Examen n°7 : Mikeru Aburame

Ces derniers mois avaient été très agités pour moi, et il m’était devenu difficile de tenir compte de tout ce qui a bien pu se passer durant un si petit intervalle de temps, tant les choses se sont bousculées dans ma vie. J’ai l’impression que notre première journée d’entraînement dans notre décharge durant laquelle Genki-sensei avait essayé de m’apprendre - en vain - “Le tonnerre retentissant”, une technique autrefois interdite à cause des dégâts qu’elle occasionne sur le corps de son utilisateur était encore hier... Ce ne fut qu’au bout de quelques semaines d’entraînement intensif que j’aurais été capable de la maîtriser.

Alors que je réfléchissais seulement à comment je pourrais utiliser mon nouvel acquis en combat, grand-père Arufonsu m’enseignait ses arts secrets ainsi que ceux de notre clan et La Matriarche m’apprenait les rudiments d’une technique de combat certes répugnante mais ô combien puissante et extrêmement utile dans la plupart des situations. Ensuite vinrent nos premières assignations à Ihoko, Hikaru et moi… Nous trois qui formions alors une équipe surnommée “La Poubelle”. Comme notre nom l’indiquait, peu nombreux étaient ceux qui nous croyaient capables d’accomplir quoi que ce soit mais d’une manière ou d’une autre, Ihoko et moi sommes parvenus à passer Chuunins alors que Hikaru avait simplement décidé de ne pas se présenter. A vrai dire, moi-même je n’y croyais et d’ailleurs je n’y crois toujours pas. Mes débuts en tant que shinobi ont été extrêmement fatigants; loin de moi l’idée de minimiser les efforts que tous les autres ont pu fournir, mais lorsque je regarde Ihoko, fille du chef du groupe terroriste qui a retourné l’entièreté de l’Empire il y a quelques années, et de l’autre côté, Hikaru, fils de l’un des plus grands shinobis qui ait arpenté ces terres, je pense que j’ai commencé ma carrière avec moins de facilités et ai de fait dû fournir beaucoup plus d’efforts pour pouvoir arriver où ils en étaient.

Aucune idée de ce que les autres étaient devenus, cependant. Nous ne nous étions pas revus depuis quelques mois et j’ignorais même si on se reverrait. Moi, pendant ce temps-là, je m’efforçais d’enseigner certains rudiments de notre art à l’académie quand l’Empire n’avait rien de mieux à me faire faire - chose plutôt rare étant donné que mes antécédents - mais je ne me laissais pas pour autant abattre et continuais à m’entraîner comme Genki-sensei me l’avait appris durant notre formation.

Quoi de plus logique donc que de pousser la porte du bureau des inscriptions pour tenter ma chance en tant que ninja de rang supérieur? Ne serait-ce que pour honorer les enseignements de Genki-sensei ou bien pouvoir être capable de retrouver Jirobu-sempai, un plus haut grade m’aurait permettrait de me rapprocher de mes objectifs plus aisément.

”Rendez-vous au centre d’examination des juunins, au sud des souterrains, jeudi à huit heures tapantes. Les modalités de l’examen vous seront expliquées en temps voulu.”

”Entendu. Merci. Au revoir.”

C’est la peur au ventre que je m’étais retrouvé devant un homme masqué, qui m’attendait à ladite entrée. Pas un mot, aucun geste de sympathie à mon égard, si ce n’est qu’il me tendit un formulaire à remplir que je lui rendis aussitôt, et qu’il plaça dans une fente du mur. Je le saluai, mais face à son immuable silence, préfèrai ne pas lui poser plus de questions et je passai la porte qu’il venait d’ouvrir, déboulant sur une grande pièce circulaire plutôt énigmatique. Voulant donc me retourner pour essayer de glâner quelques informations à mon hôte, je vis qu’il avait déjà refermé la porte et ne m’avait pas suivi. L’examen avait donc commencé, et je ne pouvais plus compter que sur moi-même pour la suite. Parfait.

