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|  Jeu 18 Juin - 20:35 | | Une fois le chemin sinueux menant au camp estompé, prenez à droite. Vous y trouverez une gorge profonde, au lit de rivière asséché par l'installation du camp, quelques lieux plus hauts. Un passage taillé à même la roche, une fois bien avancé dans la gorge, bifurque vers une petite clairière rocheuse, facilement ignorée tant ce passage épouse les ombres omniprésentes. À bien l'observer, vous remarquerez les coups de griffes d'une bête sauvage, qui semble avoir creuser dans le roc comme vous passeriez votre couteau dans du beurre. Une fois l'étroit passage traversé, la clairière rocheuse se montre isolée, silencieuse, immuable au temps si ce n'était pas de l'érosion de ses parois abruptes.
Au fond de la clairière, fusionné avec la roche omniprésente, un arbre à l'écorce grise plongent ses larges racines dans un sol asséché, trônant en seul souverain de ce lieu oublié. Pourtant, malgré ses profondes fondations, cet arbre vous apparaît malade.
Autrefois, cet arbre a pensé triompher de l'environnement rude, car malgré ses maigres ressources, il est parvenu à faire pousser tous les ans quelques fruits rouges et acides, que le premier jour de la saison du vent finissait toujours par cueillir. Cet arbre a été, durant plusieurs saisons, des plus discrets. N'arborant pas de panache feuillu, ce souverain sans sujet n'acceptait à sa cour que les petits animaux venus ripailler sur ses fruits pourris, avant de les voir quitter pour leurs hibernations respectives.
Pourtant, alors que vous vous approchez, vous remarquez bien que quelque chose l'a vaincu. Son épaisse coquille grise est fendue à plusieurs endroits et dans les sillons creusés par un combat illogique, vous parvenez à y insérer les jointures.
Vous comprenez alors : cet arbre souverain qui résistait aux sièges des insectes, qui parvenait à fleurir malgré ses maigres ressources, qui ne craignait ni les vents violents, ni les feux sauvages, a été si violemment battu par les poings d'un homme, qu'il a préféré se laisser faner. | Yûdai Uchiwa Civil  Messages : 49
Date d'inscription : 30/01/2019
| | |   | Mar 30 Juin - 16:10 | | La lune pleine baignait la clairière isolée de sa lumière éthérée et les ombres des branches de l'arbre malade s'entremêlaient dans une silhouette sinistre. Yûdai laissa ses doigts parcourir les marques sur le roc, laissées par les griffes d'une bête inconnue, alors qu'il passait l'entrée discrète. Se dégageant de la pénombre, des reflets argentés miroitèrent dans ses cheveux. Il y avait déjà quelques règnes que Yûdai avait mis les pieds dans cet endroit et à son arrivée, l'écorce vieillie frémissait. L'air était frais, la nuit dans la gorge des Assoiffés. Le corps du Uchiwa frissonnait.
Yûdai s'avança, éclairé par le clair de lune. Son pas était titubant et ses mains, ouvertes sur ses côtés, cherchaient à agripper l'invisible. Yûdai soliloquait dans la tignasse crasse qui lui masquait le visage, son regard égaré brûlant d’une folie d’ivrogne ; avancé en plein milieu de la carrière, il pivotait sur lui-même pour tenter de retrouver son objectif. Visiblement intoxiqué, il finit par jeter son attention sur une roche et s’y adossa, lourd. Un sommeil sans rêve ne tarda pas à l’accueillir et figé par son marasme, sa tête finit par rencontrer le sol.
