Junnali, la terre sacrée de Junna

Citation :

Les belettes sont une famille de guerrières. Ce sont les fières amazones de Chikyuu. Elles sont réputées pour leur férocité, et leurs traditions ancestrales. Chez elle, ce sont les mâles qui préparent le dîner et les femelles qui se battent. Elles vénèrent Junna, la déesse guerrière des belettes. Attention, les belettes ne se battent jamais pour le sport : elles sont la justice féroce, qui s'abat sur ceux dont l'oeuvre maléfique perverti le monde. Et sur tous ceux qui provoquent le courroux de Junna.

Junnali est une île lointaine et tropicale, perdue dans l'océan, mais on peut y accéder par une barque.

C'est la plausible plus grande connerie que je fais de ma vie, pourtant je ne peux pas m'en empêcher de la mener à bien. Je dois absolument comprendre au mieux Chikyuu si je veux un jour arriver à mon but ultime. C'est pour cette raison que j'ai commencé à envoyer une par une des lettres aux différentes familles, faisant appel à l'une d'entre elle connue pour la capacité qu'elle possède à ne jamais divulguer à qui que ce soit le commanditaire de l'envoie. Moi je signais bien sûr, mais au cas où quelqu'un venait un jour à savoir que des messages étaient envoyé, jamais cette famille ne me trahirait. Ce serait remettre tout leurs fondements en question. Voir la confiance de ce monde en elle remise en question. Comme tout le monde, j'ai dû leur offrir quelque chose en échange. N'ayant pas énormément à échangé, elle a préféré me demander une promesse. Un juste retour de cet acte. En acceptant cet échange j'ai eu l'impression de signer avec Shinigami. Malheureusement je n'avais pas trop le choix. Le seul moyen de me débrouiller par moi-même, de m'assurer que seul les personnes à qui je rends visite soient au courant de mon voyage.
Comment je compte expliquer ces absences sur Onogoro ? Bonne question, j'avais de base misé sur le fait de jouer sur la maladie. Sauf que cette excuse ne pourrait pas couvrir aux yeux de ma famille. J'allais devoir improviser au cas où ils poseraient des questions. Peut-être que je pourrais jouer sur le fait que Wakai m'avait demandé de m'entraîner avec chaque chef de famille. Je l'avais déjà fait, et chacun voulait que ça reste secret. Maintenant seraient-ils capable de gober des jours d'absence si l'un me couvrait ? Et surtout, que dirait Sham ? C'est lui qui sera le plus difficile à convaincre.

Quoi qu'il en soit il est trop tard pour faire demi-tour, pour prendre peur des répercutions. Je doutes que des Kyuchioses soient réellement capables de voir ma véritable nature. Mais en même temps est-ce que je pourrais le cacher ? Je doute que le discours soir le même, je connais ce monde et je sais à quel point il peut parfois être fermé sur certain sujet. Peut-être faudrait-il me dévoiler plus que je ne le voudrais. Mais la question ne se pose pas encore réellement.

Les Belettes étaient ma première destination, les seuls à avoir répondu positivement à ma demande. Malheureusement je ne savais que peu de chose sur elles, j'avais beau avoir fait des recherches dans la bibliothèques de Shi , Taki et même dans celles des scientifiques, je n'avais absolument rien trouvé. Encore un point sur le quel les Harceleuses et le nabot auraient pu m'être bien utile. Sauf qu'il était hors de question de faire appel à l'un comme à l'autre.

Le fait de voyager dans Chikyuu m'a énormément apporté, plus que je ne le croyais. Le trajet entre la forêt de Yoru et le point de rendez-vous avec les Belettes m'a ouvert les yeux sur bien des choses. D'on une me poussant à me questionner sur ma place sur Onogoro. Pourquoi vouloir évoluer dans ce monde si pauvre, si régis par tant de stupidité ... C'est une pensée qui m'a pas mal traversée l'esprit, surtout durant mes longues heures de marche avec toutes ces jarres emplies de l'eau du mont Hansei. C'est aussi cette labeur qui m'a poussé à me rendre compte que si l'un était moins intéressant sur certain point que l'autre, il n'en restait pas moins important de fréquenter.
Là où un humain ne trouve pas vraiment sa place en ces lieux et inversement pour un Kyuchiose ... Pour moi c'est totalement différent, c'est là que je ressens le total partage que subit entre les deux mondes.

En parlant des jarres, j'espère que celles-ci garderont suffisamment longtemps leurs bienfaits, sans quoi je ne terminerais jamais cette escapade. Et je doute que les bienfaits soient là encore pour très longtemps, je me sens plus raidement fatigué et il m'arrive d'avoir des nausées. En buvant elles passent et je me revigore. Malheureusement, chaque jour c'est un peu moins long que le précédent.

Tout le long de mon voyage du territoire Kitsune à la limite de celui des Belettes, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander pourquoi elles avaient répondues de façon favorable à ma demande contrairement à toutes les autres familles que j'avais contacté auparavant. Peut-être que je aurais mieux dû choisir ceux que j'avais contacté.
Je ne vois pas trop pourquoi je me suis torturé si longtemps la cervelle avec cette question, je ne peux y apporter une réponse moi-même.

Pour ce voyage j'ai prévu un nouveau carnet, dans lequel je note tout ce que je peux voir. Un seul ? Non, j'ai été intelligent, au moins trois sont dans mon sac. Il me fallait au moins ça vu que je me retrouve déjà à la moitié du premier.

Je ne suis plus qu'à un bon kilomètre de l'endroit de où je suis censé me rendre. Pourquoi m'être arrêté si proche du bute ? Tout simplement car premièrement c'est juste totalement irrespectueux d'arriver en pleine nuit et surtout parce que mon corps n'en pouvait plus au bout de cette journée de marche. En temps normal j'aurais peut-être forcé mais en n'ayant même plus de quoi pouvoir tenir trois jours en ne buvant qu'un demi-litre d'eau je préfère ne pas prendre le risque.
Je croise les doigts pour que Sham tente encore de temps en temps de m'invoquer, avec ça je pourrais éviter bien des journées de marche. Une bonne engueulade à la clef mais au moins il porterait enfin un peu d'attention sur moi.

Je suis hésitant, les Belettes ont bien parlées d'une barque mais je ne sais pas exactement si c'est celle qui est face à moi. Pourtant le doute n'a pas trop de raison d'être là, je suis exactement à l'endroit qui m'a été indiqué. Comment je le sais ? Dix fois que je vérifie ! L'arbre au tronc ressemblant à un visage est bien là. La jetée correspondant aussi à la description. Sans parler de cette barque qui d'après ce qui m'a été décrit ne peut pas en avoir une jumelle.

Dans un effort sur-humain vu mon état je pousse mon paquetage sur le bateau et y pose mon pied. Trop lent vu que je manque de tomber. Qu'elle idée de concevoir un moyen de transport se mettant en route au moindre contact ! Mais au moins, comme ça je vais pouvoir voyager sans effort ! Car oui, il faut croire que les courants sont en ma faveur ou que c'est tout simplement son fonctionnement. Quoi qu'il en soit, sans réellement en avoir envie mon corps sombre dans un sommeil.

C'est le bruit de l'eau frappant la terre qui me réveille. Je ne sais pas depuis combien de temps j'ai passé dans les bras de Morphée, mais en tout cas ça m'a un peu requinquer.
Tout en m'étirant de cette sieste imprévue je regarde autour de moi, les yeux encore difficile à ouvrir, surtout avec les reflets du soleil sur l'eau. Je plaque une main au niveau de mon front pour essayer de mieux percevoir.
Dans un premier temps je ne comprend pas vraiment ce qu'est la créature qui semble attendre mon arrivée sur la rive. Plus j'avance vers elle plus elle semble avoir un taille importante. Soudain, dans un sursaute de réveil, ma cervelle fait le rapprochement. La plage qui s'est dessinée à mon regard n'est rien d'autre que l'endroit où les Belettes vivent ! Je suis proche de mon bute.

