppose que c'est là que l'on aura le plus de piste sur cette enquête. Je te suis. il m'indique le fait de devoir se rendre au toilette Ho, heu d'accord. Pas de soucis. Je t'attend du coup devant.

Sans porter attention à l'homme qui avait remis en doute mes capacités en fuinjutsu je m'élance aussi adroitement que je le peux vers l'étage du bas. Cette fois-ci je ne reprend pas le même chemin préférant en emprunter un autre histoire d'essayer de comprendre vers où il serait le plus passé. Je n'ai pas suffisamment de connaissance dans le domaine pour trancher, ni sur le terrain en tant que shinobi d'ailleurs. Rien pour m'appuyer mise à part de la théorie, autant dire que je ne peux pas aller bien loin.
Je préfère du coup aller directement vers les portes du musée. Deux malabars se trouvent au niveau de celle-ci. Je met immédiatement mon bandeau en évidence.

Je vous demanderais de me laisser passer, j'enquête sur l'affaire du vol avec l'accord de votre supérieur. Si vous voulez vous pouvez aller trouver celui-ci ou alors me laisser passer pour un gain de temps. Je suis sur une piste avec un autre shinobi. J'aimerais pouvoir inspecter l'extérieur en l'attendant. ils s'échangent dans un premier temps un regard interrogateur On peut aller trouver votre supérieur si vous voulez, mais je doute qu'il apprécie le fait que vous preniez le risque de laisser des preuves disparaître.

Ils me laissent finalement le passage libre, sous les mécontentement de quelques civiles. Si ça ne leurs va pas, ils ont qu'à aller risquer leurs vies pour l'Empire. Pas que je l'ai déjà fait, mais ça ne saurait tarder.
En attendant Shigure je fait un rapide tour du bâtiment, notant sur mon calepin les issues possibles autre que les portes principales. Il y en a une menant très certainement à la réserve, recouverte de beaucoup de sceaux. Au premier coup d'oeil aucun ne semble être brisé et de toute façon la chaîne supplémentaire est toujours scellée par un cadenas. Pas mal de fenêtres aussi, malheureusement je n'ai pas pensé à faire le tour de celles-ci de l'intérieur pour voir les quelles pouvaient être ouvertes. Je vérifie tout de même l'herbe au niveau des sorties possibles sur le flanc gauche, pour le sol droit il était malheureusement recouvert de pierre. Aucune trace d'un plausible saut. Le voleur aurait pu très bien utiliser des techniques shnobis, ça ne m'avance du coup pas beaucoup.
Et je doute fort qu’interroger les passant serait bien utile. Après tout ce ne sont plus les mêmes qui étaient là durant le vol. Je recherche du regard s'il n'y en aurait pas qui seraient installés là depuis un moment … Mise à part un couple de jeune couché dans l'herbe bien trop concentré sur la rotation de leurs langues il n'y a pas grand-chose. L'enquête va sûrement être plus difficile que je ne le pensais.

Alors que je retourne vers l'avant du musée, je vois un groupe de shinobis arriver. Vu la teinte majoritaire des cheveux c'est très certainement les Uzumakis. Je m'installe sur les marches en attendant que Shigure ne revienne.
J'espére tout de même que ça sera pas trop dangereux cette guilde.

Je dois bien avouer que Hikaru vient tout simplement de me stupéfier. Et croyez-moi sur parole, je ne suis pas facile à impressionner. Mais tant de candeur ! Il a vraiment gobé ce mensonge gros comme une maison sur la Guilde ! Evidemment qu’il n’y a pas de ‘Guilde’. Vous pensez bien qu’au sein de l’Empire elle se serait faite démonter depuis bien longtemps. Enfin, maintenant que j’y pense, il y a bien un endroit qui peut être apparenté à ça … Une guilde … Forte indépendance, beaucoup d’informations. Mais est-ce que j’ai seulement le droit d’amener Hikaru là-bas ? En vérité, qu’il se retrouve à l’intérieur ne pose absolument pas problème. Là où je devais faire gaffe, c’est plutôt de ne pas lui montrer le chemin. Ils étaient deux à m’avoir montré la bonne méthode, par chance. Hikaru n’était pas qu’innocent. Il était surtout gentil, et il avait l’air de vouloir simplement aider. Quelque chose me disait que c’était un bon ninja. Ce secret caché derrière toute cette mascarade, cela l’intéresserait peut-être ? Il allait sans doute m’en vouloir de l’avoir trompé. Mais bon, c’était nécessaire, et c’était aussi ma mission.
Enfin mission. Une sorte de mission permanente, on ne m’avait donné aucun ordre précis. Je faisais juste ce qui me paraissait être bien.

