Nouvel an à Shuto - 1

C’est déjà le dernier jour de l’année, Haku et son frère ont vraiment eu l’impression qu'elle a duré beaucoup plus que la précédente. Ce ressenti est tout simplement dû au fait qu’ils arrivent pratiquement à la fin de cette ligne droite avant de pouvoir entrer à l’académie, après cette journée ils n’y aura plus qu’à passer le weekend pour se retrouver sur les bancs qui lui font vraiment envie.
Mais avant tout, ils vont devoir franchir ce pont entre deux années. Comme toujours, c'est une journée plus que chargée qui les attend. Il faut dire qu’il y a de quoi fêter. En premier, ce qui est le plus important à leurs yeux, c'est leur anniversaire. Comme toujours ils vont être couverts de cadeau par leur mère mais pas seulement. À force d’aider comme ils le peuvent les habitants de Shuto depuis tout petit, ils se sont attirés la sympathie de beaucoup de gens. Si c’est comme l’année précédente ils vont encore avoir du mal à tout transporter. Le second point qui va également prendre du temps c’est d’aller rendre une visite à l’un de leur meilleur ami. Akira qui en plus de partager ce lien avec eux est né le même jour. Ils ont prévu pour lui un lance pierre qu’ils ont taillé dans un joli bois. Ils sont certains que ce cadeau plaira vu le nombre de fois qu’il a demandé à emprunter les leurs. Il n’est bien sûr pas parfait mais fera totalement l’affaire pour viser les cibles comme ils le font parfois. Le troisième événement de la journée est bien sûr le passage de l’année et ses festivités. Il y aura de quoi manger, de quoi se divertir mais surtout un spectacle de shinobis mélangeant leurs savoirs et leurs compétences. Chaque année c’est une sorte de feu d’artifice deux points zéro qui se déroule pour clore l’an. Sans oublier l’anniversaire du prince dans le tas.

Le soleil n’est pas levé depuis plus de vingt minutes qu’une main se pose sur leurs torses couvert par la couette cachant la position entremêlée dans laquelle il dort. La mère berce durant quelques instants ses garçons.

Ayako : Bonjour mes petites tornades. aucune réponse Il est l’heure de vous lever, je vous ai préparé de quoi bien commencer cette journée si spéciale. Haku roule un peu sur lui-même, passant sur le corps de son frère qui ne bronche pas, la mère secoue un peu plus fort Vous allez pas encore me faire le coup … elle soupire avant de se relever, soulevant le bout de la couette, attrapant un pied de chaque J’aurai bien aimé qu’aujourd’hui soit une journée plus calme au réveil … elle tire un coup sec sur les deux chevilles

Haku : AAAH!

Kuro : Mais maman! Tu peux pas nous réveiller doucement?! la mère pose ses mains sur ses hanches, se mordant l’intérieur des joues pour ne pas rigoler

Ayako : Ce serait moins amusant! Bon anniversaire mes petites tornades. elle se met sur les genoux, tendant ses bras dans lesquels ses fils s’engouffrent, elle dépose un baisé sur le crâne de chacun

Haku et Kuro : Bonjour maman! elle fixe le dos nu de Haku

Ayako : Je peux savoir pourquoi tu as encore retiré ton pyjama? elle attrappe le haut de son fils qu’elle jette sur son crâne, lui cachant la vue

Haku : Il fait trop chaud maman!

Kuro : Tu rigoles ou quoi? Tu dis ça parce que tu es un vrai feu qui crépite tout le temps!

Ayako : Vous n’avez pas oublié quelque chose? les garçons se tournent l’un vers l’autre

Haku et Kuro : Bon anniversaire! ils se prennent dans les bras alors que la mère se relève

Ayako : Couvrez-vous un peu, il fait un peu froid dans la cuisine. Dépêchez-vous avant que votre petit-déjeuner ne refroidisse.

La maison si silencieuse jusque-là se transforme en un véritable épicentre cacophonique. Les pieds des garçons frappant le sol à chacun de leurs pas, faisant la course pour arriver jusqu’à la table se trouvant dans la cuisine et les cris à chaque poussée. C’est au coude à coude qu’il se lance les petons les premières sur le cousin, glissant leurs jambes sous la table basse sous le tissu pendant jusqu’au sol pour que la chaleur reste bien prisonnière.

Haku : Whaaaaou! il ouvre grand les yeux face à ce déjeuner de compétition, il y a un nombre de petits plats impressionnant, une pêche bien blanche pour lui et une sanguine pour son frère, pour chacun le fruit qu’il préfère

Kuro : On peut ouvrir nos cadeaux maintenants?! la mère sourit, stoppant les baguettes qu’elle approche de sa bouche

Ayako : Après la douche les garçons.

Les petiots soupirent avant d'entamer leur repas. Ils sont  bien loin d’être en pleine croissance, bien l’inverse vu la petite taille pour leur âge, mais dévorent le tout sans aucun souci. Ils terminent le tout en un temps record.
C’est une demi-heure plus tard qu’ils se représentent dans la pièce, les cheveux encore humide.

Haku : On peut les avoir maintenant? pour toute réponse leur mère se met sur les genoux face à eux

Ayako : Je vais devoir vous l’apprendre encore combien de fois? elle défait l’obi de ses fils, replaçant les pans de leur kimono avant de renouer la ceinture C’est quand même pas difficile que ça non?

Haku : C’est Kuro qui a noué le miens! C’est pas de ma faute! il pince sa bouche

Kuro : Et c’est toi qui a fait le mien! Maman l’a aussi refait!

Ayako : Arrêtez de vous disputer les garçons. Vous feriez mieux d’ouvrir vos cadeaux à la place!

Ayako se décale, laissant ses fils voir les deux paquets pour chacun posés sur la table. Ils sautent directement vers eux, déchirant le papier les couvrant pour découvrir ce qu’ils contiennent. Une bourse et un tanto pour chacun, l’arme est bloquée par une cordelette scellée par de la cire.

Ayako : Vous ne pouvez pas encore retirer la lame de son fourreau. elle pose ses mains sur celle de Haku qui essaye déjà de découvrir la totalité de son cadeau Vous pourrez le faire quand vous aurez réussi les trois années de l’académie. les gamins soupirent en fronçant les sourcils

Haku : Pourquoi nous les offrir maintenant?! aucun doute sur le fait qu’il boude, ses joues gonflées le laisse amplement le deviner

Ayako : Ces tantos étaient à votre père. il oublie directement sa frustration, les yeux pétillants

Kuro : Whaaa! C’était vraiment à papa?! elle hoche la tête

Ayako : Oui, ces deux armes lui appartenaient. Il m’a demandé avant votre naissance de vous les donner quand je penserais que vous seriez prêt … Je me suis dit que vous l’offrir un peu avant en surveillant chaque jour que vous ne l’avez pas utilisée  vous ferez plaisir.

