Le Cagnard

Dire que le Cagnard est un endroit amusant serait faux, du sable à perte de vue en permanence. Il ne doit pas y avoir de lieux plus ennuyeux au monde pour un enfant et son compagnon Kuchiyose. Au-delà du manque de distraction, il y a également la météo locale allant d’une extrémité à l’autre. En journée on se croirait dans un four alors que la nuit on est sous le signe du frigo. Ce serait une horreur si Yuukai n’avait pas brisé des sceaux sur le garçon, lui apprenant au passage que son père n’est peut-être pas aussi honnête qu’il ne l’avait pensé jusque-là. C’est en arrivant sur les dunes que l’Uchiwa a appris au garçon qu’il était sous des techniques imposées par l’Oni afin de cacher ses véritables capacités.
Le premier qui lui a été retiré était celui bridant son chakra. Au moment où l’adolescent l’a brisé, l'enfant a ressenti tout son potentiel énergétique s’écoulant dans son corps. Il en a eu limite peur en découvrant la réserve qui est vraiment sienne. Le second et dernier à sauter a été encore plus étrange pour le petiot, se retrouvant avec un chakra plus lisse qu’il ne le pensait. Le rendant même pendant quelques heures maladroit à l’utilisation du ninjutsu.
Le fait de le débrider mentalement de cette façon lui a cependant permis de découvrir sa véritable force, une polyvalence qui n’est pas donnée à tout le monde dans le domaine élémentaire frôlant avec l’extraordinaire.
Extraordinaire … C’est l’un des mots qui le définit le mieux avec le mensonge. Ces deux-ci sont la base de la vie de Haku sans qu’il ne le sache. Il n’en sait rien mais celle qu’il nomme sa mère n’a aucun lien biologique avec lui, elle n’est rien de plus qu’une amie de Hachiro ayant accepté de s’occuper de ceux qu’il a ramené un jour sans crier garde. Enfin, elle l’a tout de même élevé, il ne lui fait pas ôter ça Lui-même n’est pas certain d’être vraiment leur père.

Yuukai : La pause est finie. l’adolescent claque ses paumes sur ses cuisses avant de se redresse, le regard des deux amis se posent sur lui, ne comprenant pas comment il peut tenir torse nu sous ce cagnard sans rougir

Haku : On ne peut pas encore rester un peu? On n’a quand même nulle part où aller …

Yuukai : Justement, rester ici ou marcher ne changera pas grand-chose … Enfin, si on oublie que l’on marche vers l’une des seules villes de ce désert!

Hikari : Il fait trop chaud! Je ne ferais pas un pas de plus sous cette chaleur!

Ce n’est pas la première fois que le renardeau râle à propos de la météo. Pour toute réponse Haku concentre un peu de chakra au niveau de ses épaules avant de signer quelques mudras, une structure inspirée d’une ombrelle se construit sur le haut de son corps en prenant appui sur ses épaules. Elle est faite de bois ce qui lui permet de ne pas avoir à faire attention à la façon dont il se meut contrairement aux premières qu’il faisait en Doton, bien trop fragile aux mouvements. Voilà l’un des points qui rend cet enfant extraordinaire, lui qui normalement fait appel au Futon et au Katon est à présent capable de manier la terre et l’eau et même de les lier. L’explication réside dans le fait que Haku est un utilisateur du plus ancien maniement élémentaire nommé depuis des millénaires Kongen. Celui-ci est proche du ninjutsu mais en même temps éloigné. La puissance du dernier est bien plus grande mais bien moins polyvalente.
C’est tout sourire que l’enfant reprend sa marche, enfin ce n’est pas totalement vrai. À le regarder sans prêter attention, il ne fait aucun doute que le garçon est heureux, mais en y regardant de plus prêt on ne peut ignorer ces yeux humides et légèrement rougis, prêt à fondre en larme. Ce sourire un peu crispé ne demande qu’à descendre au niveau des commissures de quelques millimètres. Ce menton légèrement plissé. Mais surtout ces cernes gonflées sous les yeux.

Hikari : Je ne lui fais pas confiance!

Haku : Stop Hikari! On en a déjà parlé!

Hikari : Ça fait des jours qu’il te promet de t’apprendre à maîtriser cette marque et il n’a encore rien fait!

Haku : C’est vrai mais il m’a appris à vraiment utiliser le ninjutsu. Ce n’est pas rien! le renardeau soupire

Hikari : Tu ne vois qu’à travers ses yeux! Tu étais bien partir pour le fuinjutsu de ma famille et maintenant tu n’as plus le temps!

Haku : Je suis désolé Hikari mais je dois apprendre à contrôler la noirceur …

Hikari : C’est pour ça qu’il refuse tout le temps de t’en apprendre plus! Ouvre les yeux Haku!

Haku : Il faut du temps pour qu’il comprenne comment ça marche vraiment. Ce genre de chose ne sont pas aussi facile qu’on le pense.

Hikari : Plus bas! Et arrête un peu! Tu dois bien aussi le voir qu’il ment?!

Haku : Arrête un peu de dire n’importe quoi!

La tension est palpable entre les deux amis mais un seul des deux la ressent, l’autre avance naïvement sur le sable. Poussé par les visions qui lui ont été imposées, cherchant à tout mettre en place pour qu’elles n’arrivent pas. Bien sûr qu’il aimerait être avec sa famille, c’est d’ailleurs ce qu’il désire le plus après le fait d’assurer leur sécurité. Devoir prendre un tel choix à dix ans n’est pas donné à tout le monde. Mais ça tombe bien, Haku n’est pas tout le monde. À vrai dire il est spécial, sans le savoir il peut se vanter de n’être pas sortir d’un utérus mais d’une poche artificielle.

Yuukai : Hikari, est-ce que tu veux bien venir sur mon épaule?

L’Ohono serre les dents sous cette question, sentant dans celle-ci une façon de s’imposer auprès de son ami qui à son étonnement obéit.

Haku : Hey! Hikari! le regard du renardeau se plantant dans ses yeux qui lui font froid dans le dos, il sent que ce n’est pas par envie qu’il se trouve sur l’épaule de l’Uchiwa

Yuukai : On arrive enfin au vrai premier palier de ton entraînement. il pointe de son indexe droit un lieu lointain Tu vois ce point rouge au loin? l’aura de Yuukai l’empêche de parler, lui offrant que son menton comme possibilité de réponse Tu dois t’en occuper, c’est gens sont mauvais. Ils exploitent tout le monde. Tu as carte blanche. Sache cependant que personne ne viendra t’aider.

En un clin d’oeil et dans un nuage de sable l’Ohono se retrouve seul dans cet océan de dune. Ce n’est pas la première fois que Yuukai lui fait le coup mais cette fois-ci il a une mission. Sa cervelle ne perd pas de temps pour se mettre à fonctionner à mille à l’heure, percutant seulement sur les dernières phrases de l’Uchiwa. Comment ça de mauvaises personnes qui exploitent? Il ne comprend pas bien ce qu’à voulu lui dire l’adolescent. Être mauvais peut à la fois tout dire et rien dire, tout dépend du point de vue. Tout comme le fait d’exploiter. Le tout ne dépend que du point de vue et pour le moment le petiot n’a aucune idée de ce que tout ceci implique.

Haku : * Je me demande bien pourquoi Hikari l’a rejoint sans trouver quelque chose à redire … Surtout qu’il était à l’ombre sur mes épaules … Et son regard … *

Le petiot baille ses mollets de sa queue de Kitsune pour se donner un peu de courage. Il s’est demandé durant un instant s’il devait se la jouer discret ou non avant de trancher sur le fait qu’il ne connaît pas du tout les lieux contrairement à ceux dont il doit s’occuper. Si ça se trouve il est même déjà repéré.
Il faut bien une demi-heure pour Haku pour avoir en visuel le groupe, il est encore à une bonne cinquantaine de mètres mais de sa dune il peut déjà se faire une idée du nombre de personnes.

Haku : * Dix? Vraiment?! Comment il veut que j’y arrive?! * l’Ohono laisse son menton tomber sur le sable chaud tout en soupirant Il aurait quand même pu m’aider! ARGHH!

Et bien, qu’est-ce qu’on a là! le talon qui bloque le garçon s’enfonce un peu plus, lui arrachant un nouveau cri de douleur et de surprise Reste calme gamin!

La peur monte en flèche dans le corps de Haku,il ne s’était pas du tout attendu à être pris la main dans le sac aussi vite. Il aurait peut-être dû s’en douter vu le peu de discrétion à laquelle il a fait appel. Le garçon se tait en sentant une lame se poser sur sa joue alors qu’une ombre se propage sur lui. Il peut sentir le souffle chaud de son agresseur.

Tu n’es pas seul apparemment. Où est ton petit copain?! il n’a pas le temps de répondre qu’un nouveau cris de douleur s’échappe de sa bouche Tu devrais le savoir que la Cagnard est un lieu dangereux!

Un coup de botte bien placé arrache un gémissement ce qui surprend l’adulte qui s’était attendu à lui faire tourner l’oeil. Il ne perd cependant pas le nord, posant un genoux sur le haut du dos du petiot avant de lui attacher les mains suffisamment fort pour lui marquer les poignets. Le loubard relève d’un coup Haku qui pose ses pieds au sol.

Alors, il est où ton copain?!

Haku : Je suis tout seul, ça se voit non?! le petit est hargneux, la peur est toujours là mais l’envie de vivre a pris le pas

C’est ce qu’on va voir! Avance! un nouveau coup de pied, au niveau du bas du dos du garçon qui tombe la tête la première sous le choc Ma parole! Tu ne tiens pas sur tes jambes! il remet sur pied le garçon Avance!

Haku est installé le postérieur sur le sable et la face révélant le mauvais quart d’heure qu’il a passé. Bien qu’il ne soit rien de plus qu’un enfant aux yeux de ses ravisseurs ça ne reste pas moins celui qui pourrait leur fournir des informations sur ce qu’ils veulent savoir. Ils n’ont aucun doute sur le fait qu’il est le seul qui peut leur indiquer de qui viennent ces traces de pas nue repérées auprès de celles de l’enfant. L’homme qui s’occupe de son cas, un dénommé Oro, a déjà quelques pistes mais à du mal à les comprendre.

Oro : Je te le redis ! C’est impossible que quelqu’un se balade pied nu dans le sable comme ça ! Quelle est la supercherie ?! il attrape le garçon par le col et l’approche de sa face ridée Qui c’est qui était avec toi ? C’est un piège c’est ça ?

Haku : Mais je vous l’ai dit ! Je ne sais pas comment il s’appelle ! répond-t-il sur un ton plaintif

Oro : Il n’y a pas un seul village à plus de cinquante kilomètres à la ronde et tu veux me faire croire que tu ne sais pas avec qui tu as fait tout ce chemin ?!

Haku enfonce sa tête dans ses épaules en voyant pour une énième fois une main calleuse se lever. Il grimace en attendant le choc mais rien ne vient hormis le son de la langue de Oro claquant sur son palais. L’enfant relève son nez et découvre le regard noir que celui-ci lui porte.

Oro : Je n’ai jamais vu un gamin aussi têtu !

Le vaurien chope Haku par une épaule avant de glisser une corde entre les liens qui lient ses poignets. L'attache au mât central en s’assurant que les noeuds sont suffisamment solides pour qu’il ne se fasse pas la malle. Cette situation la met suffisamment mal à l’aise, il n’est pas habitué à menacer quelqu’un de cet âge, il le fait à contre coeur car la sécurité de tous peut en dépendre.
Oro pose un genoux à terre et serre les mâchoires du petit d’une main et verse de l’eau de sa gourde de l’autre dans la bouche qu’il force à s’ouvrir de ses doigts. Ce n’est pas par plaisir que l’aspirant s’abreuve mais bien par besoin et puis il aimerait faire passer ce goût de fer qui enrobe ses papilles.

Oro : Tu ferais bien de bien réfléchir à ce que tu vas me dire à mon retour. Je commence à en avoir clairement marre de tes mensonges. il suspend sa phrase Ma patience a des limites ! la menace est bien passée mais que dire de plus ?

Haku ne perd pas une seconde à partir du moment où il se retrouve seul. En un rien de temps il crée une lamelle de métal dentelée qu’il utilise pour se libérer les mains. Son regard est aux aguets, il stresse ne sachant pas quand Oro reviendra. Il se rend compte très rapidement que la situation le met dans un état qui le met trop mal pour ne pas être maladroit. C’est pour cette raison qu’il change de technique, au lieu de scier manuellement il finit par user de chakra pour faire bouger les dents. Plus rapide et plus précis. Pour preuve il ne lui faut pas plus d’une minute pour avoir pieds et mains déliées.
L’enfant ne perd pas de temps et jette un coup d’oeil sous l’un des pans de la tente. Il y a bien du mouvement un peu plus loin mais tout le monde est trop concentré dans leurs tâches ou discussions. Le noirâtre se frotte la joue endorlorie avant de se glisser à l’extérieur avant de très rapidement faire demi tour histoire de récupérer ses armes qui lui avaient été retirée, un tanto toujours sceller et un lance pierre. Il avait eu peur que quelqu’un brise le sceau de cire mais il n’en avait été rien. L’idée de se faire gronder par sa mère sur ce point ne le fait frissonner. Il se faufile entre les tentes jusqu’à ce que la voix de Oro arrive à nouveau à ses oreilles.

Oro : Je te dis qu’il n’en démord pas boss. Il reste sur son histoire comme quoi il est arrivé comme ça dans le désert sans devoir le traverser en compagnie d’un garçon plus vieux que lui.

Chikara : Trois de nos gars remontent la piste laissée par ce gosse. S’il dit vrai ils reviendront rapidement.

Oro : Comment veux-tu que ce soit vrai ?

Chikara : Cette histoire ne me dit rien de bon. D’abord ce gamin et puis ce renard qui parle. le sang de Haku ne fait qu’un tour Tire lui rapidement les infos qu’on veut. Il …

Haku s’est bien demandé s’il avait une chance de faire quoi que ce soit durant un laps de temps qui lui a semblé être interminable mais qui n’a pas duré plus de cinq secondes. Il est vrai qu’il est fort et même bien au-delà mais il reste tout de même un garçon. Évoluant certes dans une société militarisée et valorisant cette place mais ça n’empêche qu’il n’ait que dix années. Mais la peur qu’il arrive quelque chose à Hikari prend le pas, ce qui explique pourquoi il s’élance porté par les courants d’air qu’il vient de créer, soulevant sur son passage des traînées de sable. Le garçon saute afin d’atterrir sur les épaules de celui qui se fait nommer boss. Mais il est chopper au vol par Oro qui le tient par la cheville, stoppant la course du captif qui se retrouve la tête en bas.

Oro : Qu’est-ce que tu comptais faire ! il bloque le poing qui fuse vers lui dans sa paume et l'emprisonne de ses doigts suffisamment long pour englober la totalité de la main de Haku

Chikara : Hé bien, en voilà un qui n’a pas froid aux yeux !

Haku : Lâches moi ! Et lâchez Hikari ! les deux hommes échangent un regard alors qu’Oro bloque le bras du petit dans son dos, le maintenant toujours la tête en bas

Chikara : Et on peut savoir qui est ce Hikari ? Haku est plaqué au sol, la force n’est pas vraiment utilisée sauf pour le bloquer Veilles à ce qu’il soit bien attaché Oro. il jette une corde qu’il attrappe sur une caisse vers le sbire

Haku : C’est mon ami ! il laisse échapper un cri, un geste trop brusque et douloureux au niveau de son épaule Le renard !

Chikara : Logique … Ça aurait été une trop grosse coïncidence qu’un gamin et un renard qui parlent sortent de nulle part. il soulève Haku en le chopant par le col histoire de porter le visage de l’enfant au niveau du sien Il pourrait nous permettre de te faire parler ou alors on pourrait le faire parler lui ! un frisson parcours le corps de l’enfant à l’idée de ce qu’il pourrait être fait à son ami

Haku : Je vous ai tout dit ! Chikara échange un regard amusé avec Oro

Chikara : Tu serais donc apparu de nulle part au milieu du Cagnard c’est ça ?

Haku : C’est la vérité !

Les hommes autour de Haku éclatent de rire, c’est le chef qui s’en donne le plus à coeur joie. Plusieurs de ses sbires ont rejoint le trio, intrigués par ce qu’il se passe, s’ajoutant au brouhaha. C’est toujours joyeux que Chikara laisse tomber l’enfant qui lui arrive maintenant au niveau du ventre.

Chikara : Allez donc chercher le renard, on va le …

Cette fois-ci le coup ne manque pas, le crâne de l’enfant se plante dans les abdominaux du boss qui laisse échapper un cris, plus de surprise que de mal. À vrai dire, le choc est plus désagréable pour Haku que pour l’homme, l’impulsion du chakra était un peu plus rapide que prévue. Le petiot se serait bien frotté le cuir chevelu et la nuque mais c’est impossible avec ses mains liées. Sans compter qu’il est fauché et mis en joue par Oro qui vient de récupérer son sérieux. Son regard trahit la surprise, il ne comprend pas comment le noirâtre a pu agir en échappant à la surveillance de tout le monde. Certes il était proche du boss mais ce n’aurait pas été la première fois qu’il intercepter une attaque envers Chikara.

Chikara : He bien ! … On dirait bien qu’on est tombé sur un sacré numéro. pour la première fois il porte une véritable attention sur Haku, lui aussi surpris Quel est ton nom ? il chasse l’arme de Oro pointée sur l’aspirant pour le redresse et l’avoir à nouveau au niveau de son visage

Haku : Haku Ohono … il a répondu sous la pression, le regard de ce chef lui fait vraiment froid dans le dos, il n’a pas vraiment peur, il est plus impressionné qu’autre chose

Chikara : Tu es du genre à ne pas vraiment réfléchir à ce que tu fais. Le genre de personne qui ne fait pas long feu dans le Cagnard. il relaisse tomber l’enfant, fauchant ses jambes au moment où il pose les pieds à terre, l’enfant se retrouve le postérieur au sol, humilié Frappe moi encore une fois et je t’assure que tu regretteras d’être tombé sur nous. le garçon dégluti, Chikara n’est pas vraiment sérieux mais ça Haku ne le sait pas

Haku : Ne faites pas de mal à Hikari ! Je veux le voir ! sa détermination prend le pas sur la peur bien qu'elle soit toujours présente

Oro : Dis-nous ce que l’on veut savoir et on verra pour que tu le vois !

Haku : Mais je vous ai dit la vérité !

L’aspirant se remet sur ses pieds, hésitant durant un instant à couper les liens comme il l’avait fait. Il tranche finalement sur le fait que la meilleure idée est de garder cette entrave ou tout du moins pour le moment. De toute façon il n’a pas vraiment le temps d’y penser, son attention est attirée par un groupe de trois hommes s’approchant à dos de chameaux et d’un dromadaire. Leurs visages sont couverts, ne laissant qu’une fine bande pour ne pas entraver leurs yeux.
Oro agrippe le lien qui bloque les mains de Haku pour s’assurer qu’il ne réitère pas une attaque.

Chikara : Alors qu’est-ce que disent les traces ? un des hommes pose pied à terre alors que les deux autres vont s’occuper des bêtes un peu plus loin

Poro : On a remonté la piste comme tu l’as demandé boss. Elle s’efface quelques kilomètres plus loin. Ça pourrait être le vent mais j’en doute, sur les dernières centaines de mètres elles se font moins visibles mais se stoppent d’un coup. Il n’y a aucune trace de campement. Juste un endroit où ils semblent s’être arrêter pendant un moment. Chikara est pensif

Chikara : Tu en déduis quoi ? Oro jette un coup d’oeil vers le garçon

Poro : Difficile à dire, ils auraient pu effacer leurs traces mais ça reste un travail d’une grande envergure. c’est au tour du boss de regarder Haku

Chikara : J’aime de moins en moins cette histoire ! il porte son attention sur Poro Les traces de pieds nus étaient toujours présentes ? Poro lui répond oui de la tête Merci, augmente les patrouilles. Ce serait bien d’en envoyer une sur un périmètre plus éloigné que d’habitude juste au cas où.

Haku : Je peux voir Hikari maintenant ?

Chikara : Pas tant qu’on n’aura pas tiré tout ça au claire. il passe son regard de l’enfant à Oro Met le à l’ombre avant qu’il ne chope un coup de chaud. Et met lui quelque chose sur sa tête.

Haku avance difficilement dans le sable en compagnie des vauriens qui ont mis la main sur lui et son ami. Voilà quelques jours qu’il partage sa route avec eux. Le garçon n’a pas trop le choix, il n’a absolument pas de quoi se nourrir et ne peut donc pas se détacher de cette troupe. Mais ce n’est pas ce qui compte le plus pour lui, c’est le fait qu’un des hommes du désert soit parti avec Hikari durant la première nuit. Il n’a aucune idée d’où le renardeau peut se trouver à présent et personne ne veut lui dire, il n’a donc d’autre choix que de rester avec ceux qu’il ne peut supporter. Il a bien pensé à se mettre à la recherche du renard mais s’est très rapidement rendu compte qu’il n’irait pas bien loin. Le fait qu’on le laisse libre a démontré qu’il n’a pas tort surtout quand on lui a expliqué pourquoi personne ne cherchait à le surveiller ni à l’entraver. C’est Oro qui lui a donné la raison de ce choix, s’il les quitte il ne peut espérer qu’une chose, la mort.

L’Ohono se fond totalement dans la masse si on fait abstraction du fait qu’il soit le seul enfant dans le tas. Il est vêtu d’un pantalon large et fin qui a été rafistollé pour convenir à sa taille, maintenu par des cordelettes au niveau des ouverture pour éviter qu’il ne le perde vu que l’on pourrait en glisser trois voir quatre comme lui dans ce vêtement. Sur le haut il porte une longue tunique ouverte sur les côtés au niveau des genoux afin que l’air puisse circuler sans être mordu par le soleil, normalement ça aurait dû se stopper au niveau des hanches. Son crâne est recouvert d’un turban pour ne laisser que ses yeux à découvert. Un vrai petit garçon du Cagnard. Même la peau à la mercie de l’étoile commence à brunir.

Oro : Avance plus vite où tu vas te perdre !

Le ton est bien un ordre mais l’homme s’en fait tout de même un peu pour l’enfant. Il est conscient qu’une telle marche à travers le Cagnard ne devrait pas être imposée à une personne si jeune. Il est d’ailleurs étonné que Haku tienne le coup.
Au bout de trois nouveaux appels à l'ordre l’aspirant se tourne, prêt à répondre mais il n’en a pas le temps. Il est surpris par les mains passant sous ses bras pour le porter au niveau du chameau le plus proche.

Oro : Grimpe !

Haku : Je peux marcher !

Pour toute réponse, il est levé un peu plus haut. C’est à la fois à contre coeur et soulagé qu’il attrape une corde pour se hisser sur le dessus du paquetage porté par l’animal et s’installe. L’assise n’est pas vraiment confortable tout comme le ballottement provoqué par la marche de la monture. C’est cependant mieux que de marcher dans du sable.

Haku : Merci … il ne sait pas trop comment réagir face à cet homme, son visage lui fait encore un peu mal mais c’est Oro qui fait le plus attention à lui

Oro : Si tu veux que l’on comprenne ce que tu dis, il faut que tu parles plus fort ! malgré cette affirmation il a bien compris le mot prononcé par Haku, il jette une gourde vers le petit Tu ferais bien de boire un peu, ça fait un bon moment que tu n’as pas posé tes lèvres sur une gourde.

Haku attrappe au vol le contenant d’une main tout en abaissant de l’autre le tissu protégeant son visage. Ses lèvres sont sèches et craquelées comme l’a imaginé l’homme. Il boit trois bonnes lampées avant qu’un râle sortant de la bouche de l’adulte le rappelle à l’ordre. Le garçon a tendance à oublier que c’est une ressource rare dans le lieu qu’il se trouve. Il a du mal à se mettre cette idée en tête en sachant qu’il peut en produire.

Haku : Désolé. il bouche la poche faite à base d’une vessie de chameau qu’il tend vers Oro Merci.

Oro : T’es vraiment pas du coin toi ! Combien de fois il faudra te dire qu’il ne faut pas exagérer sur ce que tu bois ! l’homme frotte le goulot après l’avoir libéré et bois à son tour avant de passer la cordelette au niveau de son épaule Fait plus attention si tu ne veux pas qu’on te donne moins !

Oro s’éloigne du garçon tout en gardant un oeil sur lui. C’est la seule personne à vraiment surveiller l’enfant. Le fait d’avoir levé la main sur lui pour lui tirer des informations qu’il pensait être possiblement vrai lui fait vraiment mal lorsqu’il pense que ce qu’il disait est peut-être la vérité. Sans parler de l’écho qu’à Haku qui lui rappelle son propre enfant.

Haku : Je vais enfin pouvoir voir Hikari ? la réponse prend quelques secondes à arriver

Oro : Je vais devoir te le dire combien de fois ? Ton ami n’est pas à l’endroit où on se rend !

Haku : Je veux le voir ! il plante son regard dans celui de l’homme, se trouvant pour une fois en plongée par rapport à quelqu’un de plus âgé que lui

Oro : Pas avant que tout soit tiré au clair ! Je pensais qu’il avait été suffisamment précis sur ce point ! le petit enfonce son menton dans son cou et croise ses bras sur son torse Pas besoin de tirer cette tête, tu as été prévenu !

Haku : C’est pas juste …

Le silence prend le pied sur les paroles. Oro aurait bien aimé continué à discuter avec le garçon mais n’en a pas pris la peine, se doutant de la tournure que l’échange prendrait. Haku lui fixe les bâtiments qui se détachent discrètement du sable au loin. Lui n'a aucune envie d’échanger avec l’homme.

C’est ballotté par les pas du chameau que le noirâtre termine le trajet les séparant du village qu’il avait repéré au loin. À une vingtaine de mètres du lieu des enfants courent vers la caravane, les accueillant de cris de joie de les voir de retour. Haku n’est remarqué que quand la ribambelle se stoppe au centre des lieux.

Atsuko : Je peux savoir ce que ça veut dire ?! une femme se plante devant Oro, son nez pointant légèrement vers le haut pour fixer son mari dans les yeux.

Oro : C’est une longue histoire Atsuko … Haku grimace

Haku : Vous m’avez capturé et mon ami aussi ! C’est pas une longue histoire ! la femme jette un regard noir à son mari alors que Chikara s’approche et passe un bras sur les épaules de la dame

Chikara : Je crois qu’il a oublié de te dire qu’il s’est échappé en se détachant de la tente où il était attaché et qu’il m’a porté un coup Atsuko. elle se dégage du geste amicale du boss et plante son regard dans le sien

Atsuko : Vous avez attaché un enfant ?! elle s’avance vers le chameau où est installé Haku et tend ses bras Viens, je vais m’occuper de …

Haku se tourne vers l’autre côté de l’animal, se tortillant sur les fournitures histoire d’avoir les deux jambes du même côté.Se laissant ensuite tomber au sol. Il n’a aucune envie d’avoir de l’attention de quelqu’un faisant partie de ceux qui lui ont volé son ami. Il mord sa langue, regrettant d’avoir fait confiance à cet adolescent qui les a tous les deux balancés dans une histoire bien trop difficile pour lui.

Atsuko : Tu dois avoir faim non ? la curiosité est piquée, le garçon tourne son visage vers la dame, se penchant entre les jambes de l’animal pour la regarder, elle en fait de même tout en souriant J’ai bien l’impression d’avoir touché du doigt quelque chose qui t’intéresse. elle tend une main vers l’aspirant Viens, je vais te préparer quelque chose.

Haku : Ça sera encore de la pâte qui a pas de goût ? elle rigole

Atsuko : Pas du tout ! Ça c’est ce que l’on emporte pour les longues expéditions. Ce que je te propose c’est un peu plus épicé et agréable en bouche. l’enfant se faufile entre les pattes du chameau pour rejoindre la dame

Haku : Et je peux retrouver mon ami ? elle jette un coup d’oeil vers son mari et le boss

Atsuko : Moi tout ce que je peux te promettre c’est un bon repas. C’est déjà pas mal non ? le ventre du garçon gargouille, signe que la faim le tiraille

Haku : C’est vrai …

Le garçon emboîte le pas à la mère sous le regard amusé des deux autres adultes. Il se retrouve à tenir la main de celle-ci, ce qui a un effet rassurant. Retrouvant en elle une sorte de sécurité maternelle.

Au bout d’une dizaine de minute Haku est assis dans une maison creusée dans de la pierre. Bien que le soleil soit haut dans le ciel, il fait vraiment frais au sein de celle-ci. Devant lui se présentent plusieurs mets, allant de pains plants à des dates en passant par du fromage dont il n’a aucune idée de la provenance en passant par un thé et un bol empli de viande encore une fois non identifiée par Haku. L’enfant ne perd pas une seconde pour piocher dans ce qui lui est proposé. Ça fait des jours qu’il n’a pas mangé à sa faim et là on lui propose des mets plus que succulents. C’est des goûts qu’il n’a jamais connus mais qui sont agréables à son palais.

Jun : C’est qui lui ?! le ton de l’adolescent est brut et violent mais Haku ne l’entend pas vraiment, trop occupé à manger

Atsuko : Jun ! Ce n’est pas de cette façon que je t’ai éduqué ! l’adolescent de onze ans saute pour franchir les dernières marches. Il est seulement vêtue d’un pan de tissu enroulé autour de sa taille allant jusqu’à ses chevilles, dévoilant sur le reste de son corps une peau teintée par le soleil

Jun : Je comprend pas pourquoi un étrangé est là ! l’adolescent serre ses poings face à l’inconnu alors que sa mère ouvre grand ses yeux en entendant ces paroles

Atsuko : Jun ! Comment oses-tu ?! elle se lève d’un bon Ce n’est pas comme ça que je t’ai élevé ! les deux garçons échangent un regard, Haku ne capte pas à quel point celui du fils de Atsuko est profond Installe toi plutôt !

L’aversion émanant de Jun est palpable malgré les tentatives d’Atsuko pour calmer les sentiments de son fils. Ça ne semble pas vraiment déranger Haku qui a le nez pointé vers le plafond, les paumes de ses mains posées au sol en retrait de son dos.

Haku : Whaaa ! Ça fait un bien fou ! il redresse son visage pour décocher un large sourire à la mère Merci beaucoup pour ce repas Atsuko-san. il fronce les sourcils en se rendant compte qu’elle ne connaît pas son prénom, il sourit un peu gêné en retenant un rot Je ne me suis même pas présenté ! Si ma maman était là, elle me grondait ! Je m’appel Haku !

Atsuko : Je suis heureuse de voir que tu as apprécié ce repas. elle attrappe les plats vidés par l’enfant sous le regard désapprobateur de son fils Si tu veux te reposer un peu tu peux t’installer dans la chambre de Jun, je vais y installer un lit pour toi. le fils frappe la table du plat de sa main

Jun : Je veux pas de lui dans … il ne termine pas sa phrase, le regard noir de sa mère lui faisant comprendre ce qu’il risquerait

Haku : Après si vous voulez bien, je suis fatigué mais j’aimerais faire un tour avant.

Il a à peine le temps de remettre le turban sur le bas de son visage et de faire trois pas vers la porte qu’une cloche retentit. Il ne comprend pas la signification de ce son mais est conscient qu’il est porteur de quelque chose. Le visage de la mère et du fils viennent de changer, rien de bon n’est annoncé par ces faciès tendus. Un deuxième glas qui stresse un peu plus les hôtes de Haku qui lui fait un pas de plus sans se rendre compte de l’écho de ce son.

Atsuko : Haku ! Revient !

Elle se glace sur place au troisième et dernier écho de son métallique. Le plus jeune se tourne vers la mère sans capter la signification de ces trois coups. La maman lui fait signe de ses bras de s’approcher d’elle. Elle doit détourner son attention de l’enfant de l’Empire pour chopper le sien par le poignet.

Atsuko : Jun ! Reste ici toi aussi ! il tente bien de se défaire de l’emprise mais en vain, la force de sa mère est trop grande pour lui

Jun : Maman ! Je dois aider papa ! Haku fronce des sourcils

Haku : Il se passe quoi ?

Atsuko : Viens ici Haku ! C’est dangereux dehors ! Il y a une attaque de Uji Suna sur le village !

L’enfant ne comprend pas de quoi parle Atsuko mais a bien capté que l’endroit est en danger. Certes il n’aime pas les hommes du sable vu ce qu’il lui est arrivé mais ne peut pas s'empêcher d’avoir une pensée pour cette dame qui a été si accueillante, se disant qu’elle ne doit pas être la seule du genre dans les lieux Les bruits de personnes apeurées arrivant à ses oreilles à travers la porte le pousse à franchir les derniers pas vers l’extérieur.

Atsuko : Haku ! C’est dangereux ! le garçon pose sa main sur la poignée de pierre se voulant sphérique mais facetée par son côté brute, il tourne sa tête vers la dame tout en ouvrant la porte tout en souriant

Haku : Je vais juste jeter un coup d’oeil Atsuko-san, ne t’en fait pas tout ira bien !

L’air chaud du désert le mord à l’instant où il pose le pied sur le sable. Il ne perd pas un instant pour cavaler vers le lieu d’où proviennent le plus de bruits, l’entrée du village. En à peine quelques dizaine de secondes l’aspirant est déjà aux côtés des hommes et femmes prêt à en découdre avec une menace invisible pour le moment. Tous sont divisés en groupes de trois installés sur des planches de bois, dos à dos afin d’avoir un visuel le plus complet possible.

Oro : Mais qu’est-ce que tu fais là toi ! quelques regards se tournent vers le garçon Tu es complètement fou ! Monte vite sur quelque chose !

Haku : Pourquoi ?


L’instinct de l’enfant prend le dessus, le garçon saute en arrière alors que le sable là où ses pieds se trouvaient un instant plus tôt laisse dépasser une gueule de ver plus que dégoûtante. Une peau assortie au milieu d'habitat, une gueule grande et ronde ouverte dévoilant de nombreuses rangées de crocs pointus.

Haku : Aaaah ! C’est quoi ce truc ! un nouveau bond, cette fois-ci il pose ses pieds sur une pierre

Chikara : Belle esquive Haku ! Ce sont des Uji Suna, des vers de sable. Tant que tu ne marches pas sur le sable ils ne peuvent pas te ressentir.

Haku : Ils sont vraiment pas beau !

Oro : C’est le moins que l’on peut dire … Mais s’ils n’étaient que ça ça ne serait pas vraiment grave.

Haku : Si je comprends bien ils attaquent en sentant ce qui se trouve sur le sable ? On pourrait lancer quelque chose au sol pour les attirer non ?

Chikara : Expliques lui Oro.

Oro : Ils ne se laissent pas leurrer par ce qui n’est pas vivant. Ils ne se laissent pas avoir par une pierre en gros. Et ils finissent par attaquer les demeures, on pense qu’ils se fient aux vibrations. Être sur autre chose que du sable est une sécurité qui ne dure pas dans le temps. Haku suit du regard un ondulation sur le sable, chacun semble en fixer une

Haku : Ils sont vraiment dangereux ?

Oro : La morsure est douloureuse et ils injectent un poison qui paralyse un adulte au bout de trois à cinq attaques.

Haku concentre une grande quantité de chakra dans son corps qu’il déverse en cinq fois dans ses muscles, affinant ceux-ci au maximum qu’il puisse à l’aide de maîtrise. Il sent immédiatement les bienfaits de cette énergie sur son corps. Il ne se stoppe pas à ce booste, accentuant encore un peu sa rapidité à l’aide de courant de futon accompagnant ses mouvements. Ce n’est qu’une foi qu’il se juge prêt qu’il décoche un large sourire à Oro. Mine de rien, un peu d’action lui fait le plus grand bien.

Haku : Je vais les attirer vers la surface. Je compte sur toi et les autres !

Chikara : Ma parole ! Tu comptes vraiment créer des problèmes ? Laisse plutôt les adultes s’en occuper ! On ne va pas prendre des risques parce que tu en prends !

Oro : Le boss a raison Haku. Tu ne connais pas ces créatures. Au lieu de mettre tout le monde en danger reste plutôt où tu es !

Haku : Très bien, je vais donc compter sur moi !

Heureusement que ce n’est pas la première fois qu’il augmente son corps à ce point. Il est même du genre à le faire souvent pour ses affrontements contre son frère. Ce qui lui permet d’avoir une connaissance suffisamment précise pour ne pas être maladroit. Ça peut être un peu déroutant un tel changement lors de déplacement quand on n’y est pas habitué.
Oro ne peut s’empêcher de garder un oeil sur l’enfant, un peu inquiet de ce qu’il pourrait faire. Il aurait aimé garder toute son attention sur le déplacement des vers mais en voyant le pseudo captif poser pied à terre il ne peut s’empêcher de la garder totalement focalisée sur lui. Il est tout simplement admiratif face à sa façon de se mouvoir, elle n’a plus rien à voir avec ce qu’il a démontré jusque là. Ça se rapproche un peu à l’attaque portée sur Chikara mais cette fois-ci il arrive à suivre du regard le garçon qui maintient cette vitesse sur la durée.

Oro : Chef … Ça pourrait peut-être Être une bonne idée de l’aider.

Chikara : La sécurité de tout le monde passe avant … il jette un coup d’oeil vers l’aspirant qui évite sans mal un vers Reste concentré sur ce qu’il se passe autour de nous, il a l’air de pouvoir se débrouiller seul !

Il décoche une flèche vers la créature sautant vers Haku malgré ses ordres, une seconde suit directement envoyant au sol l’attaquant. Le petit décoche un sourire à l’adulte tout en esquivant une nouvelle attaque et en flanquant un coup de poing dans le ver qui se retrouve délogé du sable, il lui faut quelques secondes pour récupérer du choc et s'enfuir à nouveau. Très rapidement les créatures comprennent que la source du danger c’est Haku et personne d’autre. Il faut dire qu’il est le seul à être vraiment visible pour eux, mais leur instinct leurs font comprendre qu’il peut vraiment être une menace.
Pendant trois bonnes minutes le noirâtre esquive avec aisence les attaques portées vers lui tout en ripostant. L’entrée du village est recouverte de cadavres de vers qu’il n’est pas le seul à mettre à mort. Malgré l’ordre de Chikara pratiquement tout le monde a porté son attention vers le captif. Seule une personne par groupe scrute le désert pour s’assurer qu’aucun danger imminent ne soit vraiment présent. Le reste est là pour prêter main forte au garçon. Les ondulations sur le sable se font de moins en moins nombreuses, montrant à quel point ils ont tous réussi à mettre à mal ces attaquants.

Chikara : Encore un petit effort, il ne doit pas en rester tant que ça !

À peine sa phrase terminée qu’un grondement fait trembler le sable, le son est tellement puissant que tout le monde porte son attention vers la direction du bruit. Il n’est pas vraiment difficile de savoir d’où il vient vu les dunes se créant et se modifiant sur son passage. Un ver en profite pour chopper le garçon au niveau de son épaule. Haku sent directement le poison s’écouler dans ses veines, engourdissant ses muscles. Chikara décoche une flèche sur l’animal venant de s’en prendre à l’enfant.

Chikara : Pose toi quelque part Haku ! il obéit tout de suite, atterrissant sur la pierre qu’il avait utilisé un peu avant

Haku : C’est quoi ça ?! il fixe du regard la dune se déplaçant tout en serrant son épaule endolorie, du sang s’écoule entre ses doigts

Chikara : La reine du nid … Et ça ne sent pas bon du tout !

La tension monte d’un cran alors que le vers d’une bonne dizaine de mètres de long se meut dans le sable. La reine avance clairement vers l’enfant qui a fait tant de mal à ses enfants. Le moment de l'impact est imminent malgré qu’il soit installé sur autre chose que du sable.

Oro : HAKU !

L’enfant saute sur le côté alors que la gueule avale une quantité de sable incroyable, dévorant au passage la pierre sur laquelle il se trouvait. Le choc par le colosse est tel que Haku se retrouve au sol, un des fils de la reine en profite pour le croquer au niveau d’un flanc, lui arrachant au passage un cri de douleur.

Oro : Merde ! il fait un pas en avant mais stoppe son mouvement sous la voix du chef

Chikara : Reste sur place Oro ! On l’a prévenu !

Oro : Ce n’est qu’un enfant boss !

Chikara : Un enfant qui n’est pas de chez nous ! Que tout le monde se replie sur les toits !

L’ordre est immédiatement appliqué par tout le monde, seul Oro prend quelques secondes avant de suivre les siens. Il se sent mal de laisser Haku dans cette situation mais finit par penser avant tout à sa famille. Le noirâtre se retrouve en un clin d’oeil seul au niveau de l’entrée du village. Des flèches sont décochées pour tenter de lui offrir une porte de sortie mais ça risque d’être bien plus compliqué que prévu.

Haku : * Flûte ! * il saute sur sa droite pour éviter une nouvelle attaque de larve, son corps engourdi est bien moins précis * Bande de lâches ! *

Tout son corps frissonne en voyant la reine percer la surface, elle a quelque chose de vraiment impressionnant. Son sang ne fait qu’un tour dans son corps.

Haku : * J’ai pas le droit à l’erreur ! *

Alors que la créature est encore à la surface, il crache une bourrasque d’air arrachant un peu de chair à la reine qui hurle sous la douleur. Elle fait volte face pour s’engouffrer dans le sable. C’est impressionnant de voir à quelle rapidité elle y arrive malgré sa taille.

Haku : * Des clones seraient vraiment utiles là maintenant ! … Si je m’approche d’une maison elle va suivre et va la détruire … Faut que je trouve … * il se stoppe dans ses pensées en entendant le bruit sourd d’un ver tombant sur le flanc, Oro vient de lui décocher une flèche en pleine tête, sans son aide il aurait encore morflé

Haku : Oro, décoche une flèche en l’air au-dessus de la reine quand elle sortira du sable ! Vise haut !

L’Ohono court aussi vite sur le sable afin d’éviter un maximum d'attaques, il n’a pas eu le temps de regarder si l’homme avait répondu à sa requête. Pas d’autre choix que de lui faire confiance. Le garçon finit par se stopper et se met à concentrer du chakra tout en fixant l’énorme dune avançant vers lui. Il finit par détourner son regard de celle-ci en cherchant le futur passage de la flèche qu’il espère qu’Oro décochera.

Chikara : Tu es stupide ou quoi ?! COURS !

La dune se fait plus imposante, montrant que le monstre s’apprête à remonter à la surface. La mâchoire colossale se referme sur le projectile, Haku lui est bien haut dans le ciel. Il entre en chute libre d’une bonne vingtaine de mètres de haut. Son turban se défaisant à cause de l’air lui fouettant le visage, dévoilant ses deux oreilles de renard. Le visage de Haku est on ne peut plus déterminé, il a bien sûr peur de se louper comme à chaque fois qu’il agit de la sorte. Il compte tout simplement sur son ninjutsu pour ralentir sa descente une fois proche de la reine. Ce n’est pas la première fois qu’il agit de la sorte mais c’est une nouveauté dans un tel moment de pression. Il ne doit pas juste penser à sa réception mais doit aussi faire attention à la façon dont la cible se meut. S’il est trop lent, elle aura le temps d’entrer une nouvelle fois sous le sable. C’est pour cette raison qu’il se positionne comme un i, la tête en bas, crachant de l’air au dernier moment sur le dos du ver géant qui laisse échapper un cri de douleur ainsi qu’une gerbe de sang recouvrant le garçon qui termine sa course en se laissant glisser sur le flanc de la créature non sans cramer sa peau au passage.
Haku ne pose pas délicatement son pied à terre comme prévu, c’est un peu plus brutal. La douleur provoquée par les deux attaques de l’aspirant ne restent pas sans réponse. Il est fauché par un coup de queue, l’envoyant valser à un bon cinq mètres plus loin.

Oro : Haku !

L’enfant frotte ses yeux et crache le sable qu’il a en bouche. Des flèches fusent autour de lui pour chopper les vers tentant de l’attaquer. Son épaule droite lui fait un mal de chien, elle en a pris un coup entre le choc de l’attaque et de la réception.

Oro : COURS !

La peur perce la voix de Oro mais pas autant qu’elle n’est présente sur le visage de Haku qui découvre une vague de sable s’avançant vers lui à une vitesse incroyable. Il tente bien de se redresser mais le sol est devenu glissant, il ne doit pas être bien loin de la gueule de la reine. Il essaye de malaxer du chakra mais son affolement est tel qu’il est trop lent. L’instant d’après il est dans le noir le plus totale, balancé dans tous les sens, emporté par le sable avalé en même temps que lui.
Il serait impossible pour Haku de dire combien de temps il est resté dans les entrailles de la reine. Tout comme il ne pourrait pas expliquer ce sentiment qu’il a ressenti, un mélange de peur de mourir et de tristesse de ne jamais revoir son frère.

Kuro : * HAKU ! * il ouvre les yeux bien qu’il ne voit absolument rien * Repends toi ! *

Il a l’impression que Kuro est là, pour s’en assurer il fait apparaître une flamme au creux de sa main découvrant l’endroit où il se trouve. Des boyaux large d’un bon mètre, l’odeur y est pratiquement insoutenable. Les paroies sont recouvertes d’une substance visqueuse, il comprend immédiatement que ce ne serait vraiment pas une bonne idée d’entrer en contact avec elle.

Kuro : * Sors tout de suite de là ! * impossible de savoir si ce qu’il entend est vraiment son frère ou le fruit de son imagination

Haku : * Kuro ? C’est vraiment toi ? * juste ses pensées comme réponse * Comment ? *

Kuro : * Frappe aussi fort que tu le peux ! *

Haku lève la flamme sans trop réfléchir pour l'approcher de la paroie dans laquelle il se trouve. L’effet est immédiat, elle se rétracte sous la chaleur.

Haku : * J’ai pas beaucoup de temps … Si la reine va trop profondément dans le sable je suis … * il est projeté en arrière sur quelques mètres, elle se meut mais impossible de savoir dans quel sens * Si j’attend de trop je verrais plus jamais le soleil ! *

Haku se met à concentrer autant de chakra qu’il le peut dans son corps, chargeant celui-ci autant qu’il le peut. Sans s’en rendre compte, il vient de faire appel à l’art du Kongen, ses mains se mettent à briller dans la noirceur de ce boyaux jusqu’à atteindre une couleur pratiquement aussi blanche que celle du soleil. Toutes deux deviennent la source d’une explosion envoyant des bouts de chairs valser dans tous les sens sur le sable. Un trou béant de deux mètres de diamètre vient d’être creusé. Le corps de Haku est expulsé en même temps que l’attaque, le ver n’est pas le seul à avoir souffert de l’attaque, le corps du garçon est couvert de brûlure suite à son attaque. La reine pousse un hurlement avant de plonger très certainement pour une dernière fois dans le sable. Sa blessure est trop importante pour qu’elle puisse espérer s’en sortir. Elle pousse un gémissement tout en s’éloignant, ses enfants la suivent au soulagement de tout le monde. Haku lui se redresse non sans grimacer sous la douleur. La totalité de son torse est à nu, rougi par les flammes de l'explosion. Ses jambes ne sont pas dans un meilleur état bien qu’encore un peu couvertes.

Oro : Haku ! Ça va ?! l’homme s’agenouille à côté du petit C’était quoi ça ?!

Haku : Pas vraiment … J’ai mal partout … il sourit pourtant alors que le chef des lieux les rejoint lui aussi

Chikara : Il va falloir qu’on discute Haku. le garçon se laisse tomber en arrière tout en gémissant de douleur

Haku : J’aimerai bien me reposer un peu avant. Oro passe un bras sous les genoux du petit et un autre sous ses bras tout en faisant attention à la façon dont il le bouge afin de lui faire le moins mal possible

Chikara : Emmène le chez toi Oro, Atsuko va pouvoir lui apporter quelques soins.

Au bout de cinq minutes la cloche retentit de nouveau accompagnant le pied de Oro frappant à la porte de chez lui.

Oro : Atsuko ! Jun ! Ouvrez ! la mère laisse échapper un cri de surprise en découvrant l’état de Haku

Atsuko : Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? elle pousse son fils tentant de voir ce qui étonne autant sa maman Mais ce n’était pas des Uji Suna ? le mari répond d’un oui de la tête en franchissant la salle principale de la demeure Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? elle fait signe à son mari de poser le captif sur la table d’examen du village

Haku : Aïe ! il est dans les vapes à cause de la douleur mais pas suffisamment pour ne pas réagir au passage des bras d’Oro au support

Oro : Tu ne me croirais jamais si je te le disais. elle jette un rapide coup d’oeil vers son mari lui montrant son étonnement face à une telle affirmation avant de se tourner vers son fils

Atsuko : Jun, ouvre la jarre et plonge y un maximum de tissu. Va aussi chercher mes baumes. elle se tourne vers son mari Prend de quoi calmer sa douleur Oro.

L’homme revient en premier, une bouteille en terre cuite vernie dans une main, l’autre se glisse sous la tête de l’enfant et la redresse. Il porte le goulot aux lèvres du petit qui gémit.

Oro : Bois en un peu, ça te fera du bien. le liquide brûle la gorge de Haku qui tousse sous les premières gorgées de l’eau de vie, il a l’impression de découvrir le trajet de la nourriture jusqu’à son estomac de façon très précises

Atsuko : Tu vas me dire ce qu’il s’est passé ? retire les dernier bout de tissu des habits de Haku, coupant dans son pantalon découvrant la queue de renard qu’il a réussi à cacher jusque là, elle fronce des sourcils face à cette découverte

Oro : C’est très certainement un Otoko Doubutsu, regarde son crâne. il pointe des doigts ses oreilles de renard Je ne sais pas à quoi elles servent vu qu’il en a des humaines. Mais n’ai pas peur de lui Atsuko. On ne risque rien. la femme prend un bout de tissu imbibé d’eau tendu par son fils, elle pose le lingue blanc sur le torse brûlé du garçon

Atsuko : Rempli deux pots plat avec de l’eau Oro. Ses mains sont dans un piteux états. c’est peu dire, l'explosion a mordu jusqu’à la chair

Jun : Il s’est passé quoi papa ? il pose le premier contenant dans lequel la mère pose l’une des parties les plus brûlées

Oro : Il nous a aidé à tuer une quantité incroyable de vers. Il doit bien y en avoir une quinzaine à l’entrée. il remet une gorgée dans le gosier du garçon qui tousse de nouveau face au goût infecte du breuvage Une reine est arrivée. la femme serre le nouveau linge que son fils lui tend de peur de ce qu’une telle venue peut impliquer, vidant une partie de l’eau qu’il contient Je ne sais pas comment il a fait mais il a fait fruit la reine et même plus … Il a été avalé par elle et l’a fait exploser de l’intérieur.

Jun : QUOI ?! Mais comment ? il tend un nouveau bout de tissu à sa mère

Oro : Je n’en sais rien Jun. Une explosion a eu lieu éclatant une bonne partie de la reine. Je sais pas qui est ce gamin mais on a de la chance …

Atsuko : Personne n’a été tué ou blessé ? l’homme fait un non de la tête Et aucun dégâts ? de nouveau il signe à la négative C’est bien la première fois … Prend une jarre et va chercher autant d’eau que tu peux en trouver Oro.

Oro : Tout le monde en a trop besoin Atsuko, on ne peut pas demander à avoir de l’eau. Ça fait plus d’un mois que l’on a pas eu de pluie.

Atsuko : Il nous a sauvé ! Oro mord l’intérieur de ses joues

Oro : Et si on demande de l’eau à tout le monde ça ne servira à rien. Chikara a annoncé qu’on n’aurait pas de pluie avant au moins trois semaines. Haku frissonne alors qu’un nouveau tissu est posé sur lui

Atsuko : Et la ville serait peut-être en ruine sans lui ! Oro passe une main sur son visage, il est clairement inquiet

Oro : Atsuko … C’est un peu compliqué … Je partage l’avis de Chikara sur ce point. elle lui fait les gros yeux cherchant à comprendre où il veut en venir, l’homme pose ses mains sur les oreilles de Haku bien que ce ne soit pas vraiment utile Haku est étrange depuis le début. On l’a repéré alors qu’il surveillait notre groupe. Il était accompagné d’un adolescent ou d’une jeune femme. On a bien tenté de remonter leurs traces mais elles étaient effacées au bout d’un moment. Il affirme qu’ils sont apparus dans le Cagnard et ça colle avec. elle fronce de nouveau les sourcils mais son fils prend la parole avant elle

Jun : Le vent peut les effacer.

Oro : C’est vrai mais il y a trop de choses étranges … On a trouvé un renard qui parle peu de temps après Haku. Il se trouve que c’est son ami et comme par hasard il a une queue et des oreilles de la même couleur que le pelage de cet animal parlant.

Atsuko : Comment ça un renard qui parle ? elle est vraiment perdue dans cette histoire qui lui semble plus que absurde. Elle ne comprend pas où il veut en venir histoire d’ajouter une couche. Et il est où ce renard ?

Oro : On l’a vendu … Le souci c’est que c’est son ami. Atsuko pose le dernier linge sur l’une des cuisses de l’enfant

Atsuko : Si je comprend bien vous vous êtes mis Haku à dos et vous avez peur maintenant vu qu’il a fait fuir une reine ? l’homme signe d’un oui de la tête Et qu’est-ce que tu proposes ? elle comprend immédiatement ce que son mari a en tête Jun, va chercher les baumes j’en ai vraiment besoin. le ton est suffisamment clair pour qu’il comprenne que ça ne sert à rien de tenter de rester pour en savoir plus, le fils quitte les lieux au pas de course dans l’idée de revenir le plus rapidement possible pour louper le moins J’espère que je me trompe Oro ! ils se connaissent suffisamment bien pour ne pas avoir besoin de tout se dire pour se comprendre

Oro : Je sais que ça va contre ce que tu es mais il faudrait peut-être pas qu’il survive. elle serre le linge qu’elle tient en main, n’en revenant pas de cette pensée de son mari S’il apprend qu’on a vendu son ami ça risque de mal se passer pour nous. Tu ne l’as pas vu Atsuko ! Il a échangé sa place avec l’une de mes flèches ! il se mord la langue en voyant le visage crispé de sa femme Atsuko …

Atsuko : SORS ! sa voix est tremblante mais tranchante Je ne veux pas de toi ici pour cette nuit ! elle plante son regard dans celui de Oro

Oro : Tu ne comprends pas ?! Il est trop dangereux ! Il pourrait se retourner contre nous !

Atsuko : Tu es sérieux ?! elle plante son index sur le torse de l’homme Tu voudrais que je le laisse mourir ou que je le tue vu que ses blessures ne vont pas le mener à ça alors qu’il a pris notre défense ?! son doigt se pointe de nouveau Il s’est que vous avez mis la main sur son ami ?

Oro : Oui …

Atsuko : Et que vous l’avez vendu ?

Oro : Non, on lui a juste dit qu’on l’a amené dans un autre village. il gratte sa nuque

Atsuko : Et POURTANT il a pas perdu une seconde pour nous protéger ! elle claque un linge au sol Ce gamin est sorti d’ici malgrè le fait que je lui ai dit que c’était dangeureux ! J’ai bien tenté de l’empêcher d’aller dehors ! Si tu avais vu son visage quand il a quitté cette maison ! Il avait un sourire jusqu’aux oreilles en me disant de ne pas m’en faire !

Oro : Il est dangereux et le sera encore plus s’il sait ce qui est arrivé à son ami !

Atsuko : Il a pratiquement l’âge de Jun Oro ! elle soupire en croisant le regard de son mari Sors de cette maison et ne revient pas avoir d’avoir retrouver la raison ! cette fois c’est un bout de tissu sec qui se trouve entre ses doigts, elle l’envoie sur l’homme Tu devrais avoir honte de me demander une telle chose !

Oro : Atsuko essaye de comprendre, on est dans une … il se fige sous le regard noir de la dame

Jun : J’ai raté quoi ?! l’enfant débarque dans la pièce les bras chargé d’un gros pot verni

Oro : Rien Oro, aide ta maman pour soigner Haku, je vais m’assurer que l’on ne risque rien. le garçon signe du menton d’un oui tout en posant le pot sur la table à côté de celle d'auscultation alors que son père quitte la pièce

Jun : Il se passe quoi maman ?

Atsuko : Rien mon Jun … Mélange le baume pendant que je mets de l’eau à chauffer.

Jun : C’est vraiment un Otoko Doubutsu maman ? sa voix est plus basse que d’habitude. Sa mère reste pensive durant quelques secondes avant de répondre. Pour elle c’est une créature qu’elle a pour habitude d’utiliser dans les histoires qu’elle comptait à Jun plus jeune ou qu’elle entendait durant son enfance. Autant dire un mythe.

Atsuko : Je ne sais pas Jun … Je pensais que c’était qu’une histoire qu’on se partageait comme tant d’autres. elle soupire Tu veux bien aller me préparer du café ? Je vais en avoir besoin pour veiller sur Haku.

Jun : Je pourrais rester avec toi ? la mère sourit

Atsuko : Je pensais que tu ne l’aimais pas.

Jun : Il a fait fuir une reine maman !

Une caravane d’une trentaine de mètres d'avance dans la clarté de l’aube découvrant le désert du Cagnard. À sa tête c’est une file de dromadaires et de chameaux monté par des hommes et femmes, portant également différentes charges afin d’éviter aux humains de devoir les porter. Certains des animaux tractent également des charrues sur larges skis afin d’éviter qu’elles ne se prennent dans le sable.

Il n’est pas difficile de ressentir la tension planant au milieu de ce groupe provoquée par l’attaque des Uji Suna que Haku a aidé à mettre en déroute. D’habitude ils n’ont aucun problème à rester dans les villages qu’ils utilisent pour se poser de temps en temps mais cette fois-ci la donne a été différente. La mort d’une reine est toujours une bonne nouvelle mais en même temps mauvaise, les seules fois où c’est arrivé les vers de sable perdaient leur structure les rendant plus dangereux que d’habitude. La totalité de cette colonie mourra dans quelques semaines ce qui rendra le lieu plus sûr mais en attendant c’est se mettre en difficulté que de rester là où une masse énorme de nourriture se trouve. À l’heure actuelle les petits de la reine doivent être occupés à dévorer celle qui les a mis au monde. Les nomades n’ont pas eu d’autre choix que de prendre reprendre la route pour le prochain point de chute.

Haku sort doucement de son sommeil qui a été sans interruption depuis l’affrontement contre la reine. Il est installé sur une paillasse au milieu de caisses et de paniers, couvert d’une couverture suffisamment épaisse pour lui permettre d’affronter le froid des nuits passées dans le désert aux températures extrêmes suivant le cycle des journées. Elle commence à provoquer un certain inconfort à l’enfant à cause de la chaleur qu’elle apporte. C’est à moitié endormi qu’il dégage son corps, le mouvement de son bras gauche le sort de cette torpeur en lui arrachant une grimace. C’est une douleur plus gênante que vraiment douloureuse qui le pousse à quitter les bras de Morphée. Il ne remarque pas immédiatement qu’il ne se trouve pas dans l’une des maisons troglodytes mais dans un véhicule en marche.

L’aspirant reste quelques secondes couchés sur le dos les yeux fixés sur la toile créant un habitacle le protégeant des rayons du soleil avant de se redresser doucement. Une nouvelle fois son visage grimace sous les mouvements, cette fois-ci la douleur est plus piquante. C’est l’odeur qui se dégage de lui qui finit par le réveiller totalement. Elle est prenante et dérangeante, rien à voir avec celle qu’il pourrait dégager après un entraînement. En temps normal il devrait bien y avoir cette odeur un peu sûre mais là les baumes qui ont été déposés sur chacune de ses plaies prennent le pas sur la sienne.

Les yeux de Haku balayent lentement le lieu où il se trouve, cherchant à comprendre pourquoi ressent un mouvement de balancier.Ses pupilles finissent par ses posser sur son corps couvert en grande partie de bandages, c’est son tronc qui est le plus habillé de bandelettes mais c’est son épaule gauche qui lui fait le plus mal.
Sa langue claque sèchement sur son palais pâteux, il a clairement soif mais pas une seule gourde est à portée de vue. Il finit par porter ses mains à sa bouche tout en malaxant du chakra lui permettant de créer quelques gorgées d’eau.

C’est au bout de quelques minutes que la tête de Haku perce les pans de tissus le séparant de l’air encore légèrement frais de la nuit. Son visage se tord dans une grimace entre la douleur et la surprise en découvrant qu’il est en route vers un lieu inconnu. Il est cependant rapidement rassuré en voyant un visage légèrement familier.

Jun : Tu es déjà réveillé ?! l’adolescent se laisse glisser du dromadaire qu’il partage avec un autre homme avant de se mettre en course pour ratrapper la charette que Haku occupe Maman a dit que tu allais au moins dormir jusqu’à demain ou après-demain. Il faut dire que tu étais dans un sale état ! l’aspirant frotte ses yeux

Haku : J’ai dormi combien de temps ? sa voix est encore marquée par le sommeil

Jun : Deux jours. il passe sa gourde par dessus sa tête qu’il tend à Haku après avoir sauter pour s’accrocher à la calèche

Haku : Merci.

Les quelques gorgées qu’il avait bu ne sont pas suffisantes pour retirer cette sécheresse. Le garçon accepte le contenant dont il boit deux bonnes lampées un peu gêné par le regard admiratif que lui porte Jun. L’adolescent fixe tour à tour les oreilles pointues dépassant entre les cheveux de l’enfant et sa queue de renard battant dans son dos tel un pendule de vieille horloge. Haku tend au bout de quelques secondes la gourde qui est récupérée par le fils de Oro.

Haku : Pourquoi on n’est plus dans votre ville ?

Jun : On va juste dans une autre. On va souvent d’un lieu à un autre. On ne peut jamais rester vraiment longtemps au même endroit. Le Cagnard est trop dangereux pour ça.

Haku : Elle est loin ?

Jun : On doit être à quatre ou cinq jours de là bas. Ça dépendra si on a de la chance avec le temps.

Haku : C’est pas risqué avec les vers de sable ?

Jun : Normalement oui mais d’après mon père les reines ont un territoire très grand. Vu qu’elle est morte on ne risque rien tant qu’un nouveau nid ne s’installe pas par ici. il hésite quelques instants avant de reprendre C’est vrai que tu as été avalé par la reine et que tu l’as fait exploser de dedans ?

Haku frisonne en se renvoyant tenter de fuir cette gueule immense s’ouvrant vers lui. Tout avait été si vite qu’il ne s’en était pas vraiment rendu compte mais semble avoir duré une éternité à présent.

Haku : Je ne me souviens pas bien. ment-il

Jun : C’est ce que mon père dit en tout cas ! Jun saute au sol et se met en course tout en parlant au-dessus de son épaule Je vais chercher ma mère, elle m’a demandée de la prévenir si tu te réveillas sans qu’elle soit là !

Haku est à nouveau seul dans la charrette mais sous bonne surveillance. Il ne l’avait pas remarqué jusque-là mais de nombreux regards sont posés sur lui. Le garçon ne sait pas s’il s’agit là de curiosité, d’une sorte d’admiration ou encore de la méfiance. Dire que c’est un subtil mélange de sentiments dont ceux-ci font partie serait plus juste. Mais il n’a pas vraiment le temps de se pencher sur le sujet qu’une ombre le recouvre. Le garçon lève son nez afin de voir qui est venu jusqu’à lui.

Chikara : On peut dire que tu es du genre dur à cuir, si tu n’étais pas si pâle je pourrais penser que tu es fils du sable … les yeux du chef de ce clan jette un coup d’oeil aux attributs de renard que l’enfant porte Je te remercie au nom de tous. Sans toi il y aurait eu pas mal de dégât.

Haku : J’allais pas rester les bras croisés alors que je pouvais faire quelque chose.

Chikara : Voilà un gamin bien altruiste contre ceux qui lui ont mis la main dessus. l’homme décoche un large sourire Comment vont tes mains ?

Haku : Elles sont douloureuses mais ça va tant que je ne les bouges pas de trop.

Chikara : Ça ne m’étonne pas, Atsuko fait des merveilles quand elle a les plantes qu’il lui faut. Haku est pris d’un hoquet Dis-moi d’où te viennent ces …

L’homme n’a pas le temps de terminer sa phrase que l’enfant porte ses mains à son estomac tout en laissant échapper un gémissement de douleur le pliant en deux.
Chikara : Tout va bien Haku ?

Le garçon tente bien de parler mais quelque chose bloque sa parole, ce n’est plus au niveau de l’estomac qu’il a mal mais à la gorge. Celle-ci est d'ailleurs légèrement déformée, les mains de Haku sont maintenant au niveau de sa pomme d’adam pas encore formée. Elle semble cependant être bien présente, remontant doucement vers sa bouche.

Chikara : Merde !

L’homme est clairement en stress en voyant le visage du garçon virer au rouge à cause du manque d’oxygène. Il n’a aucune idée de ce qu’il doit faire hormis rester impuissant face à ce qu’il se passe.
Haku lui ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe, il tente bien de s’aider en appuyant sur sa gorge mais ça ne mène à rien. Lui aussi est désarmé face à ce qu’il lui arrive. Tout comme il ne capte pas que quelqu’un l’arrache de son assise, le retournant et le penchant aussi rapidement que possible. Atsuko frappe à cinq reprises entre les omoplates du garçon qui vire à présent au bleu, ses sclères se teintent de rouge à force de manquer d’oxygène.

Atsuko : Pousse-toi Chikara !

La doctoresse change de technique et place un de ses poings un peu en dessous du sternum, recouvrant la main déjà positionnée de l’autre. Le geste est lui aussi répété cinq fois.

Atsuko : Tu vas sortir ! elle se repositionne pour frapper le haut du dos du garçon Tiens le coup Haku !

Jun arrive au moment où la troisième claque a lieu, c’est celle qui libère enfin les voies respiratoires de l’aspirant qui ne traîne pas pour prendre très certainement la plus profonde inspiration de sa vie. Atsuko accompagne le garçon pour qu’il soit à genoux sur le sable un peu à l’écart de la caravane. Ce serait un peu stupide de terminer sous les sabots d’un dromadaire ou d’un chameau.

Atsuko : Prend ton temps Haku. elle se tourne vers Chikara et lui fait signe de lui envoyer sa gourde

Jun : C’est quoi ça …

Dans les mains de l’adolescent se trouve une boule lumineuse en forme et taille d’un oignon, il ne peut s’empêcher de grimacer face à la bave qui s’écoule de l’objet. Sa mère ne prête pas attention, trop occupée à s’assurer que son patient se porte bien, difficile à dire vu la quinte de toux. Les paroles de Jun n'échappent pas au chef de la caravane qui attrappe l’objet recraché par son capatif. Jun meurt d’envie de lui dire que cet objet ne lui appartient pas mais l’influence et l’aura de Chikara l’en empêche.

Atsuko : Ça va mieux ? elle tend la gourde à l’enfant qui ne tousse plus

Chikara : Qu’est-ce que ça peut bien être … il tend à présent la boule lumineuse qu’il a frotté sur ses vêtements vers le ciel en espérant y voir quelque chose

Haku : Merci Atsuko … il se frotte la gorge un peu douloureuse Tu m’as sauvé la vie ! il décoche un large sourire à la jeune femme

Chikara : C’est quoi ça Haku ? il montre à l’enfant l’objet émettant une lueur bleutée

Atsuko : Laisse le reprendre un peu de force Chikara ! Haku plisse des yeux pour voir ce dont parle le chef

Haku : Je n’en sais rien …

Haku comprend à ce moment que c’est très certainement ce qui bloquait sa respiration. Il n’a aucune réponse à apporter mais ressent en lui que ce qui se trouve entre les doigts de Chikara est quelque chose de très important.

Haku : Je peux le voir de plus prêt ?

L’aspirant déglutit en voyant que les doigts de Chikara se referment sur ce qui a failli le tuer. Aucun des deux n’a aucune idée de ce que représente cet objet. Tout comme les Kitsunes l’enfant vient de dévoiler son hoshi no tama, une grande faiblesse qui est propre à cette famille.

Chikara : Tu ne vois aucun souci si je la garde un peu histoire de l’étudier ? Haku inspire profondément, il meure d’envie que si, qu’il veut cette boule immédiatement mais tout son corps lui indique qu’il ne faut absolument pas aller à l’encore de l’homme

Haku : Je veux bien si tu y fais attention.

Chikara : J’y compte bien Haku.

Chikara sent qu’il a mis la main sur quelque chose de très intéressant, aucune idée de quoi il s’agit mais vu ce dont est capable l’enfant il y a peut-être deux trois choses à en tirer. Haku se mord la langue en suivant du regard l’adulte s’éloigner.

Jun : Je suis désolé Haku … J’aurais dû le cacher …

Haku : Ne t’en fais pas Jun. Chikara a dit qu’il allait me le rendre. l’enfant se relève en épousant son postérieur, ce qui provoque des grimaces à chaque choc de ses mains

Atsuko : Tu devrais te reposer Haku. l’enfant se frotte de nouveau la gorge

Haku : J’aimerai bien garder un oeil sur cette sphère. la femme soupire

Atsuko : Pas avant que je ne m’occupe de tes soins et que tu ne manges.

Haku répond du menton avant de reprendre sa place dans la calèche. Comme Atsuko l’a annoncé, elle s’occupe des plaies alors que l’enfant mange cette fameuse pâte sans goût mais emplie d’une bonne partie de ce dont a besoin un être humain.

Haku partage l’assise de l’un des dromadaires de la caravane avec Oro. Les yeux du garçon sont bandés et ses mains liées, il n’était pas du tout d’accord avec le fait de se retrouver dans une telle position mais il n’a pas eu autre choix que d’accepter, c’est bien mieux que de se retrouver abandonné dans le Cagnard. Placer l’aspirant dans une telle position est poussé par deux raisons principales basées sur la sécurité.
La première est le fait que l’enfant ne doit pas connaître le chemin emprunté jusqu’à la ville où tout ce beau monde se rend. Celle-ci a été construite dans une labyrinthine naturelle de formation rocheuse pouvant atteindre une quarantaine de mètres, un dédale de couloirs au sol de sable ou de pierre. Une véritable forteresse offerte par la nature aux hommes du sable.
La seconde raison est le fait qu’il sera plus facile d'amener un étranger dans ce village si celui-ci est présenté comme prisonnier et non comme homme libre. Le fait qu’il soit un Otoko Doubutsu a été décidé de rester caché, rien de bien difficile vu les vêtements amples utilisés par ce peuple.

Haku : Ça va être long ?

Oro : On en aura pour une journée entière.

Haku : S’il n’y a pas de tempête de sable ...

Oro : Le labyrinthe d’Oyo nous protége de la colère de Shukaku.

L’enfant fait écho aux caprices du Cagnard dont la caravane a fait face durant ces derniers jours. Le sable les a empêchés plus d’une fois de se déplacer. D’après Oro c’est là un signe que les peuples du Cagnard oublient petit à petit leurs traditions. Ce qui ne plaît absolument pas à Shukaku démontrant sa colère au travers des vents violents remaniant les dunes à sa guise. Une façon de s’assurer que seuls ses fils pouvant se repérer dans cet océan de sable arrivent à leur destination.

C’est en fin de journée que la caravane traverse les derniers couloirs du labyrinthe d’Oyo à la seule lueur des lanternes. La hauteur des roches les entourant bien trop importante pour laisser la lumière atteindre les bases de cette structure. Offrant à ce lieu une température plus clémente en journée mais plus mordante durant la nuit. C’est pour cette raison que sur les épaules de Haku se trouve une lourde couverture histoire de le tenir au chaud mais aussi de cacher au mieux sa queue de renard pouvant être aperçue par transparence à la lumière.

Oro : Tiens toi bien, on va descendre.

Comme demandé le garçon s’agrippe aussi fort qu’il le peut, à force de voyager à dos de dromadaire ou de chameau il est habitué au fait que ces bêtes là tanguent quand elles se posent au sol. Oro aide Haku à poser pied à terre avant de lui retirer le bandeau qu’il porte, geste qui rassure un peu l’aspirant, se sentant un peu moins à la merci de tous. Ce n’est qu’au bout de quelques secondes que les yeux de Haku s’habituent à la lumière du village dans lequel il se trouve. Il est plus grand qu’il ne l’avait imaginé, creusé à même la roche comme celui qu’il avait visité. Mais ici c’est bien plus complexe, les bâtiments se développent aussi bien sur l’horizontale que sur la verticale. Haku ne sait pas où poser son regard, il y a quelque chose de captivant dans les lueurs de bougies et de lampes s’échappant des fenêtres.

Oro : Tu te souviens ce que je t’ai dit ? les paroles d’Oro tirent Haku de son admiration des lieux

Haku : Je vous laisse parler. Et tu n’as pas oublié ta promesse ?

Oro : Ne t’en fais pas, je vais t’aider à retrouver ton ami.

L’homme fait de son mieux pour sembler être le plus confiant possible. il ne peut pas s’empêcher de ressentir une certaine peur à l’idée que le renardeau ne soit plus dans la ville d’Oyo. Haku lui se retient de courir partout pour chercher après son ami, si ça ne tenait qu’à lui il aurait déjà retourné cet endroit mais il est conscient que ça mettrait dans une mauvaise position ceux qui l’accompagnent. Plus il est avec eux et moins il comprend pourquoi Yuukai, dont il ne connaît toujours pas le nom, il a dit que ce sont de mauvaises personnes. Au contraire, il dirait plutôt que ce sont des gens cherchant simplement à survivre dans cet enfer. Agir sans réfléchir et chercher à l’aveugle Hikari serait dangereux pour la caravane de Chikara, ils ont bien trop besoin de tous les autres clans du Cagnard s’ils veulent pouvoir continuer à vivre au sein du sable.

Chikara : Oro. l’homme et l’enfant sont tous deux tirés de leurs pensées, se retournant comme un seul homme vers le chef Occupe toi de tout le monde et fait attention à ce que Haku reste bien à carreaux.

Haku aurait bien aimé écouler cette heure en jouant avec Jun comme il l’a fait tout le long du voyage jusqu’à Oyo, mais il se doit de tenir une place de prisonnier ce qui ne collerait pas spécialement. L'ennui s'est installé au bout d’une bonne dizaine de minutes d’observation des lieux, même si c’est vraiment joli ça n’en reste pas moins tout le temps plus ou moins la même chose. Sans parler que le temps lui semble totalement dilaté. L’impression d’être à deux doigts de retrouver celui avec qui il s’est lié rend l’attente difficile à supporter.

Chikara : On va pouvoir tous rentrer, mettez vous en groupe comme à chaque fois ! Et dans le calme cette fois ! On occupera la partie tout au sud. Pour nos bêtes ça sera avec les autres. Je vous laisse choisir qui s’en occupera ! aucun membre de la caravane ne perd une seconde pour se mettre en route, Haku lui aussi se remet sur ses pieds Toi Haku tu viens avec moi. Quelqu’un veut te rencontrer.

Haku : Qui ça ? Quand est-ce que je vais revoir Hikari ? l’homme attrappe les liens du garçon

Chikara : Le plus rapidement possible comme je te l’ai déjà dit. il entre dans la structure troglodyte Sois le plus respectueux possible.

Il ne faut pas bien longtemps à Haku pour se rendre compte que le lieu est bien plus grand qu’il ne l’avait pensé. C’est un véritable dédale creusé à même la roche, des pièces de tailles impressionnantes et peuplée de monde. Rien qu’au bout d’une vingtaine de mètres tous deux sont arrivés dans une salle étonnamment détaillée. Au lieu de colonnes lisses, celles-ci sont finement sculptées et mises en valeur par l’éclairage.
C’est au bout d’une bonne dizaine de minutes que Chikara toque à une lourde porte dans les étages de cette ville, celle-ci est tellement organique qu’il serait impossible à Haku de retrouver son chemin. Trop de tournants, de couloirs et d'escaliers pour que sa cervelle lui permette de retourner à son point de départ. C’est le son d’une cloche qui répond au geste de l’adulte.

Chikara : Vas-y, je t’attend ici.

Chikara ouvre la porte tout en poussant le garçon au niveau des épaules. Haku se laisse porter par le geste, s’engouffrant dans une pièce éclairée par de nombreuses bougies et lampes à huile. L’aspirant porte ses mains à son nez, le nuage d'encens plafonnant les lieux pique la gorge de l’enfant.

Hanae : L’odeur t’est-elle si désagréable que ça ? Haku sursaute en entendant la voix faiblarde provenant du bureau Chikara m’a conté tes exploits contre l’une des reines Uji Suna, je me serais attendue à un peu plus de tenue.

Haku : Désolé … C’est juste que je ne suis pas habitué à toute cette fumée. elle porte à sa bouche une fine pipe, à croire que ça l’amuse d’ajouter une couche

Hanae : Prend place.

Elle laisse échapper de ses lèvres une épaisse fumée tout en désignant de l’une de ses mains l’un des sièges face à elle, mouvement accompagné de cliquetis provoqués par les les nombreux bijoux portés par la vieille dame. Elle est très certainement la plus riche vêtue de tout ce lieu, des soieries de grandes qualités et des ornements à foison.

Hanae : Peux-tu retirer ton turban ? le garçon lève ses bras pour montrer ses poignets encore lier Approche. Haku se redresse et tend ses bras pour permettre à la vieille dame de trancher les liens à l’aide d’une dague. L’aspirant retire son turban, dévoilant les oreilles de renard qu’il porte en plus de ses humains Je vois … elle reste silencieuse durant quelques instants avant de faire le tour de son bureau et attrapper l’un des pavillons triangulaires

Haku : Qu’est-ce que … d’un geste vif et étrangement fort pour ce bras décharné AÏE ! Qu’est-ce qui vous prend ?! l’aspirant chasse le bras de la vieille dame

Hanae : Chikara disait donc vrai. elle rejoint son siège tout en ignorant la question de Haku Un véritable Otoko Doubutsu. Je ne pensais jamais en voir un … Vous ne faites que peupler les contes pour nos enfants. l’incompréhension se lit sur le visage de l’enfant

Haku : Un quoi ? elle tire une nouvelle bouffée sur sa pipe tout en pointant d’un de ses doigts parcheminé une théière

Hanae : Que dirais-tu de nous servir une tasse chacun ? Il ne doit plus être très chaud mais il garde un bon goût même froid.

Haku : Qu’est-ce que c’est un Otoko Doubutsu ? comme demandé il verse du thé avant de tendre le set accompagné de sa soucoupe à la vieille dame qui le regarde en fronçant les sourcils

Hanae : Drôle de façon de servir … elle porte la coupe à ses lèvres, buvant d’une traite le contenu Comment un Otoko Doubutsu peut ignorer ce qu’il est ? cette question est plus une pensée ayant échappé au silence Chikara m’a indiqué que tu es doté d’une queue animale c’est bien ça ? il signe d’un oui de la tête Ce que l’on nomme des Otoko Doubutsu sont ceux de ton espèce, des mi-hommes mi-animaux. Je suis cependant étonnée de voir que tu ne sembles avoir aucune sauvagerie en toi et que tu as porté secours à la caravane de Chikara.

Haku : Je suis pas mi-humain mi-animal ! Hanae lève un sourcil qui disparaît derrière un épais nuage de tabac faisant tousser le garçon

Hanae : Pourtant tes oreilles tiennent bien.

Haku : Je les ai parce que je me suis lié avec une famille de Chikyuu. C’est du senjutsu. c’est au tour de la vieille dame de ne pas comprendre ce à quoi fait écho l’enfant. Elle n’est cependant pas surprise, il est normal qu’un Otoko Doubutsu utilise d’autres termes, ce qui explique également pourquoi il n’en a pas conscience. Haku s’enfonce dans son siège sans toucher à sa tasse Où est mon ami ?!

Hanae : Je ne le sais pas. elle sursaute lorsque les poings de l’enfant frappent sur le bois du bureau

Haku : COMMENT ÇA !!!! Comment vous pouvez ne pas savoir où il se trouve ! la porte s’ouvre laissant entrer deux gardes armés d’une lance qu’ils pointent directement vers l’aspirant

Hanae : Calme toi Haku. Ça ne sert à rien de réagir de cette façon. elle signe discrètement d’une de ses mains à l’encontre des gardes

Haku : C’est mon ami ! Je vais pas rester calme alors qu’on m’a dit qu’il serait ici et qu’il ne l’est pas !

Hanae : Le renard qui parle est bien passé ici. Mais il était trop dangereux de le garder avec nous. Un animal qui parle est contre nature. elle sursaute de nouveau lorsque les paumes de l’enfant frappe à nouveau le bois

Haku : Ce renard est mon ami ! Et vous avez pas le droit de le traiter de cette façon ! son regard est planté dans celui de Hanae Vous avez fait quoi à Hikari ?! c’est la première fois qu’elle entend ce prénom mais comprend immédiatement à qui il appartient

Hanae : On l’a vendu.

D’un geste de colère Haku chasse d’un geste de la main à l’aide du futon tout ce qu’il se trouve sur le bureau de la vieille dame. Ni une ni deux l’aspirant est plaqué sur le meuble pendant que Hanae se recoiffe, son visage n’est plus aussi paisible qu’elle l’avait démontré jusque-là. Elle se rend petit-à-petit compte que ce que Chikara lui a dit est plus que vrai.

Haku : Lâchez-moi !

Sa face est écrasée contre le bureau déformant son articulation. Son poignet est forcé à monter un peu plus au niveau des omoplates , l’empêchant de pouvoir signer quoi que ce soit.

Hanae : J’entend que la nouvelle ne doit pas te plaire, mais agir de la sorte dans un lieu où tu es seul est stupide. elle tire une bouffée de fumée qui empli à nouveau la pièce en partie vidée par le garçon Penses-tu vraiment que je vais répondre à tes questions si tu agis de cette façon ? Je reconnais bien là ce que nos contes disent sur les tiens.

Haku : Je m’en fous ! Je veux juste savoir où il est ! sa joue s'étale un peu plus sur le bois Vous l’avez vendu à qui ?! on sent la rage au travers de sa voix

Hanae : Je te l’ai dit, ce n’est pas en agissant comme ça que tu auras des réponses Otoko Doubutsu ! elle tire une nouvelle bouffée sur sa pipe Emmenez le, il faut qu’il se calme.

Haku : Où est-ce qu’il est ?!

Les bras tirant et entravant les mouvements de l’aspirant sont nombreux. Cette dernière question posée par Haku se répète plusieurs fois sans avoir de réponse. Ce silence met vraiment à mal les nerfs de l’enfant. Hanae finit par le briser, à croire qu’elle a ressenti que l’aspirant n'est pas loin de la rupture. Elle n’a aucune envie de voir ce dont il est vraiment capable dans ces circonstances.

Hanae : Je pourrais t’en dire plus si tu nous apportes ton aide. le garçon se calme un peu Est-ce que celà te conviendrai ?

Haku : Pourquoi je devrais vous aider ?!

Hanae : Parce que je suis la seule à pouvoir t’aider à retrouver ton ami. elle fait signe aux gardes de relâcher l’enfant d’un geste du menton, eux ne sont pas très rassuré à cette idée mais finissent par libérer l’aspirant au premier rappel silencieux

Haku : Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?

Hanae : Une tribu qui n’est pas affiliée au labyrinthe d’Oyo a décidé de s’installer en son sein sans aucune permission. Je t’en dirais plus sur ton ami si tu aides mes hommes à les déloger.

Haku : C’est super grand ici pourtant. Vous ne pouvez pas cohabiter tout simplement ? le garçon se remet dans son siège tout en pinçant des lèvres, il n’a aucune envie d’aider mais n’a pas d’autre choix. Certes il pourrait la faire parler mais à quel prix ?

Hanae : Les ressources sont bien trop rares pour qu’une tribue s’installe sans participer au bien être de tout le monde.

Haku : Pourquoi ne pas leur proposer de vous rejoindre ?

Hanae : Si nous nous tournons vers la violence c’est que toute autre piste a été tentée sans résultat. Ils récupèrent tout ce qu’ils peuvent sans se soucier des autres. Si nous restons les bras croisés ça nous mènera à la perte. On ne peut plus fermer les yeux sur ce désagrément.

Haku : C’est d’accord … Où est-ce que je dois aller ? la vieille dame sourit en tirant une bouffée de tabac

Hanae : Ne sois pas aussi impatient, vouloir aller trop vite n’est jamais une bonne chose. Tu en sauras plus demain. elle se tourne vers ses hommes Accompagnez le en cellule, je ne voudrais pas qu’il soit en liberté dans notre belle ville. le garçon se mord la lèvre, conscient qu’il ne sert à rien de discuter de cette décision

Haku : C’est promis que vous me direz où trouver Hikari ?

Hanae : Je te le promet Haku.

Dix minutes plus tard l’aspirant est installé sur un lit taillé dans le mur du fond de la cellule, un seau en plus pour compléter le mobilier de ce qui lui servira de chambre pour cette nuit.

La captivité de Haku a été bien plus longue que ce qui lui avait été annoncé. De longues journées passées dans sa cellule exiguë, munie d’un lit taillé dans le mur du fond n’offrant pas les meilleures nuits qu’il ait vécu. Le tout agrémenté par cette couverture grattant le moindre centimètre carré de son corps. Pour seul autre mobilier un seau histoire de se soulager. Autant dire qu’il est bien loin du confort qu’il a chez lui et à mille lieues de celui qu’il a connu quand il dormait au palais.

Contrairement à l'accoutumée, il a eu pas mal de contact avec d'autres personnes à défaut d’en avoir avec l’extérieur. Il s’est parfois cru être Aiichiro tellement ses mesures ont été prises. Il n’avait aucune idée de la raison d’une telle chose, enfin si, il se doutait bien que c’était pour lui confectionner une tenue mais jamais il n’aurait pensé que ce serait pour le travestir à ce point.

Quoi qu’il en soit, l'ennui a été plus que présent, Haku n’avait que ses pensées et son entraînement à la maîtrise du chakra comme occupation. Pas de quoi tuer des heures dans l’amusement.

Ce n’est qu’à l’aube du douzième jour du mois du Lièvre qu’il s’est douté de tout ce qu’il se tramait en se retrouvant dans une pièce en compagnie de Atsuko, première sortie depuis son incarcération.

Haku : Je dois vraiment porter ça ?

Atsuko : Tu préfères peut-être contrarier Hanae ? le garçon signe d’un non du menton C’est bien ce que je pensais. Frottes toi bien partout pendant que je prépare tes baumes.

L’aspirant obéit, se décrassant de ce sable et cette saleté emmagasinée pendant bien trop longtemps. À tel point qu’il a fallu changer trois fois l’eau de sa bassine. Les avants-bras et les mains de Haku sont encore rougis par les brûlures qu’il s’est infligées. Il ne souffre plus de son affrontement contre la reine des vers mais il faut avouer que sa peau reste encore fragile. Tout comme là où les vers de sable l’ont croqués, il en gardera des marques à vie.

Haku : Je suis prêt.

Atsuko : Parfait.

Le garçon emmitouflé dans sa serviette s’installe sur le siège devant Atsuko, posant ses coudes sur ses cuisses afin de présenter ses avants bras. L’odeur se dégageant des bandes que la dame trempe dans le baume qu’elle a préparé n’est pas des plus agréables.

Haku : Vous ne connaissez vraiment pas le chakra ici ?

Atsuko : Ma réponse n’a pas changée depuis la dernière fois Haku.

Haku : Chez moi on arrive à soigner des blessures comme j’avais en très peu de temps. Un jour je me suis même cassé  un os et on me l’a soigné en quelques heures.

Atsuko : Tu me le répètes pour que je sois jalouse de ce que vous savez faire ? elle décoche un sourire au garçon tout en bandant sa peau rougie Je t’accorde que ce serait tout de même très pratique.

Haku : Je pourrais t’apprendre à utiliser du chakra si tu veux.

Atsuko : Je ne sais pas si c’est une bonne idée Haku … C’est quelque chose qui appartient aux Otoko Doubutsu … Nous ne devrions pas y toucher nous humains. elle semble un rien apeurée à cette idée

L’enfant ne cherche plus à débattre sur ce qu’il est réellement, il a compris qu’il est pris pour un être surnaturel et quoi qu’il dise rien ne changera cette vision, ou tout du moins pas pour le moment. Il préfère garder son énergie pour autre chose que de parler d’un sujet qu’il est le seul à pouvoir vraiment comprendre.

Il faut une bonne demi-heure pour que Haku soit enfin prêt, vêtu de la tête au pied comme on pourrait s’imaginer un prince du désert, même sa peau en a pris la teinte. L’enfant porte un large pan de tissu enroulé autour de sa taille sur trois tours lui tombant jusqu’au genoux. Une ceinture de tissu pourpre, empruntée à l’un des riches de cette ville, bloquant sa jupe, décorée de nombreuses perles, couvrant un peu sa cuisse droite. Un bout de ce pan de tissu court en biais sur son torse histoire qu’il ne soit pas totalement nu à ce niveau. C’est un anneau d’or qui permet au tout de tenir en place par un pliage qu’il n’a pas réussi à suivre. Le haut de son torse est couvert d’un collier pectoral fait de plaque d’or émaillée de bleu. Son crâne est couvert d’un turban très fin laissant ses oreilles de renard dépasser entre deux ovales de cuivre. Sa queue animale a aussi droit à une ouverture. Tout est fait pour que l’on remarque ses atouts renardesques. Quelques autres bijoux, toujours empruntés mais modifiés pour qu’ils tiennent sur lui, peaufinent la tenue de ce que tout le monde pense être celle d’un Otoko Doubutsu.

Oro : Atsuko est-ce qu’il est prêt ? la voix de l’homme est estompée par la lourde porte en bois

Atsuko : Dans une petite minute chéri ! elle soupire tout en attrapant un bol rempli de poudre de charbon Ferme les yeux Haku. un instant après qu’il ait obéit un pouce de la femme passe sur ses paupillère, elle estompe ensuite un peu la noirceur apportée au regard Tu me promets que tu feras attention à toi ?

Haku : C’est promis Atsuko.

Elle est à elle seule l’une des raisons de pourquoi l’aspirant a choisi d’obéir à Hanae. La première est Hikari mais Atsuko est la seconde, il a retrouvé en elle une mère dont il a été privé par Yuukai.

Oro : Il faut vraiment qu’on y aille ! la porte s’ouvre sous les paroles de l’homme qui se stoppe un instant en voyant à quoi ressemble Haku, il semble vraiment intimidé par cet enfant qu’il juge mi-humain mi-animal. Les habits qu’il porte l’encre un peu plus dans les croyances du Cagnard.

Haku : Je suis prêt.

Atsuko : Pas totalement Haku. elle passe au-dessus de la tête du garçon une djellaba histoire qu’il ne crame pas au soleil, elle plonge son regard dans les yeux gris verts du garçon Oro, s’il te plaît fait attention à lui.

Oro : C’est plutôt lui qui devrait faire attention à nous. il s’avance vers le garçon et lui tend une cimeterre dans son fourreau et un grappin Tu sais les utiliser ?

Haku : Non, je n’ai jamais utilisé d'épée et je ne sais pas à quoi sert cette griffe accrochée à une corde. Oro soupire

Oro : On t’apprendra pour le grappin sur la route. La cimeterre servira d’intimidation. On se met en route Haku.

C’est en silence que l’aspirant emboîte le pas à l’homme. Aucun des deux ne passent inaperçu dans les couloirs troglodytes. Les gardes les accompagnant attirent le regard, l’armure d’Oro ajoute une couche mais c’est Haku qui est le centre de la plupart des regards. Le fait qu’un Otoko Doubutsu soit dans les murs de leur ville a fait très rapidement le tour, Hanae avait préféré en parler histoire d’avorter la peur que ça pourrait apporter. Jusque là seule une poignée de personnes avait pû le voir.

Haku : C’est loin ?

Oro : On y sera ce soir.

Haku : On risque de croiser des vers de sable ?

Oro : Aucun, ils ne viennent pas jusqu’ici. Les murs du labyrinthe d’Oyo les gênent que ce soit pour passer ou pour se repérer. Mais ce ne sont pas les seuls dangers du Cagnard tu sais ?

Haku : Il y a quoi comme risque ?

Oro : Des autres animaux sauvages qui profitent de l’ombre du labyrinthe et des différents points d’eau qui perdurent ici. Le plus dangereux ça reste les hommes.

Haku : Ceux qu’on doit chasser ?

Oro : Oui, c’est d’eux que je parle.

Haku : Ils sont combien ?

Oro : On va en discuter avec ceux qui nous accompagnent.

Le garçon signe son accord d’un simple signe de tête, le petit groupe se met en route vers la salle où le briefing sera donné.

Le soleil est couché depuis deux bonnes heures sur le labyrinthe d’Oyo. Sur les épaules de Haku a été ajouté une lourde peau afin de lui tenir chaud dans la fraîcheur du désert. Il est accompagné par une vingtaine d’hommes pour affronter la trentaine qu’ils comptent déloger. Comme l’a appris le garçon, le premier plan ne compte pas utiliser la totalité de la troupe, tout est basé sur la peur que pourrait apporter un Otoko Doubutsu. Mais comme toujours dans ce genre de situation, il y a quelque chose de prévu au cas où ça ne fonctionne pas.
C’est un lourd poids qui est sur l’aspirant, si le plan initial se passe comme prévu personne ne risquera rien, s’il se loupe c’est une bataille qui devra avoir lieu. Qui dit violence dit blessure et peut-être pire.
Haku n’a aucune envie de participer à cette chasse mais n’a pas d’autre choix, s’il veut revoir Hikari le plus rapidement possible c’est le seul chemin qu’il peut emprunter. Le garçon espère simplement qu’il n’aura pas à user de ses armes.

Oro : Tu es prêt ?

Haku : Non, mais personne ne me donne le choix.

Est-ce que c’est vraiment une bonne idée de tout miser sur un enfant même si c’est un Otoko Doubutsu ? l’homme se crispe alors que le regard de Haku se pose sur le sien

Oro : Tu veux remettre en question ce que Hanae a décidé ?

Non …

Oro : La moitié du groupe sera sur les hauteurs du labyrinthe, l’autre au sol. Tous deux non loin d’où tu te trouveras. Je ferais partie de l’escouade au sol, si ça tourne mal on te portera tout de suite secours. il pose une main sur l’une des épaules du garçon Mais tout devrait bien se passer. On te laisse un peu de temps avant de se mettre en place comme tu nous l’a demandé ce matin. Et n’oublie pas de jeter la fiole si ça tourne mal.

Haku : Merci.

Haku reste silencieux durant quelques secondes, concentrant du chakra sur la surface de sa peau, l’insufflant à cinq reprises dans son épiderme afin de renforcer celle-ci. Le garçon est conscient que son corps est bien trop peu couvert pour être protéger. Ses quelques cours à l’académie lui ont appris que c’est un point qu’il ne faut jamais mettre de côté lors d’une mission, une bonne défense est une des bases pour s’assurer une réussite.

Haku : C’est à un kilomètre au nord c’est ça ?

Oro : C’est bien ça Haku, tu continues sur plus ou moins deux cent mètres et tu prends à droite ensuite ... le garçon le coupe

Haku : Je prend ensuite la première à gauche, la quatrième à droite et tout de suite à droite. Je le sais Oro. le ton du garçon est on ne peut plus sérieux

Oro : Parfait. il se tourne vers les autres hommes Que tout le monde monte. Soyez le plus discret possible. il reporte son attention sur Haku Tu vas pouvoir démarrer toi aussi. On va attendre quelques minutes pour te suivre. On va passer nous aussi par les hauteurs au départ comme expliqué ce matin pour éviter de laisser des traces. Ça va aller ?

L’aspirant répond simplement d’un coup de menton positif qui donne le top départ à tout le monde pour envoyer les grappins sur les hauteurs du labyrinthe. Oro est le seul à être resté avec l’enfant.

Oro : Tu es certain que … de nouveau il le coupe

Haku : Oro, s’il te plaît ! J’ai pas envie de faire ça mais il le faut si je veux revoir mon ami !

Haku retire la peau sur ses épaules qu’il tend à Oro avant d’en faire de même avec djellaba et ses chaussures, se retrouvant très rapidement à la mercie du froid du Cagnard.

Haku : Tout va bien se passer Oro. ces mots sont autant pour l’homme que pour lui

L’aspirant se met en route, le sable frais s’engouffrant entre ses orteils est agréable. C’est la seule chose qui l’est en cette soirée.
Il faut une bonne quinzaine de minutes pour que l’enfant se stoppe au dernier tournant, il a pris tout son temps pour s’y rendre. L’envie n’y est vraiment pas. À tel point qu’il se laisse glisser sur la paroie polie par le vent et les sables. Plongeant sa tête dans ses mains.

Haku : * Ça va aller Haku … Il faut juste leur faire peur. Une fois que ce sera fait, je vais pouvoir retrouver Hikari. Ça sera rapide … *

Le garçon soupire, malgré ce qu’il tente de s’enfoncer dans le crâne il n’est pas du tout certain de la véracité de ces mots qu’il use pour se convaincre. Il arrive tout de même au bout de quelques minutes à se persuader que ce qu’il fait est la bonne chose.

Haku : * Courage … Courage … COURAGE ! *

C’est ce qui se répète quand il se relève et franchit les derniers mètres le séparant de sa cible. Ce qui s’offre à ses yeux le fige sur place, ce n’est pas du tout ce à quoi il s’attendait. C’est bien un groupe d’une trentaine de personnes qui se dévoile mais c’est bien loin de ce à quoi il pensait. Pour lui ça serait une assemblée d’adultes armés jusqu’au dents, cette vision créée par ce que l’Empire lui a inculqué durant toute sa vie. Les méchants ne peuvent être que des personnes violentes et dangereuses. Haku tombe dénue en découvrant qu’au mieux ce sont cinq adultes portant une lame à la ceinture qui pourrait s’approcher le plus de cette vision totalement biaisée. Ses cibles sont bien plus des enfants et des vieillards que des adultes dans la fleur de l’âge que l’on reculerait d’une dizaine d’années et même le double.

Haku : * Pourquoi ils veulent les chasser ? La plupart ne pourrait pas survivre dehors … *

Etsuji : Qui va là ?! les paroles de l’homme brise la bonne humeur de ces nomades autour d’un grand feu dans une clairière de pierre Sortez de là !

Plusieurs hommes se lèvent en portant leur main sur le pommeau de leur arme, que ce soit de fortune ou non. Ces gestes provoquent immédiatement une vague de peur poussant tout le monde à se regrouper en un point. Les plus anciens en barrière pour leurs petits-enfants et les parents protégeant les leurs.

Harei : Sortez ! Haku hésite durant un instant avant de quitter la pénombre de la nuit pour s’engouffrer dans l’halo le plus lointain du feu, le groupe de protection se resserre un peu plus

Etsuji : Qu’est-ce que tu veux ?! l’aspirant fait quelques pas en avant se dévoilant un peu plus aux yeux de tous mais pas suffisamment pour que l’on remarque ses atouts animaliers

Harei : C’est un enfant Etsuji. la dame armée détourne son regard du petit pour le porter vers l’homme qui prend conscience de cette information sans détacher ses yeux de l'inconnu

Etsuji : Sort on te dit !

Haku franchit les quelques pas pour se présenter totalement, la vue de l’enfant provoque des cris de surprise au niveau des nomades. Ses oreilles au pelage noir et sa queue assortie batant l’air dans son dos provoquent l’étonnement. Le duo ayant pris la parole fait un pas en arrière en fermant un peu plus fort leur poigne sur le pommeau.

Harei : Reste où tu es ! l’aspirant se stoppe tout en levant ses mains

Haku : Vous n’avez rien à faire sur mon territoire, le labyrinthe d’Oyo. c’est du véritable par coeur qu’il déblatère, malgré le mauvais jeu d’acteur les paroles ont un véritable impacte

Etsuji : Un Otoko Doubutsu … Comment c’est … il est coupé

Harei : Ne te laisse pas avoir ! Ça doit être un coup de l’autre folle ! C’est qu’un conte ces Otoko Doubutsu ! Haku fait un nouveau pas en avant, provoquant un en arrière chez l’homme malgré ce qu’il vient d’annoncer

Haku : Vous n’avez aucun droit d’être ici ! de nouveau ce mauvais jeu d’acteur provoqué par cette non envie de faire ce qu’il fait


Etsuji : N’avance pas !

Harei : Ce n’est qu’un … elle est coupée un geste de la main du chef de la caravane, la tension est clairement palpable

Etsuji : Les Otoko Doubutsu ne sont qu’un conte et rien de plus ! Tu es très certainement un envoyé de Hanae ! il se veut sûr de ses paroles mais sa voix tremble montrant qu’il n’est pas totalement certain de ce qu’il dit

Haku : Vous n’avez pas votre place ici ! Haku fait un nouveau pas en avant ce qui provoque un recul au niveau du groupe se protégeant

Etsuji : N’avance plus ! l’Ohono se stoppe en passant une mains sur ses oreilles de renard

Harei : Qui t’envoie ?! la voix est hésitante

Haku : Personne, je vous l’ai dit votre place n’est tout simplement pas ici ! Partez et je vous tiendrai pas rigueur de votre présence sur mon territoire. le garçon se plonge un peu plus dans son personnage, comprenant que ça pourrait tourner mal pour lui [malus acteur passant à -1]

Etsuji : Je ne crois pas que tu sois un Otoko Doubutsu, c’est plutôt imaginatif de la part de Hanae mais infantile. Comment peut-elle penser que l’on va gober une telle chose. la femme à ses côtés échange quelques mots qui échappent à l’aspirant Pourquoi Hanae t’envoie ?

Haku : Je vous l’ai dit ! Personne ne m’envoie ! il perd petit à petit patience face à cette même question poussée de façon légèrement différente


Pour toute réponse Etsuji lève une main ce qui provoque immédiatement une mise en joue du visiteur de trois flèches, les arcs ne sont pas bandés mais ce n’est qu’une question d’ordre.

Etsuji : Je me demande bien ce qui est passé par la tête de Hanae pour envoyer un garçon seul muni d’artifices. Vu que tu ne dois pas être plus vieux que mon fils, je te laisse la chance de retourner d’où tu viens. On ne bougera pas d’ici ! Passe juste le mot à Hanae. Haku soupire, ça tourne mal pour lui

Haku : Je vais devoir vous le dire combien de fois ? du sable suit ses mouvement alors qu’il lève les bras en signe de paix, ça n’échappe pas aux yeux de tous qui mettent ça sur le dos d’un subterfuge Si ça peut vous rassurer je peux retirer mes armes.

Etsuji : Ça serait un bon début. Pose les au sol et fait vingt pas en arrière !

Le garçon retire la cimeterre de son fourreau avant de la laisser tomber dans le sable et fait de même avec son lance pierre. Dernière arme qui ne manque pas d’être relevée par les nomades, les enfonçant un peu plus dans cette idée que ce n’est bel et bien pas un Otoko Doubutsu. Le tanto est bien caché à l’horizontale dans la ceinture au niveau de son dos.

Haku : Je recule. le garçon est totalement sorti de son rôle en se rendant compte que ça ne tourne vraiment pas à son avantage [plus de malus pour mauvais jeu d’acteur]

Etsuji : Tu veux bien les récupérer Harei ? l’intéressée s'empresse de récupérer ce que l’enfant a abandonné. Pour assurer la sécurité de celle-ci, les arcs sont bandés durant tout le long. Les archers relâchent la tension une fois Harei en sécurité.

Harei : Qu’est-ce qu’un Otoko Doubutsu ferait avec ça ? elle présente le lance pierre à l’aspirant, c’est vrai qu’il aurait peut-être dû laisser cette arme qui donne plus l’impression d’être un jouet qu’autre chose … Ce qu’elle est finalement.

Haku : Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué je suis un enfant Otoko Doubutsu. Vous pensez vraiment que jouer c’est que pour les humains ?


Tous les nomades échangent un regard sauf Harei et Etsuji qui ne quittent pas Haku du regard. Il vient de marquer un point, le doute sur lui plane toujours. Est-il vraiment envoyé par Hanae ? Même le chef de cette caravane ne sait pas vraiment s’il doit croire ou non ce que dit l’aspirant. Il assure qu’il ne marche pas dans son jeu mais n’est pas certain de ce qu’il affirme. Plus du bluff qu’autre chose. Le fait qu’il ait donné ses armes joue également en sa faveur, tout comme son âge.

Etsuji : Gardez le en joue, j’aimerai m’en approcher. de nouveau il échange quelques mots à voix basse avec Harei qui semble plus inquiète qu’autre chose par rapport à cet ordre Ne fait joue pas au plus malin gamin. Les miens sont prêt à intervenir à n’importe quel moment.

Haku : Je ne suis pas armé.

Etsuji : Je ne sais pas par quel subterfuge tu arrives à dompter le sable mais ça veut dire que tu nous as pas tout donné. il a raison bien qu’il se trompe sur la source de ce qu’il pense être un artifice. Il ne faut pas bien longtemps pour que l’homme soit à quelques centimètres de l’enfant. Une main au-dessus de l’une des oreilles de renard, prêt à l'attraper.

Etsuji : J’aimerai avoir le coeur net sur ça si tu le permets.

Haku : Pas trop fort, je … AIE !!!

Le cri de douleur perce le calme de la nuit, d’un revers de main Haku chasse les doigts qui ont agrippé son oreille. Tenant celle-ci entre ses paumes comme si ça pouvait calmer la douleur.

Haku : Qu’est-ce que tu comprends pas dans pas fort ?!

Etsuji est troublé par cette découverte. Il aimerait pouvoir se dire que ce n’est rien de plus qu’une coiffe que l’enfant porte mais c’est impossible, il a bien senti la peau du crâne suivre le geste. Regrettant à l’instant d’y avoir mis autant de force.

Etsuji : Si j’y avais été doucement je n’aurais pas pu le croire. Votre race n’est donc pas une légende … il vient de plonger à pieds joint dans le plan mis en place par Hanae Pourquoi veux-tu absolument que l’on quitte cet endroit ?

Haku : Je vous l’ai dit, c’est mon territoire. Il n’y a pas d’autre raison !


Etsuji : Je vois … Les tiens avaient dans nos contes pour réputation d’être des gardiens. Je suppose que tu as tes raisons pour souhaiter que l’on parte mais ce n’est pas possible. Je dois penser à la sécurité des miens. Si on part ça sera beaucoup trop dangereux. Le Cagnard est de plus en plus dangereux pour le moment. On doit avoir une protection tant que Shukaku est en colère. L’eau se fait de plus en plus rare tout comme la nourriture. Si on doit se battre pour notre survie en plus de chercher de quoi subvenir à nos besoin on perdra beaucoup des nôtres.

Haku : Il faudra trouver un autre endroit. Le labyrinthe d’Oyo est mon territoire.

Etsuji : Dans ce cas, pourquoi accepter les caravanes de Hanae et pas la nôtre ? Ils sont bien plus nombreux que nous ! il marque un point [malus -1 au prochain jet de charisme]

Haku : Ils sont ici depuis longtemps, nous sommes tous deux tomber sur un accord. faux pas de l’aspirant

Etsuji : Je le savais ! Tu es bel et bien avec elle !

Haku : Avoir un accord avec cette femme et être avec elle sont deux choses totalement différentes ! il a vraiment pris la mouche, pas en tant que garçon renard mais en tant que Haku


Etsuji : Tu mens comme tu respires Otoko Doubutsu ! Je ne sais pas ce que tu manigances mais je préfère mille fois que l’on affronte le mécontement de ta race que l’on pensait ne peuplée que les contes que celle de Shukaku et ce qui court dans le Cagnard ! il fait quelques pas en arrière sans perdre l’enfant du regard Nous ne voulons de problèmes avec personne. Nous prendrons le minimum dont nous avons besoin et nous quitterons cet endroit le plus rapidement possible. Mais nous ne pouvons pas partir. Est-ce que cet accord te conviendrait ? Haku soupire

Haku : Non, la seule solution est que vous partiez tout de suite.

Etsuji : Je suis navré que ça ne te plaise pas. Mais je doute qu’être mythologique ou non tu puisses faire le poids face à nous.

Haku : Je te donne le choix de régler ça de façon pacifique ou non. Ce serait stupide de régler ça en combatant. Vous avez encore une chance de quitter cet endroit et que tout se passe bien.

Harei : Otoko Doubutsu, ce que tu ne comprends pas c’est que le véritable danger est dehors et pas ici. Si on te rend tes affaires est-ce que tu accepterais de partir ?

Haku : C’est bien plus dangereux ici que vous ne le pensez !

Etsuji : Désolé de te dire ça mais tu es bien moins intimidant qu’une reine Uji Suna !

Haku : Je ne suis pas la seule menace ! ces quelques mots sont suffisant pour qu’une nouvelle vague de peur prenne la caravane, un premier petit plus sensible que les autres à la tension palpable déclenche une ola de pleures qui n’améliore en rien la situation

Etsuji : Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Tu n’es pas le seul des tiens ici ? l’aspirant se mord la joue

Haku : Pourquoi vous ne voulez pas comprendre que si vous restez vous allez mourir ?! le plan de secour est simple et sans ambiguités, s’ils refusent c’est les hommes de Hanae qui s’en occuperons Si vous m’écoutez vous aurez une chance de vous en sortir ! les yeux de l’enfant rougissent rien qu’à cette idée

Etsuji : Nous aurons plus de chance ici que dehors. Reprend tes affaires et va-t’en ! il attrappe des mains de Harei les armes du garçon qu’il jette vers Haku qui les ramasse

Haku : * Est-ce que je peux vraiment faire ça pour Hikari ? … C’est juste des familles qui veulent survivre … * il range sa cimeterre tout en frôlant de ses mains la fiole qu’il est censé envoyer au sol pour donner le signal * Je pourrais peut-être les aider, si j’arrive à faire peur aux hommes de Hanae ils seront tranquilles … Non, elle renverra du monde et elle me dira rien pour retrouver Hikari … * la frustration monte en Haku, se dévoilant en perlant des larmes de colère sur ses jours

Etsuji : Quitte cet endroit et ne revient pas Otoko Doubutsu !

Haku : Si vous restez ici … Ils vont tous vous tuer !!! la voix du garçon résonne entre les paroies du labyrinthe, jetant un nouveau froid sur la caravane


Un éclat lumineux dans sa périphérie attire son attention, l’aspirant comprend immédiatement ce qu’il se passe. Les hommes de Hanae ont remarqué que ça ne se passait pas aussi bien qu’ils l’avaient espéré et ont tout simplement décidé d’agir. Ce qui n’arrange pas du tout l’enfant qui espère encore une issue heureuse pour tout le monde. Reste à savoir comment éviter l'impact, ce n’est pas son cerveau qui prend cette décision mais son instinct. Il permute avec la flèche qui s'apprêtait à être bandée. Apparaissant dans un nuage de fumée face à l’homme qu’il a repéré. Les dix autres en sa compagnie se stoppent dans leur mouvement sous la surprise. Le hic c’est que rien ne se trouve sous les pieds de Haku.