Il n'en faut pas plus pour que tout se remette en place, il ne me reste plus qu'une cinquantaine de mètre à traverser sur cette barque bien pratique. Et pourtant tant de chose à faire. Je vérifie rapidement que mes vêtements sont présentable, mise à par quelques plis causés par cette sieste rien de bien grave. Une vérification de ma coiffure à tâtons.

La barque termine délicatement sa course sur une plage. Bien que l’amarrage fut calme, je regrette de m'être mis debout par respect, manquant une nouvelle fois de perdre mon équilibre. Heureusement que je ne portais pas encore mon paquetage sur mes épaules.
Je pause pied à terre, le ventre gargouillant, faut dire que c'est la première fois que je pars aussi longtemps. Les rations n'ont pas été super bien calculée.
À peine les pieds sur du solide je me penche en signe de respect vers la Belette. J'avoue avoir une petite crainte sur le fait qu'elle me saute dessus, vu sa taille elle ne ferait qu'une bouchée de moi.

Bonjour, je suis Hikaru Ono, la personne vous ayant contactez au travers des Messagers. Fils d'Onogoro ayant lié avec les Kitsunes. Je suis honoré que vous ayez accepté ma demande. Comme je vous le disais je ne suis là que pour mieux comprendre Chikyuu. je me relève faisant face à la Belette de la taille d'un tigre Je dois avouer que face à tous les refus que j'ai déjà essuyé je commençais à perdre espoir. Heureusement des familles telles que la votre sont encore enclin à accueillir les âmes curieuses et avide de savoir.

Je souris de toutes mes dents tout en posant mon sac sur le sable. Attendant patiemment une réponse de la part du Kyuchiose venu à ma rencontre.

La belette fixait le jeune humain d’un œil intrigué. Il devait bien l’avouer, celle dont la reine avait accepté le pacte mise à part, il n’en avait jamais rencontré. Et même elle, il ne l’avait vue que de loin. Pourtant, il était sans doute la belette mâle la plus titrée de cette île. Enfin, quand on connaissait les mœurs des locaux ça n’avait rien d’étrange.
Il était petit. Enfin, pas spécialement pour un membre de son espèce, mais quand on a la taille d’un tigre, de nombreux individus vous paraissent d’un seul coup tout petit. Et fréquenter des Kuchiyoses dont certains atteignaient la taille très significative d’une maison, aidait beaucoup à relativiser sur la corpulence des êtres qui peuplaient les mondes.
Cependant, il semblait très poli ce petit. Pas sûr que ce soit une valeur si reconnue, dans les parages, mais cela lui serait sans nul doute d’un grand secours si jamais il engageait la conversation avec quelqu’un d’autre que lui.
Une voix masculine finit par répondre au voyageur :

« Enchanté, Hikaru. Je suis Kamo. Conseiller et soupirant de la reine Onahime. Sa Majesté m’a confiée la tâche d’être votre escorte pendant votre visite de l’île. Avez-vous fait bon voyage ? Je peux vous proposer de vous rafraîchir ou de manger quelque chose avant de visiter plus en avant Junnali, si vous le souhaitez. »

Il laissa au jeune humain le soin de répondre. Avant de lui indiquer du museau de le suivre. Un long chemin rocailleux, sinuant entre des falaises escarpées. Aucune pente, et praticable, mais pas vraiment agréable à fouler.

« Pour vous dire la vérité, s’il s’était s’agit d’un autre, la reine aurait probablement répondue par la négative. Mais il semblerait que votre lien avec la personne qui a signé un pacte avec nous ait joué en votre faveur. Enfin, je m’avance peut-être, en pensant connaître la pensée de la reine. Après tout, les belettes sont des guerrières. Nous ne craignons pas la visite de qui que ce soit, et les kitsunes ne nous ont jamais fait d’offense. Ni vous en particulier. Nous sommes isolés du reste de Chikyuu parce que notre entraînement est sans fin, et que nous ne le perturbons que rarement.

- Et puis, c’est toujours une bonne chose de faire connaître Junnali. Ainsi, si un événement nous échappe mais qu’il est de notre ressort, peut-être vous tournerez vers nous pour le résoudre. A quoi bon s’entrainer sans fin, si c’est pour ne pas répondre le jour où tout cet entrainement prend enfin tout son sens ? »

Le chemin rocailleux se poursuivait. Kamo fit une halte, pour constater que le jeune humain avait plus de mal à évoluer que lui dans ce genre d’environnement, mais aussi pour attendre qu’il revienne à sa hauteur.

« Vous me voyez navré de vous conduire sur un chemin si abrupt, mais c’est le seul qui mène au cœur de l’île. Nous considérons les falaises comme des fortifications naturelles. Vous conviendrez qu’il est ardu de se défendre, lorsqu’on est contraint d’emprunter une telle voie … C’est un peu regrettable que nous n’ayons jamais envisagé de créer une autre route pour les invités. Mais bon, faire preuve de mansuétude ou laisser des faiblesses apparentes n’est pas dans les coutumes de la reine Onahime. »

Fort heureusement, ils arrivaient déjà au bout du chemin. Et le spectacle qui s’offrit à Hikaru fut pour le moins insolite. Une cité. De pierre. Pas de portes, ni de vigie, à priori. Seulement une grande arche. Tout était fait en pierre agencée, et non bâti à la main. Des tunnels reliaient les différentes parties de la ville, comme des cavernes qui ne servaient qu’à la circulation. Le reste était fait de plaines granitiques, et nombreuses étaient les belettes à être là, et à s’entrainer férocement, bondissant les unes contre les autres, dans d’âpres duels. Celles-là avaient le pelage blanc. Tandis que des belettes aux pelages plus sombres, bruns, ou noirs, un peu comme celui de Kamo, circulaient tout autour d’elles et vaquaient à des occupations plus quotidiennes. Avec ce qui ressemblait à un sourire, Kamo désigna la cité de la patte.

« Je peux vous le dire en bonne et due forme, cette fois, bienvenue à Junnali ! Nous ne sommes pas les meilleurs hôtes qui soit, mais en tous les cas, nous pouvons visiter la cité comme il vous plaira, le palais de la reine mis à part. Aujourd’hui est jour de défi, et nos meilleures combattantes l’affrontent à tour de rôle. C’est un sacré spectacle, mais malheureusement c’est aussi une cérémonie sacrée et je n’ose même pas demander à vous y convier. Je tiens bien trop à mon pelage.

- Je n’ai pas connaissance exacte du contenu de la lettre que vous avez envoyé, mais je présume que votre pèlerinage a un but, n’est-ce pas ? Peut-être que si vous m’en disiez un peu plus, je pourrais combler plus facilement vos attentes. »

Kamo, tout comme les autres belettes au pelage sombre, semblait être d’un naturel calme et sympathique. C’était bien différent des belettes blanches. Feulantes et montrant des crocs dont la taille variait entre ceux d’une belette onogorienne, et ceux d’un tigre deux fois plus gros que la normale, elles semblaient féroces et pas très amicales. Enfin, la taille des crocs importaient peu quand ils étaient aussi aiguisés ... Les pelages sombres saluaient tous le jeune homme avec une expression amène, tandis que les guerrières les ignoraient tous les deux, et ne leur jetait que rarement plus d’un regard.

L'idée de manger et de faire un brin de toilette était vraiment alléchant mais je me voyais mal mettre les pieds sous la table à peine arrivé. Mon corps allait bien pouvoir attendre un peu avant de se détendre sous de l'eau chaude, à condition que ce soit aussi leur méthode pour se laver, et de voir mon ventre remplis.