Haku : C’est le meilleur cadeau! elle manque de tomber le dos au sol quand ses deux garçons lui arrivent dessus Merci maman! elle dépose un baisé sur chaque front

Ayako : Allez donc chercher votre cadeau pour Akira, il doit vous attendre.

Haku : J’y vais Kuro!

Le petiot se présente dans le hall de la maison cinq minutes plus tard, posant directement ses fesses sur la marche pour enfiler ses chaussures.

Kuro : J’aurais été plus vite moi … son frère lui tire la langue

Ayako : Mettez vos vestes aussi les garçons et vos écharpes. On nous prévoit un peu de neige pour aujourd’hui.

Les prévisions sont apparemment juste, à peine sorti de la maison que la mère fait directement demi-tour pour choper deux bonnets qu’elle plante sur le crâne de ses fils.

Aiichiro frappe du poing le bas de son futon, assis sur celui-ci. Ses sourcils froncés, son front couvert de sueur et son pyjama lui collant à la peau. Ça fait bien cinq minutes qu’il est sorti de son cauchemar mais a encore du mal à vraiment émerger émotionnellement. Il est bouleversé, ça ne fait aucun doute. Le plus triste c’est qu’il y est habitué, mais aujourd’hui c’est un peu plus que les autres jours comme à chaque dernier de l’année. Il sait à quoi va ressembler cette journée, on va encore lui souhaiter toute la journée un bon anniversaire, on va le couvrir de cadeau. À quel prix? C’est justement ce qui le dérange, ce qu’il doit payer pour que toute une nation pense à lui en cette journée c’est qu’il y en a une qui ne le fera pas. L’impératrice, ayant bien trop de choses à penser pour ne prendre que quelques minutes pour son fils. C’est ce qu’elle dirait en tout cas, qu’un Empire est bien plus important.

Le garçon avance dans les couloirs du palais, à peine cinq minutes qu’il marche qu’il ne peut déjà plus compter le nombre de fois qu’on lui a souhaiter un bon anniversaire, parole qu’il salue à chaque fois d’un signe de la tête et de quelques politesses. Il ne les pense pas cependant, ne connaissant pas plus que ça les personnes au service du palais.

Le prince se retrouve plus ou moins seul à table, il y a bien des gens tournant autour de lui, s’assurant qu’il ne manque de rien. Devant lui de bien trop de choses pour une seule tête. Des plats bien trop grands, trop nombreux, voir toute cette nourriture lui coupe l'appétit.

Ouji-sama, vous êtes attendu dans une demi-heure dans votre chambre, on s’occupera à ce moment de votre habillage pour cette journée si spéciale.

Aiichiro : J’y serai. le garçon pose ses baguettes, ayant à peine touché à son repas Ne vous en faites pas, je prend quelques fruits avec moi.

Les gens autour de lui le salue alors qu’il quitte la pièce tout en croquant dans une pêche à la chaire jaune. Ce n’est pas la saison de ce fruit mais à l’aide de chakra il n’est pas difficile pour l’Empire d’en produire en toute saison, un goût bien meilleur que ce que fait la nature. Le garçon déambule dans les couloirs, ne sachant pas trop quoi faire. Le jour de son anniversaire est bien plus léger en obligation par rapport au reste de l’année. Il n’a pas ses occupations journalières. C’est bien l’une des seules choses qui change en cette journée … Quoique pas vraiment, en tant qu'héritier du trône il se doit de participer à chacune des festivités, que ce soit celles de son anniversaire mais aussi celles de la nouvelle année.
Comme convenu Aiichiro s’est présenté dans sa chambre au moment venu, se retrouvant très rapidement avec un nombre impressionnant de couches de tissus, des manches pendantes pratiquement jusqu’à terre et une coiffe démontrant son statut.

Vous êtes magnifique Ouji-sama. Vous êtes magnifique pour votre anniversaire. Dix ans, ça se fête mon prince. le garçon pose la queue d’une fraise blanche qu’il vient de croquer dans une coupelle d’or, la vieille dame jette un coup d’oeil vers lui, comprenant qu’il ne parlera pas Votre mère vous attend dans la salle du trône pour la première parade.

Aiichiro fait un petit saut de son promontoire, posant pieds à terre avant de se mettre en route. Son aisance est entravée par ses habits, trop lourd et inconfortable mais son visage n’en montre rien. Trop habitué à faire bonne figure pour montrer sa gêne.

Junko : J’espère que tu te tiendras bien cette année.

Cette dame aux vêtements, à la coiffe et aux bijoux les plus sophistiqués de tout l’Empire parle d’une voix on ne peut plus neutre. L’impératrice fait écho à la tâche que s’est faite son fils l’année d’avant. Point qui pourrait n’être qu’un détail pour la plupart des gens mais pas pour elle. À ses yeux, en tant que Akishino il est important d’être irréprochable pour être un exemple pour tous.

Aiichiro : Je vous le promet mère.

Junko : Je l’espère bien! Nous pouvons y aller!

Cette dernière phrase est à la fois pour son fils mais également pour les prêtres se réunissant autour de cette petite famille.

Aiichiro : Grand-mère ne vient pas avec nous?

Junko : Elle est malade Aiichiro, ne soit pas égoïste et pense un peu à la santé de la mère de ton père. Elle est la seule de cette génération qu’il nous reste. le petiot fixe le sol, honteux de cette question mais surtout triste de ne pas avoir eu un bon anniversaire de cette dame avec qui il s’entend si bien, si elle n’est pas venue jusqu’à lui c’est qu’elle ne doit vraiment pas se sentir bien

Aiichiro : Est-ce que je peux lui dire bonjour avant qu’on ne parte?

