Archipels du Fer

La tête de Haru est lourde, sa bouche pâteuse, sa vision floue tout comme ses souvenirs. Un lumière blanchâtre dérange sa vision, il faut dire que ça fait un bon moment qu'il n'a plus ouvert ses yeux … À vrai dire, d'après lui c'est depuis que les monstres ont mis de nouveau la main sur eux. Il a bien l'impression d'avoir des brides de souvenir mais sans en être certain, c'est plus des flashs qu'autre chose. Est-ce que c'est les rêves qu'il a fait durant ce laps de temps ? Il ne saurait pas dire. Le jeune ado porte sa main sur l'une de ses tempes, massant celle-ci tout en passant sa langue sur ses dents, il sent que celles-ci sont  plus que sales lui montrant que ça fait un bon moment qu'il se trouve entre leurs mains. Il frotte ensuite ses yeux, cherchant à pouvoir mieux percevoir ce qu'il l'entoure. Il lui faut bien quelques minutes pour comprendre totalement. Une chambre on ne peut plus froide, un lit ou plutôt un simple futon posé au sol. Des murs, le sol et le plafond d'une matière dont il ne pourrait pas dire la nature. Froide cependant au touché. Très rapidement il a l'impression d'être de nouveau dans la sale où Moekasu l'a ausculté. Bien moins de machines mais la même ambiance mais surtout la même vitre tintée. L'enfant, bien que dans le coton, ressent de nombreuses présences l'observant.
Haru se lève de son futon, écartant la couette qui le recouvre. Il porte une combinaison blanche tout ce qu'il y a de plus banale, lui donnant l'impression qu'il se trouve dans un hôpital. Lieu dans le quel il ne s'est d'ailleurs jamais rendu.

Haru : C'est quoi ce bordel ...

Il prend une nouvelle fois sa tête dans ses mains, sentant que son corps est vraiment faible et engourdi. Il a tout simplement l'impression de ne pas avoir bougé depuis un long moment. C'est d'ailleurs le cas. Il profite de ses pieds nu pour essayer d'entrer en contact avec ce qu'il pense être du métal, tentant en vain de déverser un peu de chakra dedans. Une boule au ventre le frappe en comprenant que quoi qu'il fasse le chakra en son corps ne peut être utilisé, enfin si mais le mélange entre l'esprit et le corps n'arrive pas à se faire, un peu comme si l'un était de l'eau et l'autre de l'huile.  Une certaine peur commence à grandir dans l'enfant. Il comprend rapidement que la source de ce soucis est tout simplement le collier qu'il porte autour du cou, objet qu'il n'avait jusque là pas encore ressenti. Immédiatement il cherche à tâtons une ouverture possible, mais l'objet est totalement unis comme s'il n'y avait aucune soudure, aucune charnière ou autre dessus.

Haru : Putain !

Son état bien que faible lui montre qu'il a bien été traité depuis son dernier véritable souvenir. Il se sent engourdi et ressent son ventre vide mais pourtant il est conscient d'une façon ou d'une autre que quelque chose lui a été donné. Faible mais pas en carence.
Il se redresse les jambes un peu tremblante et en prenant appui au sol, malheureusement pour lui il n'y a absolument aucun meuble pour pouvoir assurer un appuis. Hormis le futon et lui la pièce est totalement vide, et vu que celui-ci se trouve au centre des lieux il n'a pas trop le choix que de compter sur lui-même. Le silence est très gênant, il est certain d'être le centre d'attention de gens ou plutôt d'êtres plutôt. S'attendant à tout moment à entendre la voix de Moekasu s'élever du boîtier au-dessus de la vitre tintée.
Il passe une bonne demi-heure à reprendre ses esprits, buvant plusieurs longues lampées d'eau de la bouteille posé à la droite du futon. Durant ce laps de temps il a bien tenté à plusieurs reprises de rentrer en contact avec ceux qui l'espionnent mais se retrouvant toujours seul face au silence. Ce n'est qu'au bout de ce laps de temps qu'une voix s'élève.

Moekasu : ปล่อยให้เขาเข้ามา

Il reconnaît immédiatement la voix de Moekasu. Le premier sentiment qui s'éveille en lui est une colère dû à l'impuissance face à cette situation, de se retrouver une nouvelle fois dans un écho de ce qu'il a déjà vécu. La puissance qu'il a pu acquérir n'a absolument pas pu combler ce manque, cette force n'empêche pas un éternel renouveau. Cette sensation ne dure qu'une seconde, laissant immédiatement la place à de la peur en voyant la créature entrer dans la pièce par un pan de mur se dégageant pour laisser l'être entrer.

Graouuuu !

