15ème jour du Règne de la Chèvre, An 40 Ces derniers temps ont été très calmes aux abords du camp. En une semaine, c’est tout juste si j’ai croisé quelques brigands qui erraient, et une pognée de monstres esseulés. Au final, mes dernières sorties n’étaient à peu de choses près que des expéditions de chasse, ça en devenait presque agréable, de revenir à Naru-Akan avec des vivres plutôt que des nouvelles inquiétantes et du sang sur les mains.
Ça avait aussi l’énorme avantage de garder le Hibou endormi, et donc de m’épargner bien des soucis.
Malheureusement, il semblerait qu’aujourd’hui marque la fin de cette période calme. Je m’en suis rendu compte au petit matin, à peine une heure après être sorti du camp, quand j’ai repéré des traces de passage dans les bois qui jonchent le flanc sud de la montagne. Des pas humains, un petit groupe d’environ cinq personnes. J’ai passé la matinée à remonter leur piste, et le soleil a presque atteint son zénith quand je les retrouve.
Caché derrière un rocher en surplomb, je les observe depuis plusieurs minutes. Ils se sont arrêtés pour manger. Les fruits d’une chasse maigre couplés à quelques provisions. J’étudie leur attitude pour déterminer qui ils sont. Très bourrus, et plutôt bien équipé compte tenu de la période, ce sont probablement des brigands, cinq au total, les armes qu’ils portent semblent avoir servi récemment. Ma mission est alors claire, ils ne doivent pas croiser les membres du camp qui seraient de sortie, et encore moins trouver l’entrée de Naru-Aran, cela dit je ne peux pas me permettre de les filer jusqu’à ce qu’ils s’éloignent, j’ai un itinéraire à respecter avant la fin de la journée. Il n’y a qu’une façon de régler le problème avant qu’il n’en soit vraiment un, une méthode dont je ne suis pas fier, et que j’éviterais à tout prix s’il existait une alternative. Je prends une grande inspiration avant de passer à l’acte.
J’arrive à percevoir du chakra sur l’un des cinq bandits. Peut-être leur chef ? Je ne sais pas, et cette information ne me serait pas utile de toute manière, seul son chakra m’intéresse, aussi, j’ordonne au Hibou de le capturer sans le tuer en même temps que j’active le sceau pour le laisser prendre le dessus.
Ma conscience est violemment poussée en retrait. Comme toujours, il prend sauvagement le contrôle, et se prépare aussitôt à l’affrontement en faisant émerger un membre amorphe de mon flanc. Il est monstrueux, et il aime que mon corps le soit aussi.
Celui qui est peut-être le chef commence à percevoir l’utilisation de mon chakra, mais il n’a pas le temps de nous localiser avant que le Hibou n’allonge mon bras pour agripper l’un de ses hommes pour l’amener vers lui, l’empalant aussitôt sur mon katana et le coupant en deux, après quoi il pousse un un rugissement infâme, rauque et gutturalqui ne ressemble en rien à ma voix. C’est comme ça qu’il procède toujours : éliminer le plus faible en premier, pour bien faire comprendre le danger mortel qu’il est, car le Hibou n’aime qu’une chose autant que de faire couler le sang : instiller la terreur dans ses victimes.« C’est lui… C’est le Démon de la montagne ! »Une fois satisfaits de la peur qu’il lit dans les yeux des brigands restants, il déforme mes mains et les utilise pour creuser dans la roche sur laquelle il se tient, disparaissant sous le sol. Rapidement, la surface est couverte d’une chair visqueuse, l’anxiété des brigands est à son paroxysme, et le Hibou exulte. C’est le moment qu’il préfère, l’anticipation, le moment d’attente avant de déchiqueter sa proie. Les brigands sont faibles, des jouets qu’il se fera un plaisir de briser. Aussi, il savoure chaque seconde où il peut sentir les cœurs des brigands s’affoler. Le moment de surgir est arrivé.
Deux des brigands on fait l’erreur de rester l’un à côté de l’autre. Le premier voit son corps lacéré de haut en bas par mes griffes alors que le Hibou surgit de terre, le membre difforme passant à deux reprises à travers son torse, tandis que le second voit un katana ouvrir son ventre et le membre suit le mouvement en arrachant son contenu.
Il se retourne ensuite vers le troisième, ignorant encore celui qui sait manier le chakra, le jouer qu’il ne peut pas briser. Deux petits morceaux de chair fusent vers le brigand terrifié et se ruent sur lui, forçant la voie vers l’intérieur de son corps, dont ils ressortent dans une gerbe de sang.
Satisfait de son entrée en scène, le Hibou reporte finalement son attention sur le dernier brigand, tout en léchant le sang qui a coulé sur mes mains. Il attend avec impatience une riposte, qui finit par arriver rapidement : un enchaînement de coups de pieds puissants, du taijutsu plutôt classique. Le hibou ne cherche même pas à s’en défendre, et se contente d’encaisser le coup. Il pousse un rire grotesque en même temps que mon épaule se déboîte avec un bruit horrible. Puis il révèle ce qui le rend si terrifiant : le Hibou est capable dans peine d’utiliser mes techniques, dont les techniques médicales. Il remet sans peine mon épaule en place, avant d’asséner trois violents coups de katana, au brigand, accompagnés par autant de coups du membre difforme qui dépasse de mon flanc. Il n’en faut pas plus pour que celui-ci s’écroule. Il a à peine le temps d’atteindre le sol que le Hibou est déjà au-dessus de lui, sa gorge entre les dents. C’est à ce moment que je commence à reprendre le contrôle, mon corps se fige pendant une longue minute, à la fin de laquelle je reviens à moi.
Lorsque le dernier brigand reprend conscience, il est ligoté et bâillonné, et je suis à quelques mètres devant lui, assis en tailleur, sur une des rares zones épargnée par les gerbes de san,g en train de manger ce qui restait de leur repas. Je me retourne vers lui en l’entendant essayer de parler malgré le bâillon.« Désolé pour ce que vous avez vu, mais je ne peux permettre à personne d’errer sur mon territoire, j’espère que vous comprenez. »Au vu de son regard à la fois terrifié et implorant, il ne semble pas comprendre. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir, le Hibou est un véritable monstre, pas du genre de ceux qui ont presque éradiqué l’humanité, mais il n’en est pas moins terrifiant.
Je lui adresse un regard et un semblant de sourire aussi rassurants que possible compte tenu du sang dont je suis couvert, et j’avise le sceau de la Sangsue que j’ai tracé sur lui.« Ne vous en faites pas, j’ai simplement besoin de votre chakra, ensuite, tout sera fini. Ça ne devrait pas être trop douloureux. »
Evidemment, ces mots ne le calment pas, bien au contraire. L’empathie n’est plus mon fort depuis le début des événements. Tant pis, je me relève et fais le tour de leur possession pour récupérer tout ce qui pourrait servir au clan, puis j’exécute rapidement le brigand, à nouveau évanoui à cause de l’épuisement de son chakra avant de repartir. J’ai pris du retard dans mon itinéraire du jour, je vais devoir presser le pas. | Kemonaru Akishino Genin  Messages : 307
Date d'inscription : 13/06/2018
| |
![Flanc sud de la montagne. [Attention c'est peut-être un peu gore par moments] Left_bar_bleue](https://2img.net/i/fa/i/left_bar_bleue.jpg){kind=small}
![Flanc sud de la montagne. [Attention c'est peut-être un peu gore par moments] Empty_bar_bleue](https://2img.net/i/fa/i/empty_bar_bleue.jpg){kind=small}