Tandis que je grimpe les escaliers, je jette un coup d’œil en arrière pour le regarder partir vers l’entrée. Le pauvre n’était peut-être pas armé pour un complot d’une telle ampleur. C’était sans doute trop cruel de l’y introduire. D’un autre côté, il était clean. Je ne pouvais pas croire que quelqu’un comme lui ne l’était pas. Ou alors il était encore meilleur comédien que moi ! (Encore que sur ce coup j’avais été plutôt piètre, qu’on ne se mente pas, mais c’était un jeu volontaire !). Mais non, je ne sentais rien. Rien du tout. Il était comme ça, simplement. Ca avait quelque chose d’admirable. Si j’avais été comme lui, tout aurait peut-être été différent …
Enfin, beaucoup moins fun, aussi. Cette légèreté dissimulait habilement mes véritables intentions en toutes circonstances et me permettait de vivre sans jamais regretter ce que je faisais. Ne pas avoir cette liberté serait probablement pour moi pire que tout !
Pire même que les prisons impériales. D’ailleurs elles étaient plutôt marrantes.

Bon, c’est pas le tout, mais au travail. Je grimpe les marches quatre à quatre. Oui, il y a des toilettes en bas, je préfère juste ceux de l’étage. Où est le problème ?
Une fois hors de vue, je monte sur le toit. Non, sans blague, vous y avez cru à cette histoire d’envie pressante ? Je souris pour moi-même. Quelle intrigue bien ficelée !
Une fois arrivé en haut, je me dirige vers un coin de l’endroit, après avoir vérifié qu’il était bien désert. Enroulée, soigneusement déposée derrière le petit rebond de bâtiment servant d’accès, il y a l’écharpe de soie rouge. D’un geste machinal, et expert, je la planque sous ma veste. Bien. Le plus dur est fait, maintenant. Par contre, ils m’ont perdu de vue pendant plus de dix minutes en bas. A tous les coups, si je repasse devant eux je vais me faire interroger, encore … Pas question de risquer une autre fouille, parce que cette fois je ne m’échapperais pas aussi facilement. Ni innocemment. Encore que, si c’était la même jeune femme qui s’occupait de moi, peut-être voudrait-elle me punir, aussi. Et ça, je n’y voyais que très peu d’inconvénients !

Je m’approche du bord du toit. C’est haut, quand même. Enfin bon, j’ai vu pire. Et puis, tout cambrioleur qui se respecte a ses propres échappatoires.

Quelques minutes plus tard, me voilà au bas du bâtiment. J’ai bien vu que Hikaru m’attendait, mais je reste planqué quelques instants. Histoire de ne pas croiser les experts Uzumakis. Ils risqueraient de me tomber dessus aussi sec ou alors de vouloir me parler, ou quoi que ce soit d’autre. Je préfère être loin quand ils seront à l’intérieur. Quand je suis sûr qu’ils sont tous rentrés, je m’approche de Hikaru. Oui, je viens de l’extérieur, il ne doit pas s’y attendre. Mais en même temps, c’est mon côté mystérieux !

« Hé Hikaru ! C’est bon je suis prêt, désolé de t’avoir fait attendre ! J’ai profité du peu de tranquillité pour passer un coup de fil à la ‘guilde’. Ils peuvent nous recevoir si on presse un peu le pas. Par contre, il y a certaines … exigences. Enfin, je t’en parlerais en chemin, on y va ? »

Je désigne le musée du doigt.

« Maintenant que les types de l’enquête sont là ça devrait le faire. Mais si on peut obtenir quelque chose rapidement, on pourra toujours leur rapporter tout ça illico ! »

Sans attendre de réponse, je me sauve. Aucune envie de rester là, mon bon sens me crie tout simplement de partir.
Nous avançons un peu dans la ville, et je m’arrête brusquement, pour me retourner vers Hikaru. Un visage sérieux ? Que nenni ! Je suis plus amusé que jamais. Pourtant, ce sont bien des paroles sérieuses que je prononce ! Je suis juste incapable de me départir de ma légèreté, voilà tout.