Junko : Bien sûr Aiichiro, tout Shuto peut t’attendra. il enfonce sa tête dans ses épaules, suivant le pas de sa mère

Akira se lève d’un bond, chassant la couette d’un geste de la main. À peine debout qu’il s'étire déjà grand sourire aux lèvres.Le garçon est clairement de bonne humeur et il a bien raison, il a de quoi fêter en cette journée. Entre son anniversaire, celui de ses amis et le nouvel an, il y a de quoi faire.
Le garçon vérifie les cadeaux qu’il a prévu, histoire de voir s’ils sont bien tous là. Trois paquets, c’est parfait, aucun n’a disparu. En même temps, comment l’un d’eux aurait pu se faire la malle? C’est une bonne question à laquelle il connaît déjà la réponse mais il ne peut s’empêcher de s’en assurer pour avoir l’esprit tranquille.

Akira : *Je me demande comment ça va pour Aiichiro … C’est toujours un peu difficile pour lui.*

Une trentaine de minutes plus tard, le petiot pose ses pieds sous la table. Attrapant immédiatement un bol de soupe miso dont il boit une gorgée.

Kagami : Bon anniversaire Akira. son père entre dans la pièce, lui aussi habillé de façon traditionnelle Tu aurais pû m’attendre non?

Akira : Merci papa. Je sais, mais j’avais trop faim …

Kagami : C’est tous les jours la même excuse. Mais tu ne t'entraines pas aujourd’hui, c’est un jour spécial, tu as plus de temps pour toi. Quelques minutes t'auraient tuées?

Akira : Non mais c’est l’anniversaire du prince, je ne veux pas rater sa première parade. des grains de riz manquent de s’échapper de sa bouche

Kagami : C’est le tien aussi Akira, profite en au lieu de courrir. l’homme tend un paquet à son fils J'espère qu’il te plaira.

Le garçon pose ses baguettes, les yeux pétillants. Il déplie délicatement chaque pan du papier qu’il plie minutieusement. L’Uchiwa est surpris de ce cadeau.

Akira : Un carnet? on sent clairement qu’il est déçu Vraiment papa?

Kagami : Tu rentres dans quelques jours à l’académie. Tu vas en avoir besoin. Tu as tendance à souvent oublier, prendre des notes pourra t’aider beaucoup. le petiot soupire

Akira : Merci père. il range le bouquin vierge dans son sac avant de reprendre son repas

Kagami : Qu’as-tu prévu pour tes amis?

Akira : Pour le prince c’est un pinceau en poil de martre et une nouvelle pierre d’encre de chine. Il m’a dit il y a quelques jours que son nouveau pinceau ne lui plaisait pas vraiment. Le connaissant il dira rien à son maître de calligraphie. J’ai pensé qu’en prendre un comme celui qu’il avait avant lui ferait plaisir.

Kagami : C’est une belle attentio. Akira souri

Akira : Pour Haku j’ai prévu un paquet de feuilles de qualités. Pour qu’il puisse écrire de façon confortable. le père hoche la tête en signe approbatif J’ai eu un peu plus de mal pour Kuro, mais j’ai fini par me dire que des feux d’artifices seraient une bonne idée. Il arrête pas d’en parler depuis des jours.

Kagami : Hé bien, on dirait que tu as bien étudié chacun des cadeaux.

Akira : C’est normal … sa voix se teinte d’un peu de tristesse en pensant à ce qui lui a été donné Je les connais bien, je peux pas faire autrement.

Akira ravale un rot en posant ses baguettes à la fin de son repas alors que des voix attirent son attention.

Haku et Kuro : Bon anniversaire Akira!

Ayako : Que cette journée te soit aussi favorable qu’à mes fils Akira! l’Uchiwa saute dans les bras de ses amis

Akira : Bon anniversaire à vous aussi! il se décolle un peu, portant l’attention vers la mère des jumeaux Merci Ayako!

Kagami : Un thé Ayako?

Ayako : C’est gentil Kagami mais je n’ai pas le temps. Je vais devoir aller travailler.

Haku et Kuro : Encore?! la mère s’agenouille à leur niveau

Ayako : Vous savez très bien les garçons. Le restaurant ne tournera pas sans moi. les deux garçons prennent une profonde inspiration

Akira : On peut t’aider Ayako. la mère lève un sourcil

Ayako : C’est hors de question pour aujourd’hui. C’est votre anniversaire à tous les trois. Profitez-en au lieu de vouloir aider tout le monde comme tout le temps!

Haku : On viendra t’aider demain maman! un baisé se dépose sur son front

Ayako : Vous devriez plutôt vous reposer pour votre rentrée de lundi. D’ailleurs Akira, tu es prêt?

Akira : Bien sûr que oui! J’attend que ça Ayako! elle en dépose un sur son crâne

Ayako : Tu es sur la même longueur d’onde que mes petits.

Kuro : MAMAN! On n’est pas petit! la dame sourit alors que l’Uchiwa passe sa main du haut de son crâne au dessus de celui de ses amis, dépassant clairement d’un bon cinq centimètre

Akira : Je dirais pas ça …

Kuro : On est peut-être plus petit mais on est plus intelligent! Ayako savait ce qu’elle lançait, mais la tentation a été trop grande

Akira : Ah ouai?! le petiot fait face à son ami, front contre front, réaction qui n’est pas habituelle pour lui mais naturelle face à des personnes avec qui il a grandi

Kagami : Les garçons ça suffit. sa voix est calme, douce mais autoritaire, suffisamment pour que les trois préadolescent se stoppent J’ai cru comprendre que c’était aussi votre anniversaire l’homme sourit bêtement, tirant de son dos deux deux paquets Joyeux anniversaire les garçons! les amis d’Akira sautent sur leurs paquets, déchirant le papier de celui-ci alors que Akira fixe leur mère qui soupire

Ayako : Ne me regarde pas avec tes yeux de biche Akira. Tu le sais bien, ton cadeau c’est toujours après. À l’heure de ta naissance!

Akira : Pourquoi c’est pas la même chose pour Haru et Kuro?! il sourit plus que ce qu’il râle, ses amis remerciant son père en arrière plan

Ayako : Parce qu’il n’est pas encore prêt Akira. Ton gâteau doit être le plus frais possible pour être le meilleur. elle embrasse les trois garçon avant de se tourner vers le chef du clan Fait attention à tout le monde Kagami.

Kagami : Je n’y manquerais pas. la mère s’en va

Kagami : Ce n’est pas tout mais allez vous préparer pour aller voir le défilé du prince! il donne une tape sur le dos de son fils Vous avez cinq minutes!

Il n’en faut pas plus pour que le trio se mette en marche.