Quatre portes se tenaient devant moi, chacune d’elle présentait un mot dont une copie était dessinée près d’une série de clés qui avaient l’air reliées à un mécanisme étrange et malgré toute l’expertise dont je pouvais disposer il m’était impossible d’en déterminer la nature exacte.

Après plusieurs dizaines de secondes à retourner les informations dans tous les sens, il m’était impossible d’arriver à une conclusion. La Force, l’Esprit, la Tactique ainsi que la Souplesse m’observaient depuis un bon moment dans un silence des plus religieux.
Il m’était impossible de déterminer ce qui m’attendait derrière chacune de ces portes, ni même de savoir si il fallait que je les ouvre toutes. Un seul moyen d’en prendre connaissance: en ouvrir une. Je finis par m’exécuter en m’emparant de la clé de la Souplesse. Une fois celle-ci retirée de son socle, le mécanisme qui la reliait aux trois autres se mit en route et elles furent avalées en un rien de temps. Voilà qui résolvait l’une des énigmes: je n’allais définitivement pas avoir à rentrer dans chacune des salles. Quant à ce qui m’attendait derrière la porte, je ne pouvais le savoir qu’en l’ouvrant. Je pris une grande inspiration et me décidai enfin à insérer la clé dans ce qui semblait servir de serrure à cette fameuse porte.

Un déclic retentit suivi d'un long craquement laissant ainsi la porte révéler ce qu'elle cachait, laissant ainsi Mikeru se faire happer comme si un train venait de passer à quelques centimètres de lui. Abasourdi et encore quelque peu choqué par l'expérience qu'il venait de vivre, il tentait de reprendre ses esprits tout en observant l'endroit qui l'entourait, lui donnant tout le loisir d'observer la palissade lui faisant face. Une bien belle bâtisse, comme de celles qui seraient encore là bien après que nous nous serions éteints. De celle-ci se dégageait comme une aura de puissance et de sécurité et de fait, se retrouver du mauvais côté ne faisait ressentir qu'impuissance et insécurité. Une légère brise vint faire remarquer à l'Aburame qu'il ne se trouvait apparemment plus à l'intérieur et bien qu'il connaissait beaucoup de techniques, aucune ne lui semblait assez puissante que pour pouvoir générer un genjutsu aussi bien ficelé que celui dans lequel il se retrouvait. Un pas vers l’avant le fit trébucher et manquer de tomber: une souche arborant un ordre de mission lui barrait espièglement la route.

Après s’être assis un bref instant le temps de lire cet ordre de mission, Mikeru se mit debout et commença à faire le tour de la palissade, réfléchissant à ce qu’il venait faire là. Impossible de trouver dans ses souvenirs une quelconque mention du pays du Coton et encore moins du village dans lequel il devait se rendre. Tout dans cet endroit paraissait suffisamment réel que pour maintenir l’illusion, tout en étant hors du temps. Il ne l’avait pas vraiment remarqué auparavant mais un détail vint le frapper juste avant qu’il n’entame sa marche: Les murs qui entouraient la porte qu’il avait ouvert peu de temps avant étaient toujours présent dans la clairière, laissant apparaître la pièce aux clés qu’il venait de quitter. Cela le confortait dans l’idée qu’il était le sujet d’une technique extrêmement puissante, mais qui ne faisait pas partie de la famille du Genjutsu: le choc qu’il eût en atterrissant dans la pièce l’aurait sans doute fait sortir de l’emprise de n’importe quelle technique d’illusion. C’était ici quelque chose de plus mystérieux qui l’entourait, mais là n’était pas vraiment la question à se poser. La priorité ici était de poursuivre sa mission. Malgré les interrogations qui l’assaillaient, il n’était pas certain de la marche à suivre: était-il vraiment obligé de suivre le chemin le menant à l’entrée du village ou bien pouvait-il simplement escalader la palissade? Bien qu’extrêmement haute, l’adhésion pourrait évidemment l’aider à surmonter cet obstacle. Cependant, l’ordre l’invitait à aller rencontrer ce shinobi à l’entrée. Et même si il ne pouvait s’empêcher d’avoir un doute sur les motivations de celui-ci, il était obligé de continuer jusqu’à lui, ne serait-ce que pour au moins grapiller quelques informations sur celui-ci. Le chaos présent dans le village était-il parvenu à s’extirper de son enceinte ou bien était-il volontairement limité à l’intérieur du mur de bois? C’était une question qui ne pourrait trouver réponse qu’en continuant la marche jusqu’à la fin de celui-ci.