Enchanté Kamo. Je suis heureux de rencontrer une personne abordant une place aussi importante dans la société des Belettes. Je remercierais comme il se doit sa Majesté de m'avoir offert un tel accueil. Et oui, mon voyage a vraiment été très agréable. Pas toujours de tout repos mais je dois dire que j'ai déjà beaucoup appris sur ce monde. N'ayant vu que le territoire des Kitsunes je n'ai pu que m'émerveiller face à cette diversité qui n'existe pas sur Onogoro. c'est à contre coeur que je glissais ce petit mensonge qui n'en était pas vraiment un, je connais bien moins le monde des humains que celui-ci, et c'est avec regret que j'ajoute Votre proposition est bien aimable mais je préfère d'abord découvrir les lieux avant de profiter d'un peu de repos. Je n'ai pas fait tout ce chemin pour sauter la première invitation à manger. Si c'était le cas, je serais tout simplement resté chez moi. Mais je vous remercie grandement pour cette attention.

Alors que la Belette pointe du bout de son nez le chemin, j'en profite pour renifler discrètement mes aisselles. J'ai eu peur quand il a parlé de se rafraîchir, ou alors parlait-il tout simplement de boire ? En tout cas, je n'irais pas jusqu'à dire que je sens la rose mais mon odeur n'est pas vraiment incommodante. J'ai tout de même suivi une hygiène plutôt stricte sur ma route.
La route que nous allions prendre dans peu de temps me semblait bien difficile à arpenter. En temps normal je n'aurais pas trop peur face à celle-ci. Mais vu l'état de mon corps je redoute un peu l’ascension.
J'écoute avec attention ce que Kamo me dit, tout en me concentrant sur l'endroit où je pose mes pieds. Je ne voudrais pas me fouler quoi que ce soit. Surtout que connaissant mon état physique ça ne pardonnerait pas. Je me vois mal arriver à peine et me retrouver directement handicapé pour un bon moment. Déjà que ma route s'est pas mal allongée à cause de celui-ci. Je ne compte pas ajouter une couche.

Mon lien avec la personne ayant lié avec cette famille ? Je ne vois pas du tout de qui il veut parler. Le champ des possibles n'est pas très vaste mais je n'ai aucune idée de qui pourrait être cet humain. Peut-être une sorte de piston via mon père ? C'est une possibilité. En tout cas là je suis bien trop essoufflé pour poser la question. Je la stocke dans un coin de ma tête histoire de penser à la remettre sur le tapis une fois l’ascension terminée.
Bien que plus léger qu'au début de mon voyage, le sac me tire tout de même sur mes épaules meurtries par ma route. Au dernière nouvelle, c'est à dire sur la barque, elles étaient couvertes de rouge. Le frottement et le poids. Il faut sérieusement que je pense à renforcer mon corps.
J’essuie à plusieurs reprise mon front, remettant mes lunettes en place.

Il n'y a pas à s'en faire pour le chemin. Je suis chez vous, je me plie aux us et coutumes de votre royaume. Si mon corps peine à gravir cette pente, vous vous n'avez pas à vous en faire. Si je ne suis même pas capable d'arpenter cet endroit alors que votre famille ne connaît que ce chemin, je ne vois pas en quoi ma requête aurait un quelconque sens. vu comme ça on peut avoir l'impression que j'ai parlé d'une seule traite, chose totalement fausse, j'ai dû reprendre ma respiration à de nombreuses occasions Si vous permettez juste un instant. j'en ai plus des masses, mais continuer dans cette situation serait bien trop difficile pour moi, je bois d'une traite le reste de la jarre entamée, reprenant un peu de couleurs et du souffle Je garde en bonne mémoire votre invitation à faire appel aux vôtres en cas de besoin pour ce monde. Je vous promet également que si ce jour arrive, je ne vous contacterais pas pour des futilités. Ne pouvant pas réellement m'avancer pour les Kitsunes je ne peux vous rendre la pareille avec autant d'assurance, mais si jamais vous avez un jour besoin des miens, je vous jure de plaider en votre faveur si la cause répond à nos actes. je me stoppe un instant, cette fois-ci pas pour reprendre mon souffle, tout simplement pour un peu admirer le paysage magnifique A vrai dire, n'étant réellement pas porté sur l'impacte physique, si je vous contacte vous pouvez être certain que c'est un dernier recourt. Et ceci n'est en rien par rapport au fait que je dénigre les affrontements, mais tout simplement que dans ma vision des choses ceux-ci doivent être un dernier recourt. Mais je comprend totalement que pour d'autre ce soit bien plus. Après tout dans ce domaine, et comme dans tout, nous allons de la pugilat pure et aux arts-martiaux.

Cette fois-ci je parle d'une traite, l'eau n'a plus du tout les mêmes effets, bien estompé mais n'en reste pas moins efficaces sur le court terme.
Ce qui se présente à mon regard était vraiment impressionnant. Réellement rien à voir avec ce que le territoire des Kitsunes pouvait offrir. Chez moi c'était vraiment le calme plat. Ici, ça sautait dans tous les sens, ça se battait à perte de vue. C'était donc ça le territoire de la reine Onahime.
Ce qui me frappe directement c'est la scission  de pelage, apparemment il n'y avait que ceux recouvert de blanc qui s'entraînaient. Peut-être une histoire de chacun son tour. Ou autre chose.
Je salue au fur et à mesure chaque Belette au pelage sombre, et même celles plus claires bien que celles-ci ne me le rendaient pas. Je ne leurs en tiens absolument pas rigueur, après tout, elles sont en plein entraînement.

Vous vous dites ne pas être les meilleurs hôtes mais je ne suis pas d'accord. Je suis là au milieu des vôtres sans avoir l'impression de ne pas être à ma place. un large sourire Moi je trouve que c'est là une preuve d'un accueil de grande qualité. Je comprend totalement le fait de ne pas pouvoir assister à vos coutumes aussi importantes, je ne suis qu'en visite je ne compte pas m'imposer. je prend quelques secondes de silence, en marchant aux côtés de Kamo tout en continuant à saluer avant de reprendre Pour ce qui est des raisons de mon pèlerinage, il a principalement pour but de découvrir ce qu'est réellement Chikyuu. J'en ai que la vision des Kitsunes ce qui est bien infime. Ce voyage jusqu'à votre royaume me l'a démontré. Il y a bien trop de diversité en ce monde pour pouvoir essayer d'en comprendre l'essence en n'y foulant qu'une infime partie. C'est un apprentissage que j'ai déjà débuté en voyageant jusqu'à Junnali. Je ne suis là que pour la découverte, chose que je compte continuer durant un long voyage entre toutes les familles qui répondent à ma demande.

En tout cas je ne regrette en rien que vous soyez les premiers à accepter ma demande. Rencontrer un peuple aussi différent des Kitsunes ne peut que m'apporter une grande ouverture d'esprit et une découverte que je n'aurais, de base, jamais cru.

Ma venue est concrètement uniquement poussée par l'envie de comprendre ce monde qui m'est aussi chère.

Je prend de nouveau quelques secondes de repos sans marcher, à regarder tout autour de moi. Bien que je ne cautionne absolument pas la violence, je trouve dans tout cet entraînement des blanches et cette vie paisible des plus foncée un certain équilibre. Une sorte de rouage plus que bien huilé.

Pour ce qui est de la visite je me plie à votre savoir. Ne connaissant rien de ce royaume je ne saurais vous dire ce qui m'intéresse plus qu'autre chose. Mise à par l'histoire si possible bien sûr.