Noir.gratte-gratte Ce furent les rayons brûlants de l’avant-midi avancé qui parvinrent à le dégourdir assez pour que l’Uchiwa parvienne à rouvrir les yeux. Son regard, d’abord flou, parvint enfin à se familiariser avec le décor et promptement, Yûdai se redressa. Avec le mouvement, ce fut comme si son cerveau avait décidé de faire un tour sur lui-même et le clodo eut la nausée.gratte-gratte Avec sa migraine carabinée, l’Uchiwa percevait plusieurs bruits. Pourtant, ce vague écho d’un grattement enfoui devenait de plus en plus fort.gratte-gratte Adossé à son rocher, Yûdai tenta d’en localiser la source. La raideur dans son cou l’empêchait de tourner la tête.gratte-gratte-gratte Décidemment, ça venait de sous ses pieds et… « POUAAAAH » Entre les chevilles de l’Uchiwa, la terre s’était ouverte dans un trou aussi large qu’un poing. Les sensations, exacerbées par son état de lendemain, indiquèrent au clodo que ce trou menait ailleurs, car il sentit un très faible courant d’air lui chatouiller les mollets… Ou était-ce cette truffe qui pointait le bout de son museau ?Une petite ombre entre ses jambes se secouait la croupe pour dégager la terre qui constellait son pelage. De ses petites pattes griffues, elle tâtonnait le mollet ferme du pro-tai. Son nez remuait, d’avantage que s’il avait voulu simplement s’enivrer du parfum nauséabond de Yûdai.« Re-boulette, ce n’est pas le vestiaire des femmes ici! » La créature se frotta les griffes, les plaqua les unes contre les autres et s’apprêta à disparaître par son trou, quand soudain la grosse main du clodo l’écrasa entre ses doigts.
« Moru? Ça se fait pas d’écraser un aveugle ! » L’agrippant par le col entre deux doigts, Yûdai souleva la chose et la porta à hauteur de son faciès. La créature n’était pas plus grande que la paume du Uchiwa et semblait aussi sale que pouvait l’être Yûdai. Il l’a fit pivoter pour que le museau soit à deux doigts de son nez.« Moru! Redéposes moi l’pouilleux ! » « Et tu es sensé être quoi au juste ? » « Momomomomo! (Elle rit) Gamin, tu as devant les yeux le plus grand constructeur de tout Chikyuu ! Aboule le fric ou je perce ta piscine ! » Yûdai sourcilla à peine. De gestes vifs, il projeta la taupe dans les airs et la rattrapa entre ses deux paumes. Après un moment, ses griffes écartèrent les doigts et sortit la tête, éreintée.« Hoy Moru! Ça se fait pas d’écraser un aveugle j’ai dis ! » Du pouce, Yûdai lui rentra à nouveau la tête dans les paumes.« Pour un aveugle, tu sembles particulièrement conscient de ce qui t’entoure gehehehe… » La voix criarde de la taupe était étouffée par les paumes.« Om n’évrase pas um afeugle… » Yûdai porta ses mains à son oreille ? « Nani? » « F’ai dis… ON N’ÉCRASE PAS UN AVEUGLE ! » Les griffes parvinrent à passer outre les doigts et piquèrent l’œil sans défense de l’Uchiwa. Dans la douleur de la contre-attaque, Yûdai lâcha la taupe et celle-ci fit un salto-arrière pour se réceptionner au sol.« Momomomomo! Bien fait pour toi, l’Abruti. » Le visage du clodo se crispa de colère et il se leva d’un bond, chargeant son poing.« Moru! Ok j’ai un chantier qui m’attends ! Iwa, Hiru, à l’aideeeeeeeeeeeuh… »
Ses petites pattes farfouillaient le sol et la taupe disparut rapidement sous terre.« Cheh. » De toute sa fureur, le poing de Yûdai siffla lorsqu’il traversa l’espace pour cogner le sol et un nuage de poussière se souleva à l’impact. Satisfait, Yûdai ne put retenir son rictus de vicelard : écraser des nuisibles avait toujours eu le don de l’amuser.
La poussière retomba et Yûdai ouvrit les yeux grands de surprise : son poing était enfermé dans des griffes aussi grosses que ses bras![/b][/color] | Yûdai Uchiwa Civil Messages : 49
Date d'inscription : 30/01/2019
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