“Jean, j’ai besoin de toi.”

Un petit écureuil apparut sur l’épaule de l’Aburame.

“J’t’écoute, mon p’tit pote! Qu’est-ce qu’il te faut?”

“J’aimerais que tu ailles épier un peu ce qu’il se passe de l’autre côté de la palissade. Rejoins-moi à l’entrée de la ville directement, mais si tu te retrouves en difficulté, n’hésite pas à rentrer immédiatement chez toi, ok?”

“Ooooooooook boss! On se voit de l’autre côté!”

Alors que l’écureuil s’élançait sur le mur, Mikeru eut un petit pincement au coeur. Ce genre de paroles ne laissait jamais présager rien de bon et était souvent synonyme d’adieu, ainsi il espérait que ce n’était là qu’une bête superstition.

“Mais… Ne dis pas ça comme ça.”

Quelques minutes plus tard, Mikeru arrivait à l’entrée dont il était mention dans l’ordre de mission. Un shinobi arborant le bandeau de l’Empire l’attendait à l’entrée. Après lui avoir montré son ordre de mission, le garde lui ouvra la voie vers le village. Bien. Les choses sérieuses allaient alors commencer.

Une longue étendue verte à perte de vue, voilà ce qui attendait le chuunin dès qu’il eût franchi la barricade qui le séparait de son objectif de mission. Aucun village ne se présentait, mais un petit bosquet qui était constitué de ce qui semblait être des chênes à en juger par leurs fruits se tenait à mes côtés. Le regard de Mikeru s’arrêtait sur des champs se tenant plus loin qui semblaient le conduire directement vers la ville.

“Comme tu peux t’en douter, rien à signaler de mon côté boss!”

Jean escalada le corps du shinobi pour au final se poser sur son épaule afin de lui faire part de ses non-découvertes. Comme il pouvait s’en douter, Mikeru était complètement livré à lui-même, lâché sans aucune information directement sur le terrain… Somme toute, comme il aurait pu l’être lors d’une vraie mission pour le compte de l’Empire. Deux choix s’offraient maintenant à l’Aburame: continuer sa route vers les champs et donc tenter une approche directe, ou fouiller un peu les alentours avant de se lancer tête baissée dans l’inconnu… Bien que la première option était beaucoup trop attirante pour celui-ci, les enseignements de Genki-senpai avaient su porter leurs fruits jusque dans la caboche du jeune homme: il ne servait à rien de se précipiter. C’est pourquoi il se déplaça vers le bosquet de chênes, espérant pouvoir trouver quelque information qu’il soit quant à ce qui pourrait l’attendre dans le village.

Après avoir poussé un buisson avant de rentrer dans le bosquet, quelques gerbes de sang l’attendaient par terre; remontant la piste du celui-ci, la terre commençait se faisait de plus en plus meurtrie, retournée, des branches se retrouvaient brisées ainsi que l’herbe écrasée… Ca ne faisait aucun doute, une bagarre avait eu lieu ici. Reste à savoir qui elle aurait pu impliquer, mais à en juger par le périmètre de sécurité, il s’agissait sans doute d’habitants du village. En fouillant un peu plus, il remarqua que quelques pieds de champignons étaient coupés, d’autres cueillis, à en juger les trous présents dans la pousse… Logique d’en conclure que la personne qui a cueilli ces champignons s’est faite attaquer pour se faire voler sa récolte.