Les trois garçons sont au premier rang de la foule de cette première parade de la journée. Kagami les observant d’un peu plus loin avec attention, il connaît bien ces garçons quand ils sont ensembles. À les voir de cette façon, il est difficile de ne pas les croire frères. Surtout depuis que chacun porte un lance pierre glissé dans son obi au niveau du dos. Il a dû interdire son fils de le tester. Le masque qu’ils abordent sur leur crâne ajoute une petite couche aussi, tous blanc décoré de quelques formes rouge vive. Les trois inspirés de kitsunes, formes un peu différentes mais surtout différentes par les motifs et les grimaces. Sans vraiment faire attention, il pourrait être facile de les confondre, normal pour les jumeaux mais étrange pour Akira.

Kuro : Ils arrivent!

Les garçons se penchent un peu en avant pour tenter de voir un peu mieux. Les portes de l’enceinte du palais s’ouvrent totalement. C’est un long dragon dansant qui sort en premier, ondulant comme un serpent, sautant comme un démon, c’est la vision que les trois petiots en ont. Les yeux de Haku brillent un peu plus que ceux des deux autres, l’un de ses rêves c’est d’être la personne qui à la tête de cet animal lui donne vie. La gueule pointe vers le ciel, crachant ce qui pourrait être son enfant de feu s’enroulant dans les airs avant de s’évaporer.

Akira : Whoo! Ça c’est du ninjutsu! les yeux des jumeaux se braquent sur lui Quoi?

Haku : Brise pas la magie Akira.

Le tatsu de tissu est suivi d’un kirin, qui à chacun de ses dix pas s’arrête au niveau de quelqu’un pour le bénir de sa corne. Kuro se fige sur place quand il sent celle-ci entrer en contact avec son front, déposant une trace ocre pour prouver à tous qu’il a eu cette chance.

Haku : C’est pas juste … Kuro passe ses deux indexs sur la peinture, traçant ensuite une ligne à l’aide de celle-ci sur ses amis

Kuro : Comme ça vous aurez aussi de la chance cette année!

Akira : Ça brise pas la marque? Kuro lève les épaules en reportant son attention sur la suite de la parade

Kuro : À mon avis ça partage la chance qu’elle porte!

Haku : Merci!

Akira : Y'a que toi pour faire ça … Merci Kuro.

Les créatures dansantes défilent jusqu’à ce qu’un groupe de prêtres pointe le bout de son nez, suivi directement par une calèche richement décorée, n’ayant aucune paroi, juste un toit soutenu par des colonnes sculptées. Des voiles transparentes servent de cloisons, laissant le plaisir à tout le monde d'admirer l’impératrice et son fils  assis sur une banquette ayant l’air bien confortable vu le rembourrage de celle-ci.

Akira : C’est dommage que Aiichiro puisse pas être avec nous.

Haku : M’ouai …

Les jumeaux n’arrivent pas à s'entendre avec le prince bien qu’ils le respectent. Ils ne comprennent d’ailleurs pas comme Akira peut être son meilleur ami. Aiichiro semble si froid et distant, sans parler de cette façon qu'il a de prendre tout le monde de haut.
Le cortège se termine, pour eux, au passage du dernier groupe de prêtres. Celui-ci continue bien sûr jusqu’à la place centrale mais il y a tellement de monde qu’il serait trop difficile de pouvoir le voir plusieurs fois. La foule se dissipe petit à petit.

Kagami : Alors ça vous a plu?

Kuro : T’as vu ce dragon de feu?!

Akira : Et le kirin qui a marqué Kuro qui l’a partagé avec nous!

Haku : J’ai cru que j’allais m’envoler quand le hōō a battu ses ailes!

Kagami : Je prend ça pour un oui. il décoche un large sourire, découvrant ce qu’il s’est passé au travers des bouches des garçons, trop inquiet de détourner le regard et de ne plus les voir Ça vous dit un bol de bouillon de soba?

C’est vrai que les ventres commencent à crier famine, gargouillant sous l’effet de la faim. Les petiots se mettent en route avec le chef du clan Uchiwa. Il est difficile de compter le nombre de fois où on a souhaité un bon anniversaire au trio sur la route du lieu de travail d’Ayako, plus aux jumeaux mais Akira en a eu pas mal également.
Le restaurant est rustique mais il ne faut pas se fier à cette simplicité, de ce qui est dit à Shuto c’est ici que l’on mange les meilleures soba. En temps normal, il n’est pas toujours simple d’y trouver une place, en ce jour de tradition, dont l’une d’elle se base sur ces pâtes, c’est encore plus difficile. Le petit groupe dépasse la file à l'extérieur du bâtiment. Heureusement que le fait que Haku et Kuro soient les garçons de la tenancière est connu, sans quoi un tel acte pourrait être mal vu.

Bonne année Kagami-sama et les garçons et bon anniversaire aussi les garçons! c’est un jeune homme qui les salue de la main Trois bol de kate-soba. Ce sera tout? les clients lui répondent positivement, le serveur gribouille quelque chose dans son carnet avant de s’avancer vers le groupe qui vient d’entrer On a bien essayé de vous réserver une table mais il y a beaucoup trop de monde. Vous pouvez vous installer dans la remise, on y a mis une table. Ce sera un peu étroit mais au moins vous serez au calme.

Kagami : Il n’y a pas de souci, c’est normal. On est dans LE restaurant de Shuto.

Kuro : Je peux aller chercher maman?

L’homme répond d’un hochement de tête. Il n’en faut pas plus pour que le petiot se fraye un chemin entre les tables avant de s’engouffrer dans la cuisine dans laquelle il attrape la taille de sa mère qui manque de louper le service du bol.

Ayako : Hé bien, on dirait que je t’ai manqué Kuro! elle ébouriffe les cheveux de son fils Tu veux bien prendre un plateau et servir pour tout le monde?

Le garçon obéit, déposant autant de contenant qu’il faut avant de monter sur le tabouret que sa mère vient de mettre en place pour qu’il puisse atteindre la marmite.

Ayako : Laves toi les mains avant Kuro.

Il fait demi tour, frottant ses petites paumes, doigts et dos des mains avec frénésie avant de retourner à son poste. Dans la moitié des bols, il dépose une poignée de soba, Ayako passant derrière lui pour en ajouter un peu. Une louche de bouillon dans le reste des contenants. Terminant le service quand une jeune femme entre dans la cuisinne.

Bon anniversaire et bonne année Kuro! le petiot lui sourit à pleine dent Tu vas en pause je suppose Ayako.