« Hikaru. Avant de te dire la suite, je tiens à te dire une chose. Quoique tu penses de ça, souviens-toi que je suis du côté des gentils ! »

Oui, ça ne met pas en confiance comme introduction, en général.

« Je ne peux pas te montrer le chemin de la guilde. Un code très strict. J’en ai fait partie donc je le connais, mais je ne peux pas te le dévoiler, ça mettrait ta vie en danger. Par contre si tu mets ça, je peux te faire rentrer. »

Je lui tendis un capuchon intégral. Un simple morceau de tissu noir et opaque.

« Une dizaine de minutes de trajet, pas plus, je te le promets. Et ce n’est pas une mauvaise blague. T’inquiètes, je maîtrise ce genre de milieux. J’y connais pas mal de monde. »

Ça fait déjà dix bonnes minutes que j’attends Shigure, à se demander s'il est vraiment parti faire pipi. Qu'importe ça me regarde pas. En attendant j'ai tout de même de quoi m'occuper. Le groupe des Uzumaki sont venu me trouver. Si au début ils étaient un peu méfiant à mon égard ils changèrent rapidement d'avis en voyant mon bandeau mais surtout en entendant mon prénom et nom. Être le fil de Sham Ono doit bien être le seul moyen de se laver de ce nom de famille. D'ailleurs je me demande bien ce qu'ils font vraiment dans la vie. De ce que j'ai compris une partie est encore dans le monde des le milieux malfrats. Je me demande s'ils pourraient nous être utile dans cette affaire. Après tout, si Shigure connaît des gens qui peuvent nous donner un coup de pouce, je suppose que eux aussi. Ils pourraient peut-être nous apporter quelques pistes. C'est à creuser.
En tout cas le groupe des Uzumakis s'en va rapidement. Bien que quelques uns semblaient vouloir me poser un peu plus de questions. Je pense que quoi qu'il arrive, pour une partie de la population le nom Ono ne sera pas vraiment blanchi. Qu'importe, c'est pas comme si ça me touchait vraiment. Je sais ce que je suis, pas besoin de m'inquiéter du regard des autres.

Mon regard est posé sur la porte d'entrée, en attendant que Shigure n'arrive. Je sursaute en entendant sa voix non loin de moi. Je ne m'attends vraiment pas à ce qu'elle arrive à mes oreilles sans que je ne le vois apparaître avant. Je me relève, passant ma main sur ma tête un peu gêné de ma réaction. Mais faut dire que quand on est vraiment surpris, garder ses émotions reste quelque chose de pratiquement impossible.

Je comprend mieux pourquoi tu es pas passé par là. je désigne moi aussi le musée, la porte Du coup si on doit y aller rapidement, oui il vaut mieux que tu me parles de tout ça en chemin, ça ne sert à rien de perdre plus de temps. Et comme tu dis, maintenant tout est entre de bonnes mains.

J'emboîte le pas de Shigure, je dois avouer que je ne m'attendais pas à ce que la marche soit si rapide. Il faut pas bien longtemps pour qu'on prenne des distances avec le musée. Rien de plus normal, si on est attendu par la Guilde, il faut vraiment pas les faire attendre.
Bien que l'on soit jeudi il y a quand même pas mal de monde dans les rues, ou alors c'est juste moi qui suis pas habitué. J'avoue ne pas beaucoup sortir du clan Uchiwa, je me demande d'ailleurs ce qui m'a piqué de me rendre au musée. Je suppose que c'est le fait qu'il était gratuit et que de voir de l'art autre que celui des Kitsunes est toujours bien. Et je regrette pas d'être venu, pour tout ce que j'ai vu mais surtout pour cette aventure. Si on m'avait dit ce matin que j'allais rencontrer la Guilde.

