Yûdai est un jeune homme forgé par la rue, d'un égo surdimensionné. Plus jeune, il a eu le malheur de provoquer l'un des plus puissants taijutsu-ka, qui l'a alors entraîné dans sa caverne pour lui inculquer les bonnes manières au terme d'un long entrainement qui avait pour but de le briser complètement, afin de le remodeler proprement. Yûdai éprouve une grande haine envers son maître et a décidé d'un jour le vaincre dans un combat sans règles, afin de prouver qu'il est devenu un homme. En fait, c'est l'abandon qui pousse Yûdai dans une colère sourde, dans ses retranchements de mauvais garçon. Ça et le fait qu'il n'a jamais eu l'impression d'appartenir à une famille.
Yûdai est filiforme, entraîné pour le combat, avec un regard froid et sérieux. Il ne rigole jamais, bombe le torse fièrement et utilise régulièrement les poings. Ses jointures sont marquées de nombreuses cicatrices, preuves de son entraînement inhumain subit plus jeune. Pourtant, malgré les nombreuses contusions que son corps a subi, l'estafilade sous son œil droit reste celle qu'il regrette le plus.
Yûdai Uchiwa était un autre de ces gamins à qui l'on fit croire que le clan Uchiwa était la fierté de l'Empire, que lorsque s'éveilleraient les pupilles maudites, nul ne pourrait s'immiscer dans ses projets sans considérer sa force. Bercé par sa grande sœur dans des illusions factices, il devint un très jeune initié aux arts ninjas. Or, bousculé dans son apprentissage, Yûdai, qui était déjà à l'époque un libre penseur, suffoquait dans cet horaire rigoureux qui ferait de lui une arme redoutable. Sa famille était extrémiste et plutôt – voir trop – traditionnelle. Hanabi, sa grande sœur, faisait office de maître, mère et tortionnaire. Yûdai ne pourrait adresser la parole à ses parents qu’une fois son rôle confirmé. Il ne fallut guère longtemps au jeune Uchiwa pour se rebeller et ce fut à l’âge que l’on commence normalement son apprentissage genin que la fuite devint possible. À l’époque, Yûdai n’avait rien à envier aux autres genins et bien que son apprentissage fasse défaut dans le futur, le garçon ne s’en souciait guère. Adopté dans une bande, il devint ce que sa sœur avait toujours craint : de la mauvaise graine.Difficile de faire plus classique. Avec les années, la distance entre Yûdai et le monde shinobi s’étiolait de jour en jour, d’année en année. Les partenaires d’entraînement qu’il avait un jour affronté, à l’époque des gamins, étaient devenus de puissants rivaux mais Yûdai, encore gonflé par la confiance que sa sœur lui avait inculqué à coup de sermons et histoires enjolivées, ne suivait leurs prouesses que de loin. Il avait refusé la vie de ninja, préférant celle plus macabre des rings de l’Underground, dans laquelle il stagnait mais avait tout de même une assez bonne réputation pour calmer son égo. Ses relations de l’époque lui menaient la vie dure, mais comparée aux moments de suffocation ressentis dans l’enceinte familiale, il préférait cette vie à n’importe qu’elle autre. Un jour, il crut bon d’agresser un inconnu qui de par sa stature, semblait pourtant bien trop puissant. Yûdai ne se relèverait du coup de poing qu’une semaine plus tard. Il venait de rencontre Uzumaki Goren, son maître.Vint alors de nouvelles chaînes que Yûdai se promit de briser. Forcé par ce nouveau maître à un entraînement que son corps ne pouvait d’abord pas supporter, le voyou cracha du sang les trois premières années. Puis, une fois son corps accoutumé aux frappes violentes, Yûdai devint plus fort. Malgré les cinq années qu’il passa à côté de celui qu’ils surnommaient Kuma no Yama, l’Ours de la Montagne, le jeune taijutsu-ka ne prit jamais conscience de la chance que lui avait procurée le destin. Chaque soir, il se couchait épuisé dans une grotte froide, mais son corps meurtri oubliait les frissons et s’endormait aussitôt. Pendant cinq ans, Yûdai n’eut jamais à se préoccuper de ses besoins ; nourri, logé, reposé, chaque matin Yûdai oubliait que ses soucis du passé s’éclipsaient derrière les châtiments brutaux que lui administrait Goren. Il oubliait que ce désir ardent de dépasser ce monstre de puissance était devenu sa seule préoccupation, son seul désir, son seul but. Avec les années, Yûdai s’était promis d’un jour vaincre son geôlier, mais ne remarqua la fuite comme porte de sortie.Yûdai ne comprit pas très bien pourquoi son maître l’avait abandonné, bien que ses mots de la veille résonnaient toujours dans sa mémoire : « Tu es fort Yûdai-san, bien plus que tu ne veux le croire. Lorsque tu seras prêt à comprendre cette force, je reviendrai. »Le lendemain, les dernières braises fumaient dans une grotte vide et les dernières rations tièdes ne permirent pas à Yûdai de combler cette faim creuse, douloureuse, qui l’assailli lorsqu’il se réveilla et découvrit l’abandon.Puis vint les monstres.La fuite, sa vieille amie, devint toute naturelle devant ces créatures inconnues et animé d’un puissant désir de survie – désir qu’il avait développé grâce à l’entraînement inhumain de son maître – Yûdai finit par atterrir dans un camp de survivants. Inconnu au bataillon, il se faisait peau neuve. Après tout, mis à part savoir comment racketté des petites vieilles ou frappé des troncs d’arbre, l’Uchiwa n’était guère shinobi.
Still hangin'