Ayako : Ça ira? la jeune femme répond d’un oui de la tête alors que elle remet le tabouret à sa place pour ne pas déranger, elle s’apprête à attrapper le plateau mais est prise de court par son fils Fait bien attention Kuro, ne fait pas tout tomber.

Kuro : Oh ça va! La dernière fois c’était il y a longtemps! elle sourit, c’est vrai que pour lui un un mois c’est une éternité

Le prince n’en peut plus, il a mal aux jambes mais surtout aux pieds à force de porter ses guettas. Il aimerait pouvoir le démontrer, s’en plaindre mais sa position et surtout son éducation ne le permettent pas. Ça fait une bonne heure qu’il marche dans la ville, allant de stand en stand, n’en pouvant plus, l’estomac au bord des lèvres à force de se voir offrir de la nourriture durant toute la journée. Oui ces offrandes sont vues comme bienveillantes à ses yeux mais il n’arrive pas à concevoir, tous ces gens voient bien qu’il a déjà pas mal de brochette entre les doigts, que son garde du corps porte un nombre de bol vide empilé et d’autre encore emplis dans ses mains. Ne comprennent-ils pas qu’il ne pourra pas tout manger?

Aiichiro : Merci beaucoup. il soupire intérieurement tout en s’inclinant légèrement, acceptant le taiyaki emballé dans du papier qui lui est tendu

Que cette année vous soit favorable Ouji-sama.

Aiichiro : À vous aussi.

Le petiot croque dans la tête du poisson, mâchant doucement la pâte, manquant de recracher en sentant ce goût de haricot rouge sucré qu’il a déjà ingurgité quatre fois en une heure. Il garde cependant le tout dans sa bouche, attendant de tourner au coin de la rue pour recracher discrètement la bouillie sur la figure de poisson avant de tout envoyer dans la poubelle, accompagné du reste des présents qui lui ont été faits.

Aiichiro : Si ça continue je vais vomir … Ne voient-ils pas que l’on a déjà les bras chargés?

Vous devriez faire attention Ouji-sama, il pourrait être mal vu que quelqu’un vous voit jeter tout ceci. le prince soupire tout en fermant les yeux

Aiichiro : Mangez-les dans ce cas. Je ne peux plus rien avaler pour les trois prochains jours.

Je n’y manquerais pas Ouji-sama … Nous devrions rejoindre le port, le lâcher de lanterne ne devrait pas tarder.

Le prince reprend la route, bien que ses pieds lui fassent un mal de chien. Le visage paisible malgré cette envie de vomir et cette gêne dûe au frottement entre la cordelette entre ses deux premiers orteils, ses grosses chaussettes et sa peau. Il est certain qu’il ne doit pas être bien loin de saigner. Avançant cependant courageusement, répondant poliment à chaques paroles lui étant destinées.
Son regard se pose de temps en temps sur des enfants de son âge, une étincelle d’envie emplit ses yeux à chaque fois. Jalousant ces personnes qui n’ont aucune obligation, qui n’ont pas besoin de faire semblant mais surtout qui peuvent être elles-mêmes sans avoir besoin de faire attention à chaque parole, chaque geste.
Il lui faut bien une demi-heure pour rejoindre le port, les personnes désirant lui transmettre leurs souhaits prennent un temps fou.

Akira : Ouji-sama? le prince se tourne doucement, les yeux clos s’ouvrant avant de n’être vu par son interlocuteur, n’en pouvant plus de cette mascarade Bon anniversaire Aiichiro et bonne année! ça doit être la première fois de la journée que l’Akishino esquisse un véritable sourire, rendant l’accolade de son ami

Aiichiro : Bon anniversaire à toi aussi Akira, que cette année se termine de la plus belle des façons! le père de l’Uchiwa et les jumeaux transmettent eux aussi les politesses mais de façon bien plus protocolaire, rendue par Aiichiro que ce soit pour ce nouveau cycle mais également pour cette dixième bougie qu’il partage  avec Haku et Kuro Ça tombe bien Akira, je voulais te voir pour t’offrir ton cadeau. il sort de son obi une boîte en bois sculptée, s’avançant pour glisser à l’oreille de son ami Ne l’ouvre pas tout de suite, je ne pense pas que ça va plaire à Kagami-sama. Akira glisse le contenant dans sa ceinture, retirant par la même occasion son présent, lui aussi dans une boîte mais de métal bien plus simple que celle offerte par le prince

Akira : J’espère que ça te plaira. Aiichiro ouvre directement l’objet offert, ouvrant grand les yeux en découvrant ce qu’il contient Il est en poil de martre comme tu aimes bien. une nouvelle accolade

Aiichiro : C’est parfait! J’en pouvais plus du pinceau que j’ai pour le moment!

Ce groupe d’enfants est bien étrange. Des jumeaux identiques c’est quelque chose de normal et totalement accepté. Avoir un frère qui leur ressemble serait tout aussi habituel. Trouver quelqu’un qui pourrait prendre cette place sans aucun lien familial est amusant et étonnant. Ajouter un autre garçon si proche physiquement vivant lui aussi dans la même ville devient étrange. Comment expliquer une telle chose? Personne ne le cherche mais il est bon de le souligner. Les jumeaux, l’Uchiwa et le prince semblent ne former rien de plus qu’une fratrie. Quelle est la chance pour qu’une telle chose puisse arriver?

Ouji-sama, je ne voudrais pas vous déranger en ce moment mais il est temps de prendre votre lanterne.

Kagami : Vous feriez bien d’en faire autant les garçons.

Aiichiro : Tu viens avec moi Akira? Mère ne peut y participer, j’ai pas envie d’être tout seul. l’Uchiwa tourne sa tête vers son père qui acquiesce directement, les deux garçons s’éloignent sans attendre, de quelques pas avant que l’Uchiwa ne se retourne

Akira : Bha vous faites quoi? Vous venez avec nous! les jumeaux tirent la langue, le prince en aurait fait de même si son statut le permettait

Haku : Bien sûr! les deux hommes regardent ceux qui semblent être des frères s’éloigner

Kagami : Ne vous en faites pas, je vais garder mes jeunes à l’oeil.

J’y compte bien.