J'en reste pas moins étonné par ce que Shigure m'apprend en se stoppant. Je dois avouer qu'il y a de quoi se méfier avec cette façon de me présenter la chose. Ne pas oublier qu'il fait partie des gentils. Ça fait limite froid dans le dos ce genre de précision. Qu'est-ce qu'il compte m'annoncer ? Je ne sais pas mais ça me braque un peu. Rapidement il me rassure, c'est vrai qu'il faut bien prendre des sécurités dans ce genre de cas.

Je comprend totalement, il faut savoir prendre ses sécurités. Par contre, je compte sur toi pour m'éviter les obstacles. C'est pas le plus pratique d'avancer les yeux entravé rapidement, je voudrais pas qu'on arrive trop tard par ma faute.

Je prend le bout de tissu que Shigure me tend, il est plutôt épais et lourd. Normal je suppose, il faut bien s'assurer que je ne puisse rien voir. Je me demande s'il porte un sceau pour renforcer ses capacités d’obstruction. Je ne l'enfile pas tout de suite, lui pointant du bout de la truffe une ruelle.

On sera à l’abri des regards là-bas. Ça va éviter d'éveiller les soupçons.

Je m’engouffre dedans et enfile le bout de tissu. Ma curiosité me pousse à regarder s'il porte bel et bien un sceau mais je m'en empêche. Il faut savoir respecter les secrets qui doivent être gardé. J'en suis la preuve vivante.
Il est bien épais, c'est pas le plus pratique pour respirer. J'active tout de même mes capacités sensorielle par rapport au chakra naturel, essayant de me repérer un minimum avec. Pas pour retenir le chemin, ce serait trop compliqué en ville. La roche taillée en a bien un peu dedans, tout comme le bois coupé, mais pas suffisamment pour être reconnue entre mille. Là c'est vraiment pour éviter un maximum d'obstacle par moi-même. On sait jamais. Si Shigure est un peu distrait, je pourrais aissément me prendre les pieds dans quelque chose ou encore le front. Je préfère éviter.

Au fait Shigure. Toi qui étais dans le milieu, tu dois savoir qu'une partie de ma famille est dans les méfaits. Ils pourraient peut-être eux aussi nous mettre sur une piste. Les Onos, pour une partie sont quand même réputer pour ça.

Ma voix est étouffée par le tissu, mon pas encore moins assuré que d'habitude mais je fais pourtant mon maximum pour avancer le plus rapidement possible.

Je comprend qu'on en est besoin, mais j'avoue que c'est vraiment pas confortable ce bout de tissu !

J'espére quand même que ça sera pas plus de dix minutes !

J’étais estomaqué. Et je commençais à m’en vouloir un peu aussi. Que Hikaru ait réussi à croire tout ce que je lui avais dit jusqu’ici était un exploit en soi. Mais là, c’était le pompon. Sa confiance devenait une naïveté presque un peu dangereuse … Bon, le bon dans tout ça, c’était que j’allais lui rendre service quand j’allais lui expliquer que je lui avais menti. Il devait se rendre compte que les gens n’étaient pas forcément ce qu’ils paraissaient être ! Il avait l’air très sympathique. Même un peu trop gentil. C’était une bonne chose de lui permettre d’apprendre ça. Sinon ça risquait de lui retomber dessus un jour. Heureusement pour lui, j’étais réellement dans le même camp que lui. Et je n’ai jamais été quelqu’un de méchant. Mais ça aurait pu être pire. Bien pire.

Je guide soigneusement mon nouvel ami, cagoulé, au-travers des rues de Shi. Je lui donne juste des indications quand c’est nécessaire. Attention, une poubelle. Ce genre de choses. J’ai déjà fait ce trajet dans les mêmes conditions, donc j’arrive plutôt bien à imaginer ce dont il a besoin comme indications. Il suggère de contacter les membres de sa famille, des mafieux connus sous le nom des Onos. Je glisse un sourire invisible pour lui.

« Non, ne t’en fais pas, ce n’est pas nécessaire. On trouvera tout ce qu’il nous faut là où on va. »

Dans un sens, c’était totalement vrai.
Nous arrivions en vue d’un endroit trop facile à reconnaître si je parlais, à cause de l’écho. Aussi, je me fais un peu plus silencieux, et je parle à voix basse pour lui donner des indications. Je lui annonce qu’on est bientôt arrivés, tandis que nous nous enfonçons dans le bâtiment. Plusieurs portes s’ouvrent. Le bois coulisse. A plusieurs reprises. Et une dernière fois. Et enfin, nous nous arrêtons. Je lâche le bras de Hikaru, que je tenais pour l’aider à s’orienter.