Le cris tétanise un peu plus l'ado, de la bave volant sur son visage suite à cette onde sonore. Il reprend cependant immédiatement le pas sur cette sensation, sautant en arrière et joignant ses mains. Il n'a pas fallu plus d'un quart de seconde pour qu'il comprenne de nouveau qu'aucune once de chakra ne pourra être utilisée. L'option de la fuite est totalement impossible. Le mur est déjà refermé. Un premier coup vient le frapper au niveau du torse, le projetant contre le mur qu'il frappe avec violence, le haut blanc est rapidement imbibé de rouge. Sans avoir le temps de se mouvoir il se retrouve bloqué par l'immense main de cette ombre noire, les pointes de ses doigts plantées dans la paroi.
N'ayant plus accès au chakra il tente de puiser dans celui qui l'entoure, une nouvelle fois il se retrouve face à un mur. L'endroit n'a rien de naturel et semble même empêcher l'arrivée de cette source. Un nouveau coup de griffe vient le frapper, encore fois au niveau du torse, entaillant celui-ci, bien plus douloureux vu qu'à cet endroit son corps n'a plus la possibilité de se retrouver éjecté. Il ne peut qu'encaisser le choc directe et celui provoqué par le contre coup. Il est tout simplement à la merci de cet être. C'est à cet instant que quelque chose change en lui. La terreur se transforme en une sorte d'énergie, une essence qui semble lui donner un renouveau. Face à ceci l'être d'ombre recule de quelques pas, bien qu’inexpressif une certaine crainte transpire.


Une onde de choc retenti dans la pièce, envoyant la couette voler un peu plus loin. Bien qu’inexistant un rien avant du chakra naturel explose dans le lieu ayant pour source Haru qui d'ailleurs n'a plus rien à voir avec l'apparence qu'il abordait un instant plus tôt. L'ado se décolle du mur dans un mouvement sec accompagné d'un grognement. Une couche noire recouvre sa peau en commence par le bout de ses doigts au fur et à mesure que la conscience de l'enfant disparaît. Plus celle-ci monte le long de ces membres et plus la couleur de ses yeux s'efface pour laisser place à un blanc on ne peut plus immaculé. Le tissu de ses vêtements bat face à un vent invisible. Le monstre pose une patte en arrière, prenant une pause plus défensive.
C'est perceptible, l'enfant n'est plus du tout là, laissant place à un tout autre être. Ses cheveux deviennent eux aussi noir au fur et à mesure, commençant par les racines pour remonter jusqu'aux pointes. L'ado fini de s'arracher totalement du mur, le mouvement est suivi d'un craquement d'épaule montrant à quel point le choc qu'il a subit un instant plus tôt était violent. Et pourtant l'être qu'est maintenant Haru ne semble n'y porter aucune attention, à vrai dire il semble être plus éveillé qu'il n'a été jusque là. L'être face à lui reprend un peu de poil de la bête, se montrant de nouveau attaquant. Il frappe d'ailleurs une nouvelle fois ce qui doit être Haru. Il ne cherche même pas à éviter l'attaque, encaissant tout simplement le choc sans broncher.

Haru : Grrrr.

C'est une sorte de râle roque qui sort de la bouche du petiot ado, un filet de sang s'écoulant de l'un des coins de ses lèvres. Le choc ne semble absolument pas le déranger, bien au contraire, un sourire carnassier se dessine sur ses lèvres alors que ses jambes se rabattent pour une propulsion. Une impulsion de chakra naturel accompagne le mouvement, expulsant une nouvelle fois la couette. Le crâne de Haru frappe de plein fouet le torse de la créature, provoquant un bruit sourd au passage. Alors que l'être d'ombre est sonné le monstre bande de nouveau ses jambes, s'expulsant une nouvelle fois vers l'être, le frappant de plein fouet d'un coup de pied ravageur, l’attrapant avant qu'il ne quitte son cercle d'action par ce qu'il lui sert de cheville pour l'attirer vers lui et le frapper une nouvelle fois mais à présent de son poing. Le choc est tel que quand le monstre entre avec le sol qu'il provoque des fissures dans celui-ci avant de disparaître dans une nuage de fumée noire.
Ce qu'est Haru à présent prend une profonde inspiration tout en levant son regard vers la vitre teintée sur la quelle il bondit poings les premier. Explosant celle-ci au passage et lui présentant une dizaine de monstres, la plupart des Onis. Les deux peaux rouges connues présent. Moekasu tend sa main, effleurant le front de Haru qui frappe au même moment l'avant bras du monstre. Le membre bestiale aux dégoulinant d'encre n'est déjà plus là, laissant place à la peau halée de Haru qui perd immédiatement conscience.