Les quatres petiots sont sur l’estrade destinée au prince, chacun tenant une lanterne de papier dans ses mains. Tous abordent un large sourire, les yeux pétillants face à cette foule qui les admire. Bien plus le Aiichiro que les autres mais quelques-uns pensent que cette petite bande partage quelque chose que personne ne peut comprendre. Cette ressemblance, cette date partagée, mais surtout cette ressemblance. Il est même dit par certains que ce quatuor partage bien plus, que ce qui les lie vraiment c’est le destin. Qu’il ne peut être autrement. Pour la plupart ce n’est ni plus ni moins qu’un coup de chance de la nature.
Aiichiro fait un pas en avant, toujours aussi pétillant.

Aiichiro : L’impératrice ne pourra malheureusement pas être avec nous pour ce lâché de lanterne. Junko-sama m’a cependant demandé de vous dire qu’elle est de tout coeur avec vous, qu’elle vous souhaite le meilleur pour cette fin d’année. L’impératrice regrette de ne pas pouvoir être avec nous, de ne pas pouvoir partager ce moment si spéciale. il hésite d’expliquer la raison, parler des tensions entre l’Empire et les royaumes voisins lui semble durant un instant un sujet à aborder avant de ravaler ses paroles, se rendant compte qu’en ce jour de fête il ne ferait qu’ajouter une tâche noire qui devrait être évitée Je vous propose de lâcher nos lanternes avant de nous rendre dans les temples de Shuto. difficile de croire qu’un gamin de dix années au jour près préside ce moment

Le prince encaisse un bâillement qu’il ravale contrairement aux trois autres garçons qui s’en donnent à pleine joie. Le ciel sombre couvert de nuages s’illumine de petites sources de lumière.

Kuro : C’est joli …

Les quatres garçons ne se sont pas séparés depuis ce lâché de lanternes. Le petit groupe a été rejoint par la mère des jumeaux. Les copies baillent à s’en décrocher les mâchoires, Akira les suit avec une moins grande amplitude et plus de politesse, une main face à sa bouche pour éviter que tout le monde ne voit le fond de sa gorge. Aiichiro lui a juste les yeux rougis par la fatigue. Se frottant de temps en temps ceux-ci pour les soulager.

Ayako : Si vous voulez dormir il n’y a pas de soucis les tornades. elle tire la tête de ses fils sur ses genoux, elles ne cherchent pas à répondre ce qui montre vraiment le niveau de fatigue, sans réfléchir Akira les rejoins Ouji-sama, vous devriez peut-être vous aussi vous reposer. Cette journée a été longue pour vous. c’est lentement que le prince se tourne vers la dame, la fatigue est vraiment présente sur son visage

Aiichiro : C’est très gentil de votre part Ayako-san mais j’ai encore de l’énergie pour tenir. il plaque sa main sur sa bouche, cachant autant qu’il le peut ce bâillement discret De toute façon vu que nous venons de nouer nos voeux les sons de la cloche ne tarderont pas. elle passe délicatement ses mains dans la chevelure des trois garçons dormant sur elle

Kagami : Vous avez beaucoup d’énergie pour votre âge Ouji-sama.

Haku : Heyyy … sa voix est clairement éteinte, il se relève les yeux mis clos Moi aussi je suis plein d’énergie! son ton est peu convainquant, encore moins en frottant ses yeux

Kagami : Ça ne fait aucun doute Haku. le garçon décroche ses mâchoires alors que le prince se redresse comme un i en apercevant sa mère

Junko : Je vous remercie Kagami-sama. elle se penche légèrement vers l’homme avant de se tourner vers la mère marquant de nouveau cette politesse mais moins accentuée Et vous aussi Ayako-san. Je vous suis reconnaissante d’avoir pris soin du prince. les garçons encore endormi ou à moitié se retrouve bouleversé face à cette levée brusque de Ayako, il est amusant de voir à quel point ils sont perdus et surpris, ne comprenant pas vraiment ce qu’il se passe

Kagami : Il n’y a rien de plus normal Junko-sama. le prince rejoind sa mère qui s'accroupit pour arriver au niveau des trois autres garçons

Junko : Je suis navrée de ne pas vous l’avoir dit à temps. J’ai manqué de quelques minutes pour être sur la bonne journée. Mais je vous souhaite malgré mon retard un bon anniversaire les garçons. le prince se crispe, ne pouvant pas cacher sa frustration face à ces mots

Haku : Merci impératrice-sama … il laisse échapper un bâillement tout comme les deux autres qui sont avec lui

Ils reposent tous trois la tête sur les cuisses de Ayako qui se remet à genoux alors que la dame à la tête de l’Empire s’éloigne. Les crânes ne restent pas longtemps sur celles-ci, se redressant, surpris sous le premier coup de cloche sonné. Les deux adultes sourient en découvrant ces visages ne comprenant pas ce qu’il se passe, oui encore une fois, bien que chaque année ce soit la même chose. L’écho du son fait sursauter à nouveau les trois petiots.

Haku : Oh non … Il va encore y en avoir beaucoup. il se frotte les yeux

Akira : Ça va encore sonner plus de cent fois …

Kuro : On peut pas aller dormir? les deux adultes échangent un regard, se comprenant immédiatement

Kagami : Vous avez raison, il est temps de se coucher. il choppe son fils et Haru Je vous accompagne.

Il ne faut pas plus d’une vingtaine de minutes pour que les jumeaux soient posés dans leur futon. Dormant toujours aussi profondément qu’en cette fin de soirée. Akira se trouve encore sur le dos de son père.

Ayako : Que dirais-tu d’attendre le lever du soleil sur mon toit? elle bloque une mèche de ses cheveux derrière son oreille, le chef de clan sourit tout en posant son fils entre les jumeaux

Kagami : Tu as un peu de sake pour fêter ce passage?

Ayako offre un baisé sur chaque front tout en retirant les armes de chaque petiot, les déposant au sol tout en faisant attention de créer un lot pour chaque.

Kagami : Ils semblent si calmes …

Ayako : Ne m’en parle pas. Je rêve de journée comme celle-ci. Je n’en peu plus parfois.

Kagami : Ça ira mieux lundi, la rentrée à l’académie va les mettre sur les rotules. il retire le haut des garçons endormi avant de les redéposer délicatement sur le futon On va fêter ça?

La mère sourit avant de suivre les pas du chef de clan, se retrouvant très rapidement à partager un verre avec son ami sous la lune. Tintant au bout de quelques heures leur verre alors que le soleil se lève.

Ayako : Merci pour toute l’attention que tu as porté sur mes enfants, j’espère que tu en feras autant sur cette année. elle sourit tout en trinquant

Kagami : Et je te remercie pour tout le bien que tu apportes au mien.