« Voilà. Nous sommes arrivés. Tu peux enlever ta cagoule. »

Nous sommes dans une pièce entourée de quatre solides murs de pierre. Aucune fenêtre, mais une grille d’aération qui amène suffisamment d’air frais pour ne pas se sentir trop étouffés. Il y a une étagère, avec différents dossiers. Chacun d’eux, sans exception, est fermé par un sceau du mot. Le bureau, lui, semble presque vide, si ce n’est un livre de modèles, et un autre où les modèles en question sont complètement nus, et un d’anatomie, posés dessus, avec pas mal de feuilles annotées, et de post-its. Les reliefs d’un entraînement récent, j’ai un peu oublié de les ranger.
Outre ça, il n’y a pas grand-chose. Une seule sortie, la porte juste derrière Hikaru. Et si on l’ouvre, on tombe sur un labyrinthe de couloirs. Je ne l’ai pas fermée : à quoi bon ? De toute manière, il va être obligé de m’écouter, parce qu’il ne sortira jamais de ce dédale.
Bon, comment on annonce à quelqu’un qu’on considère comme un nouvel ami qu’on vient de le mener en bateau ?
Commençons par le commencement. J’écarte les bras dans un geste théâtral :

« Bienvenue au QG de l’espionnage ! »

Grand sourire, pas la moindre tension. Mentir, je le fais comme je respire. Et puis, de toute manière, j’ai agis comme je devais. C’était à Hikaru de voir s’il comprenait, ou s’il était trop vexé pour le faire. Je sors de ma poche l’écharpe de soie rouge, la fameuse volée au musée, et je la pose sur mon bureau. Le geste est explicite, la révélation aussi. Et ça ne m’empêche pas d’avoir l’air heureux de vivre.

« Navré de t’avoir trompé, Hikaru. On ne se connait pas depuis longtemps, et je pense qu'on pourrait devenir de bons amis. Je t'aime bien. Mais j’étais en mission. Et en tant qu’espion, je dois prendre de multiples précautions, je ne peux parfois pas dire la vérité même si j’aimerais le faire. Surtout sur cette mission-là : elle est d’une nature plutôt … dangereuse. »

Je range rapidement les différents livres qui trainent sur le bureau, les fourrant dans un tiroir vide. Et je sors différentes autres photographies, encore cachées dans une pochette pour le moment.

« J’ai pris le temps de t’étudier un peu pendant cette fausse enquête qu’on a mené ensembles. Je n’ai pas menti, nous sommes dans le même camp. Et bizarrement, en te mentant, j’ai appris une chose : j’ai confiance en toi. Ma mission ne concerne pas que l’espionnage, mais l’Empire tout entier. Seulement, les conséquences et les possibles impliqués remontent haut dans la hiérarchie, à priori. Donc nous devons faire attention : on ne sait pas qui peut être dans le coup … Pour toi, j’ai l’intime conviction que tu ne l’es pas. »

Je déroule l’écharpe en soie rouge, dévoilant ce qui est tissé dessus. L’oiseau blanc, pleurant des larmes noires. Je m’écarte légèrement pour laisser Hikaru venir voir, jauger sa réaction s’il vient voir, ce genre de choses. Avec un sourire, je conclus :

« Tu veux savoir ? C’est pas le savoir le moins dangereux, mais on a besoin de toute aide possible. Si tu ne veux pas, je te raccompagne à la sortie et on n’en parle plus. Je sais que tu ne diras rien à l’enquête ou au musée. Et de toute façon, cette écharpe sera de retour là-bas dès demain matin. Ce n’est pas vraiment un vol. C’est un piège, pour attirer des gens hors de l’ombre. Et pour obtenir quelques informations, aussi. »

J’attends sa réaction et je la boucle, cette fois. Ca doit lui faire tout drôle, je suis sûr. On va voir quel genre d’homme c’est, maintenant.

