Zone d'entrainement de Hana

Le soleil devait être juste en train de se lever sur Onogoro. Mais pas dans Naru-Akan, l’épaisseur de la roche empêchait la lumière de passer, et le cycle circadien s’en retrouvait chambouler. Si le camp n’avait pas mis en place les tours de garde pour suivre le cycle du soleil, tout le monde aurait été déboussoler. C’est donc grâce au guetteur de ce début de matinée que Hana eu le signal pour se lever. Elle s’apprêtait une nouvelle fois à travailler toute la journée à la forge. Mais aujourd’hui, elle avait prévu d’aller voir sa mère à la fin de la journée. La discussion avec les jumeaux sur l’importance d’être fort pour protéger le peu qu’il leur restait l’avait travaillé depuis deux jours. Elle avait dit ses paroles pour les motiver, pour qu’ils ne perdent pas espoir, mais désormais, elle était convaincue qu’elle aussi devait s’entraîner. Et qui était mieux placée que sa chère mère pour cela ? Elle qui avait toujours reprochée à sa fille de ne pas suivre la voie des shinobis.

Hana se leva donc, enfila une tenue propre, un short court, une brassière pour camoufler sa poitrine. Quelque chose de très léger pour supporter la chaleur de la forge toute la journée. Puis elle sortit de sa chambre pour aller dans son espèce de salon. C’est à ce moment qu’elle sursauta et poussa un cri, heureusement assez inaudible pour ne pas réveiller tout le camp.

Maman ! Mais qu’est ce que tu fous là ! Tu m’as fait peur j’aurai pu faire un arrêt cardiaque !!

Effectivement, sa mère se tenait droit devant elle, stoïque. Elle ne sembla nullement affectée par la surprise qu’affichait sa fille. Celle-ci commençait à sentir l’énervement monter, mais cela n’effrayait pas Tsuki, elle savait la calmer. Une main sur l’épaule, l’autre sur la taille, et ses yeux plantés dans ceux de Hana. Telle était sa manière de calmer sa fille.

Bonjour ma fille. C’est justement l’objet de ma visite. Assieds-toi, j’ai des choses à te dire. Kai Uzumaki nous a fait part de mouvement de monstre autour du camp. Ne t’inquiète pas, il va s’en occuper, je ne me fais pas de soucis pour ça. J’ai pleinement confiance en sa capacité à jaugé la dangerosité de nos adversaires.

Cependant, la présence des monstres se fait de plus en plus présente, et nos forces ne seront pas suffisantes pour résister encore bien longtemps s’ils ne cessent de se multiplier. Le temps est venu que tu acceptes ton héritage, et que tu suives les enseignements des arts shinobis. Je serai ton senseï. Je sais que ce n’est pas ce que tu souhaitais, mais il en va du bien commun. Tous les habitants du camp en capacité de combattre seront formés, au moins pour se défendre. Ce matin, pour m’introduire chez toi sans que tu me le remarques, je n’ai même pas pris la peine de dissimuler ma présence et mon chakra. Pourtant, même un Genin, voire même un étudiant, en aurait été capable. Si j’avais été un monstre, tu serais morte sans même avoir eu le temps de te réveiller.

Pour dire vrai, je comptais venir te voir aujourd’hui. Je … L’évènement qui s’est passé à la taverne avant-hier, j’ai compris que je ne pouvais pas protéger qui que ce soit. Cet homme est arrivé de nulle part, j’ai sauté pour protéger les jumeaux. Mais je n’aurai rien pu faire de plus. Et puis, je leur ai donné de l’espoir. Je dois m’entrainer. Je ne souhaitais pas devenir une kunoichi, mais il semblerait que je n’ai pas le choix.

Bien. Dans ce cas suis-moi. Nous commençons immédiatement par les fondamentaux. Les travaux à la forge pourront attendre demain je suppose. Et puis même si tu avais des commandes urgentes à honorer, personne ne verra quelque chose à redire s’il s’agit d’améliorer la sécurité du camp.

Elles marchèrent silencieusement toutes les deux, en direction Centre militaire. Là, Tsuki bifurqua vers un renfoncement dans la grotte.

Voilà, je t’ai fait creuser par nos experts Doton cette salle d’entrainement. Elle n’est pas très grande, mais elle sera uniquement pour toi. L’avantage d’être à l’intérieur d’une montagne, c’est que la place ne manque pas. Bon, commençons sans plus tarder si tu le veux bien.

On va reprendre les bases. Le chakra. Je sais que tu avais eu des leçons à ce propos quand tu étais jeune, mais je pense que tu ne te souviens pas forcément de grand-chose. Alors je vais te refaire un topo.