Akira a une mine bien tirée, il faut dire qu’il a dormi avec les jumeaux ce qui n’est jamais le plus pratique. Il a du mal à comprendre comment Haku et Kuro peuvent partager leur lit. Il s’imagine mal dormir tous les jours en compagnie de pieds et de mains s’abattant sur lui.
Il le peut pour cette nuit en tout cas et toutes les autres qu’il a passé dans la demeure des Ohono. Il adore ces garçons mais a vraiment du mal quand il se voit partager la nuit avec eux, surtout Haku qui bouge beaucoup plus que son frère.

Aujourd’hui c’est Ayako qui s’occupe des garçons, un peu moins stricte dans sa surveillance que Kagami. Il n’est pas rare qu’elle perde les petiots du regard, se prenant un coup de stresse à chaque fois qu’elle n’arrive pas à les retrouver en moins d’une trentaine de secondes.
Heureusement pour elle, les trois garçons sont pour le moment trop concentrés pour faire quoi que ce soit qui serait jugé stupide. Leur attention est portée sur le spectacle qui se déroule sous leurs yeux, une pièce de théâtre relatant un pan de la vie de l’Élue. Il est fou de voir à quel point celle-ci a sû rester centrale dans l’Empire. Étant même pratiquement érigée au rang de divinité depuis un peu plus de trois sièclse. Après tout c’est celle qui a permis d’user de nouveau de chakra ce qui a permis aux humains de se défaire des griffes des kaijus. Son écho est signe de liberté aux yeux des hommes. Elle est à la source de tout ce que chaque membre de cet empire goûte. L’influence est telle qu’encore aujourd’hui ce sont ses descendants qui dirigent ce territoire. Chose pas totalement exacte mais encore inconnue après tout ce temps. Les Akishino sont bien descendant de cette dame mais pas au sens que tout le monde l’entend. Contrairement à ce qui est cru, pas une once de sang de l’Élue ne coule dans les veines de cette famille. Ce chakra qui les démarque, dit pur, n'ayant aucune nature, ne vient de Tsumitoru mais de son petit-fils. Ça reviendrait au même en temps normal. Mais vu que cette lignée trouve sa source auprès du premier des Hachiro, ça change la donne, fils adoptif après tout. Sans que personne ne le sache, les Akishinos n’ont aucun lien avec celle qui les a libérés. Toutes leurs croyances se basent sur une omission de l’histoire connue à l’époque que par quelques personnes éteintes à ce jour. Encore un point pas totalement juste, pour mieux coller à la vérité il faudrait dire toutes sauf deux.
D’un geste de la main le pantin représentant l’Élue terrasse d’un ruban bleu fixé à un bâton l’oni face à elle.

Haku : Yhea! Je savais qu’elle allait gagner! nombreux sont les regard qui se tournent vers le petit Haku qui repose ses fesses au sol sous la gêne de cette attention

Akira : Calme toi Haku. Tout le monde sait comment ça se fini!

Le petiot plante sa tête dans ses épaules, Akira a toujours su avoir une certaine autorité sur les jumeaux. Bien qu’il ait leur âge, il n’en reste pas moins bien plus mature ce qui lui assure cette place quand il prend la parole face à eux, malgré qu’il dégage bien une prestance moindre que ses amis. C’est dans un silence approximatif que les garçons suivent le reste de la pièce, parfois rappelés à l’ordre par le jeune Uchiwa.

Akira : Whaa … il reste quelques secondes la bouche entrouverte alors que des bandelettes blanches volent dans tous les sens, représentant le partage de chakra que l’Élue aurait fait qui dans les fait est plus un apprentissage qu’autre chose L’Élue était vraiment incroyable!

Kuro : T’as vu comment elle a tué cette armée d’Onis en quelques secondes?!

Haku : Et l’intervention de Hachiro! C’était vraiment géniale! la main de sa mère se pose sur son épaule

Ayako : Que diriez-vous d’une partie de hanetsuki? elle compte bien les épuiser un peu

Akira : Vraiment?! ses yeux pétillent sous le rire de la mère

Ayako : Bien sûr Akira. Suivez-moi.

C’est au bout d’une vingtaine de minutes que les garçons se retrouvent dans une cour intérieure, divisée en plusieurs terrains de jeu par des coups de craie. Le hanetsuki se joue à l’aide d’une raquette en bois rectangulaire un peu évasée sur la fin de celle-ci et d’un volant fait de plume accrochée à une petite balle.

Haku : Tu joues avec nous maman?

Ayako : Désolée mais j’ai quelques comptes à boucler avant ce soir. Faites plutôt quelques parties à trois. Et puis si je joue ce ne serait pas juste pour celui contre moi, il n’aurait aucune chance.

Kuro : Gnia, gnia, gnia. On est plus grand que l’année passée! il tire la langue vers sa mère Dit plutôt que tu as peur de perdre.

Le trio échange durant une bonne heure, ils sont bien loin d’être les meilleurs dans cette discipline mais ils le sont aussi d’être les pires. Ils leur arrivent même d’échanger la balle de raquette de l’un à l’autre sans que le volant ne chute durant cinq minutes d'affilée. C’est Kuro qui loupe le plus d’échanges. La dernière est loupée par son frère.

Haku : Maman?

Ayako : Qu’est-ce qu’il y a petite tornade? le garçon lève les yeux aux ciels se demandant qui surnomme ses enfants comme ça

Kuro : On en a marre de jouer au hanetsuki, on peut pas faire autre chose? elle replie sa comptabilité

Ayako : Et vous voudriez faire quoi?

Akira : Moi je pense que je vais rentrer, je vais rendre visite à mes grands-parents.

Haku : Dommage … On pourrait peut-être faire un tour en ville, il y a les shishi-mai qui devraient bientôt commencer.

Ayako : D’accord, on va d’abord passer par la demeure de ta famille Akira et on ira ensuite en ville.

Les jumeaux ne tiennent plus en place, l’idée de voir la danse des lions leur fait vraiment envie. Il y a tout de même un brin de tristesse dans leur coeur, eux n’ont personne à aller voir, ne peuvent pas rendre visite à des grands-parents. N’ayant comme famille que leur mère. C’est tout de même tout sourire aux lèvres qu’ils avancent dans les rues de Shuto en compagnie de leur ami.