Le chemin est vraiment pas simple. Vu ma maladresse naturelle, ajouter à ça le fait que je ne vois rien accentue vraiment la chose. J'utilise bien le chakra naturel pour essayer de palier un rien à cet handicape mais ce n'est pas vraiment le plus pratique en ville. En extérieur de celle-ci il aurait pu m'être bien plus utile, oui il y a un peu d'émanation mais pas tant que ça. Heureusement que Shigure m'aide à me déplacer dans cette noirceur.
Tant pis pour le fait de devoir faire appel à la partie pourrie de la famille, 'fin non tant mieux, à vrai dire je ne veux pas vraiment avoir de contact avec. Je ne sais même pas si eux veulent vraiment en avoir. Après tout pour eux je ne suis qu'un enfant adopté et rien de plus, et depuis peu. Sans oublier d'ajouter le fait que mon père humain ne m'a pas présenté à eux. Comment pouvoir espérer créer un lien dans ce genre de cas ? Faut dire aussi que je n'en ai pas vraiment envie vu ce que j'ai entendu sur eux.
Le chemin me semble interminable mais étrangement familier. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi mais c'est comme si j'étais déjà passé par ici. Plus on avance plus je capte du chakra naturel, il y a vraiment une source immense dans le coin pour que je me retrouve à le percevoir de cette façon. Il y en a même une masse incommensurable. Je ne m'y serais jamais attendu à une telle quantité sur Onogoro, elle est même bien plus important qu'à pas mal d'endroit dans Chikyuu, si je n'avais pas connu les cristaux sur le territoire des Kitsunes j'en tomberais tout simplement sur le cul. Un point servant d'une sorte de source. Je me demande bien quel endroit peut en produire autant sur ce monde, surtout dans une telle capitale. Le noyau se fait de plus en plus proche, je me sens un peu mal de pouvoir me repérer d'une telle façon alors que Shigure pense que je suis tout simplement à l'aveugle. Il arrive même un moment, peu de temps avant que l'on arrive à destination où j'arrive à me déplacer sans avoir besoin de son aide. Je ne laisse rien paraître, de peur qu'il pense que je tente de le doubler, gardant comme je le peux une maladresse qui m'a accompagnée tout le long du chemin. L'idée de faire un tour de la ville dans le futur à la recherche de cette source me tiraille vraiment, mais en même temps j'aurais tout simplement l'impression de trahir sa confiance. Il faudra voir ce que ma curiosité me pousse à faire, car me connaissant je suis totalement capable de me plier à ce besoin.

C'est avec soulagement que je retire la cagoule, clignant à plusieurs reprises des yeux, les frottants pour les habituer de nouveau à la luminosité ambiante. Je ne ressens plus aussi fort le chakra naturel mais je garde tout de même ma perception de celui-ci active, cette fois-ci pas pour me repérer mais tout simplement pour tenter de continuer plus ou moins à savoir où je me trouve.
Une fois mon regard de nouveau habitué, je trimbale celui-ci sur la pièce. Elle est plus ou moins vide, ou plutôt sobre. Mon œil averti est directement attiré par les dossiers revêtant du fuinjutsu, je ne connais pas celui-ci et je ne laisse pas trop traîner mon attention dessus. Ne voulant pas bafouer la confiance que Shigure porte sur moi.

La suite m'estomaque quand même. Je reste dans un premier temps sans voix alors que lui est tout fier de m'annoncer l'endroit où nous nous trouvons. Pas géographiquement mais tout simplement la fonction du lieu. Je ne me suis tout simplement jamais préparer à entrer ici. Ma première réaction est de tout simplement rester sans voix dans un premier temps, à tel point qu'il peut enchaîner sans que je ne pipe mot. Je vais de révélation en révélation, du coup il fait partie de l'espionnage. Est-ce que je peux lui faire vraiment confiance ? Je revois certain passage dans le musée me revenir en tête, certaines paroles dites, je comprend mieux ce qu'il a entendu par le fait d'être employé en tant que voleur officiellement.
C'est simple dans un premier temps je me braque, encore plus quand il sort la soie rouge, l'objet du délit. J'ai donc sans le savoir couvert un vol ! La première chose qui me vient à l'esprit et de faire demi-tour et de balancer tout ça. Rapidement la raison me reprend. Faire marche arrière sans une personne pour m'accompagner serait tout bonnement impossible. Mais surtout, s'il était vraiment en mission c'est ses supérieurs qui lui ont demandé de commettre le vol, supérieurs qui répondent à l'Empire. Autant dire, que ce méfait à était accompli avec l'accord de gens hauts placés. Il me faut pas longtemps pour reprendre un peu pied sur terre alors que Shigure range ce qui traînait sur son bureau. Objets aux quels je n'ai pas vraiment portés attention, hormis dire que c'était des livres je ne saurais pas dire grand-chose, les sceaux m'avaient un peu trop tapé dans l'oeil.