Haku : * Flûte … Flûte … FLÛTE !*

L’aspirant se sent partir vers le bas, par réflexe il chope la première chose à portée de main, la veste de l’archer qu’il emporte avec lui dans sa chute. Tous deux hurlent, la peur du vide parle pour eux. Haku n’arrive pas à avoir les idées claires, c’est son instinct de survie qui parle pour lui. Disparaissant une nouvelle fois dans un nuage de fumée pour rendre la flèche à son propriétaire qui s'écrase deux secondes plus tard dans un bruit sourd sur le sable à vingt mètres en contrebas de son point de départ. C’est la première mort qu’il provoque, rien que cette idée lui retourne l’estomac. Rien ne s’arrange lorsque les premières flèches sifflent dans la nuit, toujours accompagnées par un bruit sec indiquant la bonne visée des archers. Quelqu’un souffle dans une corne pour alerter le reste du groupe se trouvant au sol, il ne faut pas plus de quelques secondes pour qu’ils débarquent dans la clairière de pierre.
Très rapidement tout devient confus pour le garçon qui écarte son regard du corps cerclé de sable rouge. Les cris l’empêchent de réfléchir, les pleurs l'enfoncent dans cette incompréhension. À présent il n’est plus question d’aspirant, de futur shinobi mais bel et bien d’un enfant recroquevillé sur lui-même, se plaquant les mains sur ses oreilles pour étouffer les bruits l’entourant.

Haku : * Mais qu’est-ce qui se passe ?! *

Il ne sait trop bien ce qu’il se passe. C’est la première fois qu’il entend ce genre de bruit mais la chair percée ou tranchée a un son suffisamment spécifique et macabre pour être compris à la première écoute. Le garçon s’enfonce un peu plus sur lui-même durant quelques minutes avant qu’un pied ne vienne l’envoyer au sol. Une lame se logeant au niveau de sa gorge avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit.

Oro : Occupez vous des blessés et laissez les fuyards tranquille. Ils mourront dans le labyrinthe ou porteront la nouvelle à d’autres caravanes. Qu’importe la finalité ça nous arrangera ! il plante son regard dans celui du garçon qui est apeuré Je peux savoir ce qui t’a pris ?! J’ai tout vu !

Haku : Ils allaient attaquer alors que je n’avais pas donner le signal ! sa voix est tremblante

Oro : C’est moi qui ait donné le signale aux archers. Ça tournait au vinaigre, tu t’enfonçais avec eux. Il n’y avait plus de porte de sortie.

Haku : Si c’était possible ! Ils pouvaient encore dire oui !

Oro : Et pour ça tu as choisi de tuer l’un des miens ?!

Haku : C’était pas fait exprès Oro ! Je voulais vraiment éviter que ça ne tourne mal !

L’homme se penche vers le garçon tout en gardant sa lame contre sa gorge, conscient de ce qu’il pourrait faire. Oro le chope par le col pour le remettre sur pied, le forçant à regarder le carnage.

Oro : Et voilà ce que ça a apporté ! Beaucoup de blessés chez nous à cause de tout le bordel que tu as mis ! Si tu avais pas agit si stupidement les archers auraient fait tout le boulot ! Haku a le coeur au bord des lèvres en découvrant l'étendue du massacre

Hikari : Vous aviez prévu de tous les tués si ça ne marchait pas !

Oro : C’est vrai mais on comptait sur beaucoup moins de blessés !

Haku : Vous m’aviez dit que vous interviendrez pas avant mon signal !

Oro : Finalement on aurait mieux fait d’y aller sans toi ! il repousse le garçon On repart dans une demi-heure.

Haku essuye les larmes qui coulent le long de ses joues alors que Oro lui jette sur ses épaules la peau que l’enfant portrait.

C’est la pire nuit de sa vie que l’enfant a passée, il a l’impression de ne pas avoir vraiment fermé l’oeil alors que Morphée l’a bien pris dans ses bras. Elle mérite bien cette place, entre les pleurs avant qu’il ne s’endorme et les cauchemars qui se sont logés dans sa petite cervelle après. C’est en sueur qu’il s’est réveillé dans sa chambre, ou plutôt cellule, dépouillé de toutes ses armes, même le tanto qu’il tient de son père. C’est le mauvais rêve du moment mais aussi les bruits contre la lourde porte de la salle qui l’ont sortis de cette terrible nuit.

Met toi contre le mur en le fixant ! Haku frotte ses yeux cernés sans trop comprendre ce qu’il se passe, sursautant alors qu’un nouveau coup frappe le bois Contre le mur !

L’aspirant obéit mollement, posant ses paumes sur la pierre froide de la paroie du fond. Il entend la trappe de la porte s’ouvrir. Le bruit familier du plateau raclant le sol arrive à ses oreilles, suivi de quelque chose de plus lourd.

Mange et nettoie toi, on vient te chercher dans dix minutes.

Haku : Pourquoi ? il tourne la tête alors que la trappe se referme en vitesse

Ton procès. un frisson parcourt la nuque de Haku qui se remémore la totalité de la journée de la veille, son cerveau lui avait donné quelques minutes de répit après cette nuit

Haku : Mon procès ?! il plaque ses mains sur la porte, enfonçant son visage entre les barreaux tellement serrés que seul son petit nez tacheté dépasse

Tu croyais quoi ? il crache au sol Tu as tué Hormi ! les doigts du garçon se serrent sur le métal de la petite fenêtre taillée dans la porte

Haku : Mais c’était un accident ! C’était pas ce que je voulais ! le garde revient vers la cellule, frappant de nouveau son pied contre le bois

Tu crois que ça suffira à sa famille ?! Tu penses vraiment que ça va calmer leur peine ?! Haku ravale les mots qui lui viennent en revoyant cette mare de sang sur le sable au pied du mur du labyrinthe d’Oyo, il fait quelques pas en arrière avant de se laisser tomber sur son lit

Haku : Je … Je suis désolé …

L'appétit de l’aspirant n’est vraiment pas là, tout comme son envie de se laver, bien qu’il ne se soit jamais senti aussi sale. Il est conscient que ce n’est pas un peu d’eau et un bout de tissu qui lui permettra de se défaire de cette sensation qui lui colle à la peau. Il enfile tout de même au bout de quelques minutes ses vêtements, ceux dans lesquels il a été capturé. Montrant qu’il n’est plus question de le considérer comme un invité sous haute surveillance mais comme un étranger total que pratiquement personne ne veut plus.

Comme promis on est venu le chercher dix minutes plus tard, six hommes rien que pour lui. Haku est clairement pris plus qu’au sérieux au sein de ces nomades. Ils s’étaient attendus à ce qu’il donne un peu de fil à retordre mais non, son humeur n’est vraiment pas capable de le pousser à tenir tête. L’horreur de la veille est encore bien trop présent dans son esprit  

Sans s’en rendre compte, Haku est posé sur sur un siège plus ou moins central dans une salle très pauvre en décoration. Juste du mobilier taillé dans la pierre offrant des sièges pour une dizaine de personnes. La loi au sein de cet ensemble de caravanes se fait en petit comité, seuls les chefs et leur bras droit ont le droit d’assister à ce genre d’événement, victimes et témoins également bien sûr. Hanae trône en tant que juge, bien entourée afin qu’elle ne risque rien.
Les minutes s’écoulent sans que Haku ne s’en rende compte, il est dans un coltard qu’il n’avait jamais connu jusque là.
C’est suite à un marteau frappant sur le bureau de pierre auquel Hanae est installée que l’aspirant revient à la réalité. Confus du lieu où il se trouve, surpris d’être entouré d’autant de personnes.

Hanae : HAKU ! Est-ce que tu écoutes ?!

Haku : Oui … Désolé, je suis encore fatigué. un brouhaha explose sous ces mots, stoppé très rapidement par un nouveau coup

Hanae : Fatigué ?! Je te prierais d’être respectueux envers ceux à qui tu as brisé la vie ! Te rends-tu seulement compte de l’impacte de ce que tu as fait ?!

Haku : C’est pas ce que je voulais faire ! bien que son visage montre une claire confiance en lui sa voix elle est brisée par la fatigue mais aussi par le fait d’avoir ôté une vie et la peur

Hanae : On va pouvoir commencer maintenant qu’on a toute ton attention ! la salle se calme sous les paroles de la chef de toutes les caravanes Je suppose que tout le monde est au courant de pourquoi nous nous trouvons au sein du tribunal. Mais dans le doute je préfère que nous soyons tous au même diapason. elle se stoppe en voyant une femme dans la cinquantaine lever la main

Malgré tout le respect que l’on vous doit Hanae je souhaite être autorisée à ne pas participer à ce jugement. Je suis navrée mais je ne veux pas prendre part au jugement d’un Otoko Doubutsu. Je ne veux pas prendre le risque de mettre le Cagnard sur le dos de ma caravane. Hanae se crispe sur son siège tout en restant digne face aux paroles de la vieille dame

Hanae : Tu préfères donc abandonner les tiens par peur ?

Je ne parlerai pas de peur mais de sécurité. Chikara ici présent m’a conté comment Haku a tué à lui seul une reine Uji Suna. Mes hommes m’ont également conté la façon dont il peut se déplacer en changeant de place avec un objet.

Chikara : Je suis d’accord avec elle. l’homme croise ses bras sur sa poitrine Je ne désire pas quitter ce tribunal mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose de juger un Otoko Doubutsu. Shukaku est suffisamment en colère pour que l’on juge l’un de ses enfants.

Hanae : Mais qu’est-ce que vous déblatérer ! Jamais il n’a été question que les Otoko Doubutsu soient les fils de Shukaku !

Ce n’est pas pour autant qu’ils n’y sont pas liés. cette fois c’est un homme de la quarantaine qui prend la parole Le Cagnard est déjà suffisamment violent pour qu’on lui ajoute une raison de s’en prendre aux nôtres. Nous ne pouvons pas rester indéfiniment ici comme les tiens le font Hanae. Nous allons devoir quitter le labyrinthe d’Oyo et j’aimerai pour les miens que ce soit dans le plus grand calme possible.

Pour vous, on ne devrait rien faire et fermer les yeux sur la mort de mon mari ?! Que j’explique à mes enfants que ce n’est qu’un “accident” qui ne sera pas jugé ?!

Chikara : Ce n’est pas ce que l’on dit … Mais s’en prendre à un Otoko Doubutsu ne va pas améliorer notre situation. Je tiens également à signaler que sans lui ma caravane aurait pris un grand coup. le marteau en bois frappe à trois reprise sur le bureau

Hanae : Nous ne sommes pas là pour débattre s’il faut le juger ou non ! Si nous sommes ici c’est justement pour le faire ! Et j’interdis à quiconque de quitter cette salle avant que le jugement ne soit donné ! les voix se calment sous l’autorité de la vieille dame Je tiens à vous rappeler que nous avons une coalition qui a pour but notre survie. Elle est en place depuis trois générations et il n’est pas question qu’elle tombe. Haku, l’Otoko Doubutsu, a justement mis à mal celle-ci en tuant l’un d’entre nous pour protéger une caravane ne faisant pas partie des nôtres. Nous ne pouvons pas laisser un tel acte impuni.

Je suis bien d’accord ! la veuve excitée par cette annonce est calmée par le simple regard de celle qui mène ce tribunal

Haku : Vous m’aviez dit que vous alliez me laisser faire tant que je ne donnais pas le signal ! Ce n'est pas de ma faute si vous avez agit avant ! les mots de l’enfant jettent un froid dans la salle

Hanae : Si je comprend bien tu veux dire que c’est de nôtre faute si tu agis de cette façon ?!

Haku : Où est mon ami ?! Tu m’avais dit que tu me dirais une fois que ce serait fini ! Ils sont plus là du coup tu dois me le dire ! le courage qui s’est engouffré en lui s’évapore au son du marteau frappant la pierre

Hanae : Nous ne sommes pas là pour ça ! Nous sommes là pour juger l’horrible acte dont tu as fait preuve !

Chikara : Je pense que nous pouvons tous passé le résumé de ce qu’il s’est passé. Nous sommes tous au courant. Je ne pense pas être le seul à préférer qu’on en finisse le plus vite possible.

Hanae : Dans ce cas que l’on passe tout de suite aux votes. Que ceux qui sont pour que Haku soit jugé pour ses actes lèvent la main. sur douze personnes devant donner leur voix huit le font de façon positive, Chikara et la vieille dame ne voulant pas se mettre à dos le Cagnard font partie de ceux votant contre, Haku s’enfonce dans son siège en voyant que ça tourne mal pour lui Maintenant que la majorité à parlé il reste à trancher sur la punition qui lui est dûe.

Pourquoi changer ?! Une vie mérite une vie ! C’est la loi que nous suivons ! la veuve est à présent debout, les paumes de ses mains sur sa partie de bureau

Chikara : Cette loi s’applique aux humains et non au Otoko Doubutsu. Une telle décision pourrait nous coûter très cher.

La sienne a coûté la vie de mon mari ! Je ne pense pas que ce soit un petit prix à payer face à un tel acte !

Haku : Ce n’est pas de ma faute si un autre plan a été choisi sans que je ne le sache ! Pour moi personne ne devait agir avant que je ne le dise ! un sacré courage pour prendre la parole de cette façon pour un si petit garçon Vous voulez me punir pour quelque chose qui n’est pas de ma faute ! On m’a demandé de chasser la caravane que vous ne vouliez pas dans le labyrinthe d’Oyo de façon pacifique ! C’est ce que j’ai essayé de faire jusqu’au bout alors que vous avez tué des enfants et des vieux ! Ils voulaient juste un peu de sécurité ! J’ai voulu éviter que la flèche ne touche leur chef … il se mord la lèvre alors que ses yeux rougissent J’ai juste eu peur en tombant et je me suis attrapé à Hormi sans réfléchir …

Comment oses-tu prononcer le nom de mon mari ! Du père de mes enfants ! l’aspirant fixe la dame, ce qui imbibe un peu plus ses yeux

Haku : Je suis vraiment désolé … Je ne voulais pas que ça se passe comme ça … Chikara se lève à son tour, posant une main sur les épaules de la veuve en signe de réconfort qui apparemment n’est pas accepté vu à quelle vitesse celle-ci est chassée

Chikara : Je pense que Haku est véritablement sincère.

Hanae : Qu’est-ce qui te fait dire ça ? répond-elle de façon agacée

Chikara : J’ai vu de mes yeux ce garçon faire exploser une reine Uji Suna de l’intérieur après avoir été dévoré par elle. Je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé mais il en est ressorti avec les bras brûlés à tel point que même Atsuko a eu du mal à les soigner. Elle a passé des journées à s’occuper de lui et le fait encore aujourd’hui. Vu ce à quoi il ressemblait en sortant du trou qu’il a fait dans la reine je peux vous assurer que c’était d’une force que l’on ne connaît pas.

Où est-ce que tu veux en venir ?! c’est au tour de l’épouse éplorée d’être agacée mais aussi blessée

Chikara : J’ai vu ce dont il est capable. Le premier jour où ma caravane a mis la main dessus, il m'a porté un coup sans que personne n’arrive à suivre son déplacement.

Hanae : Ce n’est donc pas la première fois où il s’en prend à l’un de nous ?!

Chikara : Un coup de tête, rien de plus. Il n’est pas question d’en faire toute une histoire. Surtout que nous l’avons dépouillé de son ami renard. il passe une main sur le bas de son visage Ce que je veux dire c’est que Haku est ici par choix. Il n’a peut-être pas envie d’y être mais il a choisi de rester. Vu ce que j’ai vu, je vous assure que nous ne sommes vraiment pas en mesure de le retenir. S’il le voulait il serait déjà dehors.

Hanae : S’il est aussi capable que tu le dis je suppose qu’il doit se douter qu’il n’ira pas bien loin dans le Cagnard tout seul.

Chikara : Il est apparu dans le Cagnard … un brouhaha s'élève Je sais que c’est difficile à croire mais c’est la seule conclusion que nous avons comme j’en ai déjà parlé à Hanae. Nous avons pu le tracer sur des kilomètres, des traces de son ami renard ont été retrouvées mais aussi d’une autre personne. Et je tiens à signaler que celle-ci était pieds nus malgré le soleil. Vous connaissez tous comme moi la chaleur du sable au zénith du soleil.

Et alors ?! elle est aveuglée par la tristesse

Chikara : Aucun humain ne peut se déplacer sur le sable à pied nu en pleine journée sans subir de lourdes brûlures. Haku est un Otoko Doubutsu, il est donc logique de penser qu’il était avec un des siens.

Hanae : Je comprend où tu veux en venir Chikara mais par contre nous ne sommes plus au moment de savoir s’il est ou non coupable. Ce que nous voulons à présent c’est savoir la punition qui lui sera donnée. Chikara se mord la langue

Chikara : Je comprends …

Hanae : Dans ce cas nous allons pouvoir passer à la sentence. Que ceux qui sont pour que la loi d’une vie pour une vie soit appliquée lève la main.

Haku : Quoi ?! Vous voulez vraiment me tuer ?! la peur est palpable dans la voix du garçon

Hanae : Tout dépendra de la décision qui sera prise.

Chikara : Si on le tue ça sera le début de gros problème pour nous.

Hanae : Et si on laisse son acte impuni ça sera le début de la fin de notre coalition. Comment veux-tu que l’on garde notre lien si un meurtre n’est pas jugé ?

Je suis navrée … la vieille dame se lève Je vote contre pour la simple et bonne raison que j’ai bien moins peur que ma caravane soit seule que de mettre le Cagnard sur notre dos. Il est déjà suffisamment difficile de survivre ici que pour ajouter la colère de Shukaku et de ses enfants.

Les voix s'élèvent durant plusieurs minutes autour de Haku qui n’a qu’une envie, celle d’être dans les bras de sa mère et de son frère. Il se gratte la gorge de façon mécanique, geste laissant transparaître son stress.

Kuro : * Montre leur que tu peux être plus utile vivant que mort ! * Haku sursaute, la voix est pratiquement identique à la sienne mais il reconnait bien les pensées de Haku dans son crâne sans savoir si c’est son imagination ou non qui lui joue un tour

Haku : * Comment ça ? *

Kuro : * Tu peux créer des ressources. Tu peux leur offrir de l’eau à volonté. C’est ce qu’ils recherchent le plus ! *

Haku : * Tu crois que ça peut vraiment marcher ? *

Kuro : * Tu n’as rien à perdre Haku ! *

Il doit être enterré vivant ! la veuve frappe de son poing la pierre

Haku : Shukaku n’est vraiment pas content de votre décision ! en plus du conseil qu’il vient de recevoir de son frère, ou purement imaginés, il ajoute une couche en se basant sur ce qui a été dit Il vous offre ça pour que l’on me pardonne.

L’aspirant joint ses mains avant de les tendre les paumes vers le plafond. De l’eau s’écoule d’entre ses doigts en quantité, imbibant son pantalon et le bureau auquel il se trouve. Les yeux de tous les adultes autour de lui s'écarquillent face à l'écoulement.

Hanae : Qu’est-ce … C’est de l’eau ?

Haku signe d’un oui de la tête alors que Hanae fait un geste de la main vers l’un de ses gardes pour qu’il goutte ce qui s’écoule des mains de l’enfant. C’est un peu fébrile que la femme s’avance vers l’aspirant, passant une main sous le flot continu pour en prendre un peu dans sa paume qu’elle lève à sa bouche. Elle tremble un peu à l’idée que ce pourrait être tout autre chose qui ne serait pas bon pour son corps. Elle finit par en boire une petite lampée sous le regard insistant de sa chef. C’est un sourire qui se placarde sur son visage en découvrant que le garçon n’a pas menti.

Hanae : Alors ?!

C’est bien de l’eau Hanae. Une des plus délicieuses que je n’ai jamais goûtée ! le flot se stoppe

Hanae : Tu peux réellement créer de l’eau ? Haku signe du menton tout en souriant, il est conscient que ça tourne en sa faveur Combien peux-tu en produire ?! elle est debout, ses mains plaquée sur la pierre de son bureau Qu’importe ! Remettez le en cellule ! Je lève son jugement !

QUOI ?! la voix de la veuve prend toute la salle, ignorée cependant par tout le monde vu sa place dans la hiérarchie

Chikara : Hanae ! Tu l’as entendu, c’est un don de Shukaku ! Même si on ne sait pas si c’est vrai ne prend pas le risque que ce ne le soit pas ! la plupart des voix s’élèvent pour épauler celle de Chikara

Haku : Dis-moi où est mon ami ! des gardes s’approchent de l’enfant

Hanae : Capturez le !

Haku : Tu m’avais promis ! l’enfant hurle alors que des bras viennent le chopper sous les siens, bloquant ses mains dans son dos sans qu’il ne puisse faire quoi ce soit sous le nombre

Il a tué mon mari ! Il doit être puni ! Si c’est pas le cas je t’assure que ma caravane va …

Elle n’a pas le temps de terminer sa phrase que des cris s'élèvent dans la salle, ces voix font froid dans le dos. Ils viennent des personnes ayant posé la main sur Haku, c’est même personne au sol se tordant de douleur tout en maintenant levant leurs mains brûlées jusqu’à la chaire.

Chikara : MERDE ! il fait un bond en arrière pour s’éloigner du garçon On te l’a dit Hanae !

Les personnes dans la salle se sont rejoints au bord de la pièce, aucun ne peut détacher son regard de Haku qui est méconnaissable. Sa peau s’est transformée en une épaisse croûte de pierre noire veinée finement par du magma brûlant chaque pan de tissu qu’il portait.  Haku ne se rend pas vraiment compte de sa nouvelle structure, s’étonnant que son pied s’enfonce légèrement dans le sol malgré qu’il se trouve sur de la pierre. C’est surpris qu’il porte son regard vers le bout de ses jambes.

Yuukai : Hé bien … Vous l’avez poussé à bout ! la main de l’adolescent se pose sur le crâne en fusion de l’enfant Il faut te calmer Haku. C’est mauvais pour ton petit coeur. la peau de l’aspirant reprend sa teinte naturelle, le poussant à plaquer ses mains pour cacher ce qu’il ne veut pas dévoiler à qui que ce soit Tu as suffisamment fait de problème comme ça ! Yuukai insuffle du chakra dans le crâne du garçon qui tourne de l’oeil, il ne manque pas de le ratraper dans ses bras

Hanae : Qui êtes-vous ? De quel droit vous entrez ici ?! la confusion portée par l’état de Haku la pousse à croire qu’il est entré par la porte principale au lieu de juste apparaître

Yuukai : Tu t’en prends vraiment à la mauvaise personne ma pauvre ! il disparaît dans un nuage de poils noirs pour réapparaître dans le dos de la dame, tenant dans ses griffes noires et épaisses sa gorge Je l’ai envoyé ici en pensant qu’il pourrait apprendre. des lances se pointent vers lui J’ai vraiment cru que vous seriez un peuple qui pourrait lui inculquer des valeurs. Apparemment je me suis trompé.

Hanae : Qu … qu … qui es-tu ? Yuukai glisse ses lèvres contre l’une des oreilles de la dame tout en lui caressant le visage

Yuukai : Son créateur ma vieille. il plante ses griffes dans la face de la dame Tu as menti à la mauvaise personne, de plus tu t’en es pris à lui ! les gardes s’avançant vers eux se stoppent sans aucune raison apparente Cette fois-ci je te laisse la vie sauve. Ce ne sera pas la même pour la prochaine fois. il se penche tout vers elle en retirant ses doigts ensanglanté de la face de la cheffe de caravane tout en arrachant des lambeaux de de peau J'oubliais, il manque quelqu’un. L’ami de Haku, peux-tu me dire où il est ? trois Yuukai apparaissent semblant triplé l'adolescent tatoué de la tête aux pieds Je te préviens, tu me le dis où je te tranche la tête ma pauvre.

La vieille dame tremble et murmure quelques mots alors que deux des clones de Yuukai se positionnent pour dissuader qui que ce soit de s’avancer. Le troisième va chercher le gamin alors que l’original disparaît. Malgré qu’il ne soit plus là, l'aura se dégageant des clones est suffisant pour fixer tout le monde sur place, seuls les blessés font du bruit. Les yeux de Chikara traduisent clairement un “Je te l’avais dit” en direction de Hanae se tenant le visage balafré. Il ne faut que quelques minutes, distordues par le silence coupé de gémissement, pour que Yuukai réapparaisse avec dans l’une de ses mains Hikari endormi et dans l’autre une tête qu’il envoie valser à travers le tribunal.

Yuukai : Il vous a aidé et c’est de cette façon que vous le remercié ? Pour cette fois je vous en tiendrai pas plus rigueur. l’un de ses clones posse Haku sur l’épaule de l’adolescent Je suis vraiment très déçu de vous ! Vouloir tuer ce visage d’ange alors qu’il cherchait à vous aider pour sauver son ami. il insuffle du chakra par l’un de ses pieds nu, traçant doucement un sceau à l’aide de son chakra, il fait un signe de sa tête à ses clones qui s’avancent vers les blessés

Chikara : C’est Shukaku qui vous envoie ? la voix brisée de l’homme fait contraste avec le rire amusé de l’adolescent

Yuukai : Absolument pas. il joue avec le tanto du garçon Il aurait plutôt peur de moi que oser me demander quelque chose. dans la bouche d’une autre personne ces mots auraient crée l’hilarité de tout le monde mais pas dans la sienne, l’aura se dégageant de lui est tellement écrasant et dérangeant qu’il en appuie ses propos J’espère que vous ne m’en voudrez pas de trop. plus personnes ne gémit de douleur, les clones de Yuukai viennent de soigner tout le monde non sans laisser les marques

Chikara : Vous êtes qui ?

Yuukai : Ça n’a aucune importance. Tout ce que vous devez savoir c’est que si jamais vous croisez de nouveau son chemin je m’attend à ce que vous soyez bien plus accueillant avec lui ! Il en va de même pour son ami bien sûr. Sur ce je vous souhaite bonne chance avec la tempête qui arrive.

C’est dans un dernier sourire carnassier que l’adolescent disparaît avec Haku et Hikari qui reprennent un peu leur esprit. Il en profite pour arracher un pan de sa jupe pour couvrir l’enfant avant que le sceau ne s’active et les fasses disparaître.

L’ambiance dans la maison des Ohono est terrible, dans le salon Hachiro se fait passer un sacré savon par Ayako qui n’arrive toujours pas à comprendre comment celle qu’elle dit être son fils peut se retrouver entre les mains d’un être ayant traversé tant d’âge. Elle serait très certainement encore plus hors d’elle si elle savait depuis combien de temps la personne avec qui se trouve Haku est venu à la vie. Même le numéro un ne se doute pas de qui est vraiment cet adolescent.

Ayako : Est-ce que tu te rends compte ce que ça implique ?! Elle plante un index dans l’épaule de l’homme. Ça fait plus de deux semaines qu’il a disparu sans donner le moindre signe de vie ! L’impératrice a déjà ses yeux rivés sur eux et maintenant une telle personne ?! Il vient de lui avouer avec qui est le garçon. Il n’a que dix ans ! Pando et puis ça ?! Comment veux-tu que je puisse gérer ?!

Hachiro : Il ne risque absolument rien avec lui ! Je ne connais personne pouvant lui arriver à la cheville !

Ayako : Parce que c’est censé être rassurant alors que je ne sais même pas où il est ?! Est-ce que tu te rends compte de comment est Kuro ? Il ne mange plus, il ne sourit plus et refuse d’aller à l’académie ! Il reste toute la journée enfermée dans sa chambre en imaginant le pire !

Hachiro : Par ce que tu crois que c’est de ma faute ?! Tous deux se taisent en entendant Kuro courir à travers la maison comme une furie, passant entre les deux un grand sourire aux lèvres.

Ayako : Kuro ? Elle suit du regard son fils.

Kuro : HAKU !!! Le garçon ouvre d’un geste brusque la porte coulissante donnant sur le jardin. Un sceau fait de chakra se matérialise aux pieds des brins d’herbe.

Ayako : Kuro s’il te …

La mère n’a pas le temps de terminer sa phrase que Hachiro apparaît au niveau du garçon, l'attrapant au niveau de la taille avant de réapparaître aux côtés de Ayako.

Kuro : Mais lâche moi ! Il revient je te dis ! Au bout de quelques secondes où seul Kuro parle, le trio apparaît sous les yeux de tous. Tout de suite un aura écrasant s’abat sur la demeure, n’empêchant cependant pas la colère de la dame monter à mille à l’heure dans son corps.

Ayako : Haku !

Le garçon avec le renard sur sa tête et le pan de tissu autour de sa taille s’élance directement vers sa mère tout sourire aux lèvres. Kuro lui se dégage du bras du numéro un pour rejoindre l’étreinte familiale.

Ayako : Je remercie l’Élue que tu sois de retour en un seul morceau !

Yuukai : Mais de rien, j’ai été ravi de m’occuper de votre fils et de son ami. L’adolescent sourit à pleine dent alors que la mère se relève tout en poussant ses fils en arrière pour les protéger.

Ayako : Je suppose que tu veux dire kidnappé ! Comment oses-tu te présenter de cette façon ici ?! Il rigole. Je vais te faire passer l’envie de t’amuser de cette situation ! Elle est retenue par Hachiro alors qu’elle fait deux pas en avant.

Hachiro : Ne le provoque pas Ayako.

Ayako : Et puis quoi encore ?! Tu crois que je vais laisser passer ça ?! C’est mes petits ! Yuukai plonge ses yeux amusés dans ceux de la dame.

Hikari : Tu devrais l’écouter Ayako. Elle est surprise par l’intervention du renardeau.

Yuukai : Tu ferais bien de suivre ses conseils. Et je ne dis pas ça parce que j’ai peur d’une mère en colère mais parce que c’est elle qui devrait avoir peur pour son garçon. Les deux garçons sont collés l’un à l’autre, bien trop heureux d’être de nouveau ensemble.

Kaname : Bon retour Haku !

Ayako : Pourquoi je devrais avoir peur alors que mon fils est de retour ?! De nouveau ce regard amusé alors que Haku se défait des bras de son frère.

Haku : Ne te fâche pas maman. Elle fronce des sourcils alors qu’il présente sa main gauche, une tache noir se trouve au centre de celle-ci. Elle prend immédiatement ce qui lui est présenté.

Ayako : Qu’est-ce que c’est ?! L’adolescent entre dans la maison.

Yuukai : Un véritable problème. C’est le Noroi.

Hachiro : Le quoi ? Il se mord la langue en sachant que si Yuukai dit que quelque chose est un problème c’est que s’en est vraiment un.

Yuukai : Tu veux expliquer Haku ?

Haku : Si j’ai bien compris ce que Yuukai disait c’est une sorte de grosse maladie qui va se propager si je ne deviens pas plus fort que je le suis déjà.

Kuro : Comment ça ?! Les yeux du garçon sont grand ouverts.

Yuukai : Le Noroi est un mal qui frappe une des contrées du monde. Haku a été touché par elle durant son dernier voyage à Pando. Je tiens à dire que c’était avant que je ne parte avec lui. Cette dernière phrase a été ajoutée sous les gros yeux de la mère.

Kuro : Et c’est grave ?

Yuukai : Je n’en ai aucune idée. Je n’ai jamais vu le Noroi sur un humain.

Ayako : Et sur quoi tu sais ce que ça fait ?

Yuukai : Des animaux. Et ça ne tourne jamais bien. Ils finissent par perdre la tête. Mais de ce que j’ai observé plus la créature est forte et plus le Noroi prend du temps pour se propager.

Ayako : Comment ça plus fort ?! Elle perd clairement le peu de calme qu’il lui restait.

Haku : Je dois suivre un entraînement très dur maman pour empêcher le Noroi de grossir.

Ayako : Mais tu n’as pas le temps Haku, tu as déjà pas mal d’entraînement et puis il y a aussi les cours de l’académie. Elle n’imprime pas bien.

Yuukai : Je ne pense pas que ce soit une bonne idée qu’il continue l’académie. Il serait même peut-être bon qu’aucun des deux ne reste à Shuto. Ça devient dangereux pour eux.

Kuro : Pourquoi dangereux ? C’est l’endroit où on risque le moins de choses dans tout l’Empire.

Hachiro : Tu penses vraiment que c’est le moment ? Kuro serre les dents face à sa question ignorée.

Yuukai : D’abord Pando qui s’intéresse à eux, puis l’impératrice. Vous ne pourrez pas les garder secret pendant longtemps.

Haku : Comment ça nous garder secret ? Ayako plie ses genoux pour être au niveau de ses garçons, posant une main sur le crâne de chacun tout en foudroyant du regard l’adolescent.

Ayako : Ce n’est pas vraiment ce qu’il voulait dire les garçons. C’est juste que vous avez de grandes facilités pour ce qui est du domaine des shinobis. C’est pour ça que l’impératrice a demandé à votre père de s’occuper de votre entraînement.

Kuro : Mais on ne veut pas partir de Shuto maman.

Yuukai : Si c’est pas aujourd’hui ça sera demain. Vous n’avez pas vraiment le choix, surtout pour Haku. Mais ça risque d’être tout aussi vrai pour Kuro dans pas très longtemps.

Haku : On va vraiment devoir partir maman ?

Hachiro : Pas pour le moment !

Yuukai : Je te trouve bien imprudent numéro un. Est-ce que je dois te rappeler de qui …

Hachiro : Yuukai ! Je t'interdis d’en parler !

L’aura de Yuukai s’intensifie sous les paroles de l’adulte, jetant directement un froid dans la maison. L’adolescent fronce les sourcils, il ne semble vraiment pas apprécié la façon dont on vient de lui parler.

Yuukai : Et je peux savoir ce qui m’en empêche ?! Hachiro fait un pas en arrière alors que l’immortel en fait un en avant. Depuis quand tu te permets de telles choses ? En un clin d’oeil l’adolescent a disparu dans un nuage de poil pour se retrouver front contre front avec l’adulte, ses pieds à une trentaine de centimètres du sol Tu veux peut-être que l’on en discute réellement ? Celui qu’on nomme l’Oni ravale sa salive sous la pression de Yuukai. C’est bien ce que je pensais.

Haku : Hikari saute ! Le ton du garçon est on ne peut plus sérieux alors qu’il quitte la protéction de sa mère qui durant un instant hésite à le ratrapper mais lui aussi dégage un aura, il n’a rien à voir avec celui de Yuukai mais reste tout de même impressionnant. Le renardeau pose ses pattes au sol alors que la peau du garçon émet une lueur orangée à travers les plaques sombres.

Yuukai : AÏE ! Il brasse l’air de sa main rougie que Haku vient de chopper tout en souriant.

Haku : Ne lui parle pas comme ça ! De la fumée noire et âcre s’élève des pieds du garçon qui crame le parquet.

Yuukai : Sacré gamin ! Les yeux de tous sont tournés vers l’enfant de magma. Yuukai pose sa main libre sur le crâne en fusion pour lui redonner son état naturel. Tu ferais bien de faire attention à où tu utilises ça si tu ne veux pas mettre le feu à tout. Il frappe de ses pieds le sol pour éteindre les flammes naissantes À moins que tu veuilles faire brûler tout Shuto.

Ayako : C’était quoi ça Haku ?!

Kuro : C’est trop coooool ! Par contre tu es tout nu ! Il éclate de rire alors que son frère prend le premier tissu qui lui passe sous la main pour se couvrir.

Yuukai : Vous devez mieux comprendre ce que je veux dire. Je veux bien les laisser pour le moment si vous vous sentez de les gérer. Haku ne sera pas simple et ça sera pire quand Kro aura aussi éveillé toute ses capacités.

Kuro : Moi aussi je vais pouvoir faire ça ?! Il a les yeux ronds comme des billes sous l'excitation que ça puisse aussi lui arriver.

Ayako : Qu’est-ce que tu lui as fait ?! Elle tire ses gamins en arrière.

Yuukai : Personne n’en a rien à faire. Le plus important est qu’ils soient revenus en un seul morceau non ?

Ayako : Il l’aurait été si tu ne l’avais pas kidnappé ! Les adultes se font face alors que les garçons sont dans un tout autre monde.

Kuro : Elles viennent d’où ces cicatrices ?!

Haku : Je me suis battu contre un énorme ver-de-terre !

Hikari : Tu m’as bien abandonné en tout cas !

Haku : C’est toi qui est parti avec le tout peint !

Kaname : Sssa m’étonne pas de lui !

Kuro : Tu as fais comment pour être tout en feu ?!

Haku : Je ne sais pas trop … J’ai juste appris ça comme si je savais toujours le faire.

Kuro : Faut que tu m'apprennes ! Les oreilles du quatuor sont attirées par le “non” résonnant qui vient de sortir de la bouche de la mère adoptive des garçons.

Yuukai : Très bien, dans ce cas je vais vous laisser vous en occuper pour le moment. Il fait quelques pas vers le jardin avant de se tourner vers le duo d’adultes. Je reviendrais quand ça deviendra impossible pour vous de les gérer. Occupez-vous en bien avant mon retour !

Yuukai signe d’un geste du dos de la main en signe d’aurevoir avant de disparaître dans un nuage de poil noir. Laissant une bonne fois pour toute les retrouvailles entre tous se faire.