L’après-midi est bien avancée alors que les garçons avancent seuls dans les rues de Shuto. Leur mère a dû retourner travailler, mais ayant suffisamment confiance en ses garçons et en cette ville, elle leur a permis de profiter des festivités. Les jumeaux ont encore les yeux pétillants de la danse de shishi-mai, c’est plus les costumes qui leurs ont vraiment plu que la danse en elle-même qui peut parfois donner l’impression d’être plus comique que traditionnelle.
Haku et Kuro montent quatre à quatre les escaliers menant jusqu’au temple le plus apprécié de la ville, pas le plus grand mais celui ayant le plus de visite. Ce bâtiment sacré est dédié à l’Élue.

Kuro : Tu es sûr qu’on a tout? son frère lui répond d’un oui de la tête

Haku : C’est maman qui a préparé le sac. il suit le regard de son frère qui semble déjà ne plus l’écouter Kuro? le petiot s’écarte de Haku, se retrouvant très rapidement devant une vieille dame

Kuro : Vous voulez de l’aide? elle est surprise,

Et bien, voilà une proposition bien agréable.

Elle tend son sac, ll’Ohono enfile à son épaule, lui présentant ensuite son bras, rejoint très rapidement par son frère. Les petiots avancent plus lentement, servant de béquille à cette aïeule de Shuto. L’accompagnant jusqu’en haut de ces escaliers qui lui semble interminable.

Je vous remercie infiniment. Si vous pouviez m’accompagner jusqu’à ce banc je vous en serai infiniment reconnaissante. les jumeaux obéissent, aidant la vieille dame à s’installer Rhalala, qu’est-ce que j’aurai fais sans vous?

Haku : Quelqu’un d’autre vous aurez aidé. la fripée sourit tout en fouillant dans son sac

J’ai une petite surprise pour vous remercier. elle tient entre ses vieilles mains un boîte en bois qu’elle ouvre Choisissez le mochi qui vous fait le plus envie. il ne faut pas plus de trois secondes pour que deux des sucreries disparaissent dans la bouche des garçons Hé bien … On dirait que nous avons là deux grands gourmands. les petiots se penchent pour remercier celle qu’ils ont aidé, ne pouvant parler vu que leur bouche est pleine Allez, filez! Koru se dépêche d’avaler

Kuro : On va vous aider pour aller jusqu’au temple. la grand-mère sourit

Je ne vais pas vous faire perdre plus de temps. Il y aura bien d’autres âmes charitables pour me porter secours si j’en ai besoin. Profitez plutôt de cette belle journée et que cette nouvelle année vous soit bénéfique à vous être votre famille. les deux enfants se penchent de nouveau

Haku : À vous aussi madame, que cette année soit la meilleure pour vous et votre famille! il ne faut pas plus qu’une secondes pour que les jumeaux se mettent en route Elle sent pas bon non? le poing de son frère lui frappe l’épaule Aoutch! Qu’est-ce qui te prend?!

Kuro : Même si c’est vrai on dit pas ça Haku! Tu imagines si elle t’entend?

Le garçon rigole tout en accélérant le pas, tenté de lancer une course avant de se rappeler que le lieu n’est peut-être pas le plus propice pour ce genre de divertissement. Les deux petits se déchaussent pour entrer dans le bâtiment, le plus respectueusement possible. S’avançant dans un silence qui n’est pas commun pour eux. Kuro pose le sac au sol tout en s’agenouillant face à une effigie de l’Élue.
Les quatres mains s'affairent à préparer tout ce dont ils ont besoin, des bâtons d’encens, des offrandes en tout genre allant de friandises à des petites pierres dont ils se sont défait, faisant avant partie de leur collection de projectiles pour lance-pierre.
Les enfants passent une bonne dizaine de minutes dans ces lieux, sur leurs genoux, la tête penchée et dans le plus grand silence. Priant tout simplement cette divinité qu’est l’Élue pour que cette année soit favorable pour eux et pour leurs proches, surtout pour leur mère.
Ce n’est qu’une demi-heure plus tard que les garçons sont de nouveau au pied des marches du temple.

Kuro : Prêt? son frère répond d’un hochement de tête

Haku et Kuro : Shi … ils planquent leur poing dans le dos...fu… la tension monte ...mi!


Haku : Ahaha! J’ai gagné pour une fois! il saute sur place Pour une fois que c’est moi qui gagne! Kuro prend une profonde inspiration, n’en revenant pas que la chance lui ait tourné le dos

Kuro : Je vais au restaurant pour aider maman je suppose? son frère sourit tout en tendant le sac qu’il a ramassé au départ du temple, le petiot l’enfile sur son épaule

Haku : On se retrouve plus tard!

Le préadolescent ne perd pas une seconde pour disparaître dans la ville laissant son frère sur place.

Ce n’est qu’en fin de journée que Haku pousse la porte du restaurant de sa mère, se présentant le visage et les mains couverts de suie. Se retrouvant très rapidement face à son frère au visage mécontent.

Kuro : Tu as été à la forge sans moi?! le ton est clairement celui du reproche, mais Haku n’a pas le temps de répondre que sa mère chope Haku par l’un de ses coudes

Ayako : J’y crois pas! Tu aurais au moins pu aller te laver à la maison!

Ayako traîne son petiot vers l’extérieur avant d’entrer de nouveau dans le bâtiment par la porte arrière histoire d’éviter le passage par la cuisine. Kuro est sur leurs pas, entrant en même temps que sa famille dans les vestiaires alors que sa mère pose ses mains sur ses hanches.

Ayako : Je vous comprend pas! elle attrappe dans l’une des armoires une serviette qu’elle pose sur le long banc courant sur le mur face aux caissettes Parfois j’ai vraiment l’impression que vous prenez tous les deux plaisir à me faire perdre du temps! Kuro voit son frère se figer sur place

Haku : Mais non maman … Je voulais juste… elle le coupe

Ayako : Comme les dernières fois! elle se penche au niveau de son fils J’apprécie beaucoup l’aide que Kuro et toi vous apportez au restaurant. Mais je ne peux pas m’occuper de vous quand j’y suis. Il y a beaucoup trop de choses à faire. un peu plus calme elle pose une main sur le dos du garçon Lave-toi dans la douche des employés avant de nous rejoindre pour manger.

Haku : Mais maman … le regard de la dame le cloue sur place, Ayako s’en allant pour retourner à son service, chopant cette fois Kuro par le bras

Ayako : Et toi tu viens avec moi petit curieux!