Après quelques nouveaux mètres je me tourne vers Kamo, arrêtant totalement ma marche. Je plante mes yeux dans les siens, en espérant que cet acte ne soit pas mal vu.

Dites-moi Kamo, avant d'aller plus loin j'ai plusieurs questions qui me brûlent les lèvres. La première et peut-être la plus complexe. Pourquoi n'y a-t-il que des Belettes au pelage blanc qui s'entraînent ? C'est une histoire d'heure ? Est-ce que vous aussi vous vous pliez à ce genre d'entraînements ? Ou alors y a-t-il une sorte de caste ? mon côté curieux prend le dessus, je ne peux pas m'arrêter à une seule question, surtout qu'une bouscule un peu plus mon esprit que les autres Vous m'avez parlé  du lien que je possède avec la personne avec qui votre famille a signé un pacte. Je dois vous avouer ne pas connaître beaucoup de monde en Onogoro, je ne peux du coup pas m'empêcher de me demander de qui vous parlez. Apparemment c'est une personne proche, mais je ne vois pas qui ça pourrait vraiment être.

Et enfin, celle que j'aurais dû vous demander bien plus tôt et qui me gêne maintenant que je me rend compte avoir oublié. Je suis venu jusque chez vous, j'ai foulé vos terres sans me renseigner un minimum. Chose pour laquelle je me m'excuse au plus plat que je le peux en espérant ne pas avoir été impoli envers les vôtres. je rougi un peu, de honte, réellement, me rendant compte de mon erreur Y a-t-il des choses que je dois savoir sur la façon de ne comporter chez vous ? Que ce soit face à sa Majesté ou envers votre peuple. Je ne veux manquer de respect à personne. Surtout sans m'en rendre compte, chose bien pire que de le faire consciemment. Commettre une erreur par manque de renseignement est une faute que je ne veux absolument pas commettre. Et encore une fois, je m'en excuse au plus bas si j'ai malencontreusement failli à mon devoir d'hôte.

Je suis un peu inquiet face à la réponse qui va tomber. Et si jamais j'ai vraiment fauter ? Sans aucun doute qu'un tel acte me fermerait bien des portes de royaumes. Je dégluti nerveusement.

Kamo se contenta d’écouter les différentes paroles de Hikaru, sans toutefois y répondre dans l’immédiat pour le moment. Il attendait simplement de savoir la raison exacte de sa venue, avant de commencer tout laïus. C’était purement et simplement de la curiosité d’après lui. Ou plus exactement, la soif de savoir. Les belettes n’étaient pas spécialement portées sur la chose comparées à certaines autres familles. A Junnali, il n’y avait aucun livre. L’écriture y était pratique, et très peu utilisée, bien qu’ils sachent l’employer au besoin. Pour l’organisation, ils n’en avaient pas besoin, puisque chacun savait ce qu’il avait à faire, et que la hiérarchie des tâches était stricte et ordonnée. Pour préserver la connaissance, ils utilisaient la tradition orale. Chaque chose qui devait être conservée, chaque chose qui devait être dite, l’était. Mais elles n’étaient pas consignées. Ainsi, si un secret devait mourir avec quelqu’un, ce qui faisait d’un secret quelque chose de précieux était conservé. Et il était du devoir de celui qui possède une information de faire qu’elle soit oubliée, ou alors héritée.
Ceci dit, le but de ce garçon était louable, et son attitude très respectueuse. Le respect, une chose primordiale chez la plupart des Kuchiyoses. Et les belettes ne faisaient pas exception à cette règle. Car c’était la seule chose qui maintenait encore Chikyuu debout, tout simplement. L’équilibre de ce monde dépendait entièrement du respect, et de la diplomatie. Puisqu’il n’y avait ni hiérarchie, ni vrais autres points communs. Si quelqu’un empiétait sur le territoire d’un autre, c’était la guerre, et la fin de Chikyuu tel qu’ils le connaissaient. Ils avaient déjà frôlés la catastrophe il y a une décennie. Comme quoi, l’équilibre tenait à peu de choses. Et ce peu de choses était du ressort de toutes les familles, mais aussi du devoir. Alors chaque humain qui montrait lui aussi du respect était un humain qui avait lui aussi droit au respect en retour.
Ce calcul était simpliste, mais il était l’une des pratiques élémentaires de Chikyuu.

« Les belettes n’ont pas réellement de secret, jeune Hikaru. Je tenterais de vous présenter nos mœurs et même notre histoire du mieux que je pourrais. Mais je vais déjà essayer de répondre à ces questions avant qu’elles ne vous incendient. »

Un léger frémissement agita les lèvres de la belette, dévoilant partiellement de petits crocs amusés. Apparemment, il considérait ce qu’il venait de dire comme une plaisanterie.

« Le pelage des belettes de Junnali n’a rien à voir avec une caste. En fait, c’est beaucoup plus simple que cela. Les femelles ont le pelage blanc, et les mâles ont des pelages sombres. Tous les guerriers de Junnali sont des guerrières. Nos femelles sont entrainées dès leur plus jeune âge selon la tradition guerrière de Junnali. Pugilat, crocs, griffes, mouvements, athlétisme, mais aussi certaines armes au cas où nous en aurions besoin. Nous sommes également gouvernés par une reine. On pourrait affirmer que notre société est à la fois matriarcale, et militaire. C’est pour cette raison que les belettes sont parfois appelées les amazones, ce sont d’ailleurs elles qui ont inspirées cette célèbre légende d’Onogoro. Bien qu’ils en aient pour beaucoup exagérés certains traits. Nous autres les mâles, sommes chargés de tout ce qu’il reste. Approvisionneurs, bâtisseurs, mâles d’entretien, ou encore éducateurs pour les jeunes belettes. Notre condition n’est pas mauvaise, comme le pensent les étrangers en général. Nous sommes souvent plus épais que les femelles, et pourtant moins adaptés au combat. Nous sommes moins vifs. Moins athlétiques. Nos crocs ne sont pas capables de perforer l’acier. Nos griffes sont arrondies et non très tranchantes. Alors chacun fait ce qu’il peut avec ce que la déesse lui a donné, afin que Junnali fonctionne, et que notre raison d’être perdure. Je vous parlerais de notre histoire dans peu de temps, je pense que vous comprendrez mieux cela.

-J’ignore le nom exact de l’humaine qui a signé un pacte avec la reine Onahime. Je l’ai vue parce que j’étais présent, mais ce n’est pas le genre d’affaire dont j’ai à m’occuper. La reine m’a simplement dit que les humains qui étaient les amis de cette jeune fille étaient évidemment les bienvenus ici. Et que donc vous en faisiez partie. C’est une jeune femme aux cheveux et aux yeux rouges comme le sang. Je ne peux guère vous en dire d’avantage, puisque je n’en sais pas plus.