Le liquide finit par conduire Mikeru jusqu’en dehors du bosquet, en direction des champs… Mais les traces s’arrêtèrent net, comme si l’hémorragie, bien que légère, eût stoppé instantanément.

*Bizarre… Soit ce qui saignait a été bandé, soit ça a été soigné… Je me demande ce qui a bien pu arriver plus tôt… Et à qui ou quoi?*

”Jean, tu pourrais partir en éclaireur dans les champs encore, s’il te plaît? Je vais t’attendre dans le bosquet, essaye de récupérer un maximum d’informations. Toujours les mêmes règles, si tu te fais attraper, n’hésite pas à m’abandonner. Je t’attendrai 30 minutes, si tu n’es pas là j’entamerai ma marche vers les champs. Surtout, n’oublie aucun détail: si tu vois un village, des gens, quoi que ce soit, je veux que tu me le rapportes, ok?”

”Okidoki. A d’t’aleur chef!

Alors qu’il retournait vers le petit bosquet qui allait lui servir de planque, des insectes kikais  commencaient à grouiller le long de ses bras, sous ses manches… Le kikaichuu était activé. Il valait mieux ne rien laisser au hasard, et une petite armure supplémentaire en cas de pépin n’était pas de refus. Il décida d’aller se cacher en haut de l’un des chênes qui se dressaient là, qu’il escalada à l’aide de l’adhésion.

”résumé”:

Rien d’intéressant ne s’était passé dans le bosquet, et malgré le fait qu’il espérait tout de même rencontrer ce qui venait cueillir des champignons dans le coin, Mikeru s’en sentit rassuré. Par contre, l’absence de Jean l’inquiétait: lui qui était toujours si ponctuel d’habitude… Après un long moment à observer la faune locale et donc 30 minutes piles après leur discussion, Mikeru sortit de sa cachette pour entamer sa marche en direction des champs de sorte à ce que les personnes qui y étaient présentes ne le remarque pas: de ce que Jean lui avait rapporté, ils pourraient être hostiles envers n’importe quelle créature qui se présenteraient sous leurs yeux, et l’excuse de la faim ne pouvait pas justifier l’attaque sur Jean: son apparence est bien peu ragoûtante étant donné le parasitage dont l’écureuil était victime.

De plus, les nouvelles dont il lui avait fait part étaient plutôt inquiétantes: les habitants avaient l’air d’être comme aliénés comme jamais. D’après Jean, leur comportement pouvait un peu s’apparenter à celui du Patriarche, à savoir qu’ils avaient l’air d’être prêts à s’attaquer à tout ce qui leur passait sous la main.

Mais Mikeru ne se laissait pas abattre pour autant: certes il ne devait pas tuer les habitants, mais rien ne l’empêchait d’en assommer un et de se faire passer pour lui jusqu’à ce qu’il puisse récupérer suffisamment d’informations. La dangerosité de cette approche était telle qu’il préférait la laisser dans un coin de sa tête sans vraiment y penser plus que ça pour l’instant, à moins de n’y être vraiment contraint.

Au fur et à mesure qu’il s’avançait vers les champs, son souffle commençait à se faire de plus en plus haletant, et une certaine paranoïa gagnait le chuunin… Il commençait malgré à comprendre ce que Jean voulait lui expliquer en parlant de “drôle d’atmosphère”. Il invita Jean à se cacher dans l’une de ses poches, ce qu’il fit sans vraiment demander plus d’informations: la pauvre bête ne se sentait vraiment pas à l’aise du tout, aussi Mikeru décida de lui caresser le haut du crâne en guise d’apaisement.

Pas grand chose à faire de plus que de continuer à progresser furtivement dans les champs en direction de la ville.

Etat de Mikeru:

Techniques actives: