Entre frères [Hachiro | Kemonaru]

Ça doit être l’un des moments que Hachiro préfère dans sa journée, s’il déjeune pratiquement toujours dans la cuisine c’est en partie parce que ses parents n’ont jamais le temps de partager ce repas avec leurs enfants. Préférant assurer toujours celui du soir quand ceux-ci sont libres. Il faut d’ailleurs une bonne excuse pour ne pas y participer, comme par exemple être en mission, un entraînement qui ne peut être déplacé, … Un moment très important pour l’Empereur et l’Impératrice comme vous l’aurez compris. Mais qu’est-ce qui fait que l’adolescent apprécie autant ce moment de la journée ? À force de venir manger ici et non dans la salle dédiée à ceci, il a fini par nouer des liens avec les deux cuisiniers du palais.  À force, il a eu droit à des petites attentions, comme par exemple des sauces un peu plus sucrées qu’à la normale ou encore un riz un peu plus épicé. Des choses préparées ou plutôt modifiées juste pour lui.

Est-ce que vous avez besoin d’autre chose Ouji-sama ? elle pose un énième bol face à lui, une soupe miso complétant la dizaine de plats tous en petite quantité pour qu’il n’y ai pas de gaspillage

Hachiro : Ce sera parfait, j’ai tout ce qu’il me faut comme toujours Yumi-san ! Merci beaucoup !

Il tend ses baguettes pour attraper un bout de feuille de nori et trempe celle-ci dans sa soupe. Hachiro zieute autour de lui, apparemment le petit-déjeuner sera seul aujourd’hui. Il faut dire qu’il a pris du retard entre Jinji qui l’a ennuyé et la discussion avec son père. Kemonaru lui a déjà dû prendre son repas … Il aurait quand même pu l’attendre non ? Ça fait des années qu’ils partagent tous deux ce moment pratiquement tous les matins. Tant pis, ça sera sans lui ! D’un mouvement un peu maladroit à cause de ses poids, il tranche un bout de poisson de ses couverts, engouffrant cette chair dans sa bouche une fois l’avoir fait baigné dans cette somptueuse sauce au soja. Le meilleur moyen de commencer une journée !

Kemonaru avance d’un pas pressé dans les couloirs du palais. L’entraînement improvisé de ce matin et le trajet entre sa chambre et le bureau de l’Empereur qui prend plusieurs minutes, du fait de la taille du palais impérial, risquent bien de le mettre en retard. Il a tout juste eu le temps d’enfiler son kimono gris cendré sur le dos duquel est brodé le symbole de l’armée Shinobi, signe distinctif qui a remplacé le traditionnel bandeau depuis que celle-ci a vu son rôle pencher vers celui d’une force de dissuasion plutôt que d’un force militaire pure, et de se coiffer rapidement, ce qui ne change pas grand-chose vu la tendance qu’a sa chevelure épaisse à retourner à une position aléatoire malgré ses efforts.

Le jeune homme n’a pas particulièrement rendez-vous avec son père, c’est plutôt une habitude pour lui d’aller le voir, tous les matins, à huit heure précise. Un peu comme un moyen de montrer son assiduité, une expression du travail acharné qu’il fournit depuis qu’il a rejoint les rangs de l’académie. Aussi futile que ça puisse paraître, cette habitude tient à cœur à l’Empereur qui ne manque pas de le faire remarquer à son fils adoptif s’il a du retard. C’est pour ça que Kemonaru se dépêche aujourd’hui.

En arrivant devant le bureau de son père, Kemonaru porte la main à sa pommette en grimaçant, l’énorme bleu laissé par Inoku demeure douloureux, heureusement qu’elle a pu au moins en atténuer la couleur. Il s’avance pour frapper à la porte, attend cinq secondes comme d’habitude et pénètre dans le bureau.

« Bonjour, Père. »

L’Empereur semble fatigue, il a probablement encore fait une nuit blanche. Il lève tout de même les yeux vers Kemonaru, s’arrêtant particulièrement sur son visage.

« Tu est en retard, tu ne t’es pas battu, j’espère. »

Kemonaru tique. Il se battait souvent quand il était enfant, mais ce n’était plus arrivé depuis des années. Ça aurait été une régression tout à fait inacceptable.

« Non, Père. Inoka-sensei m’a rendu une visite imprévue ce matin. Vous savez comment sont ses entraînements. »

 « Très bien. Je suis content de voir que tu prends ton entraînement à cœur, peu importe l’heure. Continue comme ça. Tu peux disposer. »

Kemonaru adresse un salut martial à son père adoptif, qui est déjà en train de reporter son attention à son travail, avant de quitter le bureau. Soulagé de ne pas avoir subi de remontrance particulière de sa part, le jeune homme se dirige prestement vers la cuisine : le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée après tout. Hachiro doit sûrement déjà y être et l’attendre.

En effet, il trouve son frère en arrivant dans a cuisine, déjà installé et en train de manger. Son petit déjeuner : des œufs brouillés et un bol de riz, quant à lui, a déjà été disposé sur la table par les cuisiniers, qui se tournent vers lui alors qu’il prend place en face de son frère.

« Bonjour Ouji-sama, avez-vous besoin de quelque chose en plus de votre petit déjeuner habituel ? »

« Bonjour Yumi, tout est parfait, comme d’habitude. Merci beaucoup. »

Kemonaru suit brièvement du regard la cuisinière qui prend un peu de recul, puis se tourne enfin vers Hachiro.

« Salut Hachiro, alors pour une fois tu es en avance ? »

Il faut dire que le blondinet a une fâcheuse tendance à négliger sa toilette du matin, et à ne s’en occuper qu’après avoir subi les remontrances de Nioloru, son majordome. Ce matin cependant, c’est Kemonaru qui est en retard.

En portant son attention sur son déjeuner, le regard du jeune homme croise les poids que son frère porte aux bras. Lui n’en a jamais eu besoin, étant de constitution légèrement plus forte que ses frères adoptifs, il n’avait aucune idée de s’il aurait été capable de supporter ce genre de chose.

« Comment tu vas, tu tiens le coup, avec ces poids toute la journée ? »

L’adolescent relève la tête en voyant son frère arriver dans la cuisine, il aurait aimé pouvoir parler mais sa bouche pleine de riz l’en empêche totalement. Voilà une autre raison pour laquelle il aime manger dans cet endroit. Ici il peut être lui-même, il n’a pas besoin de chercher à remplir toutes les cases des bonnes manières et de l’étiquette. Ici il peut se retrouver les joues gonflées de nourriture sans que personne ne trouve quoi que ce soit à redire. Il s’empresse de vider sa grosse bouchée, une gorgée de miso pour aider le tout à passer alors que Kemonaru échange quelques mots avec Yumi. Il hoche simplement de la tête en signe de salut, avant avec un peu de difficulté ce mélange d’aliments. Il n’en vient à bout qu’au moment où l’adopté s'inquiète à propos des poids qu’il porte. Hachiro prend une bouffée d’air suite à toute cette apnée pour retrouver sa capacité de paroles.

Hachiro : C’était pas facile au début, mais ça va maintenant .. ‘Fin ça reste handicapant mais ça va. C’est surtout en fin de journée que ça devient difficile.

Il attrape de nouveau un bout de poisson qu’il laisse nature cette fois-ci. Il engouffre la chair dans sa bouche en observant le visage de Kemonaru. Son regard se stoppe sur la pommette rougie virant sur le bleu. Il soupire tout en posant ses baguettes.


Hachiro : Qu’est-ce qui t’es arrivé Kemonaru ? Ne me dit pas que tu as recommencé à te battre ? Si c’est le cas je vais avoir encore plus de problème, ils vont penser que c’est de ma faute ! Déjà que je sors d’une punition de trois semaines à cause d’une bagarre avec Haru … Manquerait plus que l’on pense que c’est de ma faute … On pourrait utiliser le ... il regarde autour de lui pour s’assurer que personne n’écoute tout en se penchant en avant Il me reste du maquillage d’une des cérémonies, tu te souviens quand mère m’avait obligé à en porter ? l’adolescent reprend sa place Ça pourrait t’éviter des ennuies à toi et à moi si tu as recommencé à te battre.

Il soupire tout en reprenant ses baguettes et en plaquant son dos sur le fond du siège, si ses parents le voyaient dans cette position il aurait droit à une sacrée remontrance. À force de le lui dire, ils commencent petit à petit à penser qu’il le fait parfois plus par esprit de contradiction qu’autre chose. Autant dire qu’à chaque fois la punition est un peu plus dure. Il en profite donc lorsqu’il le peut.

Hachiro : Ça tombe bien, moi qui ne savait pas quoi faire aujourd’hui … On pourrait tenter de cacher ça pour que personne d’autre ne le voit.

Son frère qui se goinfre dès le matin et une vue agréable pour Kemonaru, qui contraste agréablement avec une routine qui pourrait autrement sembler austère. Comme d’habitude, il donnerait presque l’impression de ne pas l’écouter. Difficile de lui en vouloir, en tant que potentiel héritier il est probablement écrasé par des responsabilités que Kemonaru peut à peine imaginer. Il faut bien qu’il ait des moments à lui, où il peut se détendre.

Avec l’allusion l’allusion à son bleu, le jeune homme y porte à nouveau la par réflexe, ce qui lui arrache encore une fois une grimace.

*Il aurait quand même s’inquiéter de comment j’allais avant de penser aux retombées sur lui…*

Kemonaru n’en veut pas pour autant à son frère, il aurait même probablement réagi de la même façon à sa place. En plus, il a raison : Hachiru l’a tellement embarqué dans toutes sortes de bêtises que les gens le pointent directement du doigt s’il se passe quelque chose, même quand il n’est pas là.
Le jeune homme prend à son tour ses baguettes pour une première bouchée de riz. Nouvelle grimace : il semblerait que son corps a besoin de quelques heures de plus pour se remettre du coup au ventre de tout à l’heure. Il repose ses baguettes d’un air déçu.

« Non non non. C’est Inoka… Elle m’a encore fait un de ses entraînements surprise. Elle aurait pu faire attention à éviter mon visage au moins… Mais tu sais comment elle est, elle ne voit surement même par pourquoi c’est gênant. » Il s’arrête un instant avant de reprendre, l’air presque fier. « Par contre j’ai presque réussi à l’avoir ! Bon j’ai raté, et je risque de devoir attendre pour pouvoir manger, mais c’est déjà un succès ! »

L’inquiétude de son frère désarmorcée, Kemonaru prend le temps de considérer son idée.

« J’avais plutôt pour projet de faire un tour en ville aujourd’hui. Je dois voir l’armurier alors autant en profiter. Cela dit c’est vrai qu’il vaut mieux éviter que tout le monde me voie avec ça sur la tronche… Mais tu me promets de pas faire n’importe quoi hein ? »

« Et puis, on pourra en profiter pour aller en ville ensemble si tu veux, ça fait longtemps qu’on n’a pas eu l’occasion. »

Hachiro soupire de soulagement en entendant qu’il est impossible de reprocher ce bleu contre lui. Par contre il grimace en même temps que son frère, il a un peu de mal à comprendre qu’une personne aussi brutale puisse être le senseï particulier de Kemonaru. Il ne l’a jamais connue comme tel, non pour lui Inoka n’a été rien de plus qu’une professeur de danse durant une semaine. Sa façon d’enseigner est bien trop frontale pour l’adolescent, surtout sur son plus jeune âge lorsque la colère lui montait beaucoup plus rapidement. Dans l’intimité, il n’était pas rare d’entendre ses petits pieds d’enfant frapper le sol suite à une remontrance. Heureusement qu’aujourd’hui il s’est calmé bien qu’il lui arrive encore de se laisser aller à ses émotions.
Il hésite durant un instant à relever le fait que cette femme ne devrait peut-être pas agir de la sorte avec lui … Certes, elle s’est fait un nom dans Shuto à la seule force de son talent mais tout de même … Il n’en a cependant pas le coeur en voyant la fierté sur le visage de l’adopté. Mais surtout qui est-il pour pouvoir juger que sa mère l’Impératrice a tort ?

Hachiro : Tu l’auras la prochaine fois Kemonaru, j’ai aucun doute sur ça !

Il pique à nouveau ses baguettes dans son natto, avançant sa bouche vers le plat afin de ne pas mettre des fils de ceux-ci un peu partout. Du soja fermenté qui n’est pas au goût de tout le monde et qui ne trouvait pas grâce au palais de l’enfant. Mais il a appris à l’aimer à force d’être obligé d’en manger pour ses bienfaits. Il reporte son attention vers son frère, des filaments de natto sur son menton qu’il chasse d’un revers de main.

Hachiro : C’est vrai qu’avec mes entraînement en attendant d’avoir une équipe et mes cours théologique ça fait un bon moment que je n’ai pas été en ville ... il reprend un peu de riz sans le porter à sa bouche C’est d’accord, on peut aller en ville … Je pourrais en profiter pour changer les cordes de mes yoyos. À force de jouer avec et vu le poids qu’ils font, elle se détend très vite … Ou c’est juste une idée, mais ça ne ferait pas de mal.

L’adolescent se remet à manger tout en réfléchissant au fait de maquiller son frère … L’idée n’est vraiment pas bonne, à vrai dire ce n’est pas lui qui s’occupe de camoufler ses blessures. C’est Yumi qui l’aide avec ceci mais est-ce qu’elle a le temps de le faire ? Il ne voudrait pas la mettre de nouveau dans une mauvaise posture.

Si je peux me le permettre Oujis-sama je peux m’occuper de ceci. elle s’incline d’un coup Je suis navrée, je ne voulais pas entendre votre discussion.

Hachiro : Tu n’as pas à l’être Yumi-san, nous parlons sans chercher à ne pas être entendu, tu es en droit d’entendre sans être gênée. Hachiro attrappe de nouveau une bouchée en se relevant Tu m’as déjà couvert plus d’une fois avec ce maquillage Yumi-san. Tu ferais un bien meilleur travail que moi ! Je reviens tout de suite !

Sans attendre une réponse, il se met en route, manquant de louper son atterrissage à cause des poids qu’il porte. Tentant de récupérer son équilibre en assurant son maintien à l’aide de ses mains sur les plans de travail.


La main droite du blond se pose sur une planche, sur la partie non soutenue par le plan de travail. Ça ne manque pas, il perd son équilibre tout en envoyant le couteau posé sur celle-ci au sol. Il manque de peu de tomber à terre mais réussit tout de même à garder ses deux pieds à terre.

Ouji-sama vous allez bien ?!

Hachiro : Plus de peur que de mal !

Il prononce ces paroles en ramassant la planche qui était vide et le couteau, les reposant là où ils se trouvaient un rien plus tôt avant de s’engouffrer dans les couloirs du palais.
Ce n’est qu’au bout de cinq bonnes minutes que Hachiro revient dans la cuisine avec un bout de tissu où il a enfermé le pot rempli d’il ne sait trop quoi et d’une sorte d'éponge. C’est tout sourire qu’il pose le tout sur la table, proche de son frère.

Hachiro : Ça devrait faire l’affaire, je ne pense pas avoir oublié quelque chose … Si je me souviens bien c’est ce que tu avais utilisé la dernière fois Yumi-san. elle jette un oeil au contenu

Ce sera bien plus que suffisant Ouji-sama. elle prend une bougie qu’elle approche de la place où se trouve Kemonaru afin d’avoir un peu plus de lumière Vous permettez Ouji-sama ?

C’est parfois un peu difficile de suivre avec ce même nom de statut donné à tous les enfants impériaux, le pire c’est quand Jinji est lui aussi dans les parages … Il y a de quoi tourner sa tête toutes les trois secondes avec certaines personnes.
Hachiro, lui, se remet à son petit-déjeuner.

Hachiro : Ça va me laisser le temps de finir mon repas ! On pourra aller en ville ensuite Kemonaru.

Kemonaru sourit franchement en réponse à l’encouragement de son frère, et d’autant plus lorsqu’il approuve l’idée d’aller en ville. Sa dernière sortie remonte effectivement à longtemps, leur dernière sortie commune encore plus.

La réaction du jeune homme est presque aussi rapide que la chute de son frère, mais pas suffisamment, heureusement qu’il a le temps de se rétablir à temps. Le bol de riz de Kemonaru, cependant, n’a pas cette chance : une main hâtivement posée sur la table alors qu’il se levait en un sursaut a mis fin à toute possibilité de le consommer. Penaud mais soulagé, le jeune homme regarde son frère sortir précipitamment de la cuisine afin d’aller chercher le matériel de maquillage.

Il se retrouve désormais seul avec Yami. La situation est assez gênante pour tous les deux : ils avaient entretenu une relation, à laquelle il avait dû mettre abruptement il y a six moi sur ordre de l’Empereur. Son fils se devait de rester libre dans le cas où un mariage politique serait nécessaire. Kemonaru le comprend très bien, il n’empêche que la séparation avait été douloureuse pour tous les deux. S’il y a une responsabilité liée à son statut qu’il a du mal à assumer, c’est bien celle-là.
Le jeune homme ne trouve pas mieux à faire que de nettoyer sa maladresse pour temporiser le retour de son frère.

Hachiro finit par revenir avec le maquillage, qu’il tend à Yumi.

« Couvert de ce maquillage plus d’une fois ? Pourtant la cérémonie dont tu m’as parlé n’a eu lieu qu’une fois. »  Kemnoaru feint un air penaud assez peu convaincant. « Tu devrais faire attention quand tu… Te promènes. Ce n’est que des égratignures pour l’instant, mais personne n’aimerait te voir revenir avec de vraies blessures. »

Le jeune homme se tourne ensuite vert Yumi.

« C’est bon pour moi. Fais juste attention s’il te plaît, c’est encore assez sensible. »

La cuisinière ne semble pas tenir compte de cette précision, ce qui ne manque pas d’arracher une grimace ou deux à Kemonaru. Impossible de lui en vouloir cependant, les événements ont dû être encore plus difficiles pour elle, qui est obligée de maintenir une attitude parfaitement respectueuse à l’égard de la famille impériale.
Le travail finit néanmoins par être terminé, et effectivement vraiment bien réalisé comme Kemonaru le constate en l’inspectant son reflet dans la vitre d’une étagère. «

« C’est parfait, merci Yumi. » Il se tourne vers Hachiro. « Avec ça je devrais être prêt à sortir. C’est quand tu veux. On commence par un tour au parc central ? J’ai entendu dire qu’ils avaient aménagé un nouveau jardin. »

C’est vrai qu’il est arrivé plus d’une fois à Hachiro de se retrouver le visage recouvert en partie de maquillage. Pour ses parents il est très important de toujours être présentable, les égratignures et les bleus qu’il se fait souvent en escaladant ce qu’il lui passe sous la main n’est pas du tout dans cette optique. C’est pour cette raison que l’enfant possède un stock de fond de teint dans sa chambre. L'Impératrice a bien tenté de lui apprendre comment faire mais l’adolescent y met une mauvaise foi sans nom, pour lui c’est une affaire de fille et non de garçon. Un gosse qui crache dans la soupe vu le nombre de fois que ça lui a sauvé la mise auprès de ses parents.

L’adolescent sourit tout simplement à son frère comme toute réponse, sa bouche trop pleine pour parler sans partager sa bouchée avec la table. Et puis il a déjà suffisamment interrompu son repas comme ça. Il le termine par le miso histoire de se rincer la bouche au passage, reposant son dos sur le dossier de la chaise avec un petit soupir de bonheur. Une journée débutée avec un ventre bien rempli a le maximum de chance de bien se dérouler … Ou en tout cas de mieux accepter tous les petits soucis qui peuvent se dérouler durant celle-ci.

Le travail de Yumi est vraiment nickel. À force de faire appel à ses compétences, il n’avait aucun doute sur ce point. Il lui décoche un large sourire dévoilant ses dents du bonheur avant de reporter son attention sur son frère.

Hachiro : Je suis prêt !

Il se lève de son siège, remettant immédiatement sa vaisselle en pile afin de faciliter la tâche de Yumi. Car oui, il ne faut pas croire que c’est le cuisinier qui va l’aider, non, la jeune femme a pour mission de s’occuper de la totalité du service des deux Oujis. Une petite façon de la remercier.

Hachiro : Merci Yumi-san ! Je repasserais chercher mes affaires un peu plus tard !

Le blondinet s’engouffre dans les couloirs du palais au côté de son frère. Il finit tout de même par se stopper en cours de route. Après un rapide regard autour de lui, il ouvre l’une des fenêtres.

Hachiro : Vient, on va sortir par ici … J’ai pas envie de passer toute la journée suivi par des shinobis parce qu’on est en dehors du palais.

Il faut savoir que les fils de l’Empereur et l’Impératrice ont perdu pas mal de liberté depuis l'attentat ayant visé Jinji. Apparemment cet acte a été perpétué par une personne isolée, ça ne change cependant pas l'insécurité qui plane maintenant. C’est surtout leur mère qui s’en fait.
D’un bon maladroit à cause des poids, le blondinet pose ses pieds sur le rebord de fenêtre avant de rebondir pour retomber un peu plus bas. Aucun souci par rapport à la hauteur vu qu’ils se trouvent déjà de base au rez-de-chaussée. L’adolescent fait aller son yoyo en attendant son frère, tout en regardant tout autour de lui.

Hachiro : Apparemment personne ne s'occupe du jardin aujourd’hui … Par contre si on veut pas se faire gronder il va falloir sortir discrètement … Tu aurais peut-être pas dû dire devant le cuisinier qu’on allait en ville … Ou alors j'aurais dû te dire non pour te dire oui une fois personne autour. Yumi ? Hachiro n’a aucun doute sur le fait qu’elle tienne sa langue, elle le lui a déjà prouvé On peut passer par le muret près de la mare aux koïs mais il y a souvent pas mal de monde par là ou alors on passe par l’enceinte bien que ce soit un peu plus haut. À toi de choisir Kemonaru ... il sort de sa poche une pomme bien rouge qu’il croque Oublie juste pas qu’il vaut mieux éviter d’utiliser notre chakra … La dernière fois que je suis sorti mère m’est tombée dessus à mon retour. Je suis certain qu’elle l’a senti … Il vaut mieux éviter du coup ! il recroque dans le fruit, à se demander où est-ce qu’il calle toute cette nourriture Du coup, on se la joue escalade ou discretion ? il décoche un large sourire

Kemonaru emboîte le pas à Hachiro vers les couloirs du palais. Sans surprise, celui-ci parvient sans difficulté à le mener dans un lieu désert malgré la population conséquente des lieux, de manière à pouvoir sortir par la fenêtre sans être vu. Il jette quand même un coup d’œil hésitant avec de le rejoindre à l’extérieur.

« Ca va encore mal finir… Mais tu as raison, autant être tranquille tout de suite plutôt que de devoir les semer une fois en ville.
Et puis, quelque part on sera tous les deux suivis par un shinobi. »  

Il considère les jardins du regard en portant la main à son ventre et à la douloureuse leçon de ce matin, qu’il a tout intérêt à retenir.

« Je préférerais éviter de miser sur ma discrétion… La force brute par contre, ça devrait aller. Va pour l’escalade. »

Kemonaru se dirige directement vers l’enceinte indiquée par son frère. Il suffit en effet de raser un peu les murs pour ne pas se faire remarquer. Arrivé devant, par contre, l’enceinte fait bien cinq mètres de haut. Un jeu d’enfant en temps normal, mais s’il ne doit pas utiliser de chakra ça risque de s’avérer un peu plus technique. Au lieu d’utiliser une simple adhésion, il concentre son ki vers l’extrémité de ses membres.

« Allez, je passe devant, comme ça je pourrai te hisser.  »



Kemonaru parvient sans problème à se hisser en haut de l’enceinte. Il se tourne vers Hachiro en lui tendant une main, se tenant de l’autre au rebord du mur.

« A ton tour.  »

Utilisation de maîtrise du Ki : force. Ki : 24/30

Le blondinet serre les dents en voyant avec quelle facilité son frère a franchi l’obstacle. En temps normal il n’aurait aucune difficulté à grimper le long de ce mur, mais les poids qu’il est obligé de porter et dont il n’est toujours pas habitué sont bien trop handicapants pour être certain d’y arriver du premier coup. Et puis même, sans eux il n’aurait pas pu se hisser aussi rapidement que l’a fait Kemonaru. C’est quelque chose qui ne lui plaît pas, être le second n’est pas suffisant à ses yeux. Il vit depuis bien trop longtemps dans l’ombre de Jinji en tant qu’héritier à condition qu’il ne meurt … Il a du mal avec le principe d’avoir les mêmes enseignements que son grand-frère en moins poussé juste au cas où … C’est comme si le fait qu’il puisse mourir est quelque chose de palpable mais surtout prévu par ses parents.
Il fait plusieurs pas en arrière, s’apprêtant à se mettre en course. D’ailleurs il en prend la position avant de se remettre droit, pointant son nez vers l’adopté.


Hachiro : *Hors de question que je sois second sur mon territoire !*

Le corps du l’adolescent se bande, il passe quelques secondes à fixer tout simplement le mur. Concentrant en même du chakra dans son corps. Il a bien dit que c’était une mauvaise idée d’en user, mais cette idée de ne pas être encore dans l’ombre de quelqu’un est trop puissante. Encore une fois, ce sont ses émotions qui le mènent par le bout du nez.
Hachiro se met en course, posant un premier pied sur le mur qui lui permet de bondir vers le haut. Il ignore tout simplement la main tendue de son frère. Préférant user du chakra qu’il a concentré jusque là.


Il se tracte un peu plus haut avant de poser ses deux pieds sur le mur pour expulser son corps en arrière. C’est une fois à l’envers dans le vide qu’il décharge la totalité du chakra emmagasiné dans ses mains. La concentration dont il a fait preuve avant de débuter cette ascension lui permet de modifier la nature électrice en venteuse. Le futon expulsé le remet sur la bonne direction. Atterrissant sur le mur en abordant un large sourire.

Hachiro : Je suis grand maintenant Kemonaru ! Je n’ai plus besoin de ton aide ! il rigole en se frottant le crâne de l’une de ses main Par contre on ferait bien d’y aller si on veut pas se faire chopper !

Pris par le moment, il ne réfléchit absolument pas aux poids qu’il porte depuis quelques semaines. Il bondit tout simplement en avant vers la branche la plus proche.


L’adolescent bande les muscles de ses jambes, sur cet certain de son saut il bondit. Grosse erreur de sa part. Il y a quelque chose qu’il a mal calculé, ou plutôt beaucoup de choses entrant en compte. Entre ce pied mal placé qui se tord sur son lancé, ce mauvais calcul de distance et cet ego bien trop gonflé par rapport à ce qu’il ne devrait l’être vraiment.
C’est son torse qui percute en premier la branche, lui coupant le souffle et l’envoyant directement au sol ce qui le met un peu plus mal.
Hachiro est là couché dans l’herbe, fixant le ciel les yeux grand ouvert face à la douleur. Il lui faut quelques minutes avant de reprendre la totalité de ses esprits et d’éclater de rire. Ce n’est ni la première fois et ni la dernière fois qu’il se loupe de telle façon. Ce qui l’ennuie cependant c’est d’avoir eu une personne y assistant.



Hachiro : Et merde ! Je pensais être bon ! il se redresse tout en gardant son cul à terre, sortant la pomme entamée de sa poche avant de croquer dedans On ferait bien de se mettre en route … Mais j’avoue que je prendrais bien quelques minutes à reprendre mon souffle … Tu peux surveiller de là haut ? il croque dans le fruit tout en se massant son torse meurtri

Kemonaru aurait dû s’y attendre : Hachiro veut en faire des tonnes, c’est bien son genre. Il faut quand même admettre que son saut est spectaculaire. Pas le genre de l’adopté donc, qui a tendance à préférer la simplicité, d’autant plus que son frère à recommandé d’éviter d’utiliser du chakra il n’y a pas cinq minutes. Kemonaru se contente de hausser les épaules, Hachiro est parfois têtu comme ça, il n’y a pas grand-chose à y faire.

*Merde !*

Kemonaru saute directement du muret lorsque son frère s’écrase au sol. Il n’y a pas grand-chose qu’il puisse faire pour l’aider cependant, à part le surveiller le temps qu’il reprenne ses esprits. Quand il le fait, c’est encore le souffle coupé. Rien de surprenant vu comme son torse a percuté la branche.

« D’accord, mais dépêche toi, tu as beau avoir utilisé peu de chakra, si Mère peut s’en rendre compte c’est déjà probablement le cas. Oh et tu devrais te lever et éviter de manger, tu te remettras plus vite. »

Kemonaru avise le mur à nouveau. Perdu pour perdu, c’est trop tard pour cacher une utilisation de chakra, alors autant choisir la simplicité. Il pose tout simplement le pied sur le mur, et commence à marcher dessus, jusqu’à arriver au niveau du sommet, où il se redresse parallèlement au mur, laissant juste sa tête dépasser.


Il reste ainsi pendant une bonne minute, jusqu’à voir un garde arriver dans son champ de vision. Il se laisse tomber instantanément sur le sol, et se précipite vers Hachiro.

« Ils ont l’air d’avoir déjà quelqu’un sur le coup, on file ! »



Il prend l’apparence d’un jeune homme blond aux cheveux mi-longs.

« Ca vaut ce que ça vaut mais au moins avec ça on pourra passer incognito un moment, tu devrais faire pareil. On va vers le parc. »

Ça n’aura pas tardé, il y a déjà du monde à leur trousse. Il faut dire que l’Impératrice a une sorte de sixième sens quand il s’agit de capter l’usage du chakra autour d’elle … Sens encore plus poussé dans l’enceinte du palais. À croire que quelque chose a été mis en place afin d’accentuer l’utilisation de cette énergie. Ce qui ne serait pas fou vu qu’elle semble être meilleure dans ce domaine depuis l’attentat déjoué envers Jinji.

Hachiro : C’est un bon plan.


L’adolescent se redresse sous le physique d’un garçon de son âge, une chevelure rousse dépourvue de ses bois de cerf. Il efface tout simplement chacun de ses signes distinctifs, et il y a en a vraiment pas mal chez lui.

Hachiro : On peut y aller !

Les deux frères camouflés sous de nouveaux traits se mettent en route, d’abord sous le pas de course histoire de mettre un maximum de distance avant de calmer le pas une fois dans les rues de Shuto. Profitant de la foule pour passer inaperçu.
Hachiro aborde un large sourire, mine de rien ça lui fait vraiment plaisir de pouvoir avancer sans que personne ne le salue. Pouvoir se mouvoir sans qu’il ne soit épié, ça lui fait un grand bien.

Hachiro : Tu voulais faire quoi exactement au parc ? Juste voir le nouveau jardin ?

Le blondinet qui ne l’est pas pour le moment ne l’a pas encore vu. C’est Jinji qui a fait l'inauguration de celui-ci. De ce qu’il lui a dit c’est vraiment un très beau lieu mais il n’a pas encore eu le temps de s’y rendre, enfin il ne l’a pas encore pris. C’est aussi pour ça qu’il a accepté cette journée avec son frère, une occasion de visiter ce lieu.
Tous deux se stoppent devant le portail rouge, l’endroit est encerclé d’une enceinte végétale coupant le visuel sur l’intérieur. Une façon d’isoler ce lieu pour le rendre un peu plus magique. De ce qu’il sait il est très aquatique et possède de nombreux ponts afin de s’y balader sans aucun mal.
Ils sont directement accueillis par un pont de bois de la même couleur que le portail. Légèrement arqué. L’adolescent pose ses avants bras sur le garde corps, entre deux lampes à huile. Vu le nombre d'éclairages, il ne fait aucun doute que se rendre à cet endroit de nuit doit lui donner un tout autre visage.
L’Ouji pose son regard sur une fontaine, trois coupelles déversant de l’eau l’une dans l’autre avec que ça ne s’écoule dans l’étang peuplé de koïs.

Hachiro : On aurait dû prendre de quoi les nourrir … Quoi que c’est une mauvaise idée, si tout le monde le fait ils ne tiendront pas longtemps. il détourne son regard Jinji m’a dit qu’il y a un pavillon central, apparemment il va servir pour des spectacles. Ça te dis d’aller le voir ?

Les deux frères n’auront pas pris beaucoup de temps pour se retrouver mêlés à la foule, à une distance respectable du palais. Il faut avouer que faire des rondes dans la ville a ses avantages quand il s’agit de trouver des chemins dérobés pour échapper à la vigilance des shinobis du palais. Ne pas être reconnus et salués par la moitié de la population aide aussi, et il faut bien avouer que c’est plutôt agréable de pouvoir se promener comme n’importe qui ici pour une fois.

A cette heure du matin, le parc n’est fréquenté que par quelques flâneurs, et d’occasionnels shinobi patrouillant ici. On en croise partout dans la ville désormais, un moyen de montrer à la population qu’elle est en sécurité, mais aussi de dissuader ceux qui auraient de mauvaises intentions.
L’ambiance dans le parc est particulière le matin, surtout en hiver. Les petits animaux qui y vivent sont encore blottis pour se protéger du froid, ce qui rend le lieu particulièrement calme, le silence seulement dérangé par d’occasionnels chants d’oiseaux. Les plans d’eau, eux, sont encore couvert d’une légère couche de brume qui leur donne un aspect mystérieux, presque poétique. Kemonaru s’appuie sur le garde-corps à côté de son frère.

« Rien que pour voir ça, ça valait déjà le coup. Honnêtement ça bat largement n’importe quel jardin du palais. »

Il reste quelques instants sans rien dire, profitant simplement de la beauté du lieu. Ce n’est pas vraiment le genre d’Hachiro de s’arrêter pour ne rien faire comme lui, alors il reprend assez vite pour éviter qu’il ne s’impatiente.

« Oui, le pavillon pourquoi pas. Mais de ce que j’ai entendu il y a autre chose. Tu te souviens il y a un an ? Une expédition shinobi avait ramené des plantes inconnues de la frontière ouest. Apparemment ils ont fini de les étudier, et ils ont fait un genre de jardin secret avec. On devrait commencer par ça. » Il se penche sur le garde-corps.« Par ici. »


Kemonaru enjambe carrément le garde-corps et se laisse tomber sur le plan d’eau deux mètres plus bas. Celui-ci est alimenté par une rivière provenant d’une petite colline, dans laquelle est creusée une cavité assez grande pour s’y faufiler sans problème. Il la pointe du doigt et se tourne vers son frère, la brume lui arrivant à mi-cuisse.

«Tu me suis ? »

Hachiro : Tu es certain que c’est par là ?

Le petiot a un sourcil soulevé en signe d’incertitude mais également un sourire en coin face à l'excitation de l’idée de visiter un endroit dit secret. Surtout avec des plantes exotiques. Il se sent à cet instant un peu comme un aventurier qui découvrirait quelque chose.
C’est tout sourire qu’il saute au-dessus du garde-corps tout en concentrant du chakra sous ses pieds. Il atterrit sur la surface de l’eau, il n’arrive vraiment pas à se faire à l’idée qu’à présent il peut marcher sur celle-ci. C’est quelque part oublier toute les fois où il a sauté dans le grand lac bordant Shuto d’un des lieux en hauteur.


Hachiro : Bien sûr que je viens avec toi ! Un jardin secret c’est mille fois mieux qu’un pavillon ! Mais juste une seconde !

L’adolescent s’accroupit tout en approchant au plus près son visage de la surface de l’eau. Il tapote celle-ci de l’un de ses indexes tout en observant le koï s’échappant de peur que ce soit un prédateur. Hachiro se redresse tout aussi vite.

Hachiro : Je m’y ferais jamais ...

Les deux garçons, toujours métamorphosés, se mettent en marche vers l’endroit où se trouve l’entrée de ce fameux lieu secret.

Hey qu’est-ce que vous faites là ? C’est interdit !

Hachiro fait volte face, observant la femme qui vient de les engueuler. Il échange un regard avec son frère, un large sourire écarte ses lèvres. Voilà que les choses se pimentent un peu.

Hachiro : Court Kemonaru !

Les deux détalent sur la surface de l’eau, le blondinet qui ne l’est pas pour l’instant regarde de temps en temps au-dessus de son épaule. La femme vêtue de vert doit très certainement être l’une des jardinière du parc. Elle ne doit pas être seule vu la taille de celui-ci et la complexité de la faune.
Il ne leur est pas du tout difficile de mettre une distance importante entre eux et la jardinière. Pouvant se mouvoir comme ils le souhaitent dans cet espace vert alors qu’elle est obligée de se contenter des ponts, sans parler du fait qu’ils sont genins et donc entraînés pour ce genre de situation.
Ils finissent par s’engouffrer dans ce lieu dit secret … L’est-il réellement vu le chemin de pierre dans l’eau menant à celui-ci ? En tout cas, il a été fait de façon à ce qu’on le pense. Le chemin se trouvant juste sous la surface de l’eau, permettant de marcher dessus en ne mouillant que ses semelles. L'entrée est recouverte de verdure, pendante. Fine pour permettre un passage facile mais suffisante pour le cacher.

Hachiro : Au fait Kemonaru, comment ça se fait que tu connais ce fameux jardin s’il est normalement secret ? Whoooo !

Il pose son pied sur l’une des pierres de la petite rivière s’écoulant vers le bas. Un barrage permet d’éviter que la totalité de cette grotte ne soit noyée sous l’eau. C’est le dos un peu courbé qu’il avance, l’entrée trop basse pour lui permettre de se tenir totalement debout malgré sa petite taille pour son âge. Ils finissent tous deux par arriver dans une chambre souterraine où l’air est très frais malgré la quantité de plantes dans ce lieu.

Hachiro : Regarde celle-là !

Il pointe de son doigt une plante aux feuilles en forme de coeur, des fleurs de couleurs démarrant sur du jaune très vifs vers un rouge tout aussi soutenu. Des pétales très grands encerclant des pistils donnant l’impression d’être recouvert d’une substance gluante.

Hachiro : Tu crois que je peux y mettre mon doigt ?

Il avance tout doucement l’un de ses indexes vers ces fameux pistils.

Le course-poursuite est vite terminée : une simple jardinière n’est clairement pas de taille pour rattraper deux shinobi, même des genin. Arrivé devant la cavité, Kemonaru doit presque se mettre à quatre pattes pour pouvoir pénétrer dans la petite grotte.
La vue de ces plantes inconnues le laisse bouche bée un instant. Il en avait vu des croquis et entendu des descriptions, mais ça n’a rien à voir avec la réalité. C’est tout simplement à des kilomètres de la flore connue de l’Empire.

« Oh tu sais, en revenant de mission je suis bien tombé, j’en ai peut-être profité pour laisser une oreille… Enfin, c’est pas non plus top secret, de ce que j’en comprends ils vont déblayer la colline pour rendre cet endroit visible bientôt. »

Kemonaru laisse son regard se promener sur les plantes alentour en répondant distraitement à Hachiro. Il se reprend néanmoins pour arrêter sa main avant qu’il ne touche la plante.

« Laisse-moi verifier. J’ai pris des notes sur ce qui était accessible au QG. » Il reprend son apparence habituelle pour pouvoir accéder à un petit carnet qui était rangé à l’intérieur de son kimono et le feuillette rapidement. « Hmm. Celle-là est appelée la fleur des rêves, faute d’un nom définitif. Visiblement c’est un puissant psychotrope. Evite d’y toucher, j’ai moyennement envie de te porter sur le retour. »

Il reprend à nouveau le feuilletage de son carnet jusqu’à arriver sur une page qu’il montre à Hachiro. Il y a rapidement croqué un arbre aux branches tombantes et aux petites feuilles d’un bleu translucide.

« Celui-là devrait t’intéresser. Ils l’appellent l’arbre des esprits. Les shinobi qui l’ont ramené disent avoir vu des fantômes en dormant trop près. Enfin, si tu veux mon avis, ils ont un peu trop forcé sur l’alcool les soirs de mission. Tu sais comment certains sont… Tu veux quand même aller jeter un œil ? »

Hachiro retire immédiatement son doigt, hors de question de finir dans un état second dans un endroit qu’il ne connaît pas … Enfin, hors de question tout court. Et encore moins avec une plante portant ce nom … Les rêves pour Hachiro sont rarement une partie de plaisir. Du coup autant éviter tout souci.

Hachiro : Ça serait dommage de retirer la colline … Il faudrait que je parle avec père et mère pour qu’ils voient pour la garder si possible … Ça donne un aura au lieu qui ne serait pas le même sans.

Il se redresse portant cette fois son attention sur une nouvelle plante, un peu décevante car très semblable à ce qu’il est possible de trouver dans les parages. Enfin, il ne pourrait pas l’assurer mais ce ne sont que de grandes feuilles vertes et rien de plus. L’intérêt est très limité à ses yeux.
Le blondinet reprend sa forme quelques instants après son frère, ne voulant pas être le seul à se cacher. Et puis, mine de rien, ça fait un bien fou de se sentir dans son corps.
Hachiro porte son attention à présent sur le carnet que Kemonaru lui présente tout en fronçant les sourcils sous les paroles de celui-ci.

Hachiro : Je ne vois pas en quoi c’est aussi fou … Tu te rappelles de ce que peut faire l’oeil de Shi ? … Et oui, on peut aller voir ... il regarde autour de lui, la chambre souterraine ne comprend aucun arbre semblable au dessin que lui a présenté son frère, juste un tunnel plus haut que celui d’entrée s’enfonçant un peu plus sous terre Je suppose que c’est par là.

L’adolecent pointe du doigt la gorge avant de s’engouffrer dedans. Cette fois-ci il n’a pas besoin de s’abaisser pour avancer. C’est une boule au ventre qu’il place un pied devant l’autre. Cette histoire d’esprit ne lui plaît pas vraiment. Étant capable de pouvoir les voir et donc totalement conscient de leurs existences, ça le met dans une position délicate. Il faut savoir que Hachiro déteste ce pouvoir. Il ne fait que lui apporter de la peur et de la méfiance. Deux émotions cependant contrebalancées par sa curiosité.

Tous deux finissent par arriver dans une nouvelle chambre, éclairée simplement par des flammes brûlantes dans ce qu’il semble être un bain d’huile et des trous sur le plafond de celle-ci. Certains bouchés par du verre afin de ne laisser entrer que de la lumière, d'autres servant plutôt au brassage de l’air souterrain.
L’arbre dont avait parlé Kemonaru semble être la pièce maîtresse de ce jardin pseudo secret. Une sorte de sol pleureur bien plus petit à l’écorce blanche zébrée de bleu pâle laissant transparaître le bois. Les racines de l’arbre se plongent dans l’étendue d’eau souterraine, apparemment ce végétal est du genre marécageux. Ses yeux se posent sur les fameuses feuilles translucides. Elles ont quelque chose d'absorbant.

Hachiro : Waouh ... il reste quelques secondes sans bouger, fixant simplement l’arbre des esprits Tu penses vraiment que cet arbre peut donner le pouvoir de la famille impériale à tout le monde ?

Sans attendre une réponse, il s’avance pour poser sa main sur l’écorce. Il ne sait pas si le frisson qui le prend est dû à ce que son frère lui a dit ou alors à ce qu’il dégage. C’est sans réfléchir qu’il active l’oeil de Shi. Faisant immédiatement trois pas en arrière en abordant la peur sur son visage. Face à lui se trouvent cinq esprits tournant autour du végétal. Ne semblant pas remarquer dans un premier temps les vivants dans le lieu.


Hachiro : I … Ils … Ils ont dit ce qu’ils ont vu ? le blondinet serti de bois de cerf fait un pas en arrière alors que les visage des défunts se tournent vers lui On devrait pas rester ici Kemo’ … Il y a quelque chose de lourd ...

Les esprits se tournent vers Hachiro. D'abord un regard incrédule avant d’aborder de larges sourires. L’enfant s’est tellement reculé qu’il est à présent au niveau de l’entrée de cette chambre souterraine. Il brûle d’envie d’éteindre ce dojutsu lui ayant modifié le blanc de son oeil droit en noir et sa pupille brune d’un bleu néon. La peur de ne pas savoir ce qu’il pourrait se passer lui interdit de se laisser aller à ce désir.

Hachiro : On pourrait aller voir le pavillon non ?

Il parle à Kemonaru sans le regarder tout en faisant un nouveau pas en arriére, pour son frère il fixe le vide.

« Oui on me l’a assez raconté pour que je sache ce qu’il fait. »

Il a beau s’y être habitué au fil des années, Kemonaru ne peut pas s’empêcher de tiquer quand on lui rappelle qu’étant adopte, il ne possède pas le dojutsu de la famille impériale. Pas assez pour le vexer ou l’affecter plus que ça, mais ça reste une petite piqure qui n’est jamais très agréable.
Il suit tout de même Hachiro alors qu’il s’enfonce dans un tunnel qui semble mener sous le sol. L’arbre a l’air encore plus étonnant que ce qu’il avait pu croquer, presque envoûtant, au point qu’il en oublie de répondre à son frère qui s’avance vers l’arbre.

Kemonaru sort tout de même de sa rêverie alors que Hachiro recule précipitamment, l’air visiblement effrayé. Lui ne voit rien, alors il se concentre sur le chakra alentour : d’après ce qu’on lui a enseigné, les Ouji ont un chakra spécial pour ne pas perturber celui des esprits, alors s’il s’agit bien d’esprit, il devrait avoir une chance de les localiser de cette façon.
Il parvient effectivement à voir du chakra, mais rien qui ne corresponde à un corps qui en serait doté. Au lieu de ça, il voit du chakra diffus qui semble flotter dans l’air de la cavité, il semble commencer à converger vers Hachiro, qui recule en fixant ce qui semble être le vide pour Kemonaru.

« T’as raison, on devrait partir… Et vite. »

Kemonaru commence à rejoindre son frère alors qu’il sent une main agripper sa cheville, l’entraînant directement au sol. Il se retourne et tentant de se libérer d’un coup de pied, mais ne voit rien et semble frapper dans le vide.
Il sent alors une violente migraine s’abattre sur lui sans prévenir, comme si on s’en prenait directement à son esprit.


Cette fois, il n’est vraiment pas serein, et se relève pour courir vers la sortie, attrapant son frère qui semble complètement abosrbé par ce que Kemonaru ne voit pas au passage.

« On se tire ! »

Hachiro est heureux de voir que son frère a pu se débrouiller sans lui, surtout quand les mains de l’un des esprits a posé ses deux mains sur les tempes de Kemonaru. Ce qu’il lui a fait ? L’adolescent n’en a aucune idée, à vrai dire hormis en théorie il ne connaît pas grand choses à ces histoires d’esprits. Il en a même peur. Ils ont toujours fait partie de sa vie mais il n’a pas toujours su les voir. C’est ce qui l’a effrayé durant des années, savoir qu’il y a possiblement quelque chose autour de lui.
C’est ce qui explique le fait qu’il n’a pas du tout intervenu alors qu’il serait très certainement le plus à même de le faire … Enfin, est-ce que les voir change vraiment quelque chose ? Après tout il est totalement incapable de pouvoir communiquer avec contrairement à son frère Jinji et son père.

Kemonaru passe à côté de lui, suffisamment vif pour comprendre que tout va bien malgré l’apposition des mains qu’il a subi. Il l’attrappe par l’un de ses avant bras.

Hachiro : Attend Kemonaru … Ils sont redevenus calme … Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé … Ils n’avaient pas l’air hostile, ni là.

Il fait un nouveau pas en arrière, aucune raison à part la peur qui emprisonne son coeur. Il déglutit difficilement, voir ces êtres planer le terrorise mais lui fait également de la peine.

Hachiro : Je ne comprends pas pourquoi on a ramené cet arbre ici … Il doit y avoir une raison. Personne ne laisserait quelque chose d’aussi dangereux à la portée de tout le monde. il se tourne vers son frère Tu vas bien au fait ?

Il retourne son regard vers les fantômes, les observant durant quelques secondes avant de reprendre.

Hachiro : Si cet arbre est ici c’est qu’il est vu comme non dangereux. Du coup on a dû faire quelque chose de mal. Je ne vois que ça comme explication.

Il frotte l’un de ses bois comme souvent lors de ses moments de grande réflexion.

Hachiro : Je pense qu’on doit faire quelque chose … On devrait en parler aux personnes qui se sont occupées de ces trouvailles. il fait un nouveau pas en arrière Le mieux serait que tu ailles chercher quelqu’un qui pourrait prendre les mesures qu’il faut. Je peux rester ici en attendant pour surveiller et au cas où quelqu’un d’autre essaye d’entrer. On ne peut pas laisser ça comme ça … Imagine si ça arrive à quelqu’un d’autre.

Il fixe de nouveau les esprits qui semblent danser autour de l’arbre.

Hachiro : Cet arbre doit attirer les esprits … Il faut vraiment faire quelque chose Kemonaru.

Kemonaru est arrêté net par Hachiro qui reste observer ce qui est effectivement un groupe d’esprits. Redevenus calmes ? Le chakra ambiant a cessé de converger, ça aide à y croire même si un changement d’attitude aussi rapide reste surprenant.
Il essuie le mince filet de sang qui coule de sa narine de la paume de sa main.

« Ca devrait aller, je crois. »

Il laisse son frère réfléchir à haute voix sans rien ajouter. Il a beau connaître les grands principes du dojutsu impérial, il n’a pas reçu une éducation aussi poussée sur le sujet des esprits que lui.

« Te laisser seul ici ? Tu r… »

Il s’interrompt face à l’expression de Hachiro, qui semble déterminé malgré la peur que ces esprits lui inspirent. Il soupire avant d’exécuter une série de signes.


De l’eau surgit de ses pieds et vient former deux copies identiques de lui, qui viennent entourer Hachiro, ne laissant aucun angle ouvert. Leur instruction est simple : protéger son frère si jamais la situation devait changer.

« J’aime pas ça, mais visiblement je n’ai pas le choix… Garde-les au moins avec toi au cas où. Et ne réfléchis pas si jamais ça tourne au vinaigre, contente-toi de courir. Je reviens au plus vite. »

Kemonaru pose une main sur l’épaule de son frère en prenant une grande inspiration, avant de partir à toute vitesse vers la sortie.
Il déboule ainsi dans le parc, qui est toujours aussi calme, puis dans la rue, sous de réguliers hoquets de surprise des passants qui, cette fois, le reconnaissent.

*Pas question d’aller voir le QG, à tous les coups on ne me laissera pas voir qui que ce soit qui serait au courant de ça… Père saurait quoi faire, mais il est probablement trop occupé. Il n’y a que Jinji…*

Kemonaru déglutit, il n’a jamais été proche de son frère aîné, qui n’était presque plus un enfant lorsqu’il a été adopté. Il n’en va pas pour autant moins vite : Hachiro attend, il ne peut pas se permettre de perdre une seule seconde.
Après une course effrénée dans Shuto, il finit par pénétrer dans le palais qui, par chance, est toujours ouvert à cette heure. Il passe ce faisant devant les gardes de l’entrée, dont l’un commence à se mettre à sa poursuite.  

*Merde !*

Avec ces événements, il a totalement oublié le fait que les garder sont probablement à ses trousses et à celles de son frère. Trop tard pour faire demi-tour, il force sa course jsuqu’à arriver essouflé devant les appartements de Jinji. Le garde à ses trousses n’est maintenant plus seul, et d’autres commencent à arriver de l’autre côté alors qu’il tambourine à la porte de son frère aîné.

« Jinji ! C’est urgent, j’ai besoin de toi ! Ouvre s’il te plaît ! »

Hachiro remercie son frère d’accepter sa demande et de l’attention qu’il lui a porté en sécurisant les lieux de deux clones. Il ne sait pas si ceux-ci seront d’une grande utilité mais le geste est là. Le blondinet regarde Kemonaru s’en aller avec une question qui traîne dans sa tête : C’était le bon choix ? Il n’en est pas certain … Enfin si, mais n’a pas vraiment envie de rester ici seul avec ces esprits. Ils sont tout ce qui lui a toujours fait peur.
Il reporte son attention vers les fantômes tout en prenant une profonde inspiration histoire de se donner un peu de courage.

Hachiro : Vous pensez que ça risque quelque chose ? ce n’est que face au silence qu’il se souvient de quoi sont capables ce type de clone ... C’est vrai que vous êtes que des clones limités.

L’Ouji fait un pas en avant, immédiatement imité par les copies conformes de son frère. Mine de rien ils ont un effet rassurant, un peu comme s’il était toujours là dans la grotte avec lui.

Hachiro : Vous m’entendez ?

Sa voix est un peu tremblante accompagnée d’une belle perle de sueur coulant sur sa tempe en voyant l’attention des esprits se tourner vers lui. Ils semblent cependant être comme dans un état second, une différence non discutable entre la façon dont ils ont traité Kemonaru et lui.
L’adolescent fait un pas en avant, suivi directement par les clones.

Hachiro : On a fait quelque chose qui ne vous a pas plu ? il refait un pas en arrière alors qu’un des esprits s’approche de lui de la même distance

C’est ici que vous vous êtes cachés ! Vous allez voir ce que ... elle plaque ses deux mains sur sa bouche en voyant la personne à qui elle parle, s'inclinant directement tout en rougissant de honte Je suis navrée Ouji-sama, je ne savais pas que vous étiez ici. Ces mots ne vous étaient pas destinés. Je suis vraiment désolée.

Hachiro : Ne vous en faites donc pas, au contraire. Vous démontrez l’importance de votre travail via cet acte. C’était bien le prince Kemonaru et moi-même que vous avez vu tout à l’heure. Nous avons simplement fait usage de métamorphose afin de pouvoir se mouvoir de façon plus libre dans Shuto. Puis-je compter sur votre discrétion sur ce point ?

Bien sûr Ouji-sama. Je serais aussi muette qu’une tombe. dit-elle en se relevant, évitant le regard du prince

Hachiro : Que savez-vous à propos de l’arbre au fond de cette grotte ?

Je suis navrée mais je ne sais rien sur la faune de cet endroit, à vrai dire c’est une autre équipe qui s’occupe de cette partie.

Hachiro : Des shinobis ?

Je ne saurais vous dire Ouji-sama.

Hachiro : Avez-vous des directive spécifique pour cet endroit hormis le fait que vous ne devez pas vous en occuper ?

Aucune Ouji-sama. cette réponse le conforte dans l’idée que cet endroit est considéré comme non dangereux

Hachiro : Merci beaucoup.

Ouji-sama, si je puis me permettre … C’est l’oeil de votre famille ? il souri à la femme

Hachiro : En effet, c’est l’oeil de Shi. elle ne fait que zieuter vers l’adolescent

Si vous le permettez je vais retourner à mes charges.

Hachiro : Bien sûr, c’est tout à fait normal. alors qu’elle s’apprête à retourner dans la première partie de la grotte elle est stoppée par la voix de Hachiro Je tenais à m’excuser au nom de mon frère et moi-même pour le temps que nous vous avons fait perdre.

Ne vous en faites pas Ouji-sama.

Hachiro sourit une dernière fois avant de reporter son attention sur les fantômes qui semblent à nouveau danser autour de l’arbre.

Hachiro : Il semble être très important pour vous.

La porte de la chambre de Jinji s’ouvre à la volée, vu l’heure et sa tenue il vient de finir son entraînement. Il porte simplement un peignoir, on peut suivre à la trace via les pas humides. Ses cheveux dégoulinent encore d’eau.

Jinji : Qu’est-ce qu’il y a de si urgent pour que tu frappes comme ça sur ma porte ?

Les bruits de pas dans le couloir attirent son attention, il passe la tête histoire de voir ce qu’il se passe. Des gardes du palais ? Ça sent encore la connerie de ses frères. Il attrape l’épaule de Kemonaru et le tire dans sa chambre. Lui fait un pas vers l’extérieur alors que les hommes arrivent à son niveau.

Jinji : Quoi qu’il se soit passé je m’en occupe. J’aimerais simplement que l’Empereur et l’Impératrice ne soient pas mis au courant. Je m’occuperais également de ce point une fois que j’aurais compris ce que mes frères ont encore fait pour rendre votre journée plus difficile.

Très bien Ouji-sama.

Jinji : Avez-vous mi la main sur mon autre frère ?

Malheureusement non Jinji-sama, nous supposons grandement qu’il est en-dehors du palais.

Jinji : Pour une fois qu’il n’est pas sur l’un des toits … Je vous remercie grandement. Je suppose que vous demander de stopper ses recherches serait vain ?

Les hommes s’inclinent en signe de respect et de réponse alors que le prince héritier referme la porte de sa chambre, croisant ses bras sur son torse en fixant Kemonaru.

Kemonaru : On a trouvé quelque chose avec Hachiro, au parc avec des esprits. Ça lui a paru étrange. au regard un peu inquiet de l’adopté il soupire

Jinji : Il serait temps qu’il apprenne à se servir du don Impérial. Mais je ne comprend pas bien en quoi je pourrais vous aider. Les esprits sont nombreux dans Shuto et encore plus dans la totalité de l’Empire. Il n’y a rien à craindre. Il devrait le savoir.

Kemonaru se laisse entraîner dans la chambre de Jinji sans broncher et profite du temps qu’il prend à s’occuper des gardes pour reprendre son souffle, non sans un soupir de soulagement. Il ne fait pour autant le fier : Jinji sait avoir ce côté intimidant, et l’adopté sait très bien que son frère aîné peut se montrer tout aussi sévère que ses parents quand il s’agit des obligations liées à leur statut.
Il détourne le regard quand Jinji parle des esprits.

*C’est pas à moi qu’il faut le dire…*

Voyant que Jinji le fixe, il lève à nouveau les yeux vers son frère, qui le domine de quelques centimètres, et déglutit lourdement.

« On est partis passer un moment en ville avec Hachiro. » Il s’interrompt pour ajouter précipitamment. « C’était mon idée. On est sortis en escaladant l’enceinte puis on s’est déguisés pour aller jusqu’au parc sans être reconnus. Tu sais, il y a ce nouveau jardin. Enfin tu étais à l’inauguration donc tu dois… Bref. » Le discours de l’adopté est confus, le regard sévère de Jinji planté directement dans ses yeux bruns y contribue grandement. « Enfin, on est allés dans la partie cachée du nouveau jardin. Celle sous la colline, je sais pas si tu en as entendu parler. Il y a plein de plantes bizarres là bas. Et au milieu on a trouvé un genre de saule pleureur aux feuilles bleues. L’arbre des esprits qu’ils l’appellent. Et effectivement il semblait y avoir des esprits. »

Jinji fronce les sourcils en soupirant par le nez, Kemonaru comprend qu’il ne doit pas abuser de la patience de son frère.

« Tout allait à priori bien, mais quelque chose a semblé effrayer Hachiro, et les esprits m’ont attaqué. Ils n’ont pas touché à Hachiro, alors il a voulu rester surveiller au cas où ça soit dangereux, le temps que j’aille chercher quelqu’un. »

Il détourne les yeux du regard de Jinji. Preuve que celui-ci le met vraiment mal à l’aise.

« Je ne pouvais vraiment pas déranger Père à ce moment de la journée, alors j’ai pensé que tu serais le meilleur pour nous aider, avec ces histoires d’esprits. Tu veux bien faire quelque chose ? Je suis inquiet pour Hachiro, il est resté seul avec mes clones. »

Jinji title en entendant le fait que son frère se soit fait attaqué par les esprits. Il n’avait jamais entendu une telle histoire en dehors du Shijutsu. Il passe une main dans ses cheveux tout en réfléchissant.

Jinji : Vous êtes vraiment pas croyable. Il y a une entrée au palais, elle est là pour entrer et sortir de cet endroit d’où le nom ! Si jamais mère l’apprend je ne donne pas cher de votre peau ! il attrappe des vêtements Ce ne se serait pas passé comme ça s’il y avait du monde avec vous ! il s’engouffre dans sa salle de bain tout en laissant la porte ouvert, aucun visuel sur lui mais ça lui permet de pouvoir continuer à parler Je ne dirais rien à mère cette fois-ci mais si jamais j'apprends que Hachiro ou toi vous êtes encore sorti en douce du palais vous aurez affaire à moi. Si jamais mère l'apprend, elle n’en dormira pas de la nuit. Tu sais bien que depuis ... il se tait un instant, comme hésitant Depuis l'attentat, elle n’aime pas nous savoir sans surveillance en dehors d’ici.

Le prince héritier sort habillé de la salle de bain et se pose sur son lit afin de lacer ses chaussures.

Jinji : Conduis moi jusqu’à Hachiro pour voir ce que je peux faire. J’aimerais que tu m’en dises plus sur cette attaque.

Jinji emboîte le pas à son frère.

Hachiro se passe une main dans ses cheveux, il ne sait vraiment pas quoi faire. Son regard n’arrête pas d’aller des fantômes à l’entrée. Il aimerait s’en aller d’ici et n’avoir plus besoin de s’occuper de ce qu’il se déroule dans ce lieu mais son statut de shinobi l’en empêche. Il faut dans ce genre de cas aller à l’encontre de ses peurs.

Hachiro : *Et puis merde !*

L’adolescent fait un premier pas en avant, déglutissant de peur face à ce qu’il s’apprête de faire. Il prend une profonde inspiration tout en posant de nouveau pied vers les esprits.

Hachiro : Je ne vous veux aucun mal.

Il parle sans vraiment savoir s’il est compris, d’après ce qu’on lui a appris normalement oui. Cependant le fait que son frère ait été attaqué va à l'encontre de ce qu’on lui a expliqué. Il existe des esprits malins mais ils sont rares … Et eux n’ont vraiment pas l’air d’en être. Ils n’ont absolument rien à voir avec ce qu’il a appris. Il ne pourrait les classifier dans aucune des cases de classification qu’il a apprises.
C’est avec les clones sur ses pas qu’il avance pour se retrouver rapidement au milieu des esprits qui à présent reportent leur attention sur lui. Comme il l’avait prédit, il devait avoir fait quelque chose de mal, c’est pour cette raison qu’il fait bien attention à ne pas répéter ce qu’ils ont pu faire un peu plus tôt.

Hachiro : Pourquoi vous êtes ici ?

Sa voix est hésitante, hormis des regards portés sur lui il n’a aucune réponse. Ce qui le rassure c’est le fait que pour le moment ils ne montrent aucun signe d’animosité. Il en vient à se demander ce qu’ils ont bien pu faire pour provoquer cette colère.

Hachiro : Je peux vous aider ?

Kemonaru se détend lorsqu’il apprend que l’Impératrice ne sera pas informée de leur sortie.

« Merci Jinji. Tu sais, nous non plus on ne veut pas la faire s’inquiéter, c’est aussi pour ça que je m’entraîne autant… Mais c’est un peu pesant, de ne jamais pouvoir sortir librement et d’être toujours suivi d’une procession de gardes, et d’être reconnus à chaque coin de rue. On voulait juste pouvoir être tranquille, pour une fois qu’on allait en ville ensemble. » Ca n’a pas l’air d’atteindre l’aîné. « Enfin, je suppose que cette fois on ne va pas y échapper… »

Kemonaru se dirige vers la sortie suivi de Jinji. Arrivée aux portes du palais, trois gardes s’approchent d’eux après les avoir salués. L’aîné leur fait un signe de la tête et ils prennent la direction de la ville avec les deux frères.

« Je ne sais pas trop pour cette histoire d’attaque. Tu sais, je ne peux pas voir les esprits, juste éventuellement du chakra dans l’air si je me concentre assez. Enfin, je me suis approché de l’arbre pour rejoindre Hachiro, et quand il a reculé, quelque chose m’a saisi la cheville pour me faire tomber. Rien ne m’a empêché de me relever, par contre j’ai eu une violente migraine sortie de nulle part, qui est partie aussi vite qu’elle est venue, assez forte pour me faire un peu saigner du nez. » Il marque une pause. « Rien de grave hein ! Je vais bien. Par contre je n’ai rien vu du tout, et Hachiro ne m’a rien dit. Peut-être qu’il a vu quelque chose ? »

Jinji n’ajoute rien sur le coup. Kemonaru n’ayant pas beaucoup plus à dire non plus, il se contente de guider le groupe vers le parc, en essayant de presser le pas autant que possible.

Comme il pouvait s’y attendre, ils sont régulièrement salués par les passants, qui reconnaissent sans difficulté le premier prince héritier et son frère adoptif, cependant Jinji est très doué pour ne jamais être arrêtés longtemps. Ils parviennent donc à arriver au parc sans avoir été trop freinés par la foule. Kemonaru guide son frère vers la colline où est dissimulé le jardin, puis vers le tunnel qui mène à l’arbre aux esprits. Il se tourne alors vers les trois gardes, puis vers Jinji.

« Il n’y a personne à part Hachiro à partir d’ici. Peut-être qu’on peut leur demander d’attendre à l’entrée ? »