-Ne vous en faites pas pour votre attitude ou vos paroles. A Junnali, le pire que vous puissiez faire, c’est de jouer un rôle, de mentir, ou de vous montrer irrespectueux. Notre peuple est honnête et franc, parfois trop au goût de certains diplomates étrangers. Nous n’avons spécialement de règles pour la politesse. Elle nous parait tout simplement évidente. Quelqu’un qui est irrespectueux, c'est quelqu'un qui a l'intention de l'être et non quelqu'un qui choisi mal ses mots. Nul besoin de s’embarrasser de conventions qui compliqueraient inutilement cet état de fait. En revanche, je suis désolé de vous l’annoncer, mais je doute que vous rencontriez la reine. Peut-être viendra-t-elle si l’envie lui en prend. Ou alors la verrez-vous s’entrainer, elle y descend là aussi très souvent pour évaluer les progrès des guerrières. Mais la diplomatie n’est pas son fort. C’est pour cela qu’elle m’a envoyé. Vous pouvez me voir comme son homme de confiance, son diplomate, ou son majordome. Dans tous les cas, il semblerait que la visite de Junnali aussi bien que notre relationnel en général, ce soit moi qui m’en occupe. Comme je vous l’ai dit, les femelles s’occupent essentiellement d’être prêtes pour le jour où le monde aura besoin d’elles. La reine ne fait pas exception à cela. Et le titre de reine n’est pas celui de dirigeante chez nous. Simplement celui de la plus grande guerrière de Junnali. Et la représentante de la déesse Junna. »

Tout en parlant, Kamo continuait de marcher, et de montrer les différentes facettes de l’île à Hikaru. Ils passèrent notamment devant une sorte de place, en plein air, mais protégée par un préau. De toutes jeunes belettes aux pelages diversifiés, sombres comme clairs, écoutaient attentivement un mâle grisonnant, vraisemblablement très âgé, qui devait faire la taille d’une cabine téléphonique. Sa voix ne portait pas jusqu’à Hikaru et Kamo, mais tous semblaient écouter attentivement, même si un ou deux faisaient le pitre en douce.
Ils passèrent aussi devant un endroit, à l’ombre, où de jeunes belettes mâles piétinaient des bacs de raisin, essayant apparemment de les écrabouiller pour faire du jus. Kamo s’approcha d’une autre cuve, déjà finie, pour attraper deux verres de ce jus de raisin, et il en tendit un à son invité. C’était amère, et sucré à la fois, très fruité. Mais le goût n’était pas du tout celui du raisin. On se rapprochait plus d’une sorte de groseille.

« Savez-vous, Hikaru, qu’autrefois les dieux peuplaient Chikyuu ? Par dieux, j’entends des êtres puissants, bien qu’il soit devenu courant de les appeler divinités. Certains ont créés Onogoro et sont devenus pour vous les anciens dieux. D’autres sont restés ici, donnant naissance aux Kuchiyoses. Aujourd’hui, ces divinités ont pour la plupart disparues. Il ne reste que leur volonté, cette force supérieure qui influe sur le monde si on la prie suffisamment, qui donne du pouvoir à ceux qui croient en elle. Mais plus de dieu ‘vivant’ comme ce monde a pu les connaître. Pourtant, il est arrivé plus d’une fois, trois à ma connaissance, que ce genre d’entité ne s’éveille, animée par les mauvaises intentions de personnes réellement mauvaises. On appelle ces créatures éveillées ainsi des dieux maléfiques, pour faire plus simple. Il y a plusieurs millénaires, l’un d’eux a failli détruire ce monde. Et la volonté préservée des dieux que vénéraient les habitants de ce monde ne semblait pas pouvoir l’arrêter. C’est la déesse Junna, la guerrière farouche et indomptable, ou plutôt sa volonté, qui a donné naissance aux belettes. Des guerrières implacables, à son image, capables de combattre ces dieux maléfiques. Et en ce temps, elles ont réussi à détruire cette entité. Depuis lors, nous nous tenons prêts. Tout cet entrainement n’est pas destiné à blesser qui que ce soit en ce monde ou dans l’autre. Ca arrive, fatalement. Quand nous nous lions à un humain, nous devons combattre pour sa cause aussi bien que pour la nôtre, et alors nous blessons. Quand un fou pense à attaquer l’un ou l’une d’entre nous, nous nous défendons, et alors nous blessons. Mais le seul et unique but de Junnali, c’est de combattre ces incarnations du mal. Voilà pourquoi je vous disais que notre territoire ne cache rien. Si jamais l’une d’elle nait à nouveau, il faudra bien que le monde extérieur sache où nous trouver pour que nous la détruisions. »

Kamo laissa quelques instants à Hikaru pour digérer ces informations. Il but son jus de ‘raisin’, histoire de lui offrir quelques instants pour méditer.

« Voilà la raison pour laquelle nous autres mâles, ne considérons pas notre tâche ingrate ou insatisfaisante. Les femmes sont taillées pour combattre avec le style de Junna. Vif et tranchant. Nous sommes étudiés pour être endurants, et durs à la pâte. Travailleurs. Et mesurés. Je suis content de mon rôle, par exemple. Grâce à moi, la reine peut s’occuper exclusivement de l’entraînement des guerrières, et Junnali est en permanence sur le sentier de la guerre, tout en étant un solide havre de paix. Une garantie, même, je dirais. Il est vrai, cependant, que ce mode de vie nous interdit de prendre part aux conflits de notre monde. Si jamais Chikyuu est menacée par une entité destructrice, nous interviendrons. S’il doit être détruit de l’intérieur, alors ce sera plus compliqué pour nous de faire quoi que ce soit. C’est peut-être la faiblesse de notre mode de vie … Mais face à ce genre de problèmes, j’espère que la diplomatie et le bon sens des habitants de ce monde feront la différence, bien que ça n’ait pas toujours été le cas … »

Un nouveau sourire, moins frais celui-là, étira les lèvres de la belette.

« Enfin, je parle, je parle, mais je ne vous laisse guère le temps de m’interrompre. J’imagine que vous avez d’autres questions ? Si je suis à la place qui est la mienne, c’est que je parle beaucoup ! Aussi j’ai conservé cette mauvaise habitude. »

Je suis en silence Kamo écoutant avec attention tout ce qu'il me dit mais aussi en admirant ce qui se trouve autour de moi. Je suis habitué à une petite famille, les Kitsunes ne sont pas les moins nombreux mais les naissances sont rare. Pour tout dire avant ma génération il y a bien eu Tak, trente années plus tôt plus ou moins. Mais précédemment il y avait une bonne centaine d'années. Chose plutôt étrange c'est qu'à chaque naissance il y a une sorte de portée, un renardeau dans chaque espèce. Mise à part dans la dernière, une portée de cinq. Il faut dire qu'il y a moi avec. Mais pour en revenir aux Belettes, c'est le nombre qu'elles sont qui m'impressionne le plus. Et aussi cette façon de vivre. Vivant dans un lieu où le savoir et l’apprentissage pacifique est de mise, voir tant de violence m'est plutôt étrange. Bien qu'ici ce soit pour une cause noble et qui doit être menée à bout.
Je n'irais pas jusqu'à dire que cette ambiance me plaît, trop violente pour moi, mais il y a tout de même quelque chose d'agréable. Quelque chose de nouveau pour moi. N'ayant jamais réellement évolué sur Onogoro, n'ayant pas mis un seul pied à l'académie et ayant fuis le tournoi qui s'est déroulé il y a pas longtemps, c'est quelque chose de neuf. Et c'est ce qui me plaît le plus, la découverte. Et Kamo m'en sert un bon plateau.

C'est amusant de voir à quel point le sexe des Belettes décide ce qu'elles seront. Ce qui est un peu triste à mes yeux c'est le fait qu'elle ne puisse pas choisir. Mais c'est en même temps là toute la base de cette société. De ce que je comprend, si un rouage s'en défait tout risque de tomber et si une telle chose arrive c'est ce pourquoi elles mettent tout ceci en place qui suivra.

Avec la description de l'humain je ne peux avoir aucun doute sur qui elle est. Ihoko, si je m'étais attendu à une telle nouvelle. J'ai l'impression que de plus en plus de choses nous rapproche. A croire que le destin s’amuse à croiser nos chemins que ce soit de près ou de loi.
Bien que nous marchons je garde tout de même le silence, ne sachant pas trop si je dois ou non dévoiler le nom de celle que je considère comme une amie. En plus de toutes les questions qui me brûlent les lèvres une autre vient. Avec qu'elle famille Mikeru s'est lié ? S'il en possède une bien sûr, je ne sais pas pourquoi mais je le vois bien avec des Taupes, 'fin si je sais pourquoi j'ai cette suggestion qui me vient. Sa timidité, par contre je ne sais vraiment pas pourquoi ça me fait penser à cette famille.
J'accepte avec beaucoup d’entrain le gobelet que me tend la Belette, curieux de goutter ce breuvage.