Tsuki expliqua longuement ce qu’était le chakra, cette énergie qui traverse le corps et s’échappe à travers les différents points du corps, les méridiens, également appelés Tenketsus. Elle expliqua également les différentes affinités : Katon, Doton, Raiton, Suiton et enfin Fuuton. Elle expliqua l’importance du chakra pour tous les organismes vivants, rien n’y personne sauf cas exceptionnel en était dépourvu. Tsuki était une femme très intelligente, qui pensait que pour réussir il fallait connaitre en profondeur le sujet que l’on abordait. Son exposé auprès de sa fille dura près d’une demi-heure, pendant laquelle Hana manqua plusieurs fois de s’endormir, mais à chaque fois rappelée à l’ordre par sa maternelle.

Bon. Je pense qu’avec ces maigres informations sur la nature et le rôle du chakra nous allons pouvoir commencer la pratique. Mais avant, est-ce que tu as des questions sur tout ce que je viens de t’expliquer ?

Euh… Ouais, carrément, plein. Mais je sais que si on passe pas à autre chose ça va nous prendre la matinée. Et puis tu sais bien que toi tu te sers de ton cerveau, c’est un peu moins mon cas. Je suis plus du genre manuel au cas où tu l’aurais pas encore remarqué depuis le temps. Si on passait à la pratique ce serait mieux.

Si tu passais moins de temps à dénigrer tes capacités et plus à t’entrainer, tu aurais certainement pu assimiler tout ce que je viens de t’énoncer. Enfin soit, je suppose que de toute façon les circonstances font que nous pouvons nous permettre de former des shinobis qui ne maitrisent pas pleinement les bases. Il en va de notre survie après tout. Mais bon, cela nous portera forcément préjudice plus tard.

Bien. Maintenant tu vas apprendre à maitriser ton chakra. Tu dois joindre tes mains selon un des mudra, une représentation d’un des signes du zodiaque. Tu as donc douze façons de malaxer ton chakra. Cependant, traditionnellement nous utilisons le signe de la chèvre, qui s’exécute en plaçant ses mains comme ceci. Ensuite, tu dois ressentir ton énergie spirituelle fusionner avec ton énergie corporelle. Alors seulement on pourra passer à la deuxième étape.

A la suite de ces propos, Hana commença réellement son entrainement pour maitriser son chakra.

Les mains de Hana avaient fini par guérir. Depuis la fin fracassante de l’entrainement avec Akira, les jumeaux et Yudai, la jeune femme n’avait pas fait grand-chose. Elle avait longuement hésité à aller voir le Doc pour soigner ses phalanges brisées. Cela aurait pris quelques dizaines de secondes au maximum, il était vraiment doué pour ressouder les os, elle avait déjà eu la chance de la remarquer à plusieurs reprises, sur d’autres personnes qu’elle.

Mais elle en avait décidé autrement. Elle devait accepter la douleur. Accepter le fait qu’une réaction démesurée pouvait lui porter préjudice de longues journées. Et encore le préjudice pesait sur l’intégralité du camp. Elle n’était plus en état de réparer les outils et les armes. Elle n’arrivait plus à tenir un marteau. Alors tout le camp du se passer d’elle, et travailler sans.

Il en fut de même pour cette nuit-là. Quand les étrangers firent irruption dans le camp, volant les provisions, décimant de nombreux membre, notamment la vieille Kiko qui avait vaillamment défendu son auberge. Hana elle était restée stoïque, incapable de bouger. C’était un mélange de peur et d’incompétence. Qu’aurait-elle pu faire ? Elle avait déserté son entrainement qui devait lui permettre de protéger les autres. Et en le désertant elle s’était privée également de ses seules capacités contre un rocher. Frapper fort sans ressentir ses phalanges ce n’était pas possible. Tenir un Katana non plus. Alors elle avait dû se cacher. Et subir les hurlements de peur, et l’odeur de fumée qui s’échappait du camp.

Le lendemain, elle partit voir le Doc pour se soigner. Il avait beaucoup à faire mais se libéra du temps. Comme prévu, cela ne prit que quelques secondes. À la suite de quoi elle retourna immédiatement au travail. Pendant de longues heures du jour et de la nuit elle s’efforça de forger, des outils, des armes, pour permettre aux survivants de reconstruire le camp du mieux qu’ils pouvaient. C’était son rôle au sein du camp, elle devait s’y tenir. Chaque outil, chaque arme, chaque visserie était renforcée des larmes qui percutaient le métal en fusion. Elle était fautive. Elle devait se racheter.

L’occasion de se rendre encore plus utile se présenta à elle en la personne de Kai venu la veille avec les jumeaux pour leur fabriquer une armure chacun. Il souhaitait apprendre à manier véritablement le Katana. Par chance, il possédait une belle pièce, l’apprentissage serait plaisant. Alors, elle accepta volontiers, et lui donna rendez-vous ce jour pour une première leçon.