Plus il parle plus je me sens totalement trompé, utilisé. Je peux comprendre que j'ai été un peu le dindon de la farce au départ. Mais si j'avais toujours ce statut je doute que je me retrouve ici à cet instant. Je le laisse tout de même finir en posant mon regard sur l’écharpe, elle est tout simplement superbe, très fine dans son tissage. C'est en tout cas ce que mon œil non averti me dit.
Je prend quelques secondes avant de parler, des minutes même, cherchant à remettre en place toute mes idées, toutes ces infos qui m'étaient tout simplement totalement inconnue peu de temps avant. Mais c'est là où je remercie mon sang froid, mon visage ayant trahi la surprise au départ se retrouve totalement de marbre. C'est quelque chose que je contrôle encore plus dans ce genre de cas. Je sais que je suis face à une personne capable de mentir sans soucis, il me faut prendre encore plus de précaution. Je deviens tout simplement illisible facilement parlant, pour une personne avertie je laisse tout de même des micros signes échapper, ceux qui ne peuvent être effacé par le commun des shinobis. Le langage faciale, celui qui est le plus difficile à contenir.

Pour toi elle était peut-être fausse mais pas pour moi. Je te permet pas de dire qu'on l'a faite ensemble ! je suis sec, rarement autant qu'à cet instant Pour toi c'était peut-être qu'une mission qui cherchait à découvrir quelque chose mais pour moi c'était autre chose ! Je pensais vraiment courir après un voleur mais je me retrouve juste à en avoir aidé un ! je ne suis pas en colère, je ne suis pas fâché non plus, je suis habitué aux Kitsunes et à leur manière d’agir. On n'est pas loin de ce que j'ai appris. Mais me retrouvé de ce côté de la barrière est vraiment pas chouette. Mais je suis pas stupide, je sais ce que les espions sont et je sais à quoi m'en tenir du coup. Si on peut devenir ami, j'en sais rien. Mais je sais reconnaître un vrai besoin. je suis tenté de dire que je pourrais retrouver la zone du lieu, pas lui en lui-même, mais en me baladant je pourrais le localiser avec une erreur large mais suffisante pour que les espions n'apprécient pas trop , c'est pour ça que je garde cette information secrète bien que je meurs d'envie de lui montrer que je ne suis pas si dupe que ça Si tu dis vrai et que cette affaire concerne autant que tu me le fais croire ici je ne peux pas faire la fine bouche. une fois pas deux Du coup, si je comprend bien, histoire d'être certain. Tu es un espion et tu as voler cet objet pour réveiller des gens qui ne doivent pas spécialement l'être de ce que j'ai compris. Par contre je ne vois pas en quoi un vêtement dans un musé peut poser autant de traqua. Ce n'est rien de plus qu'une écharpe rouge décorée d'un oiseau pleurant. C'est en tout cas de ce qu'à l'air ce bout de tissu pris à l'écart. Mais de ce que tu me dis, c'est tout autre chose. Oui ça reste juste un bout de tissu décoré, mais si ça implique vraiment ce que tu me laisses croire il raconte bien plus que ce qu'il laisse entendre. tout en parlant je bouge pas mal, plongeant parfois une main dans une poche puis dans une autre, je mise sur une chose, qu'il n'ait pas la capacité de percevoir le chakra naturel, si c'est le cas il faudra que ce soit plus que rapide Je n'accepte rien pour le moment, je ne peux pas sans en savoir plus. Si tu veux de l'aide comme tu le dis, il faudra m'en dire plus. je jette un coup d'oeil aux enveloppes en les pointant du doigt d'une seule main alors que l'autre est fourrée dans une poche Il y a quoi là dedans ?