Merci beaucoup Mako. je grimace dans un premier temps, s'attendre à un goût en bouche et ne pas avoir celui-ci est vraiment traître, surtout quand celui-ci ne s'approche pas du tout de celui que l'on pense que nos papille vont recevoir. La première gorgée est vraiment indescriptible, s'approchant à rien de ce que je connais. La deuxième elle me rappelle des notes de groseille Je suis désolé pour cette réaction, je m'attendais simplement à un autre goût. Mais c'est vraiment délicieux. et je suis sincère, je trouve ça réellement bon

Je connais les grandes lignes de l'histoire des Belettes, cette partie combattant le « mal », sans savoir que c'était elles qui avaient pour divinité Junna, ou en tout cas pas avant que Mako me l'annonce. Bien que ce nom m'étais pas famille je connaissais tout de même cette histoire de divins ayant donné naissance aux Kuchiyoses et que jadis l'un ou l'autre avait tenté un retour.
Je savais également qu'une famille de Chikyuu se destinait à accueillir un retour d'une menace mais sans savoir que je me trouvais sur leur territoire.

Je ne vois pas en quoi c'est une mauvaise habitude de parler tant surtout quand ces paroles sont porteuses d'autant de savoirs. Pour tout vous dire ça me plaît réellement. Si je me suis lancé dans un tel pèlerinage c'est justement pour en apprendre un maximum sur Chikyuu et par extension les Kuchiyoses peuplant ce monde. Si je pouvais être accueillit chez tous par un être tel que vous, j'en serais plus que ravi.

Je bois une gorgée du jus de raisin qui n'en ait pas. Me laissant un peu le temps de remettre mes idées en place. Tant d'informations me donnent vraiment beaucoup de choix d'attaque sur ma curiosité. Trop pour que je puisse réellement y réfléchir. Je n'ai pas d'autre choix que de me lancer quitte à me perdre un peu.

J'espère pouvoir croiser sa Majesté bien que je ne sois pas venu pour ça. Disons que ce serait tout simplement un plus pour ma compréhension mais absolument pas indispensable surtout en compagnie d'un Belette telle que vous. Je me suis tout simplement mal exprimé, je voulais tout simplement éviter de commettre une faute de par ma politesse. Je sais que certaine familles sont très codifiée sur cela. Mais me voilà rassurer et je dois l'avouer un peu moins tendu. je fixe mon gobelet Dites-moi Kamo comment nommez-vous le fruit qui donne cette boisson ? C'est amusant car visuellement il ressemble en tout point à un que l'on peut trouver sur Onogoro. Le raisin. Mais se rapproche plus d'un autre fruit.

Je bois une nouvelle lampée, laissant le temps à Mako de me répondre s'il en a envie. Avant de reprendre.

Je vois en effet qui est la personne avec qui votre famille s'est liée. C'est une personne que je compte parmi mes amis. Pour tout dire, c'est plutôt rare pour moi. Elle fait partie de mon équipe sur Onogoro, je suis bien heureux d'être tombé sur elle et la troisième personne complétant notre trio. je suis pris d'un petite rire, incontrôlable Désolé. C'est juste que mes idées s'entrechoquent dans ma tête, beaucoup de questions me viennent à l'esprit. Tellement qu'elles bouchonnent à la sortie. il faut dire que si même l'eau du mont Hansei me permet de tenir, mon corps n'en reste pas moins fatigué.

En tout cas je vois que votre société est vraiment bien rodée, bien des humains devraient prendre exemple sur vous. De ce que vous m'avez dit, je ressens l'importance de chaque personne sur ce lieu. Que chacun a sa place et met à la portée de tous ses capacités afin de grandir votre peuple. Je trouve que c'est vraiment quelque chose de magnifique et de vraiment incroyable. j'observe un peu autour de moi à nouveau, voyant au loin ce qui ressemblait à une école Chez moi ... j'hésite un instant, comprenant que plongé dans mon admiration j'en perd ma prudence Les Kitsunes sont plus individualistes, ce n'est pas vraiment du chacun pour soi mais c'est vraiment à mille lieux de votre mode de fonctionnement. C'est justement pour ça que je suis venu jusqu'ici, que je me suis lancé dans ce voyage. Pour découvrir les différences de ce monde.

D'autres questions ? Bien sûr que oui, j'en déborde, à tel point que le flot dégouline me coulant entre les doigts. Difficile à attraper pour les formuler.

Pour en revenir au fait de si j'ai ou non des questions, bien sûr que oui. J'en ai une flopée. Il faut juste que je trouve dans quels ordres les poser afin de ne pas me répéter et surtout de les classer dans un ordre d'importance. un petit côté maniaque du savoir, allant à l'encontre de mon impulsivité sur certain acte d'on je peux faire preuve La première qui me vient à l'esprit est la plus vague de toute et la plus imposante dans ma tête. Vu votre de vie totalement différent des Kitsunes je suppose que vous avez une vision bien différente de Chikyuu que la leur. Mais en même temps poser la question de votre vision est bien trop impalpable je suppose. Demande de décrire quelque chose de naturel est ce qui se fait de plus difficile. C'est pour cette raison que je cherche la façon de pouvoir formuler tout ça.

Je prend un petit moment de réflexion en admirant une nouvelle fois ce qui m'entoure, cherchant ce qui va pouvoir provoquer le déclic.

Je suis désolé mais je crois que trouver une façon de le demander de façon moins vague mettrait en jeu beaucoup trop de question. Dites-moi Mako, si je vous demande ce qu'est Chikyuu pour vous et pour le Belettes, est-ce que ça vous semble être une question à la quelle on peut répondre ? Je ne parle pas seulement de Chikyuu comme monde. Mais dans sa globalité. Ce qui fait son essence. je lui souris, sincèrement, sans malice pour une fois Si c'est trop vaste je peux essayer de mieux décortiquer ma question, mais j'avoue que ce n'est pas simple vu la fatigue.

Mako. Ce jeune humain avait la tête dure. Lui qui parlait de ne pas s’attirer les foudres des belettes. Heureusement qu’il s’agissait là de lui, un mâle, et donc une personnalité mesurée. Une femelle aurait peut-être pris ça pour une moquerie, avec un peu de malchance. Parce que même si ce n’était pas l’intention de Hikaru, ça aurait rapidement pu finir en duel. Et les duels sont sacrés à Junnali. Ce serait un peu complexe de le tirer de là, même s’il en avait la capacité. Enfin, inutile de spéculer sur des événements qui n’avaient qu’une faible probabilité d’advenir.

Plutôt que de s’attarder sur ce détail fâcheux, Kamo préféra plutôt lâcher un étrange sourire à la remarque qui suivit, au sujet du fruit.

« Je te l’avoue, ta réaction ne me surprend pas. Tous ceux qui ont passés quelques années sur Onogoro et qui ont goûté à ce fruit ont eu la même réaction que toi. Il y aurait là-bas un fruit du même nom, et de la même forme, mais pas du même goût. Tu l’auras compris, pour répondre à ta question, nous appelons nous aussi cela du raisin. Si on doit faire une différence avec celui d’Onogoro, appelons ça du raisin de Junnali. Crois-moi, si j’avais le temps de sortir d’ici et que j’y pensais au bon moment, je serais très curieux de pouvoir faire l’expérience inverse. »

Hikaru semblait se poser beaucoup de questions. Kamo s’arrêta quelques instants sur quelques-unes de ses paroles. Des kitsunes individualistes. De rares amis sur Onogoro. En cherchant à découvrir plus en avant les autres Kyuchioses, ce jeune humain ne cherchait-il pas tout simplement à trouver quelque chose de plus que simplement de la connaissance ? Bien entendu, pour Kami, ce n’étaient pas ses affaires. Bien qu’il soit l’ami de l’humaine liée aux belettes, cela ne signifiait que très peu de choses pour lui. Les belettes elles-mêmes n’étaient pas toutes liées entre elles. Que la reine ait choisi une humaine pour avoir quelqu’un sur Onogoro était une chose. Mais cela n’entraînait pas de lien avec toutes pour autant. Tout au plus, elle n’était qu’une apprentie et contribuait à leur cause à sa manière. Et comme c’était une femme, il faudrait, pour vraiment tisser un lien avec l’ensemble des belettes, qu’elle prouve sa valeur au combat. Or, pour le moment, rien n’était parvenu à ses oreilles à ce sujet. Donc ça ne devait pas être le cas. Cela, et aussi le fait qu’il ne la connaissait tout simplement pas. Enfin, même sans ce détail, ce garçon semblait tout de même fort sympathique. Et respectueux. Alors même s’il ne pouvait l’aider à découvrir ce pourquoi il cherchait réellement à explorer Chikyuu, il pouvait tout de même lui donner son avis. Il n’engageait certes que lui, mais après tout, s’il cherchait à élargir son esprit, c’était un avis aussi bon qu’un autre.

« Avant de répondre à ta question, je voudrais passer sur ta remarque précédente, je pense que ça a une importance. Je pense qu’il n’existe pas tant de différences qu’on voudrait le faire croire en Chikyuu et Onogoro. Les humains ont influencés les Kyuchioses. Et inversement. Certes, l’humanité actuelle est plus jeune que beaucoup d’habitants de Chikyuu. Ce qui explique certaines choses. Mais les Kyuchioses ont tendance à trop vite se penser supérieur à l’humanité à cause de cela. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui ont essayé ou réussi à se faire diviniser par eux à certaines époques, ou qui sont passés sur Onogoro afin de régner sur tel ou tel domaine, souvent assez discrètement. Mais il ne faut pas oublier une chose : il existait une civilisation humaine avant celle qui est en place aujourd’hui et n’a que quelques millénaires. Et cette civilisation-ci était plus vieille que la plupart des nôtres. Peut-être toutes, même si je n’ose l’affirmer. En tous les cas, à cette époque, c’étaient les humains qui étaient plus sages que nous, et nous qui avions l’air de barbares rustres à côté d’eux. Chacun de ces mondes a un grand potentiel, en mal comme en bien. Vous ne devez surtout pas vous sous-estimer, comme nous ne devons surtout pas faire preuve d’arrogance. Onogor et Chikyuu sont comme les deux côtés d’un miroir. L’un ne peut exister sans l’autre. Et surtout, la roue tourne de millénaire en millénaire. Chaque monde guide l’autre, tour à tour. »

Kamo fit quelques pas, pensif.

« Et pour en revenir à Chikyuu et à ta question, plus précisément … »

Nouveau silence. La belette avait presque l’air préoccupée. Même si c’était difficile de dire exactement ce à quoi ressemblait son expression.

« Nous avons récemment accélérer notre entraînement à Junnali. Nous sommes persuadés que quelque chose va se rompre. Notre monde est plein de merveilles. Chaque famille regorge de secrets et chacun a son propre mode de vie. Le tout donne un véritable festival de diversité. Et justement, cela pourrait bien nous coûter. Nous pensons que ce sera prochainement. Tu as dit toi-même que les kitsunes étaient individualistes. Malheureusement, la scission des Kyuchioses en familles et en territoires fait que c’est une généralité partagée. Chaque famille a son propre libre-arbitre, et les règles sont encore existantes mais … confuses. Elles s’effacent petit à petit. Le conflit entre les jaguars et les orangs-outangs, la tentative des salamandres … Tout ça n’était qu’un prélude. Un avertissement. Chikyuu est instable, et notre équilibre a atteint un stade d’extrême fragilité. Le moindre événement de grande ampleur peut nous unir, comme nous détruire, à présent.

-Je ne sais pas si Chikyuu a une essence particulière. Pour moi, comme je te l’ai dit, l’essence de tout monde, c’est son point d’équilibre. Ce qui fait qu’un monde se développe, ou s’apprête à mourir. Et pour moi, ce point peut se rompre à tout instant à présent. Bien sûr, il existe un monde dans lequel les lions ont été nos monarques. Mais à présent qu’ils ont abandonnés cette idée, seule une guerre les rétabliraient. Et une guerre n’exclut pas la rupture du point d’équilibre. Je pense tout de même que tout ça n’est pas forcément pour le plus mauvais. Contrairement à Onogoro, Chikyuu est devenu un monde figé. Equilibré, mais immobile. Cette rupture peut être un renouveau profitable aussi bien qu’une destruction. Tout dépendra de la façon dont les peuples de Chikyuu y réagiront. »

Le remue-ménage au niveau de la grande place coupa court à cette longue tirade. Kamo s’interrompit pour regarder dans cette direction, et fit quelques pas pour trouver un bon angle de vue. Des belettes d’une taille colossale descendaient du palais. Leurs pelages blancs étaient tous tâchés de sang. Elles avaient l’air blessées, mais aucune mortellement ou même gravement. Elles passèrent simplement au milieu de la place, et s’arrêtèrent pour dire quelque chose. Puis, elles disparurent dans les tunnels sous Junnali. Ce fut aussitôt une grande agitation. Les belettes se rangeaient toutes en rangs, sur les côtés de la place, pour laisser le milieu libre. Puis tout mouvement cessa. Elles attendaient. Toutes.
Kamo se tourna vers Hikaru.

« As-tu d’autres questions, peut-être ? Nous avons encore quelques minutes devant nous. Mais tu vas être exaucé malgré tout. La reine Onahime arrive : si j’en crois ce que j'ai vu, la cérémonie est terminée. »

Je suis soulagé de ce que m'annonce Kamo, bien que son sourire était un peu étrange il ne semble pas me tenir rigueur de ma grimace, bien au contraire il n'est pas du tout étonné de celle-ci me disant même qu'il s'y était attendu. Rien de plus anormal, je ne suis pas le premier « humain » à me rendre sur Junnali du coup pas le premier à goûter à cette boisson d'on je reprend d'ailleurs une gorgée. Ça ce nomme également raisin du coup, c'est très amusant et même mystérieux. Comment est-ce que c'est possible que deux fruits totalement identiques portent le même nom dans deux mondes différents. Y aurait-il eu plus de contact que je ne le pense ? C'est possible. Ou alors l'un des deux a en quelque sorte imposé le dénominatif à l'autre, expliquant du coup pourquoi cette étrangeté. C'est ce qui me paraît le plus logique mais c'est en même temps la plausibilité que j'ai le moins envie de croire. C'est bien plus excitant de penser que ce n'est qu'un coup de chance ou plutôt un effet du lien qui uni ces deux mondes. C'est décidé, si un jour je reviens en ces lieux c'est avec une grappe de raison d'Onogoro, pour que Kamo puisse lui aussi tenter l'expérience.

J'écoute avec attention ce que la Belette me dit, bien que pas totalement d'accord avec son point de vue je ne peux tout de même pas me permettre de ne pas aborder dans son sens. Je n'étais pas au courant pour cette ancienne civilisation, cette information ajoute d'ailleurs bien des questions à la liste entreposée dans ma tête. Ce n'est pas quelque chose que j'aborderais ici mais ça n'en reste pas moins un sujet à creuser. Ce n'est pas ce genre de réponse que je me suis mis en tête de découvrir par ce tour de Chikyuu. Pourtant, elle s'impose plus que d'autres. Ouvrant bien plus de possibilité. À quoi pouvaient ressembler ce peuple ancien ? Est-ce que les divinités que nous connaissons sont un reste de cette période où étaient-elle là encore avant ? Est-il seulement possible de trouver des informations sur eux sur Onogoro ? Peut-être que finalement c'est ici que je dois les chercher, auprès d'une famille très ancienne. Les Kitsunes en font partie mais sont-ils seulement suffisamment vieux pour ça ? Accepteraient-ils de m'en parler s'ils savent ? Je devrais peut-être viser sur une famille aux membres encore plus vieux … Ou alors sur une bibliothèque. Il y aurait bien celle des harceleuses … Elles doivent bien avoir des infos là-dessus. Je balaye cette idée de mon esprit, il y a toujours moyen de trouver une autre solution, cette famille est juste à fuir comme la peste. C'est d'ailleurs le fait de repousser cette pensée qui me remet les pieds sur terre, je n'ai pas décroché de ce que me disait Kamo mais je m'en suis retrouvé pas loin durant un instant.

Bien que pas totalement d'accord, je dois avouer qu'il m'apporte une nouvelle vision sur Onogoro. Je prenais l'humain comme égale jusqu'ici, mais ce nouveau regard me remettait sur place. Oui l'homme est égale aux habitants de Chikyuu, mais si eux doivent être vu comme un adulte, l'homme lui doit l'être comme un enfant. Ils n'ont pas encore suffisamment vécu pour en savoir autant que les Kuchiyoses. D'ailleurs les familles comme les Jaguars ne devraient-ils pas être plus à blâmer que l'homme ? Ils profitent tout de même de bien plus de temps pour devenir sage … Le hic, c'est que tous ne veulent pas l'être ou pas de la même façon. C'est ça qui provoque ce déséquilibre dans ce monde et l'empêche d'avancer. À peine cette pensée traversant mon esprit que c'est Kamo qui balaye cette fois-ci, m'indiquant en quelque sorte que c'est justement le fait que l'on soit comme on l'est qui provoque notre stagnance. Qu'un coup de renouveau ne nous ferait pas de mal, ou en tout cas pas d'office. Par contre là où je ne le suis absolument pas c'est sur le fait qu'une guerre pourrait être bénéfique en provoquant la rupture de cet équilibre précaire. Je ne vois pas en quoi le fait d'imposer sa vision aux vaincus pourrait apporter quoi que ce soit. Un changement oui, mais pas un affrontement directe. Bien que ce genre de bataille n'est pas toujours faite sur le front. Elle peut se vêtir de bien de façons. Pourtant je me garde bien de donner mon avis sur ce point, conscient qu'ici c'est justement cette capacité à affronter quelqu'un qui détermine la place d'une Belette dans cette société, pour les femelles et pour au moins le poste de reine. Je me vois mal me lancer dans un débat sur le fait que les coups ne peuvent rien apporter d'autre que des soucis lattant. Cependant je suis tout sauf mécontent d'entendre ce discours, bien au contraire. Si je me suis lancé dans ce tour du monde ce n'est pas pour rester sur mes avis personnels influé par mes parents, c'est d'ailleurs tout l'inverse. Je ne dis pas que je rejoindrais chaque voix que j'entends, mais chacune sera prise en compte. Je ne suis pas ici pour juger. Pour me faire un avis sur tel ou tel famille, bien que je ne pourrais m'empêcher de le faire. Mais je suis ici pour me rendre compte de ce qu'est Chikyuu réellement au travers de ses habitants. Si je veux pouvoir y arriver, je n'ai pas d'autre choix que de mettre mon opinion de côté pour écouter au mieux ce qui m'est dit. Ce n'est pas au travers de Mako que je pourrais vraiment comprendre Junnali, si c'est seulement possible, mais c'est à travers lui et seulement lui que je pourrais prendre conscience de la vision de Mako. Chose qui est tout aussi importante que celle de toute une famille.

Alors que j'ouvre ma bouche pour répondre à quelques points qu'il vient de soulever, tout en gardant bien en tête d'en laisser certain bien où ils sont, la foule commence à se mouvoir. Attirant mon attention à moi aussi, je suis le regarde de la Belette, voyant des guerrières sortir du palais. Elles sont bien plus grande que celles que j'ai vu jusqu'ici, bien plus grande que tout ce que j'ai pu voir comme être vivant d'ailleurs. Je sais bien sûr que toutes les familles ne sont pas de petite taille comme les Kitsunes, que certaines peuvent atteindre la taille d'une montagne dans de rare cas. Mais je n'avais encore jamais pu en observer. J'en reste bouche bée, mais que d'esprit, mon corps ne montrant pas mon étonnement, hormis mes yeux. Bien trop difficile de camoufler cette admiration mélangée à une sorte de peur. C'est la vue du sang sur le pelage blanc qui me fait cet effet, je ne peux m'empêcher d'imaginer la brutalité d'un combat entre deux colosses de cette taille. Étonné même de ne rien avoir ressenti, peut-être que le combat remontait … J'en doute à la vue des plaies, elles sont tout de même loin mais la taille me permet tout de même de pouvoir les percevoir malgré mes lunettes. Je me serais tellement attendu à ressentir une secousse dans le sol … Peut-être que les tunnels sous l'île permettent justement de limiter ce genre de chose. Ce qui est aussi impressionnant c'est de voir tous les combats se stopper en un instant, chacune des guerrières prenant une place, toutes bien rodées pour ce qui allait se dérouler. D'ailleurs qu'est ce qui va se passer ?
Sans étonnement c'est Mako qui m'apporte réponse, la reine va se présenter. Et de ce que j'ai pu comprendre, si celles qui se sont engouffrées sont colossales … qu'en est-il d'elle ? La cérémonie sacrée consistait-elle en un affrontement entre toutes ces colosses et la reine ? Si c'est le cas et que la dirigeante en sort en un seul morceau, je comprend mieux pourquoi cette famille est capable de repousser ce que peut pourraient faire, peut-être même personne en ce monde hormis les Belettes.

Je prends quelques précieuses secondes pour répondre à Kamo, encore étonné par ce que je viens de voir. Je ne manque pas de me ranger comme je le peux moi aussi, ne voulant pas faire tache au milieu de cette famille. C'est à cet instant que deux paroles se répercutent en écho dans mon crâne, me faisant blanchir d'un ton.

Oui j'en ai une à vrai dire en repensant à ce que vous venez de me dire et ce que nous avons abordés un peu plus tôt. Vous m'avez dit que si quelque chose pousse Chikyuu à s’autodétruire vous ne seriez pas en mesure de l'en empêcher. Ce qui est totalement normal, le soucis viendrait de bien trop de fronts à la fois. Vous m'avez aussi dit que le but de votre famille ou plutôt de Junnali, vous par extension je suppose, est de vous préparer à un éventuel retour d'une entité destructrice. Vous m'avez aussi dit que votre famille accélérer l'entraînement. Que quelque chose va se rompre. je prend une profonde inspiration tout en braquant mon regard sur la place Est-ce qu'il y a un rapport entre tout ceci ou alors vous voulez simplement vous tenir prêt au cas où l'équilibre se brise pour de bon ? Vous préparer au fait que si celui-ci vole en éclat nous ne pouvons pas être certain des actions que pourraient mettre en place des familles ? Je ne sais pas vraiment pourquoi je ne fais le rapprochement que maintenant, mais je dois avouer que cette pensée me glace le sang. Si un peuple ayant pour but de protéger le monde se préparer c'est que quelque chose se